Roland Barthes chez lui, en 1975. Source : l'Humanité.


COURS D'INTRODUCTION À LA CRITIQUE ET À LA THÉORIE LITTÉRAIRES

Dans ses Réflexions sur la critique (Gallimard, 1939) - et avant dans Physiologie de la critique (1930), Albert Thibaudet distingue trois critiques : 1) la critique parlée ou spontanée, celle des conversations et des journaux ; 2) la critique des professeurs, de type universitaire, qui remonte au XIXe siècle et prétend à une forme d'objectivité dans ses démarches et ses analyses, souvent en rapport avec les sciences humaines : cette critique cherche à théoriser son objet ; 3) la critique des écrivains et des artistes, qu'il nomme la critique des Maîtres : de Diderot à Yves Bonnefoy, en passant par Voltaire, Chateaubriand, Hugo, Baudelaire, Barbey d'Aurevilly, Proust, Valéry, Malraux et Butor, pour n'en citer que quelques-uns parmi les plus importants. Chaque critique a bien évidemment évolué, depuis le XVIIIe siècle.

La critique moderne admet plusieurs niveaux de signification pour une oeuvre littéraire. Tout en nous interrogeant sur le sens des études littéraires, les leçons des professeurs Barthes, Compagnon et Marx nous permettront de préciser quelques perspectives d'étude de la critique professionnelle ou universitaire, qui peut recouper la critique des Maîtres sur de nombreux points. Notez que Professeurs et Maîtres se mêlent dans l'anthologie de Textes théoriques et critiques (Armand Colin) que vous avez régulièrement utilisée cette année. La lecture problématisée de ce manuel doit accompagner notre propre réflexion.

La suite, en cours...


Leçon inaugurale de la chaire de sémiologie littéraire prononcée le 7 janvier 1977 au Collège de France par Roland Barthes (1915-1980) :

Version audio partielle (commence p. 10 et s'achève p. 43, dans l'édition Points / Seuil)

Quelques points importants développés par Roland Barthes, qui doivent retenir notre attention :

  • Le Pouvoir du Discours ( «...la langue...est...fasciste»). p. 7-16.
  • La Littérature comme «pratique d'écrire». p. 16.
  • Les «Trois forces de la littérature» : Mathésis, Mimésis, Sémiosis. p. 17-21.
  • Réalisme, irréalisme de la littérature : la représentation du réel en question. p. 21-28.
  • La Sémiosis. La Sémiologie (issue de la linguistique), science de tous les signes. p. 28-30.
  • Sémiologie et langage, langue, parole, discours. p. 30-37.
  • Sémiologie et Littérature. p. 37-44.
  • Sapientia : Savoir, Sagesse, Saveur. p. 44-46.

Pagination de l'édition de poche Points / Seuil n° 205, 1989.


Leçon inaugurale de la chaire de littérature française, moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie prononcée le 30 novembre 2006 au Collège de France par Antoine Compagnon (né en 1950) et retransmise par France Culture en août 2016 :

  • écouter la leçon inaugurale d'Antoine Compagnon.
  • lire la leçon inaugurale d'Antoine Compagnon.

Antoine Compagnon, chez lui, à son bureau, en 2014.

Quelques points importants développés par Antoine Compagnon, qui doivent retenir notre attention :

  • Rapports entre Histoire, Critique et Théorie. p. 15-24.
  • Littérature et modernité. p. 24-36.
  • Pouvoirs de la littérature, p. 37-56 : instruire en plaisant (pouvoir classique), p. 38-42 ; la littérature comme expérience de l'autonomie (réunifier l'expérience : pouvoir romantique), p. 42-46 ; la littérature comme expérience du langage (réparer la langue : pouvoir moderne), p. 47-52 ; la littérature comme impouvoir, dépouvoir, hors-pouvoir (pouvoir postmoderne), p. 52-56.
  • Littérature, morale, pensée. p. 57-69.
  • La littérature n'est pas seule, mais... p 69-75.

Pagination de l'édition Pluriel, 2018.


LA LITTÉRATURE COMPARÉE

William Marx présente son cours de l'année dans la série les courTs du Collège de France :

CONSTRUIRE, DÉCONSTRUIRE LA BIBLIOTHÈQUE

L’histoire de la littérature est difficilement séparable de celle des bibliothèques dans lesquelles sont lues les œuvres littéraires ou qui nous les ont transmises. L’œuvre singulière, particulière, existe à peine par elle-même : elle se détache toujours sur un fond plus ou moins perceptible d’autres œuvres, d’autres textes, parmi lesquels elle fait sens et qui orientent notre compréhension. Toute lecture se fonde sur une comparaison au moins implicite. Comment de telles bibliothèques, matérielles ou immatérielles, se sont-elles constituées depuis l’Antiquité classique ? Comment fonctionnent-elles ? Peut-on concevoir d’autres bibliothèques, d’autres étagères, d’autres listes ou canons, où figureraient d’autres textes que nous ne connaissons pas, perdus, oubliés, négligés ? Qui sait si ces bibliothèques autres ne permettraient pas aussi de donner un sens différent aux textes que nous connaissons – ou croyons connaître –, et d’en renouveler suffisamment la lecture, les enseignements et les plaisirs qu’ils nous donnent ?

Source : le Collège de France .


Leçon inaugurale de la chaire de littératures comparées prononcée le 23 janvier 2020 au Collège de France par William Marx :

Par-delà la littérature – Lire dans la bibliothèque mondiale