26.05.2015

Petite Lune

Petite Lune

On l'appelait Petite Lune au long pinceau et quand elle dessinait une ombre géante se posait sur la page

Un jour et puis un autre jour cent jours mille jours Petite Lune a gravi la montagne elle a pris les rochers et les a posés là plus loin

Depuis ce temps sur la toile de Petite Lune le soleil éclaire le tableau

Françoise Lison-Leroy

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Le zébre

LE ZÈBRE

Broutant dans les hautes herbes

Un zèbre

Rêvait d’une veste en soie

A pois

Il n’est pas de très bon ton

Dit-on

De mêler pois et rayures

Pour sûr

Et puis porter une veste

Du reste

Par-dessus un pyjama

Jamais

Surtout sans noeud papillon

Voyons.

Pierre Lebigre

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La Girafe

La Girafe

La girafe et la girouette, Vent du sud et vent de l’est, Tendent leur cou vers l’alouette, Vent du nord et vent de l’ouest.

Toutes deux vivent près du ciel, Vent du sud et vent de l’est, À la hauteur des hirondelles, Vent du nord et vent de l’ouest.

Et l’hirondelle pirouette, Vent du sud et vent de l’est, En été sur les girouettes, Vent du nord et vent de l’ouest.

L’hirondelle, fait, des paraphes, Vent du sud et vent de l’est, Tout l’hiver autour des girafes, Vent du nord et vent de l’ouest.

Robert DESNOS

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02.02.2015

Australie

Australie

Australie contrée lointaine Où vivent les aborigènes Terre aride et déserts immenses Côtoient les villes les plus intenses.

Australie reine d’Océanie Où les routes vont à l’infini Une barrière de corail apparaît On vient de loin pour l’admirer.

Australie terre insulaire Où l’eau est toujours aussi claire Une île se trouve à ses côtés Tasmanie on l’a nommée.

Australie zone de montagne Où l’envie d’être libre nous gagne Uluru, Kata Tjuta, monts sacrés Sont des merveilles à visiter.

Karine Persillet

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19.12.2014

Des odeurs de rose et de jasmin

Des odeurs de rose et de jasmin

Des odeurs de rose et de jasmin De cerisier et de menthe. J’adore écouter l'eau le matin Qui bout quand maman chante.

Elle est belle ma mère Arrivant avec ses tasses Quand elle s'assoit par terre Et tendrement m'embrasse.

Je suis fier d'habiter en Asie : Je suis champion d' origami D'ombres chinoises et de calligraphie ! Je suis un garçon et je m’appelle Ling Li .

Fabienne Berthomier

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Branch of tropical flowers frangipani (plumeria)

Les larmes du crocodile

Les larmes du crocodile

Si vous passez au bord du Nil Où le délicat crocodile Croque en pleurant la tendre Odile, Emportez un mouchoir de fil.

Essuyez les pleurs du reptile Perlant aux pointes de ses cils, Et consolez le crocodile : C'est un animal très civil.

Sur les bords du Nil en exil, Pourquoi ce saurien pleure-t-il ? C'est qu'il a les larmes faciles Le crocodile qui croque Odile.

Jacques CHARPENTREAU

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03.10.2014

La Seine a rencontré Paris

Qui est la

Toujours là dans la ville

Et qui pourtant sans cesse arrive

Et qui pourtant sans cesse s’en va

C’est un fleuve

répond un enfant

un devineur de devinettes

Et puis l’œil brillant il ajoute

Et le fleuve s’appelle la Seine

Quand la ville s’appelle Paris

et la Seine c’est comme une personne

Des fois elle court elle va très vite

elle presse le pas quand tombe le soir

Des fois au printemps elle s’arrête

et vous regarde comme un miroir

et elle pleure si vous pleurez

ou sourit pour vous consoler

et toujours elle éclate de rire

quand arrive le soleil d’été

Jacques Prévert

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19.09.2014

La Tour Eiffel

La Tour Eiffel

Mais oui, je suis une girafe, M'a raconté la tour Eiffel. Et si ma tête est dans le ciel, C'est pour mieux brouter les nuages, Car ils me rendent éternelle. Mais j'ai quatre pieds bien assis Dans une courbe de la Seine. On ne s'ennuie pas à Paris : Les femmes, comme des phalènes, Les hommes, comme des fourmis, Glissent sans fin entre mes jambes Et les plus fous, les plus ingambes Montent et descendent le long De mon cou comme des frelons La nuit, je lèche les étoiles. Et si l'on m'aperçoit de loin, C'est que très souvent, j'en avale Une sans avoir l'air de rien.

Maurice Carême

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03.06.2014

Les femmes de tous les pays

Les Femmes de tous les pays

Les femmes de tous les pays

A quoi songent-elles, muettes ?

Celles à qui la guerre a pris

Le bonheur ? Les femmes qui guettent...

Les femmes de tous les pays,

O complices inconscientes,

Vous étouffez encor vos cris,

Vous êtes là, comme en attente.

Les femmes de tous les pays,

La voix meurt donc dans votre gorge,

Quand ce sont vos hommes, vos fils,

Que l'on mutile ou qui s'égorgent ?

Cécile Périn (1919)

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Kevin Roussel

06.05.2014

Poème d'Eugène Dabit

J'ai été soldat à dix-huit-ans

Quelle misère

De faire la guerre

Quand on est un enfant.

De vivre dans un trou

Contre terre

Poursuivi comme un fou

Par la guerre.

J'usais mon cœur

Aux carrefours crucifiés

Oh mourir dans la plaine

Au soir d'une sale journée.

J'ai connu des cris,

La haine

Des souffrances longues comme une semaine.

La faim, le froid, l'ennui.

Trois années ivres de démence

Plus lourdes à porter qu'un crime

Ma jeunesse est morte en France

Un jour de désespérance.

Tous mes amis ont péri

L'un après l'autre

En quelque lieu maudit

Est notre amour enseveli.

...

Mon Dieu était-ce la peine

De tant souffrir.

Las je reviens humble et nu

Comme un inconnu,

Sans joie sans honneur

Avec ma douleur

Les yeux brûlés

D'avoir trop pleuré

Pour mes frères malheureux

A ceux qui sont aux cieux

Contre la guerre

A ma mère

Adieu.

Eugène Dabit

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Kevin Roussel

31.03.2014

Poésie La baleine

LA BALEINE

Quand la baleine

A de la peine

Un grand jet d’eau

Pleure à son dos

Et tant de larmes

Font tel vacarme

Que son chagrin

Soulève un grain

Et sa souffrance

Est si intense

Que ses sanglots

Salent les flots

Robert Vigneau

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Kevin et Emmanuel

14.02.2014

GENTLEMAN CAMBRIOLEUR

Gentleman Cambrioleur

C’est le plus grand des voleurs Oui, mais c’est un gentleman Il s’empare de vos valeurs Sans vous menacer d’une arme Quand il détrousse une femme Il lui fait porter des fleurs

Gentleman Cambrioleur Est un grand seigneur

Il vient chez vous la nuit Sans déranger votre sommeil Il décroche sans bruit Le tableau acheté la veille Puis avant de partir Après ses coupables travaux Il laisse un mot sur le piano

C’est le plus grand des voleurs Oui, mais c’est un gentleman Et chaque femme à son heure Rêve de voir son visage De l’actrice à la danseuse A l’épouse la meilleur

Gentleman Cambrioleur A gagné le cœur

C’est le plus grand des voleurs Oui, mais c’est un gentleman Il s’empare de vos valeurs Sans vous menacer d’une arme Quand il détrousse une femme Il lui fait porter des fleurs

Gentleman Cambrioleur Est un vrai seigneur

Texte chanté par JACQUES DUTRONC

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JOAO

20.12.2013

Nouvelle année

Nouvelle année

Oui, oui, mon petit chat,

Reste bien dans mes bras.

Dehors, il fait si froid

Que personne ne passe

Et que les blocs de glace

Remplacent les pavés.

Je te raconterai

Cendrillon, Barbe- bleue,

La belle au bois, les Fées.

La vieille année est morte;

Les serpentins l’emportent.

Mon chat, écoute–moi :

Reste bien dans mes bras.

Dehors, il fait si froid !

Maurice Carême

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21.11.2013

mon petit chat

J’ai un petit chat, Petit comme ça. Je l’appelle Orange.

Je ne sais pourquoi Jamais il ne mange Ni souris ni rat.

C’est un chat étrange Aimant le nougat Et le chocolat.

Mais c’est pour cela, Dit tante Solange, Qu’il ne grandit pas! Maurice Carême (1899-1978)

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Christopher Papin et Kevin Roussel

17.10.2013

Trois feuilles mortes

feuille-morte-platane_3572.jpgTrois feuilles mortes

Ce matin, devant ma porte J'ai trouvé trois feuilles mortes. La premiere, aux tons de sang M'a dit bonjour en passant Puis au vent s'en est allée.

La seconde dans l'allée Au creux d'une flaque d'eau A sombré comme un bateau J'ai conservé dans ma chambre La troisieme couleur d'ambre.

Quand l'hiver sera venu Quand les arbres seront nus Cette feuille désséchée Contre le mur accrochée Me parlera des beaux jours Dont j'attends le gai retour.

                                             Raymond Richard

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08.10.2013

Pavane de la virgule

Pavane de la virgule (D'Andrée Chédid - 1920 - 2011)

« Quant à Moi ! », dit la Virgule, J’articule et je module ; Minuscule ; mais je régule Les mots qui s’emportaient !

J’ai la forme d’une Péninsule ; A mon signe la phrase bascule. Avec grâce je granule Le moindre petit opuscule.

Quant au Point ! Cette tête de mule Qui se prétend mon cousin !

Voyez comme il se coagule, On dirait une pustule, Au mieux : un grain de sarrasin.

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12.09.2013

Poésie "L'école" de Jacques Charpentreau

Dans notre ville, il y a Des tours, des maisons par milliers, Du béton, des blocs, des quartiers, Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.

Dans mon quartier, il y a Des boulevards, des avenues, Des places, des ronds-points, des rues, Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.

Dans notre rue, il y a Des autos, des gens qui s'affolent, Un grand magasin, une école. Et puis mon cœur, mon cœur qui bat Tout bas.

Dans cette école, il y a Des oiseaux chantant tout le jour Dans les marronniers de la cour. Mon cœur, mon cœur, mon cœur qui bat Est là.

Jacques Charpentreau

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05.04.2013

far west

Desert.jpg Far west

Au grand galop soulevant la poussière J'irai là-bas le long de tes canyons, Et dans ton ciel tout brûlant de lumière Eclatera la joie de mes chansons.

Je conduirai la vieille diligence Je bâtirai mon ranch au bord de l'eau. Sous les étoiles, la nuit dans le silence, Près d'un feu clair chantera mon banjo.

Pourtant jamais ne pourront me suffire Tous ces trésors que j'aurai découverts. Je reviendrai dans mon pays revivre Au souvenir des galops du désert.

Et des amis j'en aurai par centaines ; Nous bâtirons le monde de demain. Un monde en paix où la joie sera reine Ce monde heureux dont rêvent les copains.

Tes blancs chevaux m'appellent Et les plaines si belles. Far west, far west ! Y'a de l'or à la pelle Et des villes nouvelles : Allons vers le far west !

Raymond FAU

08.03.2013

Le bonheur est dans le pré

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Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.

Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.

Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite. Dans l’ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.

Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite. Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.

Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite. Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.

De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite. De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.

Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !

(Paul Fort)

Je hais les haies

Je hais les haies Qui sont des murs. Je hais les haies Et les mûriers Qui font la haie Le long des murs. Je hais les haies Qui sont de houx. Je hais les haies Qu’elles soient de mûres Qu’elles soient de houx ! Je hais les murs Qu’ils soient en dur Qu’ils soient en mou ! Je hais les haies Qui nous emmurent. Je hais les murs Qui sont en nous.

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