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Sébastian Stoskopff (1597-1657), Vanité au cadran solaire. (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux. (Avec l’autorisation de l’agence photographique de la RMN-GP).

Vanité des vanités, dit l'Ecclésiaste, vanité des vanités, et tout est vanité. Que retire l'homme de tout le travail qui l'occupe sous le soleil?

La Bible, livre de L'Ecclésiaste, I, 2-3, traduction de Lemaître de Sacy (Bible de Port-Royal).

Vanité. Qu’une chose aussi visible qu’est la vanité du monde soit si peu connue, cela est admirable. (fr. 50). Pascal, Pensées, édition de Ph. Sellier.

Voltaire_Dictionnaire_philosophique.jpgLa Rochefoucauld

- Revoir ses cours : Ce n’est pas seulement le meilleur moyen de les mémoriser, c’est aussi s’assurer qu’on les a compris, que tel développement et tel raisonnement ont bien été saisis. C’est l’occasion de faire une fiche de synthèse sur un point important (par exemple l’usage des règles dans le théâtre de Corneille). C’est aussi la nécessité de corriger des formulations incomplètes ou des erreurs d’orthographe ou d’expression. C’est enfin s’obliger à classer les nombreux documents fournis pour l’intelligence du cours.

- Lire, relire : Lire les œuvres au programme, mais aussi relire celles qui ont déjà été parcourues, avec un crayon à la main pour souligner telle pensée, telle tournure spécifique ou tel mot de vocabulaire jamais rencontré auparavant. Ce travail de répétition, artisanal mais précieux, ne doit pas être négligé ; il est en réalité, comme le dit Chateaubriand de la mémoire, le terreau de l’intelligence, loin d’être « la qualité de la sottise »…

- Problématiser : L’art de se poser des questions permet de ne pas en rester aux évidences. Repérer dans un texte ou dans un sujet de dissertation un « problème », ce n’est pas chercher midi à quatorze heures…c’est tenter de démêler un nœud de questions que l’on est parvenu à identifier, à réduire à une unité intelligible, laquelle devra faire l’objet de définitions, de distinctions qui appelleront commentaires et discussions. Par exemple, problématiser le rapprochement que fait Huxley entre Proust et La Rochefoucauld (cf. ci-dessous), c’est tâcher d’identifier l’un des traits communs à ces deux écritures, le désir de formuler, à travers la maxime ou toute autre expression gnomique, la loi du désir et de l’amour. C’est aussi –autre exemple- comprendre ce que Victor Hugo retient de la « religion naturelle » d’un Voltaire – et plus généralement des Lumières - dans sa poésie métaphysique…

- Approfondir : C’est aller plus loin dans la réflexion, dans les lectures ; c’est ne pas se contenter de ce qui est demandé, c’est céder à sa curiosité intellectuelle. C’est, par exemple :

Lire d’autres moralistes, pour compléter ses vues sur La Rochefoucauld : La Bruyère, Vauvenargues, Chamfort, Joubert. Ajouter les aphorismes de René Char et de Cioran, en passant par Nietzsche et en se demandant pourquoi l’auteur du Crépuscule des idoles aime tant les classiques français, en particulier La Rochefoucauld…et même Voltaire !

Ecouter de la musique sacrée (Stabat mater de Vivaldi, Pergolèse, Rossini ou Poulenc ; Requiem de Mozart, Brahms, Verdi ou Fauré ; Miserere d’Allegri –avec ornements baroques si possible- Donizetti ou Arvo Pärt ; Agnus dei de Palestrina, Scarlatti, Penderecki ou Barber…) pour compléter musicalement sa culture biblique (comme vous avez écouté de la musique romantique en décembre dernier pour le cours consacré au romantisme)…

Tenir un carnet de bord dans lequel on consigne ses comptes rendus de lecture, d’expositions ou ses réflexions sur le monde comme il va…

Consulter régulièrement les dictionnaires pour accroître son vocabulaire et faciliter l'aisance à l’écrit.


Pour mardi 11 mars 2014

MÉTHODOLOGIE :

- A faire : rédaction d’un paragraphe de commentaire composé à poursuivre (le début vous a été donné en classe), à partir du plan proposé pour la correction (L’Avare, III, 1). Le paragraphe à rédiger est intitulé « Une parole autoritaire » (2e sous-partie de la première partie).

CORNEILLE, Rodogune :

- A faire : explication de texte : acte V, scène 1. Monologue de Cléopâtre.

- A corriger (en classe) : Rodogune, tragédie politique.

- A terminer (en classe) : réflexion sur le monologue dans Rodogune.

- A relire : les textes de Corneille, qui correspondent au cours « Rhétorique et Théâtre ».

Pour vendredi 14 mars 2014

HUGO, Les Contemplations :

- A revoir : explication de texte : « Eglogue ». (après deux mots de conclusion sur « Réponse à un acte d’accusation »).

- A faire : explication de texte de « Relligio ». Ce poème nous permettra de conclure sur la poésie visionnaire de Victor Hugo.

Pour vendredi 21 mars 2014

Devoir n° 7 : dissertation.

Ce devoir sera traité comme une préparation. Vous proposerez un plan détaillé avec des exemples précis. Il doit « préparer » le devoir en temps limité prévu samedi 12 avril.

Sujet : Il s’agit d’un extrait d’une lettre de Voltaire datée du 20 juin 1733 et adressée «à un premier Commis » préposé à la censure royale. Seule la partie soulignée en gras doit faire l’objet de votre réflexion, mais je vous donne la suite du paragraphe pour éclairer un peu votre lanterne.

« Je regarde la tragédie et la comédie comme des leçons de vertu, de raison, et de bienséance. Corneille, ancien Romain parmi les Français, a établi une école de grandeur d'âme ; et Molière a fondé celle de la vie civile. Les génies français formés par eux appellent du fond de l'Europe les étrangers qui viennent s'instruire chez nous, et qui contribuent à l'abondance de Paris. Nos pauvres sont nourris du produit de ces ouvrages, qui nous soumettent jusqu'aux nations qui nous haïssent. Tout bien pesé, il faut être ennemi de sa patrie pour condamner nos spectacles. Un magistrat qui, parce qu'il a acheté cher un office de judicature, ose penser qu'il ne lui convient pas de voir Cinna, montre beaucoup de gravité et bien peu de goût. »

Voltaire, Œuvres complètes, Furne Libraire-éditeur, tome 9, 1837, p. 186.


LECTURES À PRÉPARER (avant fin mars) :

LA ROCHEFOUCAULD, Maximes.

Maximes 68 à 77 : l’amour. En lisant ces maximes, vous pourrez penser à ce qu’en dit Aldous Huxley dans Along the Road (1925), à propos de Proust, dont vous avez à lire Un amour de Swann :

It is impossible, for example, to read Proust without being reminded of the Maximes, or the Maximes without being reminded of Proust. 'Le plaisir de l'amour est d'aimer, et l'on est plus heureux par la passion que l'on a que par celle que l'on donne.' 'Il y a des gens si remplis d'eux-mêmes, que, lorsqu'ils sont amoureux, ils trouvent moyen d'être occupés de leur passion sans l'être de la personne qu'ils aiment.'What are all the love stories in A la Recherche du Temps Perdu but enormous amplifications of these aphorisms? Proust is La Rochefoucauld magnified ten thousand times. éd. Flamingo, coll. «Modern Classic», p. 41.

Maximes 80 à 88 : l’amitié.

Maxime 233 : les afflictions.

VOLTAIRE, Dictionnaire philosophique.

Nous nous poserons avant tout les questions suivantes, poursuivant notre réflexion sur l’histoire littéraire et ce que nous appellerons « L’invention des Lumières », facilitée par la « crise de la conscience européenne » (cf. l’ouvrage du même titre de Paul Hazard) : 1. Qu’est-ce qu’un dictionnaire philosophique ? 2. Qu’est-ce qu’un « philosophe », au sens où Voltaire l’entend, bien évidemment ?

La lecture de cette œuvre doit vous convaincre de la nécessité d’avoir une culture biblique et historique (cf. exercices à faire en la matière). Si de ce « dictionnaire » vous connaissez surtout les articles suivants : « Fanatisme », « Guerre », « Préjugés », « Superstition », « Tolérance », «Torture», « Philosophe », « Théiste »…il faudra absolument ajouter ceux-ci : «Adam », «Âme », «Amour-propre », « Bornes de l’esprit humain », « Christianisme », « Convulsions », « Dieu », « Enthousiasme », « Fausseté des vertus humaines », «Genèse », « Job », « Liberté de penser », «Péché originel », « Religion », « Vertu »…


NOTEZ QUE…les petits exposés sur les mythes littéraires suivants : Caïn (Anas), Satan (Manon), Job (Odile), Moïse (Kim), Jacob (Amandine) et Jésus-Christ ( ?) doivent être prêts pour la fin du moi de mars. Et qu’en est-il de l’exposé sur La Rochefoucauld et Nietzsche (Anas) ?

La suite, en cours...