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Christine Brisset

La construction de l'estime de soi

OBJECTIFS

  • Appréhender le concept d’estime de soi et ses 4 composantes : sécurité, identité, appartenance, réussite.
  • En déduire les attitudes éducatives qui favorisent le développement de l’estime de soi chez l’enfant.

L’estime de soi doit être nourrie dès le plus jeune âge par les parents et les éducateurs. En effet, une bonne estime de soi est à la base d’un développement harmonieux de l’enfant et constitue un facteur de prévention de l’agressivité et de la violence.

L’estime de soi est un terme désignant le jugement ou l'évaluation que l'on fait de soi-même par rapport à ses propores valeurs. Cette notion est à distinguer de la confiance en soi qui, bien que liée à la première, en rapport à ces capacités ou des compétences plus qu'à des valeurs.

La maxime “Connais-toi toi-même”, inscrite au frontispice du Temple de Delphes et reprise par Socrate, sous sa forme impérative, indique que l’exigence de l’homme doit se porter sur sa nature. C’est en se connaissant, en cherchant en soi-même, que l’on peut trouver la sagesse.

Sur le plan étymologique, le terme d'estime renvoie à une évaluation, une mesure (sens 1) voire à un sentiment ou une opinion favorable (sens 2). Ces deux sens démontrent de l'imbrication du rapport à soi et du rapport à l'autre. Alors que les travaux de William James (1890) illustrent la conscience de la valeur du moi comme le rapport entre le soi réel et le soi idéal, ceux de Charles Horton Cooly (1902) insistent sur le rapport à l'autre, l'effet de "miroir social".

Les 4 composantes de l'estime de soi

La confiance en soi

Se faire confiance pour surmonter les difficultés et se sentir capable sont des savoir-être qui s'acquièrent par des expériences positives. Ce sentiment de confiance durable assure la sécurité affective nécessaire pour accepter les déséquilibres et les confrontations.

La connaissance de soi

Le concept de soi est l'ensemble des perceptions et des croyances sur soi. Il se construit de manière évolutive : émergence (jusqu'à 2 ans), confirmation (jusqu'à 5 ans), expansion (jusqu'à 10 ans) puis différenciation du soi.

Peter Salovey et John D. Meyer soutiennent que les individus varient dans leur capacité à traiter l’information d’une nature émotionnelle et leur capacité à établir un lien entre ce traitement émotionnel et la cognition générale. Leur modèle est un construit hiérarchique à quatre branches, chacune de ces branches représentant une catégorie de capacités (1997) :

  1. La perception et l’évaluation, verbales et non verbales des émotions ;
  2. La capacité d’intégration et d’assimilation des émotions pour faciliter et améliorer les processus cognitifs et perceptuels ;
  3. La connaissance du domaine des émotions (au sens du  » savoir « ), compréhension de leurs mécanismes, de leurs causes et de leurs conséquences ; enfin,
  4. La gestion de ses propres émotions et celles des autres.

Ils définissent comme intelligence émotionnelle  "la capacité à percevoir l’émotion, à intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre les émotions et à les maîtriser afin de favoriser l’épanouissement personnel " (1997).

Le sentiment d'appartenance

Il participe de la dimension sociale de notre identité et reste en mouvement tout au long de notre vie, de nos affiliations, de nos passages d’un groupe à un autre, avec toutes les influences que celui-ci peut exercer (ou cesser d’exercer). Il est à la fois le reflet et l’expression de l'identité sociale et est nécessaire à l’équilibre psychologique.  Ce sentiment grégaire permet d’exister, par l’intermédiaire du regard de l’autre qui nous identifie comme un pair.

Le sentiment d'efficacité personnelle

Ils'agit de la croyance qu’a un individu en sa capacité de réaliser une tâche. Plus grand est le sentiment d'auto-efficacité, plus élevés sont les objectifs qu’il s'impose et son engagement dans leur poursuite. La théorie de l’auto-efficacité a été élaborée par Albert Bandura.

Danielle Laporte le définit comme la "certitude de sa propre valeur, la conscience d'être un individu unique, d'être quelqu'un qui a des forces et des limites".

Les gestes professionnels

Ceux laissant une grande place à la métacognition, la coopération, la verbalisation, l'évaluation positive; l'éducation morale et civique, la prise en compte de la sensibilité sont les garants de conditions favaorables à une bonne construction de l'estime de soi.

La confrontation des élèves aux contes ou aux textes fondateurs leur permet de prendre conscience de leurs émotions et de les nommer. Lire à ce propos le travail de Sylvie Roberge-Blanchet, édité sur le site de l'ACELF.

 

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