09.11.2018

Poésie

Voici la poésie que nous étudions en ce moment dans le cadre de notre projet Odyssée.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,

Ou comme cestuy-la qui conquit la toison,

Et puis est retourné, plein d’usage et raison,

Vivre entre ses parents le reste de son âge ;

Quand reverrai-je, hélas de mon petit village

Fumer la cheminée, et en quelle saison

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,

Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plait le séjour qu’ont bâti mes aïeux,

Que des palais Romains le front audacieux,

Plus que le marbre dur me plait l’ardoise fine :

Plus mon toit gaulois, que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré, que le mont palatin,

Et plus que l’air marin la doulceur angevine.

Joachim du Bellay, « les regrets »

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13.02.2018

Terre lune

Terre Lune

Terre Lune, Terre Lune Ce soir j’ai mis mes ailes d’or Dans le ciel comme un météore Je pars.

Terre Lune, Terre Lune J’ai quitté ma vieille atmosphère J’ai laissé les morts et les guerres Au revoir.

Dans le ciel piqué de planètes Tout seul sur une lune vide Je rirai du monde stupide Et des hommes qui font les bêtes.

Terre Lune, Terre Lune Adieu ma ville, adieu mon cœur Globe tout perclus de douleurs Bonsoir.

Boris Vian

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29.01.2018

Poésie poubelle mystére

Poubelle Mystère

Une poubelle sur un trottoir, Noire.

Dedans, quelque chose qui bouge, Rouge.

On voit dépasser des cheveux, Bleus.

On aperçoit des ossements, Blancs.

On devine des poils de souris, Gris.

On soupçonne du jus de vipère, Vert.

Soudain, apparaît une horreur,

D’une épouvantable couleur.

Corinne ALBAUT

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05.12.2017

Le plus beau cadeau

Noël ! que nous apportes-tu

Dans tes bras si fragiles ?

Un cheval ? Une automobile ?

Un Pierrot au chapeau pointu ?

Noël, que nous apportes-tu ?

Nous apportes-tu dans ta hotte

Des oranges, du chocolat,

Du pain d’épices, des nougats

Des pralines, des papillotes ?

Qu’y a-t-il au fond de ta hotte ?

Des joujoux, bien sûr, c’est parfait

Et c’est si bon les friandises !

Mais, dans tes menottes exquises

Trouverons-nous d’autres bienfaits ?

Noël, apporte-nous la Paix !

               Raymond Richard

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21.11.2017

FAMILLES

FAMILLES

Dans la famille Vocifère,

Le père vitupère,

La mère pique des colères,

Le frère fait des misères,

A sa sœur qui en a peur.

Dans la famille Hospitalière,

Le père a bon caractère,

La mère n’est pas sévère

Et le frère offre des fleurs

A sa sœur, qui en est fière.

C’est cette famille

Que je préfère !

Hélène Benait

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14.11.2017

Poésie: Partout

Partout

Je suis un enfant de partout un enfant de Paris, de Cotonou, un enfant de l’ombre des montagnes des plis rouges d’un pagne.

Je suis un enfant des nids de moineaux, de Mulhouse, de Baltimore, des petits bateaux de la baie de Rio et pire encore.

Je suis un enfant de quelque part né de l’amour entre la chance et le hasard.

Un enfant avec un nom, un prénom, mais un enfant qu’on appelle Terrien parce que, sans moi, cette planète n’est rien.

Alain Serres

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26.09.2017

Mon stylo

Mon stylo

Si mon stylo était magique, Avec des mots en herbe, J’écrirais des poèmes superbes, Avec des mots en cage J’écrirais des poèmes sauvages.

Si mon stylo était artiste, Avec les mots plus bêtes, J’écrirais des poèmes en fête, Avec des mots de tous les jours, J’écrirais des poèmes d’amour.

Mais mon stylo est un farceur, Qui n’en fait qu’à sa tête, Et mes poèmes, sur mon cœur, Font des pirouettes.

Robert Gélis

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23.05.2017

Poésie 'Le Cancre'

Le Cancre

Il dit non avec la tête

Mais il dit oui avec le cœur

Il dit oui à ce qu’il aime

Il dit non au professeur

Il est debout

On le questionne

Et tous les problèmes sont posés

Soudain le fou rire le prend

Et il efface tout

Les chiffres et les mots

Les dates et les noms

Les phrases et les pièges

Et malgré les menaces du maître

Sous les huées des enfants prodiges

Avec des craies de toutes les couleurs

Sur le tableau noir du malheur

Il dessine le visage du bonheur

Jacques Prévert

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07.11.2016

L'école

L’école

Dans notre ville il y a Des tours, des maisons par milliers, Du béton, des blocs, des quartiers, Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.

Dans mon quartier il y a Des boulevards, des avenues, Des places, des ronds-points, des rues. Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.

Dans notre rue il y a Des autos, des gens qui s’affolent, Un grand magasin, une école, Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.

Dans cette école il y a Des oiseaux chantant tout le jour Dans les marronniers de la cour. Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat Est là.

Jacques Charpentreau

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04.10.2016

L'air en conserve

Dans une boîte, je rapporte Un peu de l'air de mes vacances Que j'ai enfermé par prudence. Je l'ouvre ! Fermez bien la porte

Respirez à fond ! Quelle force ! La campagne en ma boîte enclose Nous redonne l'odeur des roses, Le parfum puissant des écorces,

Les arômes de la forêt... Mais couvrez-vous bien, je vous prie, Car la boîte est presque finie : C'est que le fond de l'air est frais.

Jacques CHARPENTREAU

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19.09.2016

Poésie "Je hais les haies"

JE HAIS LES HAIES

Je hais les haies Qui sont des murs. Je hais les haies Et les mûriers Qui font la haie Le long des murs. Je hais les haies Qui sont de houx. Je hais les haies Qu’elles soient de mûres Qu’elles soient de houx ! Je hais les murs Qu’ils soient en dur Qu’ils soient en mou ! Je hais les haies Qui nous emmurent. Je hais les murs Qui sont en nous.

Raymond Devos

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Rubus fruticosus

14.06.2016

L’ouïe fine

L’ouïe fine

Les poissons parlent quel charivari

On ouvre les ouïes pour entendre

Leurs discours océaniens

On n’entend rien

Il faut avoir l’oreille maritime

Pour percevoir ce que ces vertébrés expriment

Sinon l’on n’entend rien

Que le cri des mouettes

La sirène d’un navire le ressac

Et les galets roulés

Raymond Queneau

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07.06.2016

LE BOURGEON

le bourgeon

Comme un diable au fond de sa boîte, Le bourgeon s’est tenu caché. Mais dans sa prison trop étroite, Il baille et voudrait respirer.



Il entend des chants, des bruits d’aile. Il a soif de grand jour et d’air. Il voudrait savoir les nouvelles Il fait craquer son corset vert.



Puis d’un geste brusque, il déchire Son habit étroit et trop court. Enfin, se dit-il, je respire, Je vis, je suis libre. Bonjour !Comme un diable au fond de sa boîte,




Paul Geraldy

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29.03.2016

Mars

Il tombe encore des grêlons, Mais on sait bien que c’est pour rire. Quand les nuages se déchirent, Le ciel écume de rayons.

Le vent caresse les bourgeons Si longuement qu’il les fait luire. Il tombe encore des grêlons, Mais on sait bien que c’est pour rire.

Les fauvettes et les pinsons Ont tant de choses à se dire Que dans les jardins en délire On oublie les premiers bourdons. Il tombe encore des grêlons……

Maurice Carême

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25.02.2016

Nuit de neige

Nuit de neige

- Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !

- Un vent glacé frissonne et court par les allées ;

- Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,

- Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

- Dans les grands arbres nus que couvre le verglas

- Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;

- De leur œil inquiet ils regardent la neige,

- Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.

Guy de Maupassant

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28.01.2016

Matin d’hiver

Matin d’hiver



On s 'éveille,

Du coton dans les oreilles

Une petite angoisse douce

Autour du cœur, comme mousse !




C'est la neige

L'hiver blanc

Sur ses semelles de liège,

Qui nous a surpris, dormant.



Guy-Charles Cros

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07.01.2016

Le premier jour de l’an

Le premier jour de l’an

Les sept jours frappent à la porte.

Chacun d’eux vous dit : Lève-toi !

Soufflant le chaud, soufflant le froid,

Soufflant des temps de toute sorte,

Quatre saisons et leur escorte

Se partagent les douze mois.

Au bout de l’an, le vieux portier

Ouvre toute grande la porte

Et d’une voix beaucoup plus forte

Crie à tous vents : Premier janvier !

Pierre MENANTEAU

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05.11.2015

SILENCE D'AUTOMNE

Silence d'automne

C'est le silence de l'automne Où vibre un soleil, monotone Dans la profondeur des cieux blancs ... Voici qu'à l'approche du givre Les grands bois s'arrêtent de vivre Et retiennent leurs cœurs tremblants.

Vois, le ciel vibre, monotone ; C'est le silence de l'automne.

O forêt ! qu'ils sont loin les oiseaux d'autrefois Et les murmures d'or des guêpes dans les bois ! Adieu, la vie immense et folle qui bourdonne ! Entends, dans cette paix qui comme toi frissonne, Combien s'est ralenti le cœurs fougueux des bois Et comme il bat, à coups dolents et monotones Dans le silence de l'automne !

Fernand Gregh

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15.10.2015

Le vent d'automne

Le vent d'automne

Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?

L'entends-tu pas heurter la porte ?

A plein cabas il nous apporte

Les marrons fous, les feuilles mortes.

Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?

Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?

L'entends-tu pas à la fenêtre ?

Par la moindre fente il pénètre

Et s'enfle et crache comme un chat.

Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?

- J'entends les cris des laboureurs,

La terre se fend, se soulève.

Je vois déjà le grain qui meurt,

Je vois déjà le blé qui lève.

Voici le temps des laboureurs.

Pierre Menanteau

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10.09.2015

septembre

Septembre

Un lièvre effaré

fuit dans les fourrés

la meute qui jappe...

Le vent maraudeur

apporte l'odeur

des pesantes grappes...

Un chœur d'écoliers

aux noirs tabliers

chante une comptine...

Au creux du sillon

le dernier grillon

doucement s'obstine...

Jean-Luc Moreau

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