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Trouver des raisons d'espérer

Les Saint-Quentinois étaient, pendant la guerre, très peu informés. Ils ne savaient rien de ce qui se passait au front et n’avaient aucune nouvelle de leurs proches qui se trouvaient dans les tranchées ou à l'extérieur de Saint-Quentin. En recoupant les différentes informations communiquées, ils découvrent peu à peu qu'une grande offensive alliée a été lancée dans la Somme en 1916. De nombreux prisonniers français transitent alors par Saint-Quentin avant d'être transférés en Allemagne : ils sont une source d'informations pour les habitants. Elie Fleury nous rapporte ainsi les échanges entre un prisonnier blessé et un passant rue de Baudreuil : "Je suis du 21e de ligne et j'ai été ramassé à Estrées. Je veux vous dire que ça va bien. - Le moral est bon ? - Excellent. dites-le, répétez-le. - Ce sera encore long ? - Oui, mais c'est sûr - Et les Anglais ? - Nous sommes enthousiasmés de nos camarades anglais : ils tapent encore plus dur que nous...". Un autre Saint-Quentinois doit faire une réparation à l'hôpital Vauban. Il obtient d'autres informations d'un sous-officier français : "ça va bien. rien ne résiste à notre artillerie. Quant à des munitions, il y en a des champs à perte de vue !". Elie Fleury écrit : "En moins d'un jour, le "ça va bien" avait fait le tour de la ville".

L'accès aux informations

La population a accès parfois à quelques journaux français, souvent abandonnés par des officiers allemands logés chez l'habitant. Mais il faut être prudent car "la police secrète recherche ces journaux avec fureur". Certains Saint-Quentinois lisent l'allemand et traduisent les journaux venus d'Allemagne comme la Gazette de Cologne ou la Gazette de Francfort : les informations ainsi recueillies sont débattues car il s'agit de savoir ce qui relève de la propagande et des faits réels.