Il avait toujours besoin d’être entouré de ces souvenirs matériels qui lui rappelaient la joie de notre mère et la sagesse de notre père. Des photos qui lui prouvaient qu’il a toujours eu leur attention. Contrairement à lui, je ne suis pas une *gnapourère. Ce vieux cadeau de Noël, cet album-photo trop plein de nostalgie, je n’en ai pas besoin. Je n’en veux même pas.

            Alors, pour remonter le temps, je reste là, assise sur le banc. Vingt heures. Regardant l’immensité de la mer, la tête vidée des nouvelles histoires, des nouveaux ragots sans importance. La mer offre un spectacle infini, avec pour seule musique le bruit des vagues et les voix lointaines des derniers *alriteurs de la journée. Mais mon esprit s’en est détaché. Et mes souvenirs reviennent seuls.


Charlène Ducrocq - 1ère L