La saga du 2ème classe Gaston Vasseur: le front

Après un transfert en train de quelques jours, Gaston Vasseur débarque aux abords de Villers Dancourt où il va stationner quelques jours avant de partir au front.

2 mars 1915: Arrivé à Villers Dancours, Gaston Vasseur et ses camarades durent faire encore une quinzaine de kilomètres avant de trouver leur camps. Ils y passèrent la nuit à l'intérieur d'une grange ce qui était une bonne chose car il était tombé de la neige pendant la nuit. Suit ensuite une visite et une description du village "qui n'est plus riche". "Les habitants vivent avec le pain des soldats", "on entend bien le son du canon" sont autant de témoignages de la rudesse de ce village marqué par la guerre. Gaston pense qu'il va rester peut être 8 jours dans ce cantonnement avant de partir pour Argonnes. 

Il profite de ce courrier pour nous retracer son transfert. Partis de Saint Nazaire, ses camarades et lui passèrent par Sannoy, Nantes, Angers, Saumur, Tour, Blois, Orléans, Belgarde, Montargis, Saint-Dizier et Villers Dancourt pour finir.

1.jpg

2.jpg

4 mars 1915: Lettre écrite dans la Marne où Gaston indique qu'il est toujours dans le même cantonnement. Ils font la cuisine, vont chercher du bois pour le feu et font des gardes de 6h dans la journée. Dans son cantonnement, il a retrouvé une connaissance qui lui a donné des nouvelles des amis de Beauval qu'ils avaient en commun. L'un d'entre eux est d'ailleurs rentré il y a quelques temps dans la Somme en permission tandis qu'un autre a perdu un bras. Il annonce aussi la mort d'un ami à eux et la reconversion dans l'artillerie d'un autre qui s'occupait auparavant des chevaux malades. 

Le canon est assez présent mais cela ne semble pas inquiéter plus que cela Gaston qui déclare même "malgré qu'on se fasse à sa vie errante"

LG4.3.15.1.jpg

7 mars 1915: Carte postale de Gaston

7.3.15.1.jpg

8 mars 1915: Carte postale de Gaston Vasseur

8.3.15.1.jpg

10 mars 1915: On les a donné à leur unité. Gaston reste avec 4 de ses camarades qui étaient de Lomprés, Fienvillers et Talmas. Les voici rattaché au deuxième corps d'armée, 147ème de ligne, 1er bataillon, 4ème compagnie, secteur postale 110.

10.3.15.2.jpg

13 mars 1915: Gaston Vasseur se plaint car il n'a pas reçu de nouvelles de sa famille depuis le 1er mars. Il dit ne pas se sentir trop exposé. La plupart du temps, ils se terrent "comme des lapins dans le blanc". Quand ils veulent se retirer il y a des excavations. Généralement ils passent trois jours dans les tranchées avant de se retirer à l'arrière. Pour lui rien ne sert d'être trop hardi. 

LG13.3.15.1.jpg


17 mars 1915
: Carte difficilement lisible. Gaston est ennuyé car les nouvelles de sa famille n'arrivent pas facilement. Cela l'inquiète. 

17.3.15.1.jpg

17.3.15.2.jpg

19 mars 1915: Dans sa lettre, Gaston Vasseur explique qu'ils montent la garde par moitié. Il y a une garde qui commence le matin et une autre le soir. Le temps en garde lui paraît long. Ils ne savent qu'une heure à l'avance s'ils vont avoir du repos. Il ne se plaint pas de la nourriture même si tout est froid. La ration est d'une 1/2 boule de pain, 1/4 de café, 1/4 de vin, une goutte de deux sous, 2 portions de viande et de riz. Heureusement pour lui il avait conservé 1 kg de chocolat avant de partir. Aujourd'hui, il a reçu une plaquette de chocolat et du tabac.

LG19.3.15.1.jpg


21 mars 1915: Il a reçu une carte de ses parents datés du 16 mars. Dans celle-ci, sa famille se montrait inquiet de son sort. Il tente de les rassurer en leur disant qu'il n'y a eu que 6 blessés dans sa compagnie les 11 derniers jours de tranchées. À 9 heures, ils ont été relevés par le 18ème chasseurs. Il leur a fallu une nuit de marche avant d'arriver à leur cantonnement où ils vont pouvoir se reposer pendant 5 jours afin de reformer le régiment. 

Il a reçu un paquet de sa famille contenant du chocolat, du beurre et, surtout, des petits-beurres. Il a pu aussi revoir quelques-uns de ses amis du 128ème. Son ami est malade et il craint qu'il ne soit rapidement évacué. Il dit à ses parents de ne pas lui envoyer de paquets trop gros car il ne peut pas tout ranger dans son sac. 

LG21.3.15.1.jpg

22 mars 1915: C'est le premier jour de repos de Gaston. Il a eut de la chance car il a récupéré un bidon de lait. Sa journée se compose de repos, de l'entretien de son matériel, de revues d'effectif et de matériel et de lessives.

LG22.3.15.1.jpg

23 mars 1915: Lettre des parents de Gaston Vasseur. Ils disent avoir reçu la carte de Gaston du 17 mars et qu'ils lui ont envoyé un autre colis. Ils lui donnent des nouvelles de ses connaissances. Louis est dans l'Argonne tout comme Paul et Jean Sevin.

23.3.15.2.jpg


23.3.15.1.jpg

24 mars 1915: Gaston a reçu une lettre du 20 mars. Il se dit plein d'espoir et il a le moral de les retrouver. Il est toujours au repos. Les repas sont chauds et sa situation est meilleure qu'aux tranchées. Il dit être dégouté de la viande. La journée, ils font quelques exercices et quelques manoeuvres. Dans ce courrier, il en profite pour décrire la vie dans la tranchée. Une nouvelle fois, il ne se plaint pas et tente de rassurer sa famille en leur disant que certains dans son unité se retrouvaient à moins de 8 mètres des Allemands alors que lui n'avait jamais été plus prêt à moins de 50 mètres. 

LG24.3.15.1.jpg

25 mars 1915: Ils ont quitté Herpont où ils étaient stationnés vers deux heures du matin pour faire 10 kilomètres à pied et arriver à Somme les Tours sur les 6 heures. Ils sont couchés dans des tentes. Durant le transfert, Gaston raconte qu'ils sont passés par trois villages complètement en ruine ce qui l'a beaucoup touché. Ils sont avec le 51ème. Sur la route, il a été surpris par le balais incessant des camions, voitures et autres ravitaillements. 

25.3.15.2.jpg


25.3.15.1.jpg


26 mars 1915: La 4ème escouade de Gaston Vasseur est de garde. La météo est capricieuse et alterne la pluie et quelques rayons de soleil. Lors d'une revue d'effectif et de matériel il est tombé sur le général Joffre lui même. Ils lui ont changé son matériel en remplaçant notamment sa capote bleu foncé pour une capote bleu ciel qui est "bien plus salissante que les autres" 

LG26.3.15.1.jpg

28 mars 1915: Il a reçu une carte datée du 23 mars et un colis avec du lard. Il dit aussi avoir reçu une carte du petit cousin Charles qui lui montre les tranchées du côté d'Albert. Sa description de la carte est intéressante car il remarque qu'à Albert la tranchée est surtout faite de branchages alors que de par chez lui ce sont des "boyaux dans le blanc". Il pense que contrairement à Albert, eux, ne peuvent pas se déséquiper.

1.jpg


2.jpg

Il est toujours au repos dans le même cantonnement. Ils font encore beaucoup de manoeuvres mais il ne se plaint pas car ses conditions de vie sont correctes. Il dort dans une grange et en gros tout pourrait être bien pire. En revanche, il n'apprécie pas vraiment qu'on les prévienne toujours à la dernière minute.

LG28.3.15.1.jpg

29 mars 1915: Lettre de sa tante et marraine Aline

L29.3.15.1.jpg  L29.3.15.2.jpg

30 mars 1915: Toujours en camps.

30.3.15.1.jpg

30.3.15.2.jpg

2 avril 1915: Lettre de Gaston à sa famille

LG2.4.15.1.jpg

11 avril 1915: Gaston Vasseur dit dans sa carte postale avoir reçu un colis postal de ses parents. Dedans, il y avait du beurre qui se conserve très bien, une livre de chocolat et des gâteaux petits beurres. Selon lui, ils marchent comme des escargots et fait remarquer que c'est Pâques.

11.4.15.2.jpg

11.4.15.1.jpg

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet