Vendredi 4 Avril
L 'AMPHITHEATRE PLEIN A CRAQUER pour la pièce :
« Têtes rondes et têtes pointues » de Bertolt BRECHT
par les élèves de 3ème B de Mmes Stéphanie Bouvier
et Aline Good, Mise en scène Joëlle Bobbio (Cie Théâtre al dente)
VOICI UN EXTRAIT
UN SPECTACLE STUPEFIANT ET DE TRES HAUT NIVEAU
Sur un texte et un sujet difficiles, une mise en scène
précise et inventive et des chansons compliquées
en allemand et en français, les élèves ont créé l'admiration
du public, par leur jeu, leur rigueur et leur discipline.
Stéphanie Bouvier (professeur de français)
et Aline Good (professeur d'allemand)
ont présenté le projet. Joëlle Bobbio, comédienne professionnelle de la Compagnie Théâtre
al dente et metteure en scène exigeante et perfectionniste, a demandé au public de respecter le travail de ces comédiens en herbe, mais le silence attentif et
impressionnant (uniquement rompu par des applaudissements)
a été preuve de la stupéfaction des spectateurs devant la beauté du spectacle.
Les élèves se sont présentés, magnifiquement costumés grâce au vestiaire de la Compagnie Théâtre al dente et grâce à la costumière Guetty Senot.
Puis ils ont un à un mis leur masque (masques crées par M. Audegong, le professeur d'arts plastiques et réalisés par les élèves eux-mêmes et Mmes Stéphanie Bouvier
et Aline Good leurs professeurs jusqu'à la veille du spectacle)
DES COMEDIENS EN HERBE EBLOUISSANTS
Stéphane, le vice-roi et Juliette, le conseiller
(en tenue militaire) ont entamé le spectacle avec leurs voix puissantes et leur gestuelle expressive.
Myriam, jouant le rôle d'Iberin (représentant Hitler)
a glacé le public tant elle était véridique.
Voici un nouvel extrait
Emilie, qui jouait la prostituée, a été éblouissante par son audace, son naturel, son humour,
et sa merveilleuse voix chantée nous a tous bouleversés. Lorsqu'elle revient à la fin, ses habits déchiquetés et ensanglantés, et s'écroule, elle est si poignante qu' une spectatrice a demandé : « elle est morte ? »
Robin et Théotime interprétaient deux « Tchaps » (SS) impressionnants, s'adressant au public pour crier : « Chapeaux bas, contrôle des têtes ! »
(les « têtes pointues » étant, dans l'idéologie
inventée par Iberin, les gens à éliminer).
Lorsqu'ils se saisissent d'une « tête pointue », ils la tabassent violemment.
Lors d'une scène, traînant une victime et n'étant pas d'accord sur leur sortie (côté jardin ou côté cour?)
ils ont failli écarteler le pauvre Jean-Samuel qui criait d'autant plus. Le public, pas dupe, a éclaté de rire. Rires aussi pour Gwladys, en perruque rousse et bottines rouges, qui jouait le rôle de la mère maquerelle intéressée par l'argent, ainsi que pour Emma,
la cynique mère supérieure du couvent qui arrive
et repart en chantant (très bien) : « Alléluia ! »
Après un spectacle de 45 mn, les spectateurs (« c'est déjà fini ? » s'est exclamé un spectateur) ont applaudi interminablement et auraient voulu que cela continue. )
Brecht écrit « Têtes rondes et têtes pointues » en 1936, en exil. Cette pièce est une parabole, une satire des
théories nazies et de l'antisémitisme : il est facile de reconnaître Hitler sous les traits de Iberin, et de traduire son discours :
les têtes pointues (les « Tchiches ») sont la cause de la crise et des problèmes économiques, il faut donc dresser contre eux les têtes rondes (les « Tchouches »).
Si la pièce évoque clairement le nazisme et
son idéologie qui, exploitant la crise économique
, alimente la haine de l'autre, désigne les Juifs comme boucs émissaires et organise méthodiquement
leur extermination, elle a une puissante portée universelle :
Cette pièce de théâtre permet une réflexion globale sur la discrimination se portant sur des distinctions arbitraires , les préjugés, la peur de l'autre,
la différence.
bravo encore !!!