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Photographie de l'homme au chapeau , de face, côté droit : Gaston Gallimard, au moment où il devient gérant des Éditions de la NRF.

Photographie de quatre hommes, avant celle de Gaston Gallimard : Jacques Rivière, Jean Schlumberger, Roger Martin du Gard et André Gide à l’abbaye de Pontigny en 1922.

Photographie de l'homme en chapeau, de profil, sous la photographie précédente : André Gide, en 1907.

Photographie de la devanture de magasin, au-dessus de la photographie précédente : premier siège des Éditions de la NRF, 1, rue Saint-Benoît (Paris VIe).

Photographie de plusieurs personnes, en bas du côté gauche : La troupe du Vieux Colombier en répétition au Limon, juillet-août 1913. Jacques Copeau et Jean Schlumberger, tous deux fondateurs de la NRF, ont l'idée d'associer un théâtre à leur revue. Ce théâtre sera le Vieux-Colombier.

Vous aurez reconnu, presque au centre, la première de couverture du long poème de Paul Valéry, La Jeune Parque (1917), et en haut, à gauche, un numéro de la Nouvelle Revue Française...

(©Gallimard et BnF)


Veuillez prendre connaissance des billets du 10 mars et du 18 avril 2013 : un exercice de lecture et d'écriture y était présenté, que vous pouvez d'ores et déjà mettre en pratique. Je compte sur vous pour me montrer vos « essais ».


L'ESPRIT NRF

(Titre d'un recueil de chroniques provenant de nombreux numéros de La Nouvelle Revue Française, dont «l'esprit» est ainsi rendu manifeste)

L'Esprit NRF

(Avec l'accord des éditions Gallimard)

« Qu’est-ce que l’esprit NRF ? Une question à laquelle on serait tenté de répondre par une thèse de convenable épaisseur (…). Une hypothèse de travail peut, en attendant, être proposée : l’esprit NRF ne résulterait-il pas de la déclinaison du principe selon lequel liberté totale doit être accordée aux écrivains dont on reconnaît et désire s’attacher le talent ? (…).

Gide, Rivière, Gallimard, Paulhan…, chacun d’entre eux possédait ses amitiés, ses préférences, ses aversions et ses méthodes personnelles de gouvernement. Mais tous observèrent ce principe de base, principe qui doit avant tout aux convictions, mais qui n’exclut pas tout calcul. Les convictions se fondent sur deux certitudes : pas de métier plus grand que le métier d’écrivain ; pas de génie plus grand que le génie français. L’écrivain, sous la seule réserve de son talent, mérite une liberté dont il ne saurait faire mauvais usage. »

L’Esprit NRF 1908-1940, édition établie et présentée par Pierre Hebey, Gallimard, 1990, «Préface», pages XII-XIII.


« Ici, la littérature a tous les droits. Rien ne lui est opposable. Ni la religion ni la politique, ni les mœurs ni la morale, ni la tradition ni la mode. (…) Seuls comptent l’intensité d’écriture et son pouvoir de révélation, cette singularité dans l’ordre de la connaissance et du discours qu’on lui accorde. (…) La littérature autorise comme aucun autre langage. Elle peut tout dire. Elle est dégagée de la toile des responsabilités que tisse la vie sociale, familiale et citoyenne. Elle est libérée de l’obligation de faire sens sans délai et de se rendre utile à la communauté. Ici se manifeste l’aventure de l’esprit qui se sonde, s’interroge, cherche à se connaître et à se maîtriser, mais prend aussi le risque de se perdre. (…)

Les hommes de La NRF ont voulu édifier cet oppidum voué à la seule littérature, à toute la littérature. Nul manifeste ni exclusive ; la porte est grande ouverte aux «hommes de qualité». Passé le seuil, on y est reconnu et jugé au seul titre de la parole qu’on y dépose. Les habits restent au vestiaire. (…)

La NRF est devenue et redevenue l’affirmation, modeste, d’une croyance, d’une foi : celle du pouvoir de la littérature à dire une part importante de nous-mêmes. Jacques Réda citait dans La NRF de septembre 1988 un extrait d’un texte de son prédécesseur à la direction de la revue, Georges Lambrichs (« Se prendre aux mots ») : ‘La littérature est un acte de foi ; il suffit de cesser d’y croire pour qu’elle n’existe pas. En revanche, si l’on y croit, quelle évidence et quel pouvoir !’ La NRF s’est maintenue. »

Alban Cerisier, Une histoire de La NRF, Gallimard, 2009, pages 9, 12 et 13.


Un peu d' histoire, par les éditions Gallimard :

La Nouvelle Revue Française

«Après un «faux départ» en novembre 1908 sous la direction d’Eugène Montfort, le premier «vrai» numéro de La Nouvelle Revue française paraît en février 1909. La création de La NRF, «revue mensuelle de littérature et de critique», est due à un groupe de six écrivains dont André Gide est, depuis le tournant du siècle, le chef de file. Elle connaîtra une audience exceptionnelle, renouvelant dans des sommaires équilibrés, tour à tour composés par Gide et le cercle des fondateurs, puis par Jacques Rivière et Jean Paulhan, les perspectives du roman, du théâtre, de la critique et de la poésie contemporains. Toutes les grandes tendances et voix de l’entre-deux-guerres y seront représentées, «sans prévention d’école ni de parti». De la revue naîtront en 1911 les Éditions de la NRF, placées sous la responsabilité de Gaston Gallimard, et dont Paul Claudel, André Gide et Saint-John Perse seront les premiers auteurs. Après la période douloureuse de l’Occupation où, de 1940 à 1943, la direction officielle de la revue sera laissée à Drieu la Rochelle afin de sauvegarder les Éditions du joug allemand, La NRF renaîtra en 1953, sous la double direction de Jean Paulhan et de Marcel Arland. La revue continuera à arpenter les terres littéraires sous la vigilance de Georges Lambrichs, de Jacques Réda et de Michel Braudeau.

Si la diffusion de la revue n’est plus comparable à celle que pouvait avoir ce type de publications à l’époque de leur plus forte audience, elle n’en reste pas moins, au sein d’un dispositif éditorial élargi, un support offert à la créativité littéraire et, surtout, l’un des rares lieux où peut s’exprimer une critique libre, ample et profonde sur la littérature en train de se faire, en France comme à l’étranger.»

Source : La Nouvelle Revue Française


MICHEL CRÉPU : NOUVEAU DIRECTEUR DE LA NRF

J'ajoute que c'est Michel Crépu qui prendra dès janvier 2015 la direction de La NRF. Il quitte donc la Revue des Deux Mondes pour donner - à la demande d'Antoine Gallimard - un nouveau souffle à la prestigieuse revue d'André Gide et de Jacques Rivière, l'ami d'Alain-Fournier, l'auteur du Grand Meaulnes.


Directeurs de la revue (1908-2011)

depuis 2011 : Antoine Gallimard

de 1999 à 2010 : Michel Braudeau

de 1996 à 1998 : Bertrand Visage

de 1987 à 1995 : Jacques Réda

de 1977 à 1987 : Georges Lambrichs

de 1968 à 1977 : Marcel Arland

de 1953 à 1968 : Jean Paulhan

de 1953 à 1968 : Marcel Arland

de 1940 à 1943 : Pierre Drieu la Rochelle

de 1925 à 1940 : Jean Paulhan

de 1919 à 1925 : Jacques Rivière

de 1908 à 1914 : André Gide

Deux liens pour voir deux documentaires vidéo sur La NRF et les éditions Gallimard sur le site de l'INA :

Alban Cerisier, Une Histoire de la NRF : vidéo sur le site de l'INA