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Hans Memling (1435-1494), Les Anges Musiciens (vers1480) (c) Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers.

Sont mentionnés ci-dessous les compositions musicales inspirées de textes sacrés, avec leur définition par le Trésor de la Langue Française informatisé, un extrait de la séquence chantée et des titres d’œuvres célèbres qu’il est indispensable de connaître :

Le Miserere

MISERERE, MISÉRÉRÉ, subst. masc.

A. 1. LITURG. CATH. Psaume cinquantième qui commence dans la traduction latine de la Vulgate par Miserere mei, Deus, et p. méton., musique qui accompagne le psaume. Dire un/des miserere. Le miserere, c'est-à-dire ayez pitié de nous, est un psaume composé de versets qui se chantent alternativement d'une manière très-différente (STAËL, Corinne, t.2, 1807, p.144). C'est le vendredi que vous vous fustigez, en récitant le miserere, avec la discipline? (HUYSMANS, Oblat, t.1, 1903, p.220). Loc. fig. P. allus. au premier et au dernier ... De miserere à vitulos. D'un bout à l'autre. Le seigneur l'écouta bouche bée, de miserere à vitulos sans bouger seulement la prunelle de l'œil (E. PÉROCHON, Milon, Paris, Plon, 1936, p.32 ds R. Ling. rom. t.42, 1978, p.110).

Extrait :

Miserere mei, Deus : secundum magnam misericordiam tuam. Et secundum multitudinem miserationum tuarum, dēlē iniquitatem meam. Amplius lavā me ab iniquitate mea: et peccato meo mundā me.

Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense...

Gregorio Allegri, Miserere (1638)

Plus récemment : Miserere (1989), d'Arvo Pärt...


Le Credo

CREDO, subst. masc.

A. RELIG. CATH. Prière contenant un abrégé des principaux dogmes que l'Église catholique enseigne et constituant une profession de foi. Credo de saint Athanase (CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, p. 464). a) Celui qui est récité au baptême et dans les prières. Synon. symbole des Apôtres (cf. ZOLA, Terre, 1887, p. 277). On dit un pater, un ave et un credo (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 57). b) Credo de la messe. Celui qui est récité ou chanté à la messe. Synon. symbole de Nicée : 1. Mais ce fut quand le credo s'éleva, que Durtal put s'exalter à l'aise. Il ne l'avait pas encore entendu aussi autoritaire et aussi imposant; il s'avançait, chanté à l'unisson, déroulait la lente procession des dogmes, en des sons étoffés, rigides, d'un violet presque obscur, d'un rouge presque noir, s'éclaircissait à peine à la fin alors qu'il expirait en un long, en un plaintif amen. HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 218. P. méton. Le moment de la messe où il se récite ou se chante. Arriver au credo (cf. JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 289).

Extrait :

Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem caeli et terrae, visibilium omnium et invisibilium. Et in unum Dominum Jesum Christum Filium Dei unigenitum. Et ex Patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero. Genitum, non factum, consubstantialem Patri : per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines, et propter nostram salutem decendit de caelis. Et incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria Virgine : Et homo factus est. Crucifixus etiam pro nobis : sub Pontio Pilato passus, et sepultus est. Et resurrexit tertia die, secundum Scripturas...

Je crois en un seul Dieu, Le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; Par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux écritures...

Mozart, Messe en ut mineur, KV 427 (1782) : Credo,« Et incarnatus est ».

Le Credo se retrouve donc dans toutes les Messes des grands compositeurs. On peut citer la Messe en si mineur (1748 pour le Credo) de Bach (BWV 232), la Messe en ut majeur op. 86 de Beethoven (1807) - ainsi que sa Missa solemnis opus 123 (1818-1823) - et la Grande Messe n° 6 en Mi bémol Majeur (1828), D. 950 de Schubert. Bien d'autres références sont possibles, évidemment. Citons, pour le XXe siècle français, Francis Poulenc et Maurice Duruflé.