Analyse de la peinture (d'après le site du Louvre) 

Le support :
La Joconde est peinte sur un panneau de peuplier. Débité en pleine planche et sans aucune trace d'outil de façonnage, le bois est d'une qualité exceptionnelle. Le revers présente des traces de grattage d'un ancien papier de bordage. Une fente de onze centimètres a été anciennement stabilisée par deux papillons à queue d'aronde ; cette fente est nettement visible sur le tableau (au dessus de la tête). Légèrement voilé, le tableau a été doté en 1951 d'un châssis de chêne.

Un corps dans l'espace :

Sur une terrasse bordée d'un parapet et de deux colonnettes dont on ne voit que les bases et le bord des fûts, Monna Lisa est assise dans un siège en bois, de forme semi-circulaire, avec accoudoirs et barreaux. Elle est vue jusqu'au-dessous de la taille, les bras pliés, le buste tourné à droite vers le spectateur, la tête presque de face, le regard plus encore de côté. Elle croise les mains, la droite sur le poignet gauche, et la main gauche le long du montant de la balustrade du siège. 

Le visage de Mona Lisa se détache sur une vision formée de deux parties superposées : un paysage humanisé et un paysage imaginaire. Le paysage suppose une vue à vol d'oiseau alors que la figure se laisse apercevoir de manière frontale. Pourtant, une harmonie s'instaure entre la figure et le paysage. La loge où se trouve Monna Lisa articule subtilement ces deux points de vue radicalement opposés. 

Le modèle :
Mona Lisa est habillée d’une robe sévère très sombre, plissée sur le devant du buste, dont les fils d'or brodés forment des entrelacs.
Le décolleté dégage le cou et la poitrine jusqu'à la naissance des seins. Elle n'arbore aucun bijou et elle est totalement épilée. Une écharpe descend de son épaule gauche et les manches jaunes de son vêtement forment des plis nombreux sur ses avant-bras. Elle porte un voile sur ses cheveux défaits. Sa mise est étonnamment sobre par rapport aux costumes peints à la même époque.

Ombre et lumière :

Léonard de Vinci recourt exclusivement à la lumière pour définir les volumes, créer les modelés, suggérer les distances. Les contours sont estompés, sfumati, dissous dans l'ombre et même dans la lumière. L'artiste abolit contrastes et limites, en mariant insensiblement, à l'image de la nature, le clair et l'obscur. D'un point de vue technique, la peinture est recouverte d'une succession de glacis colorés qui vitrifient littéralement le tableau. 
Le tableau a été assombri par la succession de diverses couches de vernis. La gamme des couleurs n'a jamais dû consister qu'en un passage modulé du bleu du ciel au jaune des manches, via l'entremise d'innombrables nuances de gris, bruns, roux et ocres ; une restriction significative aux tons des éléments, aériens ou minéraux.

Les particularités de la Joconde :

Son sourire constitue un des éléments énigmatiques du tableau, qui a contribué au développement du mythe. Son sourire apparaît comme suspendu, prêt à s'éteindre. Ce sourire est remarquable puisque il est l’un des premiers dans l’histoire de la peinture. Tout en donnant l'impression de suivre le spectateur des yeux, le regard de Mona Lisa fixe un point situé au-delà du spectateur, légèrement à sa gauche, provoquant ainsi une mise en profondeur du dialogue entre l'œuvre et le spectateur.