mardi, avril 15 2014

La vision de l’occupant à Saint Quentin

Elie Fleury raconte un grand nombre d'anecdotes décrivant les Allemands de manière négative.

L’assassinat d’Isaïe Longuet.

Isaïe Longuet est un tisseur mais il a été chargé de surveiller la maison du banquier M. Journel, rue d'Isle, qui a quitté Saint-Quentin. Selon Elie Fleury : "Une donzelle allemande, partageant pour quelques heures les loisirs d'un officier qui logeait là, barbota dans les tiroirs de Madama Journel". Longuet alla porter plainte à la Kommandantur. La jeune fille, dont on avait fouillé les malles, fut renvoyée en Allemagne. Mais l’officier allemand voulut se venger. Beaucoup de gens savaient que Longuet était un braconnier avant la guerre. Les Allemands perquisitionnèrent la maison de Longuet et on retrouva chez lui son fusil qui lui servait à chasser. Dès les premiers jours de l'occupation, les Allemands avaient réquisitionné toutes les armes et menaçaient de fusiller toutes les personnes qui en avaient encore chez elles. Un court procès eut lieu où Longuet se défendit mal. Il fut mis en détention et condamné à être fusillé. On le fusilla le 30 octobre à 15h. Monsieur Vatin, de l’état civil, vint chercher le corps pour le mettre au cimetière. Aucun soldat allemand ne l’aida à le transporter.

Des Allemands qui se comportent de manière brutale

Les Allemands sont souvent décrits de manière négative. Ils sont grossiers : "Crapules de Français ! Canailles ! ; « Van Malzahn vomit des injures dans un jargon abominable. », « Il a engueulé au passage la sentinelle» . Elie Fleury considère souvent qu'ils ne se comportent pas comme des êtres humains : « Vociférations à la porte de l’ambulance, cris qui n’ont rien d’humain. » ; "injures proférées de cette voix de gorge spéciale qui fait penser à un hache-paille détraqué». Ce comportement a pour objectif de terroriser les Saint-Quentinois. Le lieutenant-colonel von Malzahn, considérant que l'hôtel dans lequel il est logé n'est pas assez chauffé, déclare au maire M. Gibert : «Si ça ne chauffe pas dans une heure, je vous fais fusiller sur le bord du canal...On ne sera tranquille ici que quand j’aurais fait pendre 100 habitants". Les Allemands faisaient également peur aux femmes : « Tout le personnel féminin était frappé de terreur. »

L’attitude soupçonneuse des Allemands

Elie Fleury décrit des Allemands toujours méfiants à l'égard des Saint-Quentinois. Selon lui, les Allemands mènent des enquêtes sur les personnes qui posent des questions ou sur celles qui parlent des viols et des délits commis par les Allemands. Un climat de suspicion s'installe à Saint-Quentin. Les habitants ont peur que leurs conversations soient écoutées. Les Allemands soupçonnent tout le monde, y compris les religieux (anecdotes sur l’abbé Heller et sur les Petites-Soeurs des Pauvres).