Une population prise en charge par la municipalité

Auteurs : Clémence DC et Mathilde P

Une aide alimentaire et financière

Depuis août 1914, Saint-Quentin est durement touché par un manque d’approvisionnement alimentaire. Pour pallier à ce problème, la ville met rapidement en place une aide alimentaire et financière pour les familles sans ressources gérée par un Bureau de Bienfaisance. L'aide financière de 25 centimes par habitant et par jour est distribuée, dès novembre 1914, à plus de 32 000 habitants (la ville compte alors environ 45 000 habitants). Elle passe à 40 centimes en décembre 1914.

Le Comité hispano-américain

Pour faire face à la faible circulation de la monnaie, la ville met en service une nouvelle monnaie de substitution : les bons municipaux. Ces bons servent exclusivement à l’achat de nourriture dans les magasins gérés par la ville. Ils peuvent également servir à payer des denrées proposées par le "Comité hispano-américain". Cette organisme a été mis en place en 1914 en Belgique, à l'initiative des Etats-Unis et de l'Espagne, pays neutres à cette époque. Il s'agit de venir en aide aux populations occupées par les Allemands en leur fournissant des denrées alimentaires. En mars 1915, cette aide est étendue aux populations françaises occupées (soit 4 millions de personnes) par le biais du Comité national de secours et d'alimentation du nord de la France (C.N.F.).

La diffusion des produits alimentaires se fait de manière complexe : il ne s'agit pas d'une distribution gratuite mais d'une vente contrôlée et rationnée, payable en bons municipaux. Selon Elie Fleury, le Comité a mis à disposition du district de Saint-Quentin (600 communes, 450 000 habitants) "985 596 tonnes de produits de consommation dont la valeur atteignit 944 millions de francs".

Mais cette aide fut insuffisante à l’échelle de la ville. On estime que, pour une demande moyenne de 2000 calories, les produits alimentaires fournis représentent seulement 1200 calories par habitant. Pour faire face à ce manque, la ville doit aussi se fournir auprès de l’intendance allemande pour les questions de ravitaillement. Les produits alimentaires sont payables en bons municipaux en échange d'un dépôt de titres boursiers dans une banque de Rotterdam. La ville est aussi autorisée à acheter du lait, des légumes des maraîchages à la ville de Ham et de la viande en Thiérache. Il en est de même pour le charbon qui ne manquera aux habitants qu'au début de 1914 et en 1917.

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