William POWELL FRITH (1819-1909)  Sleep (1873)

QUATRIÈME ENTRETIEN :

Marion B.

Ancienne Elève en Classe Préparatoire à Pierre d’Ailly, de 2010 à 2012 :

2010-2011 : Hypokhâgne.

2011-2012 : Khâgne Spécialité Anglais.

Admise en 2012 à l'ICN Business School de Nancy (admissible aux écoles de commerce de Paris (ESSEC) et Amiens).

1. Après l’obtention du Bac, saviez-vous quel type d’études vous souhaitiez vous consacrer ?

Oui, j’ai toujours voulu me consacrer aux Lettres.

2. Comment avez-vous découvert l’existence des classes préparatoires littéraires, Hypokhâgne (Lettres supérieures) et Khâgne (Première supérieure) ?

L’une de mes professeurs m’en a parlé en seconde, puis je me suis documentée via des forums et j’ai pris contact avec des élèves de cette formation.

3. Arrivée en Hypokhâgne, quelles ont été vos premières impressions ?

D’abord, celle de journées plus lourdes : à de rares exceptions, les cours durent tous deux heures voire trois en khâgne. J’ai aussi eu la sensation d’un gros retard à rattraper du fait de mon bac S. Cependant, je l’ai surmonté. Si les connaissances importent, ce qui compte, c’est surtout ce qu’on en fait.

4. Quelles sont les exigences de la classe d’Hypokhâgne ? Qu’attend-on des élèves qui veulent y entrer ?

Cette formation exige de l’organisation, la volonté de travailler et de se donner les moyens. Il ne faut pas avoir peur de lire, de bien apprendre ses cours, ce qui est bien plus nécessaire qu’au lycée du fait du rythme plus rapide. Si vous pouvez acquérir des connaissances par vous-même et aller au-delà des cours, c’est encore mieux.

5. Comment êtes-vous parvenue à organiser votre travail pour répondre à ces exigences ? Avez-vous rencontré des difficultés dans ce domaine ?

Il faut travailler régulièrement, apprendre ses cours d’une séance sur l’autre. Ceux qui avaient l’habitude de n’ouvrir leurs cahiers que la veille des devoirs ne pourront plus se le permettre. Profitez de tout moment libre dans la journée pour travailler au CDI et des vacances pour bouquiner, y compris hors du programme. Un emploi du temps bien géré en semaine allège les week-ends. L’entraide parmi les élèves est possible à Pierre d’Ailly, ce qui n’est pas le cas dans toutes les prépas. La préparation en commun des indispensables fiches pour les devoirs et les khôlles peut être une bonne idée.

6. Certains prétendent que la classe préparatoire est un « enfer »… Qu’en pensez-vous ?

Au contraire, c’est la formation idéale pour ceux qui sont passionnés non seulement de littérature, mais de culture en général. On y apprend à mieux se connaître, à se dépasser, à ne pas baisser les bras. Les rencontres qu’on peut y faire compensent les sorties auxquelles on a moins de temps à accorder.

7. Que vous ont apporté vos deux ans de prépa ?

D’abord un grand enrichissement culturel : j’ai découvert en profondeur des auteurs que je connaissais pour la plupart mal, j’ai affiné mes connaissances sur des sujets qui m’étaient plus familiers, j’ai appris à envisager l’art autrement… Et un enrichissement personnel ensuite : le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en HK on apprend à aiguiser son esprit, à penser en savant. Ce qui peut rebuter dans un premier temps, mais on y prend vite goût. Et il y a, évidemment, les rencontres. A Pierre d’Ailly les professeurs sont particulièrement présents pour leurs élèves – y compris après que ceux-ci ont quitté la prépa. J’ai aussi noué avec mes camarades de très belles et durables amitiés.

8. Pourquoi avez-vous choisi le lycée Pierre d’Ailly, à Compiègne ? Quels sont, d’après vous, ses atouts ?

Je l’ai choisi en priorité pour sa proximité, mais aussi pour l’effectif modeste de ses classes en prépa. Cela permet une meilleure relation entre professeurs et élèves et évite l’effet « usine » et la compétition à outrance. Le lycée dispose également d’un internat et d’un CDI très confortables, sans compter son parc propice aux révisions en plein air et à la flânerie (parce qu’il faut bien s’en accorder un peu quand même).

9. Où en êtes-vous de vos études aujourd’hui ? Quels sont vos projets ?

Après avoir fait un an d’école de commerce, je m’apprête à retrouver les Lettres dans le cadre d’une licence d’anglais. Je suis admise en L2 à l’Université Paris 7 Diderot.

10. Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux nouveaux Hypokhâgneux, ainsi qu’à ceux qui se demandent s’ils feront ou non ce choix en 2014 ?

N’ayez pas peur ! Si vous aimez apprendre et que vous vous en donnez les moyens, vous tirerez forcément quelque chose de positif de la prépa, et ce même si vous avez l’impression de ne pas réussir… Cependant, ne vous leurrez pas : c’est difficile, et il faut donner de sa personne, mais le jeu en vaut la chandelle ! Si vers février, vous commencez à vous demander ce que vous faites là, pas d’inquiétude : c’est normal, je dirais même que ça arrivera forcément. Mais quand ces deux ou trois années seront achevées, vous les regretterez.