Mot-clé - arrière

Fil des billets - Fil des commentaires

lundi, janvier 2 2017

Lettres et correspondances des soldats australiens

Durant la Première Guerre Mondiale, il était difficile de communiquer ou d’avoir des nouvelles des proches. Seules les lettres étaient une bouée de sauvetage pour les soldats, qui aspiraient à entendre des nouvelles de la maison et à savoir qu’ils étaient aimés et qu’ils manquaient à leur famille. Elles leur ont permis d’échapper à la réalité brutale et ennuyeuse qu’était la guerre. Cela leur donnait quelque chose à faire et quelque chose d’autre à penser lorsqu’ils étaient dans les tranchées, à l’hôpital ou en formation. Le 3 Août 1914 la franchise postale fut instaurée entre les soldats et leurs familles. Elle dispensait les soldats des frais de port, ce qui a entrainé un afflux de courrier qui a très vite saturé les centres de tri et la distribution du courrier. Les lettres mettaient plusieurs semaines avant d’être distribuées à leur destinataire. La censure militaire faisait que toutes les lettres étaient lues et entraînait un délai d’acheminement supplémentaire.

Ray Jones, un signaleur du 19e bataillon était l’un des soldats qui n’arrêtait jamais d’écrire à ses proches notamment à ses parents. Dans ses lettres il montrait son amour et combien ses parents lui manquaient. Dans toutes ses lettres il disait dans quel pays il était, à quelle date il écrivait et à la fin de chacune d’elles il écrivait « des tonnes d’amour à tous ».

Extrait d'une lettre du soldat de deuxième classe John Ambrose Ware, du 3e Bataillon d'infanterie australienne, depuis la France, adressée à sa mère: 1.png « Mais les vingt hommes y retournèrent cependant une seconde fois. Sauf que ce n'était pas tout à fait les mêmes hommes que la première fois puisque deux avaient été tués et sept blessés, mais d'autres nous rejoignirent. Sur ces vingt nouveaux soldats, seuls quatre revinrent indemnes, et je ne parlerai pas des autres qui suivirent. Tout cela en seulement quelques heures. Mais ce n'est rien en comparaison avec les tirs d'armes lourdes et légères qui assaillirent nos tranchées (qu’il vaudrait mieux renommer « trous d'obus ») nuit et jour. »

Sir Nevill Smyth, lettre, Journal de guerre du 2e Bataillon d'infanterie australienne, juillet 1916. Archives du Mémorial australien de la guerre. 2.png « L'homme était blond et musclé et portait les insignes du 2e Bataillon sur la manche ainsi qu'un bandeau rouge indiquant son statut de messager. Ces bandeaux étaient faits à la main par les hommes eux-mêmes à partir de calicot rouge acheté dans les villages. Les manches étaient retroussées au-dessus du coude pour être reconnus de nuit et après. Le nom et l’identifiant du soldat étaient inconnus. »

Poème, Boisguillaume de Ray Jones 3.png Errant dans les bois un jour d'été, Rêver de ... bien, rêver, de toute façon ; Un exil rêve pour toujours et pour une fois De tout ce qu'il a perdu ; J'ai été battu par la tempête A propos du monde jusqu'à ce que je sois très gris ;

J'ai vu le hêtre étincelant lumineux et vert, Le chêne noble, et sous et entre J'ai vu la petite primevère, et la lueur De la mousse accrochée. Et puis ma perte. A semblé le plus léger : et il a roulé loin. Mon cœur meurtri était guéri cette journée d'été.

                                                        H.T.

Justine Oblet