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Philippe de Champaigne, Ex-Voto de 1662, pour la guérison de sa fille, Suzanne de Champaigne. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux.

Ci-dessous, la traduction du texte latin qui figure en regard de l'image :

«Au Christ unique médecin des âmes et des corps

La sœur Catherine Suzanne de Champaigne après une fièvre de 14 mois qui avait effrayé les médecins par son caractère tenace et l’importance de ses symptômes, alors que même la moitié de son corps était paralysée, que la nature était déjà épuisée, que les médecins l’avaient déjà abandonnée, s’étant jointe de prière avec la Mère Catherine Agnès, en un instant de temps, ayant recouvré une parfaite santé, s’offre à nouveau.

Philippe de Champaigne, cette image d’un si grand miracle et un témoignage de sa joie a placé à côté (a présenté) en l’année 1662».

(Traduction du philosophe Louis Marin, dans son étude «Les Mots et les choses dans la peinture», Annales d’Histoire de l’art et d’Archéologie, 1984, vol. 6, p. 75-76.)

N.B. : Ne pas oublier la lecture - pour les khôlles - de la pièce de Montherlant, Port-Royal (1954)...


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Les « Petites écoles » de Port-Royal, situées près des Granges (localité de Magny-les -Hameaux, dans les Yvelines). Toutes les photos ©RAC. 25 octobre 2015.


«Le propre de Port Royal pour moi, c’est l’invention passionnante – même si elle est difficilement concevable pour l’esprit – d’une communauté de solitaires. Le mot de « solitaire », au sens que leur donnaient les Jansénistes, est finalement aussi beau qu’il est énigmatique.

Les « solitaires » désignaient des hommes de la société civile, aristocrates ou riches bourgeois, qui optaient pour les mœurs des couvents (ses abstinences, ses silences, ses austérités, ses veilles, ses tâches, ses lectures) mais qui refusaient de s’y lier par des vœux.

Ils quittaient la cour pour franchir vingt kilomètres et se retrouver dans un bois. Ils ne se guidaient sur aucune règle extérieure, n’obéissaient à personne, jaloux seulement de leur retrait du monde.

Ils étudiaient. Ils ne tutoyaient personne. Ni Dieu, ni les enfants, ni les pauvres, ni les bêtes. Ils saluaient les corneilles, admiraient leurs becs durs et noirs et caressaient les chats. En 1678 les derniers solitaires furent contraints de quitter la ferme des Granges sous peine d’incarcération ou de bûcher. En 1711 Port Royal fut rasée sur l’ordre du roi Louis XIV en sorte qu’il « n’y restât pas pierre sur pierre ». Puis, à la fin de l’automne, alors que le froid était très vif, que la terre était couverte de neige, les tombes furent ouvertes. Les chiens affamés, les corbeaux, les corneilles, les souriceaux des champs dévoraient ce qui restait de chair sur les os des saints qui étaient morts. Ils dévorèrent Racine. Ils dévorèrent Monsieur Hamon qui avait été son maître. »

Pascal Quignard, Sur l'idée d'une communauté de solitaires, Arléa, 2015, pages 28-30.


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Le puits de Pascal, ainsi nommé car c'est Pascal qui en a créé le mécanisme pour les élèves des «Petites écoles». // Plaque commémorative.


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Bibliothèque du bâtiment (ajouté aux « petites écoles » à la fin du XIXe siècle) qui abrite aujourd'hui le musée de Port-Royal. // Edition des Pensées de Pascal annotée par Marcel Proust.


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Jean-Baptiste de Santeuil (1630-1697), poète néolatin proche de Port-Royal. Il est l'auteur du fameux aphorisme : Castigat ridendo mores. cf. cours du début de l'année. // Stèle indiquant le lieu d'inhumation de Jean Racine en 1699, dans le cimetière de l'abbaye. Son corps fut exhumé en 1711, au moment de la destruction de Port-Royal par Louis XIV.

Texte précis de l'inscription :

A la mémoire de Jean Racine inhumé en ce lieu le 23 avril 1699 et exhumé en 1711

« Je désire qu’après ma mort mon corps soit porté à Port-Royal des Champs et qu’il y soit inhumé dans le Cimetière aux piez de la fosse de Mr Hamon. »


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Une partie des ruines de l'abbaye de Port-Royal.


Henry Purcell (1659-1695)


François Couperin (1668-1733)