I. La numismatique : une science historique
a. Définition
Science des médailles, des pièces de monnaies et autres objets qui pouvaient servir de moyen d’échange. Le mot monnaie s’entend comme étant l’usage d’un objet comme étalon de valeur.
b. Etymologie
Monnaie : On peut s’interroger sur l’origine étymologique du mot « monnaie » : à Rome la monnaie était frappée au temple de Juno moneta, on s’est dit que de là venait le mot monnaie, mais rien n’est moins sûr.
Numismatique : en réalité les romains n’employaient pas le mot « monnaie » mais « numisma » νομισμα nom dérivé de « nummus » qui signifie « pièce d’argent ». En ajoutant le suffixe –ique on obtient le nom donné à la science qui étudie la monnaie. On pense aussi que le mot « nummus » est dérivé du mot « nomos » loi.
Pecunia : un mot doit être dit à propos du mot « pecunia » qui a donné notre adjectif « pécuniaire » signifiant « relatif à l’argent » : ce mot vient du latin « pecus » qui veut dire « le bétail » car avant la monnaie l’échange de biens se faisait grâce aux bœufs. Pour finir on remarquera que toutes les langues ont des mots très différents dont l’origine est parfois obscure pour désigner la monnaie :
- Allemand : Geld (pièce) ; Währung (monnaie qui circule)
- Anglais : money (pièces) ; currency (monnaie qui circule)
- Italien/espagnol : danaro ; dinero (semblable au mot « denarius » : denier romain)
reconstitution du temple de Juno Moneta
c. Visée et intérêt
Il peut paraître fastidieux et peu reluisant d’étudier les monnaies : pourtant aussi très utile pour l’Histoire et notamment pour comprendre l’histoire d’une cité en particulier. En effet, l’étude des monnaies permet de déterminer la santé économique, politique, sociale, démographique, d’un pays ou d’une ville, son influence, sa déchéance. Elle a également un intérêt pour comprendre la relation à la religion. Pour finir elle a intérêt culturel et pour l’histoire des arts dans l’étude des motifs, de nombreux motifs ont permis de reconstituer des statues ou monuments historiques détruits.
Jupiter de Phidias (temple d'Olympie)
II. Les origines de la monnaie
a. Avant la pièce
Avant la pièce, pour échanger, on utilisait le troc dont la valeur était calculée selon la valeur d’un bœuf (pecus voir étymologie I.b) Peu à peu pour plus de facilité et de durabilité on utilise le métal : non seulement la matière est divisible mais plus durable qu’un bœuf. On utilisait le fer, le cuivre, le bronze et même l’or ou l’argent Un problème se pose déjà sur la monnaie : la question de sa valeur arbitraire c’est-à-dire que la valeur attribuée à tel bout de métal est déterminée sans trop que l’on sache pourquoi, comme le dit Aristote (philosophe grec du Vème siècle av JC) : « parfois la monnaie semble être une pure futilité, une convention universellement acceptée et aussi loin qu’aille sa nature , un pur rien, car si ceux qui s’en servent abandonnent une monnaie pour une autre , elle devient sans valeur et sans utilité pour les nécessités de la vie »
b. La naissance de la monnaie
La pièce de métal divisée et non façonnée prend peu à peu une forme plus ou moins fixe, une matière unique : l’electrum (alliage d’or et d’argent) et plus tard un poids qui en détermine sa valeur au VII ème av JC en Lydie (Asie Mineure)
On notera que le fleuve Pactole (d’où l’expression gagner le pactole ?) qui traverse Sardes la capitale de Lydie produit naturellement de l’electrum.
Ces pièces sont marquées d’abord par une marque striée ou en creux pour en donner la valeur mais petit à petit apparaissent sur l’autre face de ces pièces des motifs d’animaux (lion bœuf cerf, tortue) Il fallut donc ensuite déterminer l’étalon monétaire c’est-à-dire mettre une empreinte de valeur sur un morceau de métal taillé dans un lingot selon un certain poids. Il est très compliqué de trouver une constante dans les étalons monétaires antiques car ils sont très différents et propres à chaque cité qui frappe sa monnaie. Ce système pose un problème car on fait confiance à l’institution monétaire sans en vérifier le poids. Par exemple : un des étalons monétaires archaïques en electrum était le statère : l’étalon était toutefois différent en Lydie il pesait 14.1 grammes alors qu’à Phocée 16.1 grammes. On divise en trois périodes l’étude des pièces antiques :
- phase archaïque du VIIeme siècle jusqu'à 480 av JC
- classicisme 480 av JC à 323 av JC
- hellénistique : 323 31 av JC
- impériales 31 av JC 476 ap JC
c. La technique
Fabriquer une monnaie n’est pas différente du concept du sceau de cire, il s’agit d’appliquer une marque sur un support. Si à la naissance de la monnaie, il suffisait d'un clou prenant la forme d'un globule peu à peu sont apparues des formes et des marques personnelles gravées : la technique de frappe de la monnaie est alors née. Pour frapper une monnaie il faut différents éléments :
- une enclume avec un coin fixe, qu’on appelle revers
- un coin mobile appelé avers
- un flan métallique chauffé
- un marteau pour frapper le coin mobile sur le coin fixe
Le coin de revers et d’avers sont gravés, le flan métallique est chauffé puis placé dans l’enclume, le maleator frappe au marteau le coin d’avers sur le flan métallique.
On notera que le coin doivent être solides et celui qui frappe avoir beaucoup de force. Le bord d’une pièce frappée peut être très irrégulier en fonction de la frappe. Il arrive parfois des accidents de frappe avec le motif qui se superpose ou qui est décentré, on appelle ses erreurs une pièce fautée. Il existe d’autres techniques pour faire de la monnaie notamment la coulée : dans ce cas le métal est coulé dans un moule gravé de l'empreinte voulue. Cette technique est peu utilisée car il est très facile de couler des faux. A Rome cette technique est utilisée si la pièce est trop lourde pour être frappée. La frappe est confiée à des procuratores (qui dirigent la frappe) les officinatores (dirigent un atelier) les nummularii (comptables) les flaturarii (fondent le métal), les scalptores (graveurs), les malleatores (les frappeurs) = ils constituent la ''familia monetalis ''
d. la matière de la pièce de monnaie antique
Le flan monétaire n’est pas le même métal : on utilisait l’or, l’argent, le bronze, le cuivre, le laiton, et des alliages : l’électrum, étain, le billon…
e. l’art monétaire
Les scalptores sont les ouvriers qui gravent les coins. Il s’agit d’un vrai artisanat car il s’agit de maitriser la gravure en creux avec un motif interverti. Le graveur doit travailler sur plusieurs plans qui vont se superposer pour créer le motif, ce travail est minutieux car le métal du coin est très dur et petit. L’art monétaire a évolué dans la technique au fur et à mesure des périodes, on trouve des pièces très réalistes et digne d’admiration.
f. Le vocabulaire
III. Le monnayage grec : de la période archaïque à la période impériale __
a. La phase archaïque
• En Asie Mineure :
> Après la naissance de la monnaie en Lydie, les motifs se précisent peu à peu
premières monnaies
> Ainsi dès le VIème siècle apparaissent un autre type de monnaie les créséides (du nom du roi Crésus (561-546), encore un nom lié à l’argent décidément !) qui sont en or ou en argent avec un motif singulier : tête de lion ou un taureau et un lion qui s’affrontent sur l’avers et un motif en creux sur le revers.
monnaie archaique en elctrum avec tête de taureau et creux
Crésieide
> Puis conquête Perse en Asie Mineure Darius Ier (vers 500 av JC) crée le darique sur laquelle le motif est l’effigie du roi
> On frappe aussi la monnaie sur les alliés de l’empire perse (Lycie, Chypre, Cyrénaïque) > Les cités grecques d’Asie Mineure frappent leur propre monnaie : c’est le cas de l’île de Rhôdes, de Chios, de Samos avec les motifs : sphinx, peau de lion, tête de bœuf. On portera attention sur l’île de Rhôdes dont le symbole est le rose qui comporte trois ateliers monétaires.
• En Grèce
> Des monnaies sont trouvées à Egine avec la tortue d’Egine, ville importante car c’est l’étalon d’Egine (étalon éginétique) qui a été majoritairement utilisé en Grèce , grand centre commercial et d’échange à l’époque archaïque. > La monnaie d’Athènes atteste de l'histoire de la cité : les types trouvés renvoient aux blasons Eupatrides (familles nobles d’Athènes) jusqu'aux réformes de Solon (594 av JC, qui changea l’étalon monétaire, motif : amphore tyrrhénienne) > En 590 av JC les monnaies montrent la lutte entre les partis qui s'affrontent à Athènes dont les motifs sont le cheval, les chars, la roue d’Apollon, des victoires mais plus généralement la tête de Gorgone. > Lors du règne des tyrans athéniens à partir de Pisistrate : on voit aussi apparaitre la chouette d’Athéna, la tête casquée d’Athéna avec les lettres ΑΘΗ > La monnaie athénienne qui se diffusera en Grèce à l’époque classique est frappée à Athènes et au Laurion où on l’a trouvé une mine d’argent. > D’autres cités grecques frappent leur monnaie en reprenant plus ou moins l’étalon d’Egine :
- En Phocide, à Delphes on frappe des pièces avec la chouette athénienne et la lettre Α ou le triskèle avec la lettre Φ
- En Eubée, la cité de Chalcis prend le statère comme étalon avec un char comme motif ou encore un aigle, une roue, un poulpe ou un coq
- En Béotie on représente le bouclier béotien et encore un creux sur le revers.
• En Grande Grèce :
> Sicile : chaque cité a son motif qui s’affine petit à petit :
- Sélinonte on a le persil
- A Agrigente : l’aigle et le crabe
- A Syracuse la tête d’Aréthuse et un quadrige sur l’avers
> Autres cités : on trouve des monnaies incuses avec les lettres qui indiquent la ville.
Les étalons égénitique et attique : exemples de valeurs
b. La période classique
> A la suite des guerres médiques (490 av. J.-C. - 479 av. J.-C. Grèce contre Perse) la monnaie athénienne va se diffuser. Notamment grâce à la ligue de Délos (alliance militaire entre grecs pour faire face à l’empire Perse) : création d’une monnaie commune où le tétradrachme athénien dont le motif principal est la chouette s’impose. > A la fin du Vème siècle, à la suite des guerres du Péloponnèse (431 à 404 av. J.-C cités de la ligue de Délos dissoute contre Sparte) : Athènes perd sa puissance et son influence et est obligée de recourir à l’or pour frapper sa monnaie : elle fait fondre des statues d’or : il n’est pas inintéressant de noter que les premières monnaies d’or grecques sont nées d’une nécessité économique. > Les cités grecques continuent de frapper leur monnaie avec les motifs de l’époque archaïques qui se précisent de plus en plus :
- Egine : toujours la tortue
- Eubée : vache, veau
- Les îles des Cyclades : lyre d’Apollon (Délos), canthare (Naxos), grappe de raisin (Ténos), chèvre (Paros), aigle (Siphnos) pomme (Mélos), lion, tête de taureau, proue de navire (Samos), sphinx, amphore (Chios), crabe, discobole (Cos).
- Cyzique : toujours motif en creux archaïque sur le revers avec motifs variés : animaux, scènes mythologiques, héros, portraits avec la thon comme symbole commun : pièces remarquables car acceptées dans le monde entier.
- Grèce continentale : silène (Macédoine), lion luttant contre le taureau (Acanthe), le sphinx (Abdère) ; tête de Dionysos (Thasos) ; chvaux (Thessalie) ; chimère (Sicyone) ; tête de Zeus ou d’Héra , foudre ou serpent (Olympie) ; tête d’Héra (Argos)
> Crète : mythe d’Europe, du Minotaure et le labyrinthe > Au sud :
- Cyrène : monnayage d’or avec la tête de Zeus et plante de silphium (très exportée pour ses vertus)
- Cilicie : portraits des satrapes et Zeus, à Mausole la tête d’Apollon.
- A Rhodes : Hélios et la rose.
> En Asie Mineure :
- à Ephèse le motif est l’abeille.
- Création des cistophores : motif ciste du culte dionysiaque d’où sort un serpent répandu dans l’ensemble de l’Asie Mineure
> En Sicile, notamment de Syracuse continue d’être frappée avec la tête d’Aréthuse et des dauphins : l’étude de cette effigie permet de suivre la mode de la coiffure féminine de l’époque ! > Monnaie commune pour les cités qui se regroupent pour des raisons commerciales et politiques et qui frappe la monnaie à même numéraire avec un motif commun c’est le cas notamment des confédérations corinthiennes qui frappent le « poulain » tête d’Athéna casquée et Pégase avec une lettre pour mentionner les ateliers : le koppa pour Corinthe par exemple. > On notera pour finir que l’art monétaire à l’époque classique a évolué : les motifs deviennent de plus en plus « réalistes » et détaillés : grands plans, petits détails (attributs de la divinité, flèches, insectes, inscriptions, mouvement…)
c. La phase hellénistique
> Phillipe II de Macédoine puis son fils Alexandre Le Grand conquirent l’empire la grec puis perse, Alexandre le Grand est le grand maître de 356 à 323 av JC avant de laisser son empire à ses « diadoques » > Deux monnaies circulent lors de la période hellénistique dominée par Alexandre :
- Statère d’or avec Athéna et la Victoire
- Tétradrachme avec Heraclès et sa peau de lion et Zeus sur son trône.
> En Macédoine, avant la conquête de Phillipe II, circulent des monnaies avec le portrait du roi en cavalier puis le portrait seul : c’est ce motif inédit pour le monde grec qui apparaitra bientôt sur le territoire :
- on connait des tétradrachmes ou des statères avec le portrait d’Alexandre, de Lysimaque (roi de Thrace) ou encore de Séleucos (Syrie), Ptolémée (Egypte) et Démétrios Poliorcète (grand général d’Alexandre)
- le revers de ces pièces reste semblable aux motifs hellénistiques : Zeus sur son trône, la Victoire, Heraclès, la tête d’Athéna …
> En Grèce les monnaies à motifs que l’on connait circulent encore mais l’on apparaitre aussi des pièces avec les portraits de magistrats, des dates, des inscriptions.
d. La phase impériale
> En 146 av JC la Grèce devient province romaine puis l’empire romain s’impose en 29 av JC, on appelle monnaies impériales grecques les monnaies grecques qui sont frappés dans les ateliers monétaires de Grèce durant l’empire romain. > Même si la Grèce est province de Rome, les cités gardent donc une certaine liberté dans la frappe de leur monnaie, on peut distinguer deux « groupes » :
- les colonies romaines qui parlent latin dont la monnaie sera celle de Rome
- villes grecques soumises à Rome qui traduisent en grec les inscriptions de ces monnaies : noms des magistrats municipaux, des assemblées
> Lors de l’empire romain la monnaie est frappée à l’effigie de l'empereur, sinon elle est frappée d'une allégorie représentant le sénat vieillard ou jeune fille voilée > On trouve au revers les divinités protectrices de la ville, l’allégorie de Rome ou encore la personnification des villes (villes qui font des alliances (ambassadeurs, divinités et mention homonoaia) ou la déesses tuchê avec une couronne murale), mais aussi d'autres allégories > autres motifs : célébration des JO, jeux, cortèges politiques ou religieux, ou encore des scènes mythologiques
IV. Le monnayage romain
Traiter la monnaie romaine est moins complexe que la monnaie grecque dans la mesure où son étude se fait par division chronologique et non plus géographique (le monnayage grec regroupant non seulement la Grèce mais aussi l’Asie Mineure, la Grande Grèce puis la Perse : les motifs sont très variés et divers) et dans la mesure où le développement de l’empire romain permet de fixer le type de monnaie (comme on l’a vu avec les impériales grecques) mais aussi parce que son apparition est un peu plus tardive. Par ailleurs, les chercheurs ne sont pas toujours sûrs des dates (notamment sur le monnayage de la République)
a. L’origine du monnayage romain (ab urbe condita (753 av JC) 509 av JC))
> Nous n’avons aucune trace de monnaie avant Servius Tullius (575- 535 av JC) : on trouve des pièces de métal en bronze coulés ou taillés grossièrement qu’on a appelé aes rudes
> Ensuite on trouve des plaques rectangulaires avec un bœuf (cf pecunia) ou parfois avec d’autres motifs : caducée, fer ; trident ; trépied ; poulet. On a appelé cette pièce : aes signatum.
> Le reste des monnaies de cette période est étrusque et est très semblable à la monnaie grecque archaïque.
b. La monnaie républicaine (509-31 av JC)
> La monnaie républicaine coulée est fixée vers 450 av JC avec la loi des douze tables selon un poids sur unité de base qui est l’as : cette monnaie s’appelle aes grave (ou as libral (une livre = 325 grammes environ)). On y trouve les motifs suivants :
- sur l’avers : Janus ; Jupiter, Minerve, Hercule, Mercure, Bellone
- sur le revers : une proue de navire avec une indication de valeur
> En 268 av JC : ouvre l’atelier de Juno moneta où l’on frappe
- le denier (pièce d'argent équivalent à 10 as marqué par le chiffre X) avec les motifs de la tête de Rome, des Dioscures
- d’autres pièces d'argent notamment le quadrigati (appelé selon son motif qui est la tête de Janus quadrige)
- le victoriat (drachmes équivalent à ¾ de denier) avec comme motif la victoire (périodes des guerres puniques)
> Vers 250 av JC apparait l’aes triental qui est une division de l’as libral avec des pièces frappées cette fois. Le motif reste la proue du navire mais apparait la mention ROMA en dessous. > Puis apparaissent aussi des monnaies d'argent avec la mention ROMANO ou ROMA avec Hercule sur l’avers et la louve capitoline au revers > Les premières monnaies d’or sont frappées au moment de la guerre contre Hannibal Barca (217-212 av JC) on trouve à l’avers la tête de mars barbu et au revers un aigle avec des marques de valeurs (LX, XXXX, XX sesterces). On trouve un autre type sans marques : Janus et une scène de serment (sacerdos fecialis)
Les monnaies républicaines romaines sont frappées sous l'autorité d'un collège de magistrats : tresviri aere qui peu à peu au lieu d'utiliser les types traditionnels firent frapper leurs emblêmes, leur initiales : ces monnaies à la gloire des grandes familles servent pour comprendre l'histoire romaine républicaine. Les motifs des monnaies républicaines sont :
- La louve, les jumeaux Romulus et Rémus, l’enlèvement des sabines, les Dioscures, les rois de Rome
- Les évènements politiques et militaires : les guerres sociales de 92-89 (inscription VITELIV, combat louve taureau ; sacrifice d'un porc) ; victoires diverses avec des éléphants, un arc de triomphe…
- D’autres scènes : course aux flambeaux ; jeux floraux ; monuments (aqueducs; temple de Vesta; statues équestres)
- Des portraits : Scipion (général lors des guerres puniques); divers tribuns (magistrats) ; Marcellus (consul et général qui a pris Syracuse lors des guerres puniques); les Vestales; Pompée…
- Des allégories : pays (Espagne, Afrique, Asie) ; Honos, Virtus ; Génie ; la Liberté ; la Piété ; la Fortune ; la Concorde ; Diane dans un bige (char) représentant Rome ; la Victoire au-dessus des Dioscures (fin de la 1ere guerre punique)
> Les monnaies d'or de la fin de la République représentent les dictateurs lors des crises républicaines : Sylla puis César dont la représentation sur les pièces est autorisée par lois en 44 ; les triumvirs puis Octave (futur Auguste, premier empereur) > La monnaie est frappée avec les inscriptions républicaines : la mention du Sénat romain : SC ou EX SC
> La dévaluation de la monnaie à la suite aux guerres et aux crises civiles crée la méfiance à l’égard de la monnaie. Cette période est marquée par l’émission d’un nouveau type de pièce dites serrati (pièce avec les bords découpés en dents de scie) pour s’assurer de la qualité du métal.
c. La monnaie impériale (27 av JC 476 ap JC)
1. Evolution de la monnaie impériale
> Octave gagne à Actium en 31 : il est chef des armées (triumvir) et s'autorise à frapper la monnaie d’or et d’argent en son nom tandis que le bronze est encore frappé par le sénat > La monnaie est frappée à Rome jusqu'en 12 av JC par Auguste et le sénat puis installation de l'atelier monétaire de Lugdunum (jusqu'à la fin du règne de Tibère) > Sous Néron : le sénat frappe à nouveau l'or et l'argent avant une réforme monétaire de l'empereur qui en reprend la charge. Apparait alors un nouveau métal (orichalque+ cuivre + étain) servant à frapper le sesterce et le dupondius (monnaie avec la tête de l'empereur radiée) > Vespasien ouvre de nombreux ateliers monétaires : Antioche ; Alexandrie ; Ephèse ; Byzance ; Tarraco ; réouverture de l’atelier de Lyon ; Aquilée. > La frappe de la monnaie est à nouveau centralisée à Rome jusqu'à Commode ou on rouvre l'atelier d'Antioche, de Lugdunum et d’Asie mineure. Plus tard sous gordien III atelier ouvert à Viminacium. Sous Valérien (2680-268) , de nombreux troubles agitent l’empire la monnaie est frappée dans de nombreux ateliers > La monnaie au IIIème me siècle sous Valérien et Gallien est très dévaluée : l’or pèse moitié moins. L'argent avait déjà perdu 40% de sa valeur sous Septime Sévère (193-201) > Caracalla (211-217) pour pallier la dépréciation avait créé l’antoninianus pièce d’argent puis de billon (alliage de cuivre, zinc et argent) à flan large avec tête radiée de l'empereur qui faisait 5,68g (équivalent de deux deniers) l'antoniniaanus cesse d'être frappé après gordien III (238-244) > L’Empereur Aurélien (270-275) essaye de remettre un peu d'ordre et recommence à frapper des monnaie d'argent et d’or et créé le libelle : une monnaie de bronze . > En 296 Dioclétien prend les choses en main avec une grande réforme monétaire : des ateliers partout dans l’empire frappent une monnaie de même type distinguées seulement par l'initiale de l'atelier et l’empereur instaure de nouvelles valeurs pour ces monnaies. > Constantin (306-310) crée le solidus d'or ; le silique et le millarense avec la mention : S M (sacra moneta) ou OB ou PS ou COMOB qui signalent le contrôle de la monnaie.
exemple d'étalons durant l'empire
> De nombreux ateliers sont en fonctionnement partout dans l'empire, on trouve parfois sur les monnaies le cigle qui correspond à ces ateliers.
Pour plus d'information voir ici :
2. Le type de monnaie impériale :
> Sur l’avers le portrait de l’empereur avec sa titulature impériale sur le pourtour. Une titulature est organisée comme suit : nom de l’empereur + divi filius ou divi augusti filius (descendance) + les mentions suivantes : Aug + Caes + imperator + chiffre du nb de victoires + cons + tribunicia potestas (TP) + pontifex maximus (PM) + surnoms honorifiques suite à ses victoires (germanicus ; dacicus ; parthicus ; britannicus) + pater patriae (PP) + à partir du III ème siècle on trouve la mention Pius Félix nobilissimus caesar dominus noster et 5eme siècle perpetuus augustus
(crédit : college pevele)
- Sur le revers des motifs très variés symboles de propagande et de pouvoir :
• 12 dieux de l’Olympe suivis de leur épithète parfois : Jipter avec épithète : Capitolinus, Fulgerator, Invictus, Satori… ; Junon avec les épithètes Regina, Lucina, Martialis ; Vesta gardant le Palladium (statue d’Athéna rapporté par Enée de Troie) ; Minerve ; Neptune ; Mars avec les épithètes Conservator, Invictus Pacifer… ; Vénus aux épithètes : caelestis, Genetrix ; Apollon ; Diane ; Mercure ; Cérès ; Vulcain
• Les héros, demi dieux autres dieux : Achille, Enée, Esculape (dieu de la Médecine) ; Ariane ; Atlas qui porte le monde ; Bacchus ; les Dioscures ; Cupidon ; Pan ; les furies ; Hercule et ses douze travaux ; Les Grâces ; Prométhée ; le Soleil ; l’Océan ; les Titans ; les géants ; les monstres…
• légendes romaines et religion : le Génie de l’empereur ou du peuple romain ; Janus bifrons ; Rome casquée ; Saturne ; Tellus ; Enée arrivant au Latium ; fuite de Troie ; la Louve Capitoline ; Romulus et Rémus ; la consecratio de l’empereur
• Les jeux et les vœux : ludi romani par exemple ; pour les vœux prononcés par l’empereur on trouve les mentions : VOTIS V ; VOTIS X ; MVLT X (selon qu’ils sont prononcés pour 5, 10, 20 ans) sur une couronne ou le bouclier de la Victoire
• Allégories : voir plus haut
• Les provinces soumises sous l’aspect de femmes : Achaïe ; Egypte et le sistre ; l’Afrique et la dépouille d’un éléphant ; l’Asie coiffée de remparts ; la Bretagne avec la lance et le bouclier ; la Dacie ; l’Espagne avec l’épis ; la Sicile…
• empereur en dignité tenant un gouvernail et le globe dans sa main ; guerrier à cheval ; la victoire accompagnant l'empereur
• les évènements militaires et historiques avec une inscriptions qui la commémore par exemple : Pax parthica ; Aegypto capta…
• Les légions militaires : Augusta, Italica , Libera, Flavia, Macedonica ; Claudia avec leurs insignes
• Les évènements liés à la cité : processions religieuses, scènes de sacrifice, jeux du cirque …
• Les monuments :
* temples de Jupiter ; de Mars Ultor, temple de Vénus et de Rome ; temple de la Concorde ; * basilique Ulpia ; Ara pacis ; * les arcs de triomphe d’Auguste, de Néron, de Trajan, de Septime Sévère… * la statue d’Artémis à Ephèse, la colonne trajane, le circus maximus ; la basilique Ulpia ; Ara pacis ; le Colisée, des ponts… * Aussi des monnaies frappées avec l'effigie des membres de la famille impériale notamment les épouses (Augusta) * Sur les monnaies de consécration (divinisation de l'empereur à sa mort) : mention divus ou diva
En conclusion de ce long article sur la numismatique, nous vous vous proposons une présentation de quelques monnaies romaines fait par les élèves du cours de latin
Sources : J. Babelon, La numismatique antique, que-sais-je ? Wikipédia : "la monnaie grecque antique" https://www.hugonnumismatique.fr/les-ateliers-et-marques-dateliers-romains https://philo-lettres.fr/grec-ancien/grece_vie-quotidienne/ https://www.hugonnumismatique.fr/newpage https://www.sacra-moneta.com/sacramon/monnaies-grecques/2409-les-plus-anciennes-monnaies-de-la-grece-antique.html http://numismatic.org