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mercredi, décembre 28 2016

La Ferme du Mouquet

La ferme du Mouquet est un lieu-dit situé sur la crête de Pozières sur la D73. A l’époque la ferme était située sur le côté gauche du chemin mais elle fut détruite par les bombardements, elle contenait un réseau complexe de caves et tunnels reliés aux tranchées allemandes. 1.png 2.png



Les troupes de l’Australian Imperial Force (AIF) ont combattu à la ferme du Mouquet à partir du 8 août 1916, au cours de la bataille de la Somme après avoir enlevé le village de Pozières aux allemands, la bataille avait pour but de récupérer la ferme du Mouquet surnommée par les australiens « Moo Cow Farm » qui était un bastion de l’armée allemande que les britanniques n’avaient pas réussi à récupérer. La ferme du Mouquet était un point stratégique pour l’armée allemande en effet elle constituait un point de défense crucial de la forteresse de Thiepval, les allemands la défendaient donc avec acharnement. Entre le 8 aout et le 4 septembre les australiens attaquent à de nombreuses reprises mais la défense allemande parvient à résister les australiens y perdent près de 9000 hommes. Les canadiens commencent à prendre la relève des australiens le 3 septembre et s’emparent de la ferme du Mouquet le 16 septembre mais pour une durée très courte, elle sera finalement capturée le 26 septembre en même temps que Thiepval lors de l’avancée générale de l’armée de réserve britannique. Aujourd’hui un monument est érigé sur le long de la D73 à cote du chemin d’accès à la ferme du Mouquet, en l’honneur des soldats de l’AIF ayant combattu à la ferme du Mouquet durant la bataille de la Somme. 3.png 4.png

Léa Vansuyt

La prise de Pozières (l’impact de l’Australie)

Pozières est un petit village se trouvant dans la somme entre Albert et Bapaume. Il fait également partie du circuit du souvenir.

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En juillet 1916, Pozières se faisait bombarder par les Allemands qui avaient perdu leur emprise sur le village. Cette bataille dura deux semaines du 23 juillet au 7 aout 1916. 11.jpg

Mi-juillet, trois divisions australiennes du 1er Corps de l’ANZAC (corps d'armée australien et néo-zélandais), se dirigent vers la somme. Dans la nuit du 22 au 23 juillet 1916, la Première division australienne se bat pour défendre Pozière contre les allemands. Du 24 au 26 juillet 1916, les Allemands bombardèrent Pozières sans relâche, notamment les voie d’accès au village, par lesquelles arrivés le ravitaillement et sortaient des centaines de blessés et de brancardiers portant les blessés graves.. « Je n’avais pas la moindre idée d’où se trouvaient nos lignes ou celles de l’ennemi, et les obus qui nous tombaient dessus semblaient venir de trois directions différentes » John Raws, lieutenant australien. L’objectif de ces tirs d’obus n’était pas simplement de préparer le terrain pour une contre-attaque mais d’infliger autant de dommages et de pertes que possible aux Australiens. Il ne restait plus que des ruines et débris. Mais les allemands persistèrent et lorsque la 1e Division fut remplacée par la 2e, elle avait perdu 5 000 hommes, principalement en raison des tirs d’artillerie. Le soir du 23 juillet, les hommes de la Première Division déplacèrent leurs postes d’attaque dans les champs vers le sud. Quelques instants avant l’offensive, le lieutenant Lawrence Thurnhill de la 6e Batterie de l’artillerie de campagne australienne et ses hommes tirèrent leur canon le long de la route jusqu’à une distance de 360 mètres d’où ils tirèrent 115 cartouches à bout portant dans la grand-rue. Le 23 juillet 1916 vers minuit les bataillons de tête de la Première Division prirent le poste allemand vers le sud du village qu’on appelait « la tranchée de Pozières ».

Le lendemain, un avion de reconnaissance britannique avertit les troupes que le reste du village au nord de la grand-rue était déserté. C’est en face de l’endroit où se trouve aujourd’hui le Mémorial de la Première Division que se trouvait une structure en béton renforcé blanche de 3 mètres de haut, on pouvait voir le canon d’une mitrailleuse. Les hommes du 2e Bataillon menés par le capitaine Ernest Herrod, envahirent le système de défense de l’ennemi et ils y trouvèrent 26 allemands et trois mitrailleuses. Les allemands se sont donc rendus. Par la suite ils trouvèrent d’autres caves qui renfermées beaucoup d’équipement, il s’agissait sans doute d’un poste d’observation allemand. La solide tour en béton avait résisté à tous les bombardements britanniques et même après la destruction totale de Pozières, elle demeura un emblème important pour les Australiens qui combattaient dans la région.

On l’a d’abord nommée « maison en ciment », puis elle prit le nom de « Gibraltar ». À 500 m au nord-est de Pozières se trouvait un moulin au sommet de la crête. Les observateurs de l’artillerie australienne stationnés sur ce terrain seraient alors en mesure de diriger leurs tirs sur l’arrière-garde allemande jusqu’à 10 km à l’est en direction de Bapaume. La Première Division lança des attaques répétées et le soir du 26 juillet avait repoussé l’ennemi hors de Pozières. Mais les bombardements continuèrent, et la pire journée fut le 25 juillet. Le 11e Bataillon maintint ses positions.  « Il est presque impossible de décrire les conditions de cette journée interminable. Mais vus de la tranchée peu profonde dans laquelle gisaient les survivants du 11e Bataillon, les alentours n’étaient qu’une scène de mort et de destruction impossible à oublier un déluge d’obus tombait du ciel en une averse incessante On pouvait même les voir tomber : des points noirs incroyablement rapides, qui chutaient vers le sol à toute vitesse et dont la détonation s’accompagnait de panaches de fumée et de poussière. Certains des obus tombaient trop près des soldats, les tuant ou faisant éclater leurs membres. » Capitaine Walter Belford, 'Legs Eleven’, being the story of the 11th Battalion (AIF) in the Great War of 1914–1918 (Legs-Eleven, Histoire du 11e bataillon de l’AIF pendant la Grande Guerre de 1914-18), Perth, 1940, p. 289 57 hommes du 11eme bataillon furent tués le 25 juillet, mais leurs corps n’ont jamais était retrouvé. Leurs noms sont commémorés sur les parois du Mémorial national australien de Villers-Bretonneux, mais leurs restes reposent aujourd’hui quelque part dans le sol au nord-est de Pozières. Ce bombardement allemand fut le pire qu’on connut les soldats australien sur le front-occidental. 12.jpg



À un kilomètre environ de Pozière se trouve le cimetière militaire britannique où se rassemblèrent les soldats de la Première Division le 8 juillet 1917 pour une cérémonie commémorative autour d’une grande croix en bois. 4.jpg 5.jpg 7.jpg



Celle-ci avait été érigée à la mémoire des hommes de la division tombés lors des batailles des environs de Pozières entre juillet et septembre 1916. Lors de ces actions, la division estimait avoir subi 7 700 pertes, dont 5 285 en quatre jours seulement, du 23 au 26 juillet 1916. En hommage au australien venu se battre pour Pozière qui fut leur première opération depuis leur retrait de Gallipoli en décembre 1915. A Pozière se trouve une rue dont le nom est tiré d’une formation militaire australienne. 9.png

C’est à l’emplacement où a eu lieu le combat que les hommes de la Première Division australienne érigèrent plus tard leur mémorial en France pour commémorer l’acharnement avec lequel ils maintinrent leurs positions et les camarades qui périrent dans l’horreur de ces bombardements.

1.jpg 3.jpg « En tant que théâtre de la première grande opération entreprise par la 1ère Division en France, à cause de son importance stratégique dans la bataille de la Somme en 1916, de l’intensité des combats et du courage démontré par les deux armées pour gagner et conserver le contrôle de ce village, Pozières resta gravé dans la mémoire des hommes de la 1ère Division australienne. C’est pourquoi il fut unanimement choisi pour y ériger le mémorial des morts à la guerre de cette Division. » Mémorial de la 1ère Division australienne, 623/4, AWM 27

Cette bataille fit une telle impression sur les soldats du Queensland qu’un petit village de cet état de l’Australie fut nommé Pozières en hommage à cette bataille. Il eut la présence de trois divisions australienne.

Manon Sianecki