Introduction

Le maintien de l’état de santé des individus et de la population a longtemps été remis en cause par la méconnaissance que l’on pouvait avoir de l’origine des pathologies. Avec le développement de l’hygiène, de la vaccination, des traitements comme l’antibiothérapie, etc. les risques que pouvaient représenter les infections et les épidémies qu’elles pouvaient engendrer sont sous un relatif contrôle.

Pour autant il existe encore des sociétés confrontées à ces risques et les pays dits développés doivent faire face à des dangers dont ils sont souvent à l’origine.

I. Quels sont les risques sanitaires auxquels devons nous faire face ?

Un risque sanitaire est une situation d’exposition à un danger, un aléa qui peut avoir des répercussions sur la santé de l’individu et de la population.

Il en existe un grand nombre, dont voici quelques exemples.

1) L’environnement

La santé de chaque individu est tributaire de son environnement. En effet, les besoins physiologiques de chacun, mais aussi la fragilité physique de notre espèce nous rendent sensibles aux aléas environnementaux. Ainsi, les sécheresses, les inondations, les tempêtes ou encore les éruptions volcaniques sont autant de risques qui peuvent mettre à mal la santé des êtres humains.

L’activité humaine a souvent des conséquences néfastes sur l’environnement. Ainsi, la production de gaz à effet de serre influe sur les climats et met en danger des populations déjà fragilisées par des états qui rencontrent des difficultés à gérer les risques sanitaires auxquels font déjà face leur population.

L’exemple de l’eau et du choléra est parlant. Au Tchad, l’accès à de l’eau potable est difficile, car il n’’existe pas de systèmes de traitement des eaux usées. L’eau souillée qui est consommée par les populations est vecteur de nombreuses maladies dont le choléra.

2) L’agriculture et l’élevage

Après la seconde guerre mondiale la France et bon nombre d’autres pays sont passés à une production dite intensive, c’est à dire produire plus pour un coût moindre. Ce choix a nécessité de remembrer les terres, de mécaniser, d’utiliser des produits phytosanitaires et de façon plus récente de faire usage des OGM.

Ce choix de production n’est pas sans incidence sur la santé.

Dans cette vidéo est abordée la problématique de l’utilisation des produits phytosanitaires. Ceux-ci, lorsqu’ils sont ingérés ou inhalés, ont une incidence sur le métabolisme du corps humain. Ils peuvent par exemple être des perturbateurs endocriniens (perturbe le système hormonal et peut avoir des effets secondaires comme la féminisation ou l’apparition de cancers).

3) L’industrie

Les deux vidéos présentées évoquent deux exemples de pollution industrielle aux antipodes. La première correspond à la représentation que l’on peut s’en faire. En effet l’usine rejette dans l’atmosphère des composants néfastes pour la santé comme la dioxine. Quant au second exemple il est moins parlant, mais permet d’aborder une autre facette beaucoup moins visible et conscientisée de ce que peut être la pollution industrielle. Le BPA a ainsi longtemps utilisé dans de nombreux produits que chacun a consommés au quotidien. Ses effets sur la santé ont été prouvés, mais il a fallu un temps considérable pour que ce produit soit remplacé par un autre dont la non toxicité est encore à prouver.

Il est intéressant de noter ici que les enjeux économiques priment souvent sur la santé.

4) Les médicaments

Les médicaments ont pour fonction de soigner. Pour autant la vidéo présentée permet d’aborder un problème méconnu pendant longtemps. Le rejet des substances actives contenus dans les médicaments pollue l’eau lorsqu’un individu en consomme. Actuellement il n’y a pas de technologies mises en œuvre pour retraiter ces substances. Les effets sont pourtant visibles sur la faune avec notamment une féminisation de certains poissons. L’être humain consomme également cette eau retraitée et ingère donc ces substances actives, même s’il n’est pas sous traitement médicamenteux.

D’autre part, certains médicaments ont parfois des effets secondaires néfastes à la santé. Différentes affaires récentes ont obligé des laboratoires pharmaceutiques à retirer certains médicaments du marché.

5) L’automobile

Dans cette vidéo est évoqué le problème de l’émanation de substances toxiques par les véhicules équipés d’un moteur diesel. Seuls sont abordés le NO2 et les particules fines, même si bon nombre d’autres substances dangereuses sont émises.

Les effets sur la santé sont mesurables du point de vue de l’individu avec l’apparition de troubles respiratoires comme l’asthme.

Sur le plan collectif, même si la voiture n’est pas l’unique facteur, la prévalence de l’asthme a augmenté de 40% en 40 ans, ce qui représente 4 millions de personnes en France. De plus cela représente 1 milliard de dépenses par an pour la Sécurité sociale.

6) La gestion des déchets

Chaque produit que nous consommons est source de pollution puisqu’il produit des déchets, et ce, de la production au retraitement, l’incinération ou l’enfouissement. Ces déchets ont une incidence sur la santé des individus. Ainsi, l’incinération est source de dioxine, l’enfouissement des déchets nucléaires sur une période s’étalant sur plusieurs centaines de milliers d’années peut polluer l’eau.

 

Comme nous l’avons évoqué, ces facteurs de risques peuvent avoir des conséquences sur la santé de l'individu:

  • Troubles respiratoires;
  • Perturbation endocrinienne;
  • Malformations pendant le développement intra-utérin;
  • Lésion des organes;
  • Mutations génétiques;
  • Cancers, etc.

Pour mesurer les effets de ces facteurs de risque, il est nécessaire de prendre appui sur des données épidémiologiques qu’il est nécessaire de croiser pour appréhender le degré de dangerosité du risque qui peut être qualifié de potentiel ou d’avéré. Ces données peuvent également prendre appui sur des recherches en laboratoire pour lesquels des tests in vivo ou in vitro sont réalisés.

Une fois le risque identifié, les pouvoirs publics peuvent adopter différentes décisions, parfois influencées par la médiatisation et l’opinion publique. Celles-ci peuvent prendre la forme, par exemple :

  • de recueils d’autres données en surveillant l’évolution d’éventuels effets ;
  • de prendre des mesures de prévention ;
  • d’interdire un produit, etc.

Une particularité en France est le principe de précaution qui peut permettre aux pouvoirs publics d’adopter ces mesures, même si le risque n’est pas totalement avéré.

 

II. quelle organisation pour prévenir les risques sanitaires ?

1. Quelques notions clés

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Sans_titre.png, avr. 2016

Une crise sanitaire, comme le schéma l’indique est une situation d’exposition à un risque dont les conséquences sur la santé de la population sont exceptionnelles et mesurables à l’aide d’indicateurs épidémiologiques. La crise a souvent pour origine une insuffisance au niveau des pouvoirs publics qui ne l’ont pas anticipés et n’ont donc pas envisagés les mesures nécessaires à sa prise en charge.

C’est l’état concerné qui décrète l’état de crise sanitaire face à l’urgence de la réponse à apporter pour endiguer l’aggravation de la situation sanitaire.

 

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Capture_d_e_cran_2016-04-19_a__12.13.50.png, avr. 2016

 

La France a vécu de nombreuses crises sanitaires qui ont engendrées une prise de conscience de la part des pouvoirs publics. Cette conscientisation s’est traduite par la création d’un nombre conséquent d’organismes de veille sanitaire qui :

  • Surveillent en collectant des données ;
  • Signalent tous les événements de toutes natures associés à une menace.

 

Ce signalement constitue ce que l’on appelle une alerte sanitaire à destination des pouvoirs publics, seuls compétents à prendre une décision.

 

2. Les organismes en charge de la veille sanitaire

 

Voici les organismes les plus marquants lorsque l’on s’intéresse à la surveillance des risques sanitaires.

 

L’INVS (Institut national de veille sanitaire) est au cœur des dispositifs de veilles et d’alerte en France.

Dans cette optique :

  • il surveille et observe l’état de santé de la population en s’appuyant sur un réseau d’acteurs de terrain comme les établissement de santé, les observatoires régionaux de santé, les autres organismes de veille, etc. ;
  • il alerte le ministère en charge de la santé en cas de menace ;
  • il contribue à la gestion de la crise grâce à des cellule régionales (CIRE : cellules interrégionales d’épidémiologie)

 

L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) mesure en permanence le rapport bénéfices / risques des médicaments et dans cette optique octroie l’agrément de mise sur le marché d’un médicament, le renouvelle ou le retire (ex du médiator, champix, etc.).

 

L’ABM (Agence de biomédecine) porte son action sur l’évaluation et le contrôle des activités de santé en lien avec le corps humain (organes, cellules embryonnaires par exemple). Elle donne des recommandations, accrédite et surveille les établissements et les professionnels de santé qui interviennent particulièrement dans les domaines de la procréation médicalement assistée et des greffes (réglementation quant aux dons d’organes et de gamètes / France = particularité car don et non marchandisation. Exemple de l’affaire des hormones de croissance).

 

L’EFS (Etablissement français du sang) a en charge la collecte dans des conditions optimales de sécurité de produits sanguins à destination des patients dont l’état de santé nécessite la transfusion de ces produits (Même remarque concernant le don qu’ABM. Exemple affaire du sang contaminé).

 

L’HAS (Haute autorité de santé) intervient auprès des professionnels de santé pour améliorer leurs pratiques et ainsi éviter que celles-ci aient des conséquences néfastes sur la santé des patients (infections nosocomiales, utilisation des antibiotiques, etc.)

 

L’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) intervient dans le domaine de la santé qui fait usage de radiations nucléaires comme l’imagerie médicale ou la médecine nucléaire. L’exposition aux radiations étant particulièrement nocive, elle nécessite une surveillance et un encadrement important.

 

Conclusion 

Comme nous l’avons vu au cours de cette réflexion, la société française doit aujourd’hui faire face à de nombreux risques sanitaires liés à l’activité humaine.

Ainsi les dangers représentés par les infections ou les catastrophes naturelles existent toujours, mais sont accrus par l’Homme.

Pour répondre aux crises sanitaires et ainsi en prévenir les conséquences un grand nombre d’organismes de veille sanitaire a été créé.