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J. Damblant & E. Liandier

Enseignement du fait religieux et laïcité

Pourquoi ?

  1. Pour comprendre le monde dans lequel nous vivons.
  2. Pour lutter contre les inégalités : permettre à tous de connaître les clés et les références culturelles. Beaucoup d'oeuvres et d'images (même dans les dessins animés) sont référencées. La méconnaissance du religieux rend incompréhensible des pans entiers d'oeuvres ("illettrisme religieux").

dans un triple intérêt

  • patrimonial et culturel
  • philosophique et civique : liberté de conscience
  • socio-politique : lutte contre l'instrumentalisation

malgré des oppositions

  • au nom de la défense de la laïcité
  • certains croyants considèrent que c'est une vision critique de leur religion
  • des parents de tous courants et origines sociales confondant opinion et croyance

Qu'est-ce que le fait religieux ?

C'est un élément civilisationnel et culturel :

  • existant (matérialité, acteurs identifiables)
  • objectif (et non prosélytiste)
  • englobant (toutes les religions et aussi l'athéisme)

L'enseignement du fait religieux n'est pas l'enseignement des religions ni celui d'une culture religieuse. (A savoir qu'il n'esiste pas de définition précise de ce qu'est une religion.)

Enjeux

  • Valeurs républicaines et acceptation de l'altérité
  • Éthique professionnelle et déontologie : dans les statuts du fonctionnaire comme dans le référentiel du Professeur, les valeurs priment sur la transmission des connaissances
  • Principe de laïcité et de lutte contre l'exclusion

cadre historique

  • Fin du XIXème siècle : diffusion du Darwinisme
  • 1878/1880 : création d'une chaire d'Histoire des religions au Collège de France par Ferry
  • 1882 : les programmes scolaires mentionnent la question des devoirs envers Dieu
  • 1923 : suppression de la mention des devoirs envers Dieu des programmes scolaires et laïcisation progressive des locaux scolaires
  • 1982 : la Ligue de l'Enseignement demande que le fait religieux soit enseigné pour lutter contre les inéglités culturelles
  • 1989 : rapport Joutard
  • 1991 : colloque de Besançon
  • 2002 : Rapport Jack Lang -> création de ressources pour les enseignants

cadre réglementaire

La loi de Mars 2004 (non abrogée à ce jour) et sa circulaire d'application de Mai 2014, en plus de la mise au point sur les signes religieux, mentionnent l'enseignement du fait religieux. Elles sont renforcées par l'obligation juridique que représente le Socle Commun.

les programmes

L'enseignement du fait religieux ne relève pas uniquement de l'Histoire et de la Géographie. Il s'agit d'un enseignement pluridisciplinaire et transversal.

Il s'agit de trouver un équilibre : ne pas sacraliser ni désacraliser, ne pas gommer la valeur religieuse de textes sacrés mais les placer dans leur contexte.

des pistes de travail à conseiller

au cycle 3

En Français, les entrées littéraires proposées par le programme permettent de faire des liens.

En Histoire des Arts, la lecture d'oeuvres picturales invitent à expliciter leur contexte (Mythologie).

En sciences, le questionnement autour de la distinction entre opinion et croyance sera nourri lors de l'étude de la diversité du vivant (explication de l'évolution et de la théorie de l'évolution), ou de la reproduction. La biographie d'un scientifique (par exemple Pasteur) permet de mettre en perspective ses croyances personnelles et ses découvertes et ce qu'elles impliquent.

En géographie, sur le thème Habiter..., l'étude d'édifices religieux et de commerces spécifiques (Halal) sont autant d'occasions d'expliquer le monde.

En EPS, le rapport au corps, notamment dans les activités d'expression artistique, sera mis en relation avec les environnements familiaux.

En mathématiques, l'histoire du chiffre zéro (et le rôle du pape Sylvestre II) pourra être racontée.

au cycle 2

L'observation de différents calendriers, leur relation avec les environnements familiaux, sera l'occasion de mettre du sens et d'expliquer les références culturelles, notamment sur le nom des jours de la semaine.

La prise en compte de l'histoire familiale et de certains événements familiaux nourriront l'ouverture et la compréhension d'autres coutumes.

en maternelle

Il s'agit de poser les tout-premiers jalons d'une culture que les élèves enrichiront progressivement.

Par exemple, l'histoire de Pinocchio peut, par le biais d'une comparaison d'images, être mise en lien avec le livre de Jonas.

Plutôt que de gommer à tout prix les termes connotés comme la galette, l'Avent ou la Kermesse, il serait intéressant d'en expliquer l'origine.

Pour conclure

Il s'agit d'un sujet vaste et complexe nécessitant une culture étendue. L'enseignant doit lire et se cultiver !

Jérême Damblant et Emmanuel Liandier conseillent les quatre albums de la collection "les âges de la vie" chez Gamma - Ecole Active par Anita Ganeri. L'auteur y décrit simplement les croyances et les rites des adeptes des religions hindoue, bouddhiste, sikh, juive, chrétienne et musulmane.

  

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