Victor Hugo Poésie II

Devoir n° 2

Commentaire composé

Durée de l’épreuve : 5 heures

Victor Hugo (1802-1885)

Les Contemplations (1856)

Vous ferez de ce poème, extrait des Contemplations, un commentaire composé. Votre lecture de l’œuvre sera évaluée tout autant que votre capacité à expliquer un texte. Vous avez le droit d’utiliser les documents suivants : 1. Le petit glossaire du vocabulaire d’analyse littéraire et les fiches qui traitent de versification. 2. La fiche de conseils pour le commentaire composé. La consultation des Contemplations n’est pas autorisée.

XXVII - Livre Premier - p. 106-107 des Contemplations



Oui, je suis le rêveur; je suis le camarade

Des petites fleurs d'or du mur qui se dégrade,

Et l'interlocuteur des arbres et du vent.

Tout cela me connaît, voyez-vous. J'ai souvent,

En mai, quand de parfums les branches sont gonflées,

Des conversations avec les giroflées;

Je reçois des conseils du lierre et du bleuet.

L'être mystérieux, que vous croyez muet,

Sur moi se penche, et vient avec ma plume écrire.

J'entends ce qu'entendit Rabelais; je vois rire

Et pleurer; et j'entends ce qu'Orphée entendit.

Ne vous étonnez pas de tout ce que me dit

La nature aux soupirs ineffables . Je cause

Avec toutes les voix de la métempsycose .

Avant de commencer le grand concert sacré,

Le moineau, le buisson, l'eau vive dans le pré,

La forêt, basse énorme, et l'aile et la corolle,

Tous ces doux instruments, m'adressent la parole;

Je suis l'habitué de l'orchestre divin;

Si je n'étais songeur, j'aurais été sylvain .

J'ai fini, grâce au calme en qui je me recueille,

A force de parler doucement à la feuille,

A la goutte de pluie, à la plume au rayon,

Par descendre à ce point dans la création,

Cet abîme où frissonne un tremblement farouche,

Que je ne fais plus même envoler une mouche!

Le brin d'herbe, vibrant d'un éternel émoi,

S'apprivoise et devient familier avec moi,

Et, sans s'apercevoir que je suis là, les roses

Font avec les bourdons toutes sortes de choses;

Quelquefois, à travers les doux rameaux bénis,

J'avance largement ma face sur les nids,

Et le petit oiseau, mère inquiète et sainte,

N'a pas plus peur de moi que nous n'aurions de crainte,

Nous, si l'œil du bon Dieu regardait dans nos trous;

Le lys prude me voit approcher sans courroux,

Quand il s'ouvre aux baisers du jour; la violette

La plus pudique fait devant moi sa toilette;

Je suis pour ces beautés l'ami discret et sûr

Et le frais papillon, libertin de l'azur,

Qui chiffonne gaîment une fleur demi-nue,

Si je viens à passer dans l'ombre, continue,

Et, si la fleur se veut cacher dans le gazon,

Il lui dit: « Es-tu bête! Il est de la maison. »



Les Roches, août 1835.

Conseils



Travail à réaliser au brouillon :

1. Situez ce poème dans l’œuvre de Hugo (que vous aviez à lire pour la rentrée) et présentez-en l’intérêt pour le commentaire. La connaissance des grands poèmes des Contemplations – de même que la « préface » - est essentielle :

2. Comment est-il composé, organisé ? Ce moment de la réflexion est important.

3. Faites-en une explication linéaire, que vous préciserez jusqu’au vers 20. Vous expliquerez le reste, en vous appuyant sur le résultat de l’analyse précédente, ce qui vous permettra d’aller plus vite (vous allez retrouver des points déjà analysés). Si un fait nouveau (langue, culture, style) apparaît, vous l’examinerez avec la plus grande attention.

4. Définissez les centres d’intérêt (ou parties) autour desquels vous constituerez un commentaire composé. Vous formulerez, pour chaque centre d’intérêt, un titre possible (clair, concis et substantiel). Ces titres de partie seront présentés dans un ordre progressif, du plus simple au plus complexe, du plus évident au plus subtil.

5. Rédigez l’introduction et la conclusion qui correspondront à ce commentaire composé.

Travail à réaliser pour la rédaction finale :

Rédigez un commentaire composé, qui contiendra : une introduction, un développement en parties et une conclusion. Cf. la fiche de « Conseils ». Il est évident que l’évaluation tiendra compte du niveau actuel de maîtrise de cet exercice.