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Mot-clé - Bettencourt

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dimanche, juillet 8 2012

Sur la même oeuvre, une nouvelle de Marie H., aujourd'hui bachelière

 Personne n’est parfait, on a tous un défaut, une manière d’être qui nous différencie les uns des autres et nous plonge dans l’erreur. L’erreur est humaine mais comme l’a dit Coluche, l’ « horreur est humaine ».

             Un être, informe, laid, maladroit, ne savait s’y prendre avec les femmes et pour tout vous dire, les effrayait.

Comme tout homme, la vue d’une belle et élégante représentante de la gent féminine l’hypnotisait et elle devenait ainsi l’objet de ses désirs. C’est pourquoi il la suivait dans les angles des rues ne sachant comment l’aborder. Dés qu’il s’approchait de la belle, elle fuyait en voyant son infâme visage. Le pauvre souffrait de ce mal mais il avait soif de ces femmes, pourtant inaccessibles. Il la retrouvait alors, la piégeait, lui disait des mots doux. La femme hurlant, essayait de fuir, en vain, l’être informe la tenait fermement par les poignets, l’empêchant ainsi de partir. De toute sa maladresse, l’être ne se rendait pas compte de sa force et les lui brisait. Il s’en voulait alors terriblement et elle criait de douleur, pour la faire taire, il mettait sa main sur son visage. La jeune femme étouffait, il avait bientôt entre les mains un corps mou, inanimé, que la vie avait quitté. Effaré, l’homme ne savait que faire, il allait déposer la dépouille près d’une route. Chaque soir la même histoire se répétait, encore et encore. L’être maladroit remarqua que le paysage de son « cimetière improvisé » devenait de plus en plus macabre, la végétation devenant rare et le ciel perdant peu à peu son bleu. Plus l’être commettait de meurtres plus une force mystérieuse l’empêchait de quitter le lieu où s’accumulaient ses victimes. Au bout du cinquantième crime, l’infâme ne put repartir, il se figea sur place, devenant peu à peu pierre.

            Il demeura ainsi pour l’éternité car le mal qu’il avait fait ne pouvait s’effacer. La souffrance qu’il avait fait endurer aux familles en leur enlevant un être aimé ne peut en aucun cas être pardonnée. De ce châtiment, l’être subit humiliation et souffrance. Afin d’éviter le recommencement de tels péchés, l’endroit restera sacré. De génération en génération l’on divulguera l’histoire aux petits garçons, de façon à leur  apprendre que même si votre physique est disgracieux, il y aura toujours quelqu’un pour vous aimer comme vous êtes, si vous lui adressez le respect mérité et que jamais vous ne la brusquez.

Marie Heysen, TL, (2010)

Retour à Bettencourt

1/ Description de l’œuvre :


Il s’agit d’une œuvre composée de plusieurs matériaux naturels, des galets, des coquilles d’œuf ainsi que des pommes de pin. Le décor situé à l’arrière-plan est peint. En premier plan de l’œuvre on distingue la tête d’un homme ainsi que ses épaules, qui se dévoilent derrière une falaise rocheuse, ce qui nous laisse supposer que l’homme est un géant. On ne voit pas son corps, on peut imaginer que la falaise le constitue. Les yeux de l’homme paraissent vides, on peut cependant y déceler de la tristesse. Le menton de l’homme repose sur la falaise, mais entre ces deux éléments, on peut apercevoir une charogne, qui se révèle être le corps d’une femme. Le corps de la femme est inanimé, mou, il pend dans le vide, ce qui donne l’impression que c’est la pression du menton de l’homme sur la tête de la femme qui le retient de tomber. Les orbites de la femme sont vides, elle n’a donc pas de regard. L’œuvre choisie a pour décor une atmosphère macabre et inquiétante, le dernier élément cité le prouvant, mais également le fond en peinture. En effet, le paysage en arrière plan représente un coucher de soleil donc des couleurs chaudes, telles que le rouge, l’orange et le violet sont utilisées. Ces couleurs rappellent celles associées aux représentations de l’enfer. Dans le ciel, on distingue une lune brisée. On peut observer, en bas, entre la falaise-homme et une seconde falaise, ce qui semble être une route. Sur l’autre falaise se trouve un arbre mort. L’œuvre choisie est donc sinistre, lugubre, mêlant tristesse et mort.
http://www.espaceberggruen.com/

mercredi, février 16 2011

La Grande femelle volante, suivie de ''Sommeil Paradoxal''

Pierre Bettencourt, La grande femelle volante (1967) 


La Grande femelle volante de Pierre Bettencourt semble traiter, comme la plupart de ses œuvres, de « l’obsession » qu’a l’artiste pour les femmes. Sur un fond très sombre, on distingue une grande femme ailée, qui n’est pas sans rappeler les stryges, démons mi-femmes mi-oiseaux, qui selon les croyances suçaient le sang des nouveau-nés ou les empoisonnaient avec leur lait et mangeaient les cadavres. La « femelle » du tableau a plutôt une tête de dragon et semble porter un enfant, elle a un ventre arrondi, qui est, comme les seins et les fesses, « écorché ». Elle a les yeux injectés de sang, des cornes, une énorme mâchoire et de grandes ailes noires qui renforcent son aspect démoniaque, voire diabolique. Elle tient entre ses dents la tête d’un homme dont le corps pendant, atone, évoque un cadavre. On a l’impression de voir un prédateur ramenant sa proie dans son nid. Sous ces deux personnages, on distingue des trous noirs ressemblant à des puits, remplis d’eau. Le sol est recouvert à première vue d’une sorte d’herbe sèche, qui semble se révéler être des tas d’ossements. Ce décor suggère que d’autres créatures similaires y résident, il ressemble à une ruche et il donne l’impression que la créature va laisser tomber le cadavre dans un des trous et qu’elle pourra en disposer quand et comme il lui plaira. Le fond noir et bleu semble être le ciel mais peut faire penser à de l’eau, très sombre. La domination de la femme est ici évidente, et dans la même optique que dans la fable « Les Ballons » de Bettencourt, elle vole et est donc au-dessus des hommes.
Cependant l’imaginaire du tableau est beaucoup plus violent que celui présent dans « Les Ballons », les femmes ne se contentent pas d’être libres mais vident les hommes de leur énergie, comme s’ils n’étaient rien d’autre que les proies des femmes, contre lesquelles ils ne peuvent rien. Elles n’appartiennent donc plus au domaine du rêve mais à celui du cauchemar, elles sont mystérieuses et dangereuses, cruelles et sans pitié.

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