Exposition Sara H Danguis

Des informations concernant chacune des expositions.

Pour la première exposition de la saison nous recevons des œuvres picturales de Sara H Danguis. Cette exposition comporte un travail intitulé l'effondrement constitué d'un ensemble de 365 toiles de format 19 x 24 cm et de 7 autres tableaux de grand format.

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  Un Prep a été monté en liaison avec le lycée Gay-Lussac ayant pour objectif de placer l'élève au cœur du montage de l'exposition mais aussi de son suivi. Les élèves ont ainsi été amenés à participer à l'accrochage (la répartition dans l'espace, la prise de photos, la rencontre avec l'artiste, les interviews... ). Cette opération sera renouvelée  en mars avril avec une autre exposition associant Galartco et l'association Lizières.

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__Sara. H J.1 – J.365 L’effondrement__

« L’existence précède l’essence. Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se définit ensuite. » Jean-Paul Sartre

Si ces mots sont singulièrement assortis à la nouvelle série de Sara. H, ne voyez pas ici de manifeste existentialiste lourd de théories, mais plutôt d’une appréhension de l’humain en tant que tel. Car ce qu’on appelle l’être-au-monde a rarement été aussi révélé dans les toiles de l’artiste française. 08 juillet 2012. La maison de la voisine de Sara. H s’effondre. En l’espace de quelques minutes, il faut abandonner le petit-déjeuner, rompre brutalement avec le rythme quotidien, fuir le possible danger. Bref, évacuer. Le lendemain, Sara. H est devenue une nomade, sans port d’attache. Elle décide d’entamer une nouvelle série de peintures : « J’avais besoin d’arrêter le temps, de le fixer en quelque sorte. Travaillant souvent sur l’autoportrait, parfois même de manière décalée, l’idée d’en peindre un par jour m’est venue spontanément. » Ce projet est destiné à durer un an. En résulte 365 autoportraits à l'huile, obéissant tous à un même format, 19 cm x 24 cm. « Non seulement il épousait les dimensions de mon visage, explique Sara. H, mais il fallait aussi que je puisse le transporter afin de peindre là où j’étais. » Ce qui était au début laborieux, voire pénible, devient addictif. Se peindre, à n’importe quelle heure de la journée et n’importe où, seule face au miroir et à la toile, devient un rituel indispensable, seul repère dans une existence nomade. Suite à l’effondrement, le récit doit se construire, inéluctablement. Une fois revenue chez elle, le lien particulier que l’artiste entretient avec J.1 – J.365 ne se distend pas. Au contraire, il se resserre, l’enlaçant presque, l’obligeant à se regarder comme jamais auparavant. Au même titre que toute narration, l’œuvre traverse des périodes, traduites en trois chapitres de 122 toiles. Chacune est tamponnée d’une couleur rouge et sanguine. Un geste loin d’être anodin. « La toile est sacrée, confirme la peintre. J’avais besoin de la bousculer, de remanier les codes de l’introspection, d’affirmer mon identité. Il s’agissait de me regarder. » « Je est un autre » affirmait Arthur Rimbaud. « Chacun est un milliers d’autres, précise Sara. H. Notre identité est plurielle. » En représentant au quotidien ses états d’âme, elle voit jusqu’où elle peut aller, dépassant ses appréhensions antérieures : « Auparavant, je morcelais le corps, le visage n’était jamais vraiment présent, tout était propice à la suggestion. Avec cette œuvre, j’ai enfin abordé mon visage. » Littéralement comme symboliquement, l’artiste se retrouve seule face à elle-même. Au fur et à mesure, les couleurs changent, la figuration s’étiole. Elle qui laissait parfois le fond noir de ses toiles prendre le dessus ose le recouvrir de blanc. L’abstraction prend le pas, dominant la dernière salve de ses autoportraits, aussi expressifs que mystérieux. 365 toiles, et autant d’interprétations de Sara. H, qui lui ouvrent ainsi un nouveau champ des possibilités. Loin de la détruire, J.1 – J.365 l’a reconstruite. « Aujourd’hui, j’ai tourné la page. Ces autoportraits sont la conclusion d’une période de mon travail personnel. Je vais désormais me pencher davantage sur autrui. » Ce qu’elle a pourtant déjà commencé avec J.1 – J.365. En peignant son visage au jour le jour, elle nous offre également le nôtre face au temps inéluctable qui, courant à une vitesse déraisonnable, nous empêche trop souvent de nous regarder droit dans les yeux. En nous plongeant dans ces 365 tableaux, c’est nous-mêmes que nous retrouvons.

Sophie Rosemont

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