La NRF et les éditions Gallimard (1919-1939). (C) Gallimard. Source : catalogue historique des éditions Gallimard. On peut voir André Gide et Roger Martin du Gard au centre, et André Malraux debout, à gauche.
Félicitations pour votre admission en Lettres supérieures !
Vous allez bientôt pouvoir consulter en ligne, sur le site du lycée Pierre d'Ailly, les bibliographies et les consignes de lecture relatives à chaque discipline. Après un repos bien mérité, vous aurez à cœur de faire ces lectures nécessaires pour aborder sereinement la rentrée.
Je rappelle ci-dessous le programme d'étude en Lettres, auquel il faudra ajouter de nombreux extraits pour chaque genre littéraire, poésie, roman, théâtre, essai et un programme de lecture pour les colles, c'est-à-dire les interrogations orales (voir ci-dessous).
Je vous souhaite de belles vacances, reposantes et studieuses !
PROGRAMME D’ÉTUDE
UN ÉTÉ AVEC LA NRF
A LIRE POUR LA RENTRÉE, AVEC CHATEAUBRIAND, AFIN DE PRÉPARER LES PROCHAINES «RENCONTRES DE PIERRE D'AILLY» :
L’œil de la NRF, éd. Gallimard, coll. « Folio ». ISBN : 978-2070361090.
(Pour avoir plus d'informations sur la NRF, lire le billet du 30 décembre 2014, sur ce blogue)
On trouvera dans ce volume de courtes notes de lecture sur les grandes oeuvres du XXe siècle, de Valery Larbaud à Patrick Modiano, en passant par Rilke, Kafka, Proust, Céline, Faulkner, Simenon, Char, Sartre, Camus, Butor, Aragon, Sarraute, Duras, Bonnefoy, Jaccottet, Michon, et bien d'autres... Les auteurs des ces comptes rendus sont eux-mêmes des écrivains, des poètes ou des critiques éminents : André Gide, Jacques Rivière, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre, François Mauriac, André Malraux, Raymond Queneau, Alain Robbe-Grillet, Albert Thibaudet, Jude Stéfan, Richard Millet, etc. Ils prodiguent au lecteur de belles leçons de littérature, en lui donnant envie de découvrir les grandes oeuvres, dont ils exliquent l'importance dans une langue claire et rigoureuse, ce qui fait de ces notes de lecture un monument d'intelligence critique. Elles rejoignent ainsi, ces notes, une des fonctions de la « préface » qui est, selon Borges, d'exposer et de commenter une esthétique : «pas une manière de toast », mais «une forme latérale de la critique » (Borges, Préfaces avec une préface aux préfaces (1975), dans Œuvres complètes, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », tome 2, p. 302-303.)
La 5e édition des « Rencontres de Pierre d’Ailly », qui proposera une conférence de Béatrice Didier, professeur émérite à l’ENS de Paris, sera consacrée à « Chateaubriand, poète du souvenir dans les Mémoires d’outre-tombe. » Béatrice Didier a aussi écrit des préfaces suggestives à de grandes oeuvres littéraires, comme La Chartreuse de Parme et La Vie de Henry Brulard, de Stendhal ou encore L'Enfant, de Jules Vallès. Je ne peux qu'y renvoyer les Hypokhâgneux, en leur rappelant que s'il est entendu qu'ils doivent d'abord faire porter tous leurs efforts sur les oeuvres elles-mêmes, il ne leur est pas interdit de trouver dans ces pages une source d'inspiration critique, dans la mesure où ils devront eux aussi prendre le risque - ô combien stimulant - de proposer une lecture fine et personnelle des grands textes au programme. Il est donc souhaitable que les futurs étudiants se convertissent à ces exercices de lecture, avant de chercher à acquérir un métalangage (celui des grilles de lecture préétablies, des figures de rhétorique et des procédés stylistiques, par exemple), lequel n'est qu'un instrument - dont il faudra apprendre rigoureusement l'usage - et n'a pas vocation à limiter l'exigence et la profondeur de l'expérience littéraire qui, comme l'écrit l'universitaire, critique et poète Michel Collot, «engage au moins trois termes : un sujet, un monde, un langage (…). Toute poétique devrait donc essayer de comprendre la solidarité de ces trois termes, le jeu complexe des relations qui les unissent. » La Poésie moderne et la structure d’horizon, PUF, coll. « Ecriture », 1989, «Introduction », page 5 sq.
Lire notamment les billets du 27 août et du 25 septembre 2013. Lire également avec attention la page ci-contre intitulée EXPLIQUER UN TEXTE 2 (rubrique « Pages »), où l'on trouvera de nombreux extraits de rapports de jury de concours qui précisent les exigences de l'explication de texte : précisions sur les règles de présentation, nécessité d'un questionnement, importance de l'intertextualité, de l'histoire littéraire et de l'histoire des idées, importance et nécessité de maîtriser l’analyse « stylistique » et de la subordonner rigoureusement à l’élaboration d’une interprétation : lecture « personnelle» vs lecture «myope»... Tout cela sera bien évidemment repris et étudié dans le cours de méthodologie.
- Du Bellay, Les Regrets, éd. Gallimard, coll. « Poésie ». ISBN : 978-2070321476. L’orthographe du texte a été modernisée (pour une première approche, les avantages de cette édition sont supérieurs à ses inconvénients). Cette édition permet de lire la Défense et illustration de la langue française. Lecture estivale nécessaire.
- Corneille, Cinna, éd. Gallimard, coll. « Folio classique » (édition de Georges Forestier). ISBN: 978-2070318636.
- Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (Anthologie), éditions Le Livre de Poche, coll. «Les Classiques de Poche ». Edition de Jean-Claude Berchet. ISBN : 978-2253160502. Lecture estivale nécessaire.
- Marcel Proust, A la recherche du temps perdu tome 1: Du côté de chez Swann, (éd. Le Livre de Poche). Edition d'Elyane Dezon-Jones. ISBN: 978-2253059097.
- Philippe Jaccottet, Paysages avec figures absentes, éditions Gallimard, coll. « Poésie ». ISBN: 978-2070404278. Lecture estivale recommandée.
Attention : pour la rentrée, vous devrez avoir lu avec précision les œuvres au programme. Celles qui nous occuperont dès septembre, après une réflexion sur la littérature médiévale, sont les suivantes :
1) Du Bellay, Les Regrets, éd. Gallimard, coll. « Poésie ». 2) Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe (Anthologie), éditions Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche ».
Voici les œuvres sur lesquelles les colles porteront :
Poésie : Ronsard, Les Amours (« Sonnets pour Hélène ») / Rousset, Anthologie de la poésie baroque française (à lire au CDI) : Poèmes de la partie III, 1 « L’Eau en mouvement » / Lamartine, Méditations poétiques (« L’Isolement », « Le Vallon », « Le Lac ») / Baudelaire, Les Fleurs du mal («Spleen et Idéal ») / Musset, Poésies (« La Nuit de mai », « La Nuit de décembre ») / Leconte de Lisle, Poèmes barbares (« L’Ecclésiaste », « Le Combat homérique », « Le Désert », « La Panthère noire », «Le Vœu suprême », « Aux morts », « Fiat nox », « Le Vent froid de la nuit », « Aux Modernes », «Solvet seclum ») / Rimbaud, Poésies / Verlaine, Poèmes saturniens (quelques sonnets) / Eluard, Capitale de la douleur ( « La Courbe de tes yeux… », et dans Mourir de ne pas mourir : «L’Egalité des sexes », «L’Amoureuse », « Giorgio de Chirico ») / Ponge, Le Parti pris des choses («Le Cageot », « Le Pain », «Végétation ») / Guillevic, Terraqué (« Choses »). * ŒUVRES À LIRE POUR FIN SEPTEMBRE 2017.
Théâtre : Molière, L’Ecole des femmes, Tartuffe, Le Misanthrope / Corneille, Le Cid, Suréna / Racine, Britannicus, Andromaque, Phèdre / Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard, Les Fausses confidences / Beaumarchais, Le Mariage de Figaro / Hugo, Ruy Blas, Hernani / Musset, Fantasio, On ne badine pas avec l’amour / Jarry, Tout Ubu (en particulier Ubu roi, Ubu cocu et Ubu enchaîné) / Sartre, Huis-clos / Ionesco, La Leçon, La Cantatrice chauve, Rhinocéros / Beckett, En attendant Godot / Genet, Les Bonnes. *ŒUVRES À LIRE POUR FIN JANVIER 2018.
Romans/Récits/Nouvelles : Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves / Abbé Prévost, Manon Lescaut / Diderot, Jacques le fataliste / Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses (la 2e partie) / Stendhal, Le Rouge et le noir / Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes (1re partie) / Nerval, Les Filles du feu ( « Sylvie ») / Zola, La Faute de l’abbé Mouret / Roger Martin du Gard, Les Thibault (Tome 1 : « Le Cahier gris » et « Le Pénitencier ») / Perec, Les Choses / Annie Ernaux, La Place / Richard Millet, Lauve le pur. *ŒUVRES À LIRE POUR FIN AVRIL 2018.
