Imposer l’ordre allemand
Par Clémence D.& Mathilde P. le jeudi, décembre 18 2014, 08:16 - Imposer l'ordre allemand dans la ville - Lien permanent
Le 28 août 1914, les Allemands arrivent dans Saint-Quentin et déclarent la ville sous leur contrôle. A partir de ce jour et jusqu’à la fin de la guerre, Saint-Quentin va vivre sous l’emprise allemande.
Saint-Quentin à "l'heure allemande"
A partir de leur arrivée dans la ville, les Allemands prennent le contrôle de la vie quotidienne des Saint-Quentinois. Dès le 2 octobre 1914, la Kommandantur – l’autorité militaire qui contrôle la ville pendant la guerre – placarde sur tous les murs de l’agglomération une affiche règlementant les heures d'ouverture des commerces et obligeant l'ensemble des espaces publics (cafés, restaurants etc...) à régler leurs horloges sur l'heure de Berlin c'est-à-dire de les avancer d'une heure. Malgré cet ordre, beaucoup de commerces restent fermés, craignant les réquisitions. Le 1er avril 1915, pour compenser un manque de pétrole à venir, les horloges furent encore avancées d’une heure. Ainsi, lorsqu’à Saint-Quentin il est midi, il n’est que dix heures dans les autres communes françaises non-envahies. Elie Fleury raconte qu'un jour, la comtesse de Caffarelli apostropha un officier allemand : "Vous avez beau changer les aiguilles de place, vous ne ferez pas obéir le soleil. C’est le seul, mais il y en a un". L’officier ne sût que répondre.
Source : Bibliothèque Municipale
Contrôler les déplacements dans la ville
Les déplacements dans la ville sont fortement contrôlés : les attroupements sont sévèrement punis, un couvre-feu est ordonné à 20 heures. Un avis du 29 novembre 1914 rappelle aux habitants que « gêner la circulation et stationner dans les rues pour quelque cause que ce soit » est prohibé. Les entrées et les sorties de la ville sont aussi règlementées. Les laissez-passer sont difficiles à obtenir car même les motifs très sérieux tels que des enterrements ou la maladie d’un parent proche ne sont pas toujours pris en compte par la Kommandantur. Un avis d'octobre 1914 explique aussi que lorsqu’un officier allemand passe, les civils sont tenus de leurs céder le passage sur le trottoir.
Source : Bibliothèque Municipale