Les Lettres en Hypokhâgne – Lycée Pierre d’Ailly- Compiègne - Regarder Ecouter Lire
Ce blogue se veut un lieu de réflexion et d’échanges avec les Hypokhâgneux. Reynald André CHALARD est professeur de Lettres supérieures au lycée Pierre d’Ailly de Compiègne. Organisateur de deux cycles de conférences, LES RENCONTRES DE PIERRE D'AILLY ainsi que LES LUNDIS DE PIERRE D'AILLY, il enseigne également la littérature aux spécialistes de Lettres modernes en Khâgne (Première supérieure). Contact : Reynald-Andre.Chalard@ac-amiens.fr
2024-03-23T11:32:08+01:00
Reynald André CHALARD
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Lire en Hypokhâgne : proposition d'une LISTE qui ne devrait pas donner le «vertige» (U. Eco)...mais nourrir la curiosité intellectuelle de l'étudiant en Lettres supérieures...
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2020-12-28T14:59:00+01:00
2021-07-15T14:19:18+02:00
Reynald André Chalard
Regarder Ecouter Lire
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Spitzweg.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Carl Spitzweg, <em>Le Rat de bibliothèque</em> (1850, détail).</p>
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<p><em>Les livres sont faits pour être lus (c'est bien fâcheux, car ça prend beaucoup de temps) ; c'est le seul moyen de savoir ce qu'il y a dedans. (...) Il faut que le lecteur s'isole et s'empoigne avec l'auteur. Voilà ce que le faux spécialiste ne veut pas faire</em>.</p>
<p>E. M. Forster, <em>Aspects of the Novel</em>, Penguin Books, p. 30-31</p>
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<p><strong>Dans son livre intitulé <em>Vertige de la liste</em>, Umberto Eco précise qu'«Il y a des listes pratiques et finies, comme celles qui recensent les livres d'une bibliothèque ; et il y a celles qui suggèrent l'incommensurable et nous font ressentir le vertige de l'infini.» Notre liste voudrait appartenir à la première catégorie...</strong></p>
<p><strong>LIRE AVEC JOIE ET CURIOSITÉ</strong></p>
<p><em>Il n'est question ici que de <strong>LITTÉRATURE FRANÇAISE (et FRANCOPHONE) (1)</strong>. Mais il est évident que - pour l'Antiquité grecque et romaine - les oeuvres de</em> :</p>
<p><strong>Homère, Eschyle, Sophocle, Euripide, Platon, Aristote, Hérodote, Thucydide, Tacite, Salluste, Cicéron, Virgile, Ovide, Sénèque, Horace, Tite-Live, Pline l'Ancien, Juvénal</strong>...,</p>
<p><em>...pour ne citer que ceux-là, doivent être pour vous plus que des sujets de curiosité ! Il en va de même pour la littérature étrangère, dont l'étude en <strong>LITTÉRATURE COMPARÉE</strong> est spécifique aux <strong>LETTRES MODERNES</strong>. Ainsi </em>lire<em> - ou chercher à connaître - les oeuvres de</em> :</p>
<p><strong>Dante, Pétrarque, Érasme, L'Arioste, Camões, Shakespeare, Gongora, Cervantès, Defoe, Swift, Goethe, Hölderlin, Hoffmann, Thomas Hardy, Dickens, Byron, Shelley (aux Romantiques anglais ajoutons les Romantiques allemands), Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, Tchekhov, Poe, Manzoni, Leopardi, Svevo, Nietzsche, Kafka, Pirandello, Rilke, Joyce, Virginia Woolf, Musil, Borges (par exemple)...</strong></p>
<p><em>...paraît indispensable. Le cours de Lettres ne perdra pas une occasion de le montrer</em>. Sur <strong>la culture biblique</strong>, tout aussi importante, consulter, notamment, <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2017/02/06/La-Culture-biblique-est-aussi-importante-que-la-culture-mythologique-pour-lire-entre-autres-Rabelais%2C-Racine%2C-Voltaire%2C-Hugo%2C-Baudelaire%2C-Apollinaire...et-bient%C3%B4t%2C-%C3%A0-notre-programme%2C-Barb%C3%A9y-d-Aurevilly-%212">le billet du 6 février 2017</a>. A compléter avec <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2018/10/26/Exposition-au-mus%C3%A9e-Jacquemart-Andr%C3%A9-%3A-%C2%ABCaravage-%C3%A0-Rome%2C-amis-ennemis%C2%BB%2C-une-occasion-d-approfondir-sa-culture-biblique-et-litt%C3%A9raire...">le billet du 26 octobre 2018</a>.</p>
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<p>(1) Du Québec d'Émile Nelligan et de Gaston Miron au Maghreb d'Assia Djebar, en passant par les Antilles de Raphaël Confiant et l'Afrique d'Ahmadou Kourouma, en allant jusqu'au Liban de Georges Schehadé, sans oublier les écrivains belges, suisses, roumains, anglais (parfois !), etc. qui écrivent en français, la littérature dite <em>francophone</em> mériterait à elle seule une liste, qu'on ne trouvera pas ici (seuls quelques auteurs sont cités ci-dessous), mais qui peut faire l'objet d'une recherche et d'une discussion en classe.</p>
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<p><strong>QUE LIRE ?</strong></p>
<p>La liste suivante est <strong>un paysage littéraire</strong>, avec ses massifs, ses vallées et ses monts, ses forêts et ses chemins de traverse : il vous sera demandé de vous y promener souvent et de l’explorer <strong>régulièrement</strong>, à chaque fois que possible. C’est aussi <strong>un horizon</strong>. Faut-il le préciser ? Cette liste n'est bien évidemment pas exhaustive ; elle n'est pas davantage limitative. Elle est nécessairement partielle, donc parfois <em>partiale</em> (il fallait faire des choix), même si elle s'efforce au mieux de représenter la richesse et la variété de la littérature française . A la fois insuffisante et excessive, elle reste <em>discutable</em>, comme toute liste... Elle voudrait répondre à la question « Que lire ? » et vous propose chronologiquement, et par genres, <strong>des titres dont la connaissance doit vous amener à structurer <em>progressivement</em> votre perception du corpus littéraire (ici, seulement une partie de la Bibliothèque) à partir duquel nous problématiserons notre réflexion sur les textes.</strong></p>
<p><strong>COMMENT LIRE ?</strong></p>
<p><strong>POSITIONS</strong></p>
<p>Il faudrait d'abord se réjouir d'avoir tant d'oeuvres à découvrir ! Même si la lecture <em>naïve</em> ou <em>linéaire</em> ne doit pas être négligée (elle est en réalité <strong>primordiale</strong>), c'est à la lecture <em>avertie</em> ou <em>critique</em> que l'étudiant littéraire doit se former. Lire, c'est <em>relire</em>, être sensible aux « effets de retour» que permet <strong>la relecture attentive du texte</strong>, à l'aide de connaissances précises et d'un questionnement intelligent, qui ne peut qu'enrichir «l'expérience littéraire». Dans un chapitre de <em>Pour une herméneutique littéraire</em> (Gallimard, 1988, p. 52), Hans Robert Jauss pose «Le questionnement comme le début de la compréhension». Nous verrons ce qu'il faut entendre par là. <strong>Mais précisons d'ores et déjà, même schématiquement, quelle sera l'orientation de notre travail</strong>. On peut en effet penser, avec Jean Onimus, que «l'attitude critique» relève de la <em>connaissance</em>, tandis que la lecture simple s'inscrit dans <em>l'existence</em>. Dans <em>La Communication littéraire</em> (Desclée de Brouwer, 1970), Onimus définit les «Conditions d'une lecture critique», en commençant par ce préambule, dont nous analyserons les prolongements en cours :</p>
<p><em>«L'aventure critique ne s'improvise pas. Il ne s'agit pas, bien sûr, de faire des plans d'avance et de disposer des résultats avant d'avoir commencé, comme il arrive à ceux qui placent la forme avant le contenu, la grille avant le texte, la méthode avant l'expérience. Mais la lecture critique n'est pas non plus une lecture ordinaire : elle prétend apporter une certaine vérité de l'oeuvre et proposer par conséquent une expérience renouvelable et vérifiable. Elle exclut donc l'impressionnisme de la critique mondaine ou journalistique. Ce ne sont pas les mémoires d'un lecteur même attentif et éclairé : de tels mémoires peuvent bien servir de documents et de médiateurs, mais ils sont, par nature, plus orientés du côté du lecteur, de ses réactions et délectations que du côté du texte. <strong>Tout en restant celui d'un lecteur, le regard critique est insistant, questionneur ; là où le lecteur se montre docile et se laisse volontiers mystifier, le critique résiste, n'acceptant la connivence que pour en faire l'inventaire et en détecter le jeu</strong>. Comme l'auditeur habile en harmonie qui note la facture d'une partition tout en se laissant aller à ses suggestions, le critique s'efforce de comprendre tout en ressentant. Son but n'est pas seulement de dire ce qu'il a senti mais d'en expliciter les causes. »</em> (p. 145-146)</p>
<p><strong>PROPOSITIONS</strong></p>
<p>On proposera donc aux étudiants d'articuler, dans leur pratique, les trois niveaux de lecture suivants, à l'invitation de Georges Mounin, dans <em>La Littérature et ses technocraties</em> (Casterman, 1978, pages 45-52) : 1) <strong>La «lecture vécue» ou <em>naïve</em></strong> (personnelle, directe et émotive). 2) <strong>La lecture immanente</strong> (le texte pour lui-même, certes, mais en tant que <em>structure</em> <strong>sans <em>clôture</em></strong>, ce qui implique la reconnaissance et l'importance de la <em>référence</em> , notion fondamentale qui sera expliquée en cours : il conviendra de sélectionner, dans <strong>la structure du texte</strong>, ce qui est <em>pertinent</em> pour la compréhension de l'oeuvre et se demander quelle est la <em>fonction</em> des éléments retenus dans <strong>les effets esthétiques et éthiques produits par le texte</strong>). 3) <strong>La lecture éclairée par l'histoire littéraire</strong>, l'important étant de parvenir à maintenir un lien significatif entre chacun de ces niveaux. <strong>«La subjectivité du lecteur»</strong> (Mounin) est au fondement de cette articulation des trois niveaux de lecture :</p>
<p><em>«Les droits de l'intuition, de la subjectivité, du vécu individuel deviennent la base proprement théorique sans laquelle toute recherche littéraire est suspendue dans le vide : toutes les hypothèses sur l'oeuvre, et sur l'esthétique, ne peuvent partir objectivement que des effets produits par la lecture de l'oeuvre sur un sujet.»</em> (Mounin, p. 155)</p>
<p><strong>N'oublions donc pas que c'est d'abord au lecteur - pas au philologue - que s'adresse l'oeuvre littéraire</strong>, ainsi que le rappelle le même Hans Robert Jauss, dans l'ouvrage qui l'a rendu célèbre, <em>Pour une esthétique de la réception</em> (Gallimard / TEL, p. 48). Et au «dévoilement savant », faisons précéder à nouveau -pour la valoriser sans la rendre incompatible avec la lecture critique - <em>«...la découverte ingénue, la lecture libre, libre de soucis et de préjugés, la lecture libératrice où l'on ne cherche que l'expansion de l'esprit, délivré du réel, affronté aux dimensions indéfiniment renouvelables de la fiction.»</em> (Onimus, p. 127) Jean Onimus dit enfin de la lecture naïve qu'elle peut être aussi un «hasard heureux» ou une «subite révélation». De nombreux écrivains ont raconté leur rencontre avec les livres qui les ont marqués. De ces «lectures naïves» - devenues parfois <em>savantes</em> - ils ont fait leur miel ! Pensons, notamment, à tous les livres que Victor Hugo a lus pour écrire son <em>William Shakespeare</em>...</p>
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<p><strong>De la <em>lecture</em> à <em>l'explication de texte</em></strong> :</p>
<p>Pour avoir un aperçu schématique de ce que peut être une <em>explication de texte</em>, consulter les deux pages ci-contre : <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?pages/EXPLIQUER-UN-TEXTE-1">EXPLIQUER UN TEXTE 1</a> et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?pages/EXPLIQUER-UN-TEXTE-2">EXPLIQUER UN TEXTE 2</a>. Lire également <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2020/12/05/Sur-l-explication-de-textes">le billet du 21 décembre 2020</a>.</p>
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<p><strong>DEUX EXEMPLES DE <em>LECTURE NAÏVE</em> QUI PEUVENT AMENER À UNE <em>LECTURE SAVANTE</em> (CRITIQUE) : LA FONTAINE DÉCOUVRANT LES PROPHÉTIES DE BARUCH DANS LA BIBLE ET VICTOR HUGO ENFANT S'ÉMERVEILLANT DES RÉCITS BIBLIQUES DANS UN GRENIER</strong></p>
<p><em>«Allant un jour à Versailles, la duchesse de Bouillon le voit un matin en train de rêver sous un arbre. Le soir, en s'en allant, elle le trouve au même endroit et dans la même attitude, quoiqu'il fît très froid et qu'il eût plu toute la journée. Il ne s'en était pas aperçu. "C'est à ces poétiques rêveries, dit Fréron, que l'on doit attribuer toutes les distractions" d'un auteur constamment perdu dans ses idées ou dans son dernier enthousiasme. Dès qu'il avait pris goût pour quelque ouvrage, raconte le fils de Jean Racine, son esprit en était entièrement occupé. Il en parlait à tout propos. Racine, qui l'avait un jour emmené à l'office des Ténèbres, s'aperçut qu'il s'ennuyait fort. Il lui donna une Bible pour le distraire. La Fontaine tomba sur Baruch, un des petits prophètes de l'Ancien Testament. Il y lut la prière des Juifs, et il la trouva admirable. Il le dit à Racine en lui demandant qui était ce Baruch. Puis, pendant plusieurs jours, à tous ceux de sa connaissance qu'il rencontrait, il disait seulement : "Avez-vous lu Baruch ? C'est un fort grand génie."»</em></p>
<p>Cette anecdote est racontée par Roger Duchêne, fin dix-septiémiste, dans sa biographie de <em>La Fontaine</em>, éditions Fayard, 1990, p. 9</p>
<p>Songeons aussi au récit que fait Victor Hugo de sa découverte de la Bible, dans un grenier, avec ses deux jeunes frères, alors qu'il était lui-même enfant : «Aux Feuillantines», dans <em>Les Contemplations</em>. Des enfants qui veulent d'abord jouer, s'intéressent à une armoire qui contient un «livre inaccessible» dont ils finissent par s'emparer, puis c'est l'émerveillement, d'autant plus grand, il est vrai, que les images sont rares à cette époque encore très éloignée de la «vidéosphère» (Régis Debray), où nous sommes aujourd'hui : «Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire !». Et l'enchantement nourrit la lecture : «Nous lûmes tous les trois ainsi tout le matin, / Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain, / Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes. // Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des cieux, / S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux, / De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.»</p>
<p>Si les rapports entre <em>lecture naïve</em> et <em>lecture critique</em> sont aussi importants que complexes, <strong>il paraît évident que celle-ci ne peut être que favorisée - et facilitée - par celle-là.</strong></p>
<p><ins>A l'aide d'une histoire de la littérature française</ins> (l<em>'Histoire de la Littérature française</em> publiée aux éditions GF-Flammarion - sous la direction de Claude Pichois - et les manuels par siècles de la collection Henri Mitterand, aux éditions Nathan, sont de précieux auxiliaires pour mener à bien ce travail - à consulter au CDI) ou d'une chronologie de la littérature, <ins>vous pouvez ainsi vous constituer petit à petit des <strong>fiches-repères</strong> sur les auteurs et leurs oeuvres</ins> (notice biobibliographique, précisions contextuelles - historiques, sociales, littéraires - et résumé de lecture, accompagné de quelques citations-clés commentées, si possible). Le classement proposé peut - et doit - faire l'objet d'<strong>une réflexion critique</strong>, que vous pouvez commencer seuls. Nous la poursuivrons en classe : <strong>bien des oeuvres littéraires ne coïncident pas parfaitement avec le genre auquel elles sont associées, et la périodisation par siècles est une commodité simplificatrice dont il ne faut pas se contenter, comme nous aurons l'occasion de le voir ensemble</strong>.</p>
<p>Cette liste est donc indicative et se veut <strong>un instrument de travail</strong> qui a pour but de vous <em>guider</em> <ins>dans vos choix</ins>. Car il ne s'agit pas de tout lire (donc pas de panique !), <strong>mais de lire le plus possible, en fonction de vos besoins, et aussi de vos goûts</strong>. Votre <strong>culture littéraire</strong> s'organisera d'autant mieux qu'elle se fondera sur <strong>vos curiosités, vos préoccupations et vos inquiétudes</strong>. Et si la lecture n'est pas toujours facile, il faut avoir le courage de s'y exercer régulièrement, afin de surmonter graduellement ses difficultés et de connaître, peut-être, ce que Barthes appelle <em>le plaisir du texte</em>.</p>
<p><em><strong>Nota Bene</strong> : Les oeuvres d'un même auteur sont séparées par des virgules. Les barres obliques séparent les auteurs (et les oeuvres de chaque auteur). Quand l'auteur n'est pas mentionné, c'est qu'il est bien évidemment anonyme</em>. <em>Les points de suspension signifient que la liste (d'auteurs d'un même courant ou des oeuvres d'un même auteur) pourrait s'allonger</em>...</p>
<p><strong>La suite, en cours...</strong></p>
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<p><strong>MOYEN AGE</strong></p>
<p><strong>« Romans » / Récits / Chansons de geste (Épopées) </strong> :</p>
<p><em>Chanson de Roland</em> / <em>Aspremont</em> / <em>Couronnement de Louis</em>, et <strong>Bertrand de Bar-sur-Aube</strong>, <em>Aymeri de Narbonne</em> (Chansons de geste ) / <em>Roman d'Alexandre</em> / <em>Roman de Thèbes</em> / <em>Énéas</em> / <strong>Benoît de Sainte-Maure</strong>, <em>Roman de Troie</em> / <strong>Béroul et Thomas</strong>, <em>Tristan</em> / <strong>Anonyme</strong>, <em>Le Roman de Renart</em> / <strong>Chrétien de Troyes</strong>, <em>Perceval ou Le Conte du Graal</em>, <em>Erec et Enide</em>, <em>Yvain ou Le Chevalier au lion, Lancelot ou Le Chevalier de la charrette...</em> / <em>Aucassin et Nicolette</em> / <strong>Marie de France</strong>, <em>Lais</em> / <strong>Guillaume de Lorris, Jean de Meun</strong>, <em>Le Roman de la Rose</em> / <em>Fabliaux</em> / <em>Roman de Perceforest</em> / <strong>Jean d'Arras</strong>, <em>Le Livre de Mélusine</em> / <strong>Antoine de La Sale</strong>, <em>Jehan de Saintré</em></p>
<p><strong>Récits historiques</strong> :</p>
<p><strong>Villehardouin</strong>, <em>Conquête de Constantinople</em> / <strong>Joinville</strong>, <em>Histoire de Saint Louis</em> / <strong>Froissart</strong>, <em>Chroniques</em> / <strong>Philippe de Commynes</strong>, <em>Mémoires</em></p>
<p><strong>Poésie</strong> :</p>
<p>Dans une anthologie ou <ins>en recueils</ins> (quand c'est possible), poèmes de <strong>Bernard de Ventadour, Rutebeuf</strong>, <em>Dits</em> / <strong>Guillaume de Machaut</strong>, <em>Le Voir-Dit</em> / <strong>Charles d’Orléans</strong>,<em> Ballades, Rondeaux</em>… / <strong>Jaufré Rudel</strong>, <em>Poèmes</em> / <strong>Hélinand de Froidmont</strong>, <em>Vers de la mort</em> / <strong>Eustache Deschamps</strong>, <em>Poésies</em> / <strong>Christine de Pisan</strong>, <em>Cent ballades d'Amant et de Dame</em> / <strong>Alain Chartier</strong>, <em>La Belle Dame sans merci</em> / <strong>François Villon</strong>, <em>Le Testament</em> / <em>Anthologie des grands rhétoriqueurs</em> (Paul Zumthor) : notamment, Jean Meschinot, Jean Molinet, Pierre Gringore, Jean Marot....</p>
<p><strong>Théâtre</strong> :</p>
<p><strong>Jean Bodel</strong>, <em>Jeu de saint Nicolas</em> /<strong> Adam de la Halle</strong>, <em>Jeu de la feuillée, Jeu de Robin et Marion</em> / <em>Le Jeu d'Adam</em> / <em>La Farce du cuvier</em> / <em>La Farce de Maître Pathelin</em> / <strong>Arnoul Gréban</strong>, <em>Le Mystère de la Passion de notre Sauveur Jésus-Christ</em> / <strong>Andrieu de la Vigne</strong>, <em>La Moralité de l'aveugle et du boiteux</em>.</p>
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<p><strong>XVIe siècle</strong></p>
<p><strong>Montaigne</strong>, <em>Essais</em></p>
<p><strong>Récits de voyage</strong> :</p>
<p><strong>Jacques Cartier</strong>, <em>Relations des voyages au Canada</em> / <strong>André Thevet</strong>, <em>Les Singularités de la France antarctique</em> / <strong>Jean de Léry</strong>, <em>Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil</em></p>
<p><strong>Récits / Contes / Nouvelles</strong> :</p>
<p><strong>Bonaventure Des Périers</strong>, <em>Nouvelles récréations et joyeux devis</em> / <strong>Marguerite de Navarre</strong>, <em>L’Heptaméron</em> / <strong>Pierre Boaistuau</strong>, <em>Histoires tragiques</em> / <strong>Rabelais</strong>, <em>Pantagruel, Gargantua, Tiers Livre, Quart Livre, Cinquième Livre</em> / <strong>Noël du Fail</strong>, <em>Propos rustiques et facétieux</em> / <strong>Nicolas d'Herberay des Essarts</strong>, <em>Amadis de Gaule</em> (adaptation de l'oeuvre espagnole) / <strong>Brantôme</strong>, <em>Les Dames galantes</em> / <strong>François Béroalde de Verville</strong>, <em>Le Moyen de parvenir</em> (placé ici, bien que publié au début du XVIIe siècle)</p>
<p><strong>Poésie</strong> :</p>
<p><strong>Clément Marot</strong>, <em>L'Adolescence clémentine</em> (<em>Rondeaux, Epigrammes</em>, etc.)... / <strong>Maurice Scève</strong>, <em>Délie</em> / <strong>Louise Labé</strong>, <em>Sonnets</em> / <strong>Pierre de Ronsard</strong>, <em>Les Folastries, Les Amours, Odes, Hymnes, La Franciade...</em> / <strong>Pontus de Tyard</strong>, <em>Le Livre de vers lyriques</em> / <strong>Joachim Du Bellay</strong>, <em>L'Olive, Les Antiquités de Rome, Les Regrets, Divers jeux rustiques...</em> / <strong>Agrippa d’Aubigné</strong>, <em>Les Tragiques</em> / <strong>Guillaume Du Bartas</strong>, <em>La Sepmaine ou Création du monde</em> / <strong>Philippe Desportes</strong>, <em>Les Amours d'Hippolyte...</em> / <strong>Jean de Sponde</strong>, <em>Sonnets d'amour, Sonnets et stances de la mort, Méditations sur les psaumes</em> / <strong>Jean-Baptiste Chassignet</strong>, <em>Le Mépris de la vie et consolation de la mort</em> /</p>
<p><strong>Théâtre</strong> :</p>
<p><strong>Étienne Jodelle</strong>, <em>Cléopâtre captive</em> / <strong>Jean de La Taille</strong>, <em>Saül le Furieux</em> / <strong>Théodore de Bèze</strong>, <em>Abraham sacrifiant</em> / <strong>Pierre de Larivey</strong>, <em>Les Esprits</em> / <strong>Garnier</strong>, <em>Hippolyte, Bradamante, Les Juives</em></p>
<p><strong>Littérature d’idées / Essais</strong> :</p>
<p><strong>Jacques Lefèvre d'Étaples</strong>, <em>Épîtres et Évangiles</em> / <strong>Jean Calvin</strong>, <em>Institution de la religion chrétienne</em> / <strong>Antoine Héroët</strong>, <em>La Parfaite amie</em> (oeuvre poétique) / <strong>Joachim Du Bellay</strong>, <em>Défense et illustration de la langue française</em> / <strong>Jacques Peletier du Mans</strong>, <em>Art poétique</em> / <strong>Pierre de Ronsard</strong>, <em>Abrégé de l'art poétique français</em> / <strong>Étienne de La Boétie</strong>, <em>Discours de la servitude volontaire</em> / <strong>Blaise de Monluc</strong>, <em>Commentaires</em>.</p>
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<p><strong>XVIIe siècle</strong></p>
<p><strong>Récits historiques / Mémoires</strong> :</p>
<p><strong>Tallemant des Réaux</strong>, <em>Les Historiettes</em> / <strong>Cardinal de Retz</strong>, <em>Mémoires</em></p>
<p><strong>Moralistes</strong> :</p>
<p><strong>Blaise Pascal</strong>, <em>Les Provinciales, Pensées</em> / <strong>Jacques-Bénigne Bossuet</strong>, <em>Oraisons funèbres, Sermon sur la mort...</em> / <strong>La Rochefoucauld</strong>, <em>Réflexions ou Sentences et maximes morales</em> / <strong>La Bruyère</strong>, <em>Les Caractères</em></p>
<p><em>La Bible</em>, dans la <strong>traduction de Lemaître de Sacy</strong> : «Monument de la foi, mais aussi monument de la langue française ...elle a fait autorité pendant plus de deux siècles...<strong>elle a été la Bible de Victor Hugo et de Rimbaud</strong>» (extraits de l'introduction de Philippe Sellier, dans son édition chez Bouquins / Laffont)</p>
<p><strong>Romans / Contes / Récits / Nouvelles</strong> :</p>
<p><strong>Honoré d’Urfé</strong>, <em>L’Astrée</em> / <strong>François de Rosset</strong>, <em>Histoires tragiques</em> / <strong>Madeleine de Scudéry</strong>, <em>Clélie</em> / <strong>Cyrano de Bergerac</strong>, <em>Histoire comique des États et Empires de la lune…et du soleil</em> / <strong>Jean Regnault de Segrais</strong>, <em>Nouvelles françaises</em> / <strong>Paul Scarron</strong>, <em>Le Roman comique</em> / <strong>Charles Sorel</strong>, <em>Histoire comique de Francion</em> / <strong>Antoine Furetière</strong>, <em>Le Roman bourgeois</em> / <strong>Gabriel de Guilleragues</strong>, <em>Lettres portugaises</em> / <strong>Madame de La Fayette</strong>, <em>La Princesse de Montpensier, La Princesse de Clèves</em> / <strong>Charles Perrault</strong>, <em>Histoires et contes du temps passé avec des moralités</em> / <strong>François de Salignac de La Mothe-Fénelon</strong>, <em>Les Aventures de Télémaque</em></p>
<p><strong>Théâtre</strong> :</p>
<p><strong>Honorat de Bueil de Racan</strong>, <em>Les Bergeries</em> / <strong>Jean Mairet</strong>, <em>Sophonisbe</em> / <strong>Pierre Corneille</strong>, <em>L’Illusion comique, Le Cid, Rodogune, Nicomède, Cinna, Horace, Othon, Polyeucte, Sophonisbe, Suréna...</em> / <strong>Jean de Rotrou</strong>, <em>Le Véritable Saint Genest</em> / <strong>Molière</strong>, <em>Le Médecin malgré lui, Georges Dandin, L’Avare, Dom Juan, Tartuffe, Le Misanthrope, L’École des femmes, La Critique de L’École des femmes, Les Femmes</em> <em>savantes, Le Malade imaginaire, Les Fourberies de Scapin</em>... / <strong>Jean Racine</strong>, <em>Andromaque, Britannicus, Bajazet, Bérénice, Iphigénie, Phèdre, Esther, Athalie</em>...</p>
<p><strong>Poésie</strong> :</p>
<p><strong>François de Malherbe</strong>, <em>Œuvres poétiques</em> (GF-Flammarion). Précision chronologique pour Malherbe : Fin XVIe/début XVIIe / <strong>Honorat de Bueil de Racan</strong>, <em>Odes, Stances, Épigrammes, Sonnets</em> / <strong>Tristan L'Hermite</strong>, <em>Les Amours</em> / <strong>Marc-Antoine Girard de Saint-Amant</strong>, <em>Le Poète crotté, Ode sur la solitude</em> (et autres oeuvres poétiques) / <strong>Jean Chapelain</strong>, <em>La Pucelle</em> / <strong>Théophile de Viau</strong>, <em>Après m’avoir tant fait mourir</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Vincent Voiture</strong>, <em>Oeuvres poétiques</em> / <strong>Jean Rousset</strong>, <em>Anthologie de la poésie baroque française</em> / <em>Anthologie de la poésie du XVIIe siècle</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Jean de La Fontaine</strong>, <em>Fables, Contes en vers</em> / <strong>Nicolas Boileau</strong>, <em>Satires, Épîtres</em> (Poésie/Gallimard ou GF-Flammarion)</p>
<p><strong>Art épistolaire</strong> :</p>
<p><strong>Guez de Balzac</strong>, <em>Lettres</em> / <strong>Madame de Sévigné</strong>, <em>Lettres</em></p>
<p><strong>Littérature d’idées ( complète et prolonge pour partie les Moralistes) / Essais</strong> :</p>
<p><strong>René Descartes</strong> , <em>Les Passions de l'âme, Discours de la méthode, Méditations métaphysiques</em> / <strong>Pierre Gassendi</strong>, <em>Recherches métaphysiques ou doutes et instances contre la métaphysique de René Descartes et ses réponses</em> / <strong>François de La Mothe Le Vayer</strong>, <em>Quatre dialogues faits à l'imitation des Anciens</em> / <strong>Abbé d'Aubignac</strong>, <em>Pratique du théâtre</em> / <strong>Jean Chapelain</strong>, <em>Lettre à Antoine Godeau sur la règle des vingt-quatre heures</em> / <strong>Nicolas Boileau</strong>, <em>Art poétique</em> (Poésie/Gallimard ou GF-Flammarion) / <strong>Pierre Bayle</strong>, <em>Pensées diverses sur la comète, Dictionnaire historique et critique</em> / <strong>Bernard Le Bouyer de Fontenelle</strong>, <em>Dialogues des morts, Entretiens sur la pluralité des mondes, Histoire des oracles</em> / <strong>Charles de Saint-Évremond</strong>, <em>Sur les poèmes anciens</em> / <strong>Nicolas Malebranche</strong>, <em>De la recherche de la vérité, Traité de la nature et de la grâce</em> / <strong>Jacques-Bénigne Bossuet</strong>, <em>Discours sur l'Histoire universelle</em> / <strong>Jean de La Fontaine</strong>, <em>Épître à Huet</em> / <strong>Charles Perrault</strong>, <em>Parallèlles des Anciens et des Modernes</em> / <strong>François de Salignac de La Mothe-Fénelon</strong>, <em>Lettre à l'Académie</em>.</p>
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<p><strong>XVIIIe siècle</strong></p>
<p><strong>Récits historiques / Mémoires</strong> :</p>
<p><strong>Louis de Rouvroy de Saint-Simon</strong>, <em>Mémoires</em> / <strong>Voltaire</strong>, <em>Le Siècle de Louis XIV, Histoire de Charles XII, Histoire de l’empire de Russie sous Pierre le Grand</em></p>
<p><strong>Moralistes</strong> :</p>
<p><strong>Vauvenargues</strong>, <em> Introduction à la connaissance de l’esprit humain, Réflexions et Maximes</em> / <strong>Chamfort</strong>, <em>Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes</em> / <strong>Antoine de Rivarol</strong>, <em>Maximes et pensées</em></p>
<p><strong>Romans / Contes</strong> :</p>
<p><strong>Abbé Prévost</strong>, <em>Manon Lescaut</em> / <strong>Charles Louis de Secondat de Montesquieu</strong>, <em>Lettres persanes</em> / <strong>Claude-Prosper Jolyot de Crébillon</strong>, <em>Les Égarements du coeur et de l'esprit</em> / <strong>Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux</strong>, <em>La Vie de Marianne</em>, <em>Le Paysan parvenu</em> / <strong>Alain-René Lesage</strong>, <em>Le Diable boiteux, Gil Blas de Santillane</em> / <strong>Jean-François Marmontel</strong>, <em>Contes moraux</em> / <strong>Jean-Jacques Rousseau</strong>, <em>Julie ou la nouvelle Héloïse</em> / <strong>Pierre Choderlos de Laclos</strong>, <em>Les Liaisons dangereuses</em> / <strong>Voltaire</strong>, <em>Candide, L'Ingénu, Zadig, Micromégas...</em> / <strong>Denis Diderot</strong>, <em>La Religieuse, Les Bijoux indiscrets, Jacques le fataliste...</em> / <strong>Jacques Cazotte</strong>, <em>Le Diable amoureux</em> / <strong>Rétif de la Bretonne</strong>, <em>Le Paysan perverti, La Paysanne pervertie</em> / <strong>Bernardin de Saint-Pierre</strong>, <em>Paul et Virginie</em> / <strong>Sade</strong>, <em>Justine ou les infortunes de la vertu...</em></p>
<p><strong>Théâtre</strong> :</p>
<p><strong>Marivaux</strong>, <em>Le Jeu de l’amour et du hasard, Les Fausses confidences, La Double inconstance, L’Épreuve, L’Ile des esclaves, Le Prince travesti, Le Triomphe de l'Amour...</em> / <strong>Philippe Néricault Destouches</strong>, <em>Le Glorieux</em> / <strong>Voltaire</strong>, <em>Zaïre, Oedipe, Mahomet...</em> / <strong>Lesage</strong>, <em>Turcaret</em> / <strong>Denis Diderot</strong>, <em>Le Fils naturel, Le Père de famille</em> / <strong>Louis de Carmontelle</strong>, <em>Proverbes dramatiques</em> / <strong>Michel-Jean Sedaine</strong>, <em>Le Philosophe sans le savoir</em> / <strong>Charles Palissot (de Montenoy)</strong>, <em>Les Philosophes</em> / <strong>Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais</strong>, <em>Le Barbier de Séville, Le Mariage de Figaro</em></p>
<p><strong>Poésie</strong> :</p>
<p><em>Anthologie de la poésie française du XVIIIe siècle</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Jacques Delille</strong>, <em>Les Jardins</em> / <strong>Évariste de Parny</strong>, <em>Poésies érotiques</em> / <strong>Voltaire</strong>, <em>Poème sur désastre de Lisbonne, La Henriade</em> / <strong>André Chénier</strong>, <em>Poésies</em> (coll. Poésie/Gallimard) / <strong>Jean-Pierre Claris de Florian</strong>, <em>Fables</em></p>
<p><strong>Écriture de soi</strong> (autobiographie, Mémoires, journal intime):</p>
<p><strong>Jean-Jacques Rousseau</strong>, <em>Les Confessions, Les Rêveries du promeneur solitaire, Dialogues</em> / <strong>Madame d'Épinay</strong>, <em>Les Contre-Confessions (Histoire de Madame de Montbrillant)</em> / <strong>Jean-François Marmontel</strong>, <em>Mémoires</em></p>
<p><strong>Littérature d’idées / Essais</strong> :</p>
<p><strong>Montesquieu</strong>, <em>De l’Esprit des lois</em> / <strong>Abbé Batteux</strong>, <em>Les Beaux-Arts réduits à un même principe</em> / <strong>Georges-Louis Leclerc de Buffon</strong>, <em>Discours sur le style</em> / <strong>Voltaire</strong>, <em>Essai sur les mœurs et l'esprit des nations</em>, <em>Lettres philosophiques, Traité sur la Tolérance, Dictionnaire philosophique, Questions sur l'Encyclopédie...</em> / <strong>Jean-Jacques Rousseau</strong>, <em>Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l'origine des langues, Lettre à d'Alembert sur les spectacle, Du contrat social, Émile ou de l'éducation...</em> / <strong>Helvétius</strong>, <em>De l'Esprit</em> / <strong>Denis Diderot</strong>, <em>Lettre sur les Aveugles à l'usage de ceux qui voient, Le Rêve de d’Alembert, Supplément au voyage de Bougainville, Le Neveu de Rameau, Pensées philosophiques...</em> / <strong>Étienne Bonnot de Condillac</strong>, <em>Essai sur l'origine des connaissances humaines</em> / <strong>Antoine de Rivarol</strong>, <em>Discours sur l'universalité de la langue française, Maximes et pensées</em> / <strong>Nicolas de Condorcet</strong>, <em>Esquisse d'un tableau des progrès de l'esprit humain</em> / <em>Orateurs de la Révolution française</em> ( notamment <strong>Robespierre</strong>, <strong>Danton</strong>, <strong>Mirabeau</strong>, <strong>Saint-Just</strong>...) / <strong>Volney</strong>, <em>Les Ruines</em>.</p>
<hr />
<p><strong>XIXe siècle</strong></p>
<p><strong>Récit historique</strong> :</p>
<p><strong>Augustin Thierry</strong>, <em>Récits des temps mérovingiens</em></p>
<p><strong>Récits de voyage</strong> :</p>
<p><strong>François-René de Chateaubriand</strong>, <em>Itinéraire de Paris à Jérusalem</em> / <strong> Alphonse de Lamartine</strong>, <em>Voyage en Orient</em> / <strong>Eugène Fromentin</strong>, <em>Voyage en Égypte</em> / <strong>Gérard de Nerval</strong>, <em>Voyage en Orient</em> / <strong>Théophile Gautier</strong>, <em>Constantinople</em> / <strong>Gustave Flaubert</strong>, <em>Voyages</em></p>
<p><strong>Romans / Nouvelles / Contes</strong> :</p>
<p><strong>François-René de Chateaubriand</strong>, <em>René, Atala, Les Martyrs, Les Natchez</em> / <strong>Madame de Staël</strong>, <em>Corinne, Delphine</em> / <strong>Charles Nodier</strong>, <em>Jean Sbogar, Smarra, Trilby, La Fée aux Miettes...</em> / <strong>Étienne Pivert de Senancour</strong>, <em>Oberman</em> / <strong>Benjamin Constant</strong>, <em>Adolphe</em> / <strong>Stendhal</strong>, <em>Armance, Lamiel, Le Rouge et le noir, La Chartreuse de Parme, Lucien Leuwen, Chroniques italiennes</em> / <strong>Alfred de Musset</strong>, <em>La Confession d’un enfant du siècle</em> / <strong>Théophile Gautier</strong>, <em>Mademoiselle de Maupin, Contes fantastiques (La Morte amoureuse, Spirite, Jettatura…), Le Roman de la momie, Le Capitaine Fracasse</em> / <strong>George Sand</strong>, <em>Indiana, Lélia, Consuelo, François le champi, Les Maîtres Sonneurs...</em> / <strong>Charles-Augustin Sainte-Beuve</strong>, <em>Volupté</em> / <strong>Alfred de Vigny</strong>, <em>Stello, Daphné</em> / <strong>Honoré de Balzac</strong>, <em>Le Père Goriot, Eugénie Grandet, La Peau de chagrin, Les Chouans, Illusions perdues, Splendeurs et misères des courtisanes, Louis Lambert, La Femme de trente ans, Le Lys dans la vallée, Ferragus</em>, et autres oeuvres de <em>La Comédie humaine</em>… / <strong>Pétrus Borel</strong>, <em>Champavert ou les Contes immoraux</em></p>
<p><strong>Prosper Mérimée</strong>, <em>La Vénus d'Ille, Carmen...</em> / <strong>Alexandre Dumas</strong>, <em>Les Trois Mousquetaires, Le Comte de Monte-Cristo...</em> / <strong>Gérard de Nerval</strong>, <em>Les Filles du feu</em> / <strong>Eugène Fromentin</strong>, <em>Dominique</em> / <strong>Victor Hugo</strong>, <em>Notre-Dame de Paris, Les Misérables, L’Homme qui rit, Les Travailleurs de la mer, Quatrevingt treize...</em> / <strong>Alphonse Daudet</strong>, <em> Lettres de mon moulin, Contes du lundi, Le Petit Chose</em>... / <strong>Gustave Flaubert</strong>, <em>Madame Bovary, L’Education sentimentale, La Tentation de saint Antoine, Salammbô, Trois contes, Bouvard et Pécuchet</em> / <strong>Edmond et Jules de Goncourt</strong>, <em>Germinie Lacerteux</em> ... / <strong>Guy de Maupassant</strong>, <em>Bel-ami, Le Horla, Une vie, Les Contes de la bécasse, Boule de Suif, Pierre et Jean</em>... / <strong>Jules Barbey d’Aurevilly</strong>, <em>Les Diaboliques, L'Ensorcelée, Une vieille maîtresse</em> ... / <strong>Émile Zola</strong>, <em>La Fortune des Rougon, L’Assommoir, La Faute de l’abbé Mouret, La Bête humaine, Le Ventre de Paris, Nana</em>, et autres oeuvres des <em>Rougon-Macquart</em>... / <strong>Jules Vallès</strong>, <em>L'Enfant, Le Bachelier, L'Insurgé</em> / <strong>Pierre Loti</strong>, <em>Aziyadé, Pêcheur d'Islande</em> / <strong>Villiers de L'Isle-Adam</strong>, <em>Contes cruels</em> / <strong>Joris-Karl Huysmans</strong>, <em>À vau-l'eau, À rebours, En rade, Là-bas</em> ... / <strong>Léon Bloy</strong>, <em>Le Désespéré</em> / <strong>Remy de Gourmont</strong>, <em>Sixtine</em> / <strong>André Gide</strong>, <em>Paludes, Les Nourritures terrestres</em></p>
<p><strong>Théâtre</strong> :</p>
<p><strong>Victor Hugo</strong>, <em>Cromwell, Marion Delorme, Hernani, Ruy Blas, Les Burgraves, Lucrèce Borgia, Le Roi s'amuse, Le Théâtre en liberté</em>... / <strong>Alexandre Dumas</strong>, <em>Henri III et sa cour, Antony</em> ... / <strong>Prosper Mérimée</strong>, <em>Théâtre de Clara Gazul</em> / <strong>Alfred de Vigny</strong>, <em>Chatterton</em> / <strong>Alfred de Musset</strong>, <em>On ne badine pas avec l’amour, Fantasio, Un spectacle dans un fauteuil, Lorenzaccio</em>... / <strong>Alexandre Dumas fils</strong>, <em>La Dame aux Camélias</em> (adaptation théâtrale du roman) et autres pièces... / <strong>Eugène Labiche</strong>, <em>Le Misanthrope et l'Auvergnat</em> ... / <strong>Paul Claudel</strong>, <em>Tête d’or, La Ville</em>... / <strong>Maurice Maeterlinck</strong>, <em>Pelléas et Mélisande</em> / <strong>Remy de Gourmont</strong>, <em>Lilith, Théodat, Histoire tragique de la princesse Phénissa, Le Vieux Roi, L’ombre d’une femme</em>/ <strong>Edmond Rostand</strong>, <em>Les Romanesques, Cyrano de Bergerac</em> / <strong> Alfred Jarry</strong>, <em>Ubu Roi</em> ...</p>
<p><strong>Poésie</strong> :</p>
<p><strong>Charles Millevoye</strong>, <em>Élégies</em> / <strong>Marceline Desbordes-Valmore</strong>, <em>Poésies</em> / <strong>Alphonse de Lamartine</strong>, <em>Méditations poétiques, Harmonies poétiques, Jocelyn</em> / <strong>Victor Hugo</strong>, <em>Odes et Ballades, Les Orientales, Les Voix intérieures, Châtiments, Les Contemplations, La Légende des siècles, La Fin de Satan</em>… / <strong>Maurice de Guérin</strong>, <em>Poèmes (dont Le Centaure)</em> / <strong>Alfred de Vigny</strong>, <em>Poèmes antiques et modernes, Les Destinées</em> / <strong>Aloysius Bertrand</strong>, <em>Gaspard de la nuit</em> / <strong>Xavier Forneret</strong>, <em>Vapeurs, ni vers ni prose</em> / <strong>Alfred de Musset</strong>, <em>Poésies (Nuits, Rolla...)</em>/ <strong>Gérard de Nerval</strong>, <em>Les Chimères</em> / <strong>Théodore de Banville</strong>, <em>Les Stalactites, Les Odes funambulesques...</em> / <strong>Théophile Gautier</strong>, <em>La Comédie de la mort, Emaux et camées</em> / <strong>Charles Baudelaire</strong>, <em>Les Fleurs du mal, Le Spleen de Paris (Petits poèmes en prose)</em> / <strong>Charles Leconte de Lisle</strong>, <em>Poèmes antiques, Poèmes barbares</em> / <strong>José-Maria de Heredia</strong>, <em>Les Trophées</em></p>
<p><strong>Lautréamont</strong>, <em>Les Chants de Maldoror</em> / <strong>Paul Verlaine</strong>, <em>Poèmes saturniens, Fêtes galantes, La Bonne chanson, Romances sans paroles, Jadis et Naguère, Sagesse...</em> / <strong>Arthur Rimbaud</strong>, <em>Poésies complètes, Une Saison en enfer, Illuminations</em>... ( cf. éditions de poche de Jean-Luc Steinmetz ou de Pierre Brunel) / <strong>Germain Nouveau</strong>, <em>La Doctrine de l'amour, Valentines</em> / <strong>Tristan Corbière</strong>, <em>Les Amours jaunes</em> / <strong>Charles Cros</strong>, <em>Le Coffret de Santal, Le Collier de griffes</em> / <strong>Jules Laforgue</strong>, <em>Les Complaintes et les premiers poèmes</em> ... / <strong>Stéphane Mallarmé</strong>, <em>Poésies et autres textes...</em> / <strong>Henri de Régnier</strong>, <em>Les Jeux Rustiques et Divins</em></p>
<p><strong>Écriture de soi </strong>(autobiographie, Mémoires, journal intime):</p>
<p><strong>Henri-Frédéric Amiel</strong>, <em>Journal intime</em> / <strong>Stendhal</strong>, <em>Vie de Henry Brulard</em> / <strong>Maurice de Guérin</strong>, <em>Le Cahier vert</em> / <strong>François-René de Chateaubriand</strong>, <em>Mémoires d’outre-tombe</em> (anthologie en livre de poche ou lecture de l'oeuvre intégrale) / <strong>George Sand</strong>, <em>Histoire de ma vie</em> / <strong>Ernest Renan</strong>, <em>Souvenirs d’enfance et de jeunesse</em> / <strong>Edmond et Jules de Goncourt</strong>, <em>Journal</em> / <strong>Jules Renard</strong>, <em>Journal</em></p>
<p><strong>Littérature d’idées / Essais</strong> :</p>
<p><strong>Madame de Staël</strong>, <em>De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, De l'Allemagne</em> / <strong>François-René de Chateaubriand</strong>, <em>Génie du christianisme</em> / <strong>Louis de Bonald</strong>, <em>Considérations sur la Révolution française</em> / <strong>Joseph de Maistre</strong>, <em>Les Soirées de Saint-Pétersbourg</em> / <strong>Stendhal</strong>, <em>Racine et Shakespeare, De l’amour</em> / <strong>Victor Hugo</strong>, <em>« Préface de Cromwell », William Shakespeare</em> / <strong>Alfred de Vigny</strong>, <em>Lettre à Lord*** sur la soirée du 24 octobre 1829</em> / <strong>Théophile Gautier</strong>, <em>« Préface de Mademoiselle de Maupin »</em> / <strong>Alexis de Tocqueville</strong>, <em>De la démocratie en Amérique</em> / <strong>Charles Fourier</strong>, <em>La Fausse industrie</em> / <strong>Charles-Augustin Sainte-Beuve</strong>, <em>Critiques et portraits littéraires</em> / <strong>Pierre-Joseph Proudhon</strong>, <em>Philosophie de la misère</em></p>
<p><strong>Auguste Comte</strong>, <em>Cours de philosophie positive</em> / <strong>Jules Michelet</strong>, <em>Histoire de France, Histoire de la Révolution française, La Sorcière, Le Peuple</em> / <strong>Champfleury</strong>, <em>Le Réalisme</em> / <strong>Charles Baudelaire</strong>, <em>Les Paradis artificiels, Curiosités esthétiques</em> / <strong>Arthur Rimbaud</strong>, <em>Lettres</em> (dites du « Voyant », dans les éditions de poche mentionnées ci-dessus) / <strong>Claude Bernard</strong>, <em>Introduction à l'étude de la médecine expérimentale</em> / <strong>Émile Zola</strong>, <em>Le Roman expérimental</em> / <strong>Jean Moréas</strong>, <em>« Manifeste littéraire »</em> (du Symbolisme) / <strong>René Ghil</strong>, <em>Traité du verbe</em> / <strong>Ernest Renan</strong>, <em>L’Avenir de la science, Essais de morale et de critique, Vie de Jésus, Études d’histoire religieuse</em> / <strong>Paul Bourget</strong>, <em>Essais de psychologie contemporaine</em> / <strong>Maurice Barrès</strong>, <em>Les Déracinés</em> / <strong>Jules Lemaître</strong>, <em>Impressions de théâtre</em>.</p>
<hr />
<p><strong>XXe et XXIe siècles</strong></p>
<p><strong>Romans / Récits / Nouvelles</strong> :</p>
<p><strong>Paul Valéry</strong>, <em>Monsieur Teste</em> / <strong>Romain Rolland</strong>, <em>Jean-Christophe</em> / <strong>Anatole France</strong>, <em>Les Dieux ont soif</em> ... / <strong>Alain-Fournier</strong>, <em>Le Grand Meaulnes</em> / <strong>Marcel Proust</strong>, <em>Les Plaisirs et les jours, Jean Santeuil, Du côté de chez Swann</em> (et d’autres volumes d’<em>À la recherche du temps perdu</em>)... / <strong>Raymond Roussel</strong>, <em>Locus solus</em> / <strong>Jules Romains</strong>, <em>Knock, Les Hommes de bonne volonté</em> / <strong>Roger Martin du Gard</strong>, <em>Jean Barois, Les Thibault</em> / <strong>Georges Duhamel</strong>, <em>Chronique des Pasquier</em> / <strong>Raymond Radiguet</strong>, <em>Le Diable au corps, Le Bal du comte d’Orgel</em> / <strong>Henri Barbusse</strong>, <em>Le Feu</em> / <strong>Colette</strong>, <em>Chéri, L’Ingénue libertine, La Chatte, les « Claudine » : Claudine à l'école, Claudine à Paris, Claudine en ménage, Claudine s'en va</em>... / <strong>Blaise Cendrars</strong>, <em>L'Or, Moravagine</em> / <strong>Georges Bernanos</strong>, <em>Journal d’un curé de campagne, Sous le soleil de Satan</em> / <strong>Marcel Arland</strong>, <em>Terres, étrangères, L'Ordre, Zélie dans le désert</em> / <strong>Paul Morand</strong>, <em>Ouvert la nuit, Fermé la nuit</em> / <strong>Maurice Genevoix</strong>, <em>Raboliot, Ceux de 14</em></p>
<p><strong>François Mauriac</strong>, <em>Génitrix, Thérèse Desqueyroux, Le Noeud de vipères, Le Sagouin, Un adolescent d’autrefois</em> / <strong>Valery Larbaud</strong>, <em>Fermina marquez</em> / <strong>André Gide</strong>, <em>L’Immoraliste, Les Caves du Vatican, La Symphonie pastorale, Les Faux-Monnayeurs, La Porte étroite</em> ... / <strong>André Breton</strong>, <em>Nadja, L'Amour fou</em> / <strong>Julien Green</strong>, <em>Adrienne Mesurat, Moïra</em>... / <strong>Louis-Ferdinand Céline</strong>, <em>Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit</em>... / <strong>Jean-Paul Sartre</strong>, <em>La Nausée, Les Chemins de la liberté, Le Mur...</em> / <strong>Simone de Beauvoir</strong>, <em>L'Invitée, Le Sang des autres, Les Mandarins, La Femme rompue</em> / <strong>Antoine de Saint-Exupéry</strong>, <em>Le Petit Prince, Vol de nuit, Terre des hommes...</em> / <strong>Henri Bosco</strong>, <em>Le Mas Théotime, Malicroix</em> / <strong>Marcel Aymé</strong>, <em>La Jument verte, nouvelles et contes</em>... / <strong>Julien Gracq</strong>, <em>Au château d’Argol, Le Rivage des Syrtes, Un beau ténébreux</em> ... / <strong>Pierre Drieu la Rochelle</strong>, <em>Le Feu follet, Gilles, Journal d'un homme trompé</em> / <strong>Louis Aragon</strong>, <em>Les Cloches de Bâle, Les Beaux quartiers, Aurélien, Les Communistes, La Semaine sainte, La Mise à mort, Blanche ou l'oubli</em> ... / <strong>Jean Giono</strong>, <em>Colline, Un de Baumugnes, Regain, Un roi sans divertissement, Les Âmes fortes</em> ... / <strong>André Malraux</strong>, <em>La Condition humaine, L’Espoir</em> / <strong>Vercors</strong>, <em>Le Silence de la mer et autres nouvelles</em> / <strong>Samuel Beckett</strong>, <em>Molloy, Malone meurt, L’Innommable</em> ... / <strong>Marguerite Duras</strong>, <em>Moderato cantabile, Un Barrage contre le pacifique, Le Ravissement de Lol V. Stein, L'Amant, La Pluie d'été</em> ... / <strong>Michel Butor</strong>, <em>La Modification, L'Emploi du temps, Degrés</em> ... / <strong>Albert Camus</strong> , <em>La Chute, La Peste, La Mort heureuse, L’Étranger</em></p>
<p><strong>Alain Robbe-Grillet</strong>, <em>Les Gommes, La Jalousie</em> /<strong>Raymond Queneau</strong>, <em>Zazie dans le métro, Les Fleurs bleues, Saint Glinglin</em> / <strong>Claude Simon</strong>, <em>L’Herbe, La Route des Flandres, Les Géorgiques</em>... / <strong>Georges Perec</strong>, <em>La Vie mode d’emploi, W ou le souvenir d’enfance, La Disparition, Les Choses</em> ... / <strong>Boris Vian</strong>, <em>L'Écume des jours, L'Arrache-coeur</em> / <strong>Nathalie Sarraute</strong>, <em>Portrait d'un inconnu, Martereau, Le Planétarium, Les Fruits d’or</em>... / <strong>Robert Pinget</strong>, <em>L'Inquisitoire, Monsieur Songe, Passacaille</em> / <strong>Patrick Modiano</strong>, <em>La Ronde de nuit, Livret de famille, Rue des boutiques obscures</em> ... / <strong>Marguerite Yourcenar</strong>, <em>Alexis ou le traité du vain combat, Nouvelles orientales, Mémoires d'Hadrien, L'Oeuvre au noir</em> ... / <strong>Jean Marie Gustave Le Clézio</strong>, <em>Le Procès-verbal, Les Géants, Désert, Le Chercheur d'or</em> / <strong>Jean Echenoz</strong>, <em>Le Méridien de Greenwich</em> / <strong>Michel Tournier</strong> , <em>Vendredi ou les limbes du Pacifique, Le Roi des Aulnes</em> ... / <strong>Richard Millet</strong>, <em>L’Angélus, La Chambre d’ivoire, L’Ecrivain Sirieix, Coeur blanc, La Gloire des Pythre, Lauve le pur, Ma vie parmi les ombres</em> (Folio) ... / <strong>Annie Ernaux</strong>, <em>Les Armoires vides, Ce qu'ils disent ou rien, La Place, Une Femme</em> ... / <strong>Pierre Michon</strong>, <em>Vies minuscules, La Grande Beune, Les Onze</em> ... / <strong>Pierre Bergounioux</strong>, <em>Miette, La Mort de Brune, La Bête faramineuse</em>... / <strong>Philippe Sollers</strong>, <em>Portrait du joueur, Le Coeur absolu, La Fête à Venise, Une vie divine, Les Voyageurs du temps, Mouvement</em>… / <strong>Régis Jauffret</strong>, <em>Microfictions</em></p>
<p><strong>Écriture de soi </strong>(autofiction, autobiographie, Mémoires, journal intime):</p>
<p><strong>André Gide</strong>, <em>Journal</em> (une anthologie 1889-1949, en Folio), <em>Si le grain ne meurt</em> / <strong>François Mauriac</strong>, <em>Mémoires intérieurs et Nouveaux Mémoires intérieurs</em>. / <strong>Jean-Paul Sartre</strong>, <em>Les Mots</em> / <strong>Marcel Pagnol</strong>, <em>La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets, Le Temps des amours</em> / <strong>Simone de Beauvoir</strong>, <em>Mémoires d'une jeune fille rangée</em> / <strong>Paul Léautaud</strong>, <em>Journal littéraire</em> / <strong>Julien Green</strong>, <em>Journal</em> / <strong>Jean Genet</strong>, <em>Journal du voleur</em> / <strong>Michel Leiris</strong>, <em>L'Âge d'homme, La Règle du jeu</em> / <strong>Yves Charnet</strong>, <em>Proses du fils, Rien la vie, Petite chambre</em></p>
<p><strong>Théâtre</strong> :</p>
<p><strong>Edmond Rostand</strong>, <em>L'Aiglon</em>, <em>Chanteclerc</em> / <strong>Courteline</strong>, <em>Théâtre</em> (a commencé à publier au XIXe) / <strong>Georges Feydeau</strong>, <em>Le Système Ribadier, Occupe-toi d'Amélie, Feu la mère de Madame</em> / <strong>Paul Claudel</strong>, <em>L’Echange, Partage de midi, L'Otage, Le Pain dur, Le Père humilié, L'Annonce faite à Marie, Le Soulier de satin</em> / <strong>Jean Giraudoux</strong>, <em>Amphitryon 38, Électre, Ondine, Intermezzo, La Guerre de Troie n’aura pas lieu</em> / <strong>Cocteau</strong>, <em>La Machine infernale</em> / <strong>Jean-Paul Sartre</strong>, <em>Huis-clos, Les Mouches, Morts sans sépulture, La Putain respectueuse, Les Mains sales</em> / <strong>Albert Camus</strong>, <em>Caligula, Le Malentendu, Les Justes</em> / <strong>Henri de Montherlant</strong>, <em>Port-Royal, La Reine morte</em> / <strong>Marcel Pagnol</strong>, <em>Topaze</em> / <strong>Jean Anouilh</strong>, <em>Antigone, La Sauvage, Eurydice, Le Voyageur sans bagage, Becket ou L'Honneur de Dieu, L'Invitation au château </em> / <strong>Samuel Beckett</strong>, <em>En attendant Godot, Fin de partie</em> / <strong>Eugène Ionesco</strong>, <em>La Cantatrice chauve, La Leçon, Rhinocéros, Les Chaises, Macbett</em> / <strong>Jean Tardieu</strong>, <em>La Comédie du langage</em> / <strong>Jean Genet</strong>, <em>Les Bonnes, Les Nègres, Les Paravents</em> / <strong>Nathalie Sarraute</strong>, <em>Le Mensonge, Pour un oui ou pour un non, C’est beau</em> / <strong>Bernard-Marie Koltès</strong>, <em>Dans la solitude des champs de coton</em> / <strong>Michel Vinaver</strong>, <em>Par-dessus bord</em></p>
<p><strong>Poésie</strong> :</p>
<p><strong>Anna de Noailles</strong>, <em>Le Coeur innombrable</em> / <strong>Saint-Pol Roux</strong>, <em>Les Féeries intérieures</em> / <strong>Paul-Jean Toulet</strong>, <em>Les Contrerimes</em> / <strong>Victor Segalen</strong>, <em>Stèles</em> / <strong>Guillaume Apollinaire</strong>, <em>Alcools, Calligrammes</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Charles Péguy</strong>, <em>Les Tapisseries</em> / <strong>Paul Claudel</strong>, <em>Poésies, Cinq grandes odes, Connaissance de l’Est</em> / <strong>Saint-John Perse</strong>, <em>Eloges, Anabase, Exil, Vents, Amers</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Valery Larbaud</strong>, <em>Les Poésies de A. O. Barnabooth</em> /<strong>Pierre Reverdy</strong>, <em>Plupart du temps, Sources du vent</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Paul Valéry</strong>, <em>Poésies</em> (Poésie/Gallimard), <em>Album de vers anciens, La Jeune Parque</em>, <em>Charmes</em> / <strong>Blaise Cendrars</strong>, <em>La Prose du Transsibérien</em> / <strong>Max Jacob</strong>, <em>Le Cornet à dés</em> / <strong>Paul Éluard</strong>, <em>Capitale de la douleur</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Robert Desnos</strong>, <em>Corps et Biens</em> / <strong>André Breton</strong>, <em>Les Champs magnétiques (avec Philippe Soupault), Signe ascendant, Clair de terre, Poisson soluble</em>, <em>Les Vases communicants</em> / <strong>Louis Aragon</strong>, <em>Les Yeux d’Elsa, Le Crève-Coeur, Le Roman inachevé, La Diane française, Les Yeux et la Mémoire</em> / <strong>Pierre Jean Jouve</strong>,<em> Noces</em></p>
<p><strong>Léopold Sédar Senghor</strong>, <em>Chants d’ombre</em> / <strong>Aimé Césaire</strong>, <em>Les Armes miraculeuses</em> / <strong>René Char</strong>, <em>Le Marteau sans maître, Moulin premier, Fureur et mystère, Les Matinaux, Commune présence, Éloge d'une Soupçonnée</em> (Poésie/Gallimard)... / <strong>Antonin Artaud</strong>, <em>L’Ombilic des Limbes</em> / <strong>Raymond Queneau</strong>, <em>L’Instant fatal, Chêne et chien, Courir les rues, Battre la campagne, Fendre les flots</em> (Poésie/Gallimard)... / <em>Anthologie de l’OuLiPo</em> / <strong>Henri Michaux</strong>, <em>L’Espace du dedans</em> (Poésie/Gallimard) : anthologie... / <strong>Jules Supervielle</strong>, <em>Gravitations, La Fable du monde</em> (Poésie/Gallimard)... / <strong>Jacques Prévert</strong>, <em>Paroles</em> / <strong>Francis Ponge</strong>, <em>Proêmes, Le Parti pris des choses, Pièces, La Rage de l'expression</em> (Poésie/Gallimard)... / <strong>André Frénaud</strong>, <em>Haeres, Nul ne s'égare</em> / <strong>Jean Follain</strong>, <em>Usage du temps suivi de Transparence du monde, Exister, Inventaire</em> / <strong>Guillevic</strong>, <em>Terraqué, Du domaine, Art poétique, Sphère, Possibles futurs</em>… (Poésie/Gallimard) / <strong>Yves Bonnefoy</strong>, <em>Du Mouvement et de l’immobilité de Douve, Ce qui fut sans lumière, Les Planches courbes, L’Arrière-pays</em> (Poésie/Gallimard)... / <strong>Georges Perros</strong>, <em>Une vie ordinaire, Poèmes bleus</em></p>
<p><strong>Édouard Glissant</strong>, <em>Pays rêvé pays réel</em> / <strong>André Du Bouchet</strong>, <em>Dans la chaleur vacante</em> / <strong>Philippe Jaccottet</strong>, <em>Poésie 1946-1967, À la lumière d’hiver, Pensées sous les nuages, Paysages avec figures absentes, Cahier de verdure</em>… (Poésie/Gallimard) / <strong>Jacques Dupin</strong>, <em>Le Corps clairvoyant</em> / <strong>Michel Deguy</strong>, <em>Donnant Donnant : poèmes 1960-1970</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Jude Stéfan</strong>, <em>À la Vieille Parque, </em>précédé de<em> Libères</em> / <strong>Emmanuel Hocquard</strong>, <em>Les Élégies</em> / <strong>Jacques Réda</strong>, <em>Les Ruines de Paris</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Jacques Roubaud</strong>, <em>Quelque chose noir</em> (Poésie/Gallimard) / <strong>Pierre Oster</strong>, <em>Paysage du Tout (1951-2000)</em> / <strong>Paul de Roux</strong>, <em>Entrevoir, Poèmes de l’aube</em> / <strong>Jean-Michel Maulpoix</strong>, <em>Une Histoire de bleu, L'Instinct de ciel</em> / <strong>Jean-Pierre Verheggen</strong>, <em>Ridiculum vitae</em> / <strong>Antoine Emaz</strong>, <em>Caisse claire. Poèmes 1990-1997</em> / <strong>François Cheng</strong>, <em>À l'orient de tout, La Vraie gloire est ici, Enfin le royaume (Quatrains)</em></p>
<p><strong>Littérature d’idées / Essais</strong> :</p>
<p><strong>Gustave Lanson</strong>, <em>Histoire de la littérature française, L'Art de la prose</em> / <strong>Henri Bergson</strong>, <em>Essai sur les données immédiates de la conscience, Le Rire, Matière et mémoire, La Pensée et le mouvant</em> / <strong>Alain</strong>, <em>Propos</em> / <strong>Tristan Tzara</strong>, <em>Manifeste Dada</em> / <strong>Marcel Proust</strong>, <em>Pastiches et mélanges, Contre Sainte-Beuve</em> / <strong>Paul Valéry</strong>, <em>La Crise de l'esprit, Variété, Regards sur le monde actuel, Tel quel...</em> / <strong>André Breton</strong>, <em>Manifeste du surréalisme, Second Manifeste, Les Vases communicants...</em> / <strong>Louis Aragon</strong>, <em>Traité du style, Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipit</em> / <strong>Julien Benda</strong>, <em>La Trahison des clercs</em> / <strong>Albert Camus</strong>, <em>Le Mythe de Sisyphe, L’Homme révolté, Noces, L'Été, Conférences et discours, Carnets...</em> / <strong>Jean-Paul Sartre</strong>, <em>Qu’est-ce que la littérature ?, L'Être et le néant, Situations I, Plaidoyer pour les intellectuels, L’Existentialisme est un humanisme</em> ... / <strong>Antonin Artaud</strong>, <em>Le Théâtre et son double, Van Gogh le suicidé de la société</em> / <strong>Jean Paulhan</strong>, <em>Les Fleurs de Tarbes</em> / <strong>Roland Barthes</strong>, <em>Le Degré zéro de l’écriture, Essais critiques, Mythologies, Critique et vérité, Le Plaisir du texte...</em> / <strong>Georges Bataille</strong>, <em>Les Larmes d’Eros, L'Érotisme, L'Expérience intérieure</em> / <strong>Roger Caillois</strong>, <em>Le Mythe et l’homme</em> / <strong>Raymond Queneau</strong>, <em>Bâtons, chiffres et lettres</em></p>
<p><strong>André Malraux</strong>, <em>L’Homme précaire et la littérature</em> / <strong>Gaston Bachelard</strong>, <em>L'Eau et les rêves : Essai sur l'imagination de la matière, L'Air et les songes : Essai sur l'imagination du mouvement, La Poétique de la rêverie, La Psychanalyse du feu...</em> / <strong>Maurice Blanchot</strong>, <em>Le Livre à venir, L’Espace littéraire, De Kafka à Kafka, Faux pas, L'Entretien infini...</em> / <strong>Claude Lévi-Strauss</strong>, <em>Tristes tropiques, Race et Histoire, La Pensée sauvage, Mythologiques...</em> / <strong>Jean Marie Gustave Le Clézio</strong>, <em>L’Extase matérielle</em> / <strong>Pierre Teilhard de Chardin</strong>, <em>Le Phénomène humain</em> / <strong>Cioran</strong>, <em>Précis de décomposition, Syllogismes de l’amertume, De l'inconvénient d'être né, La Tentation d’exister, Histoire et utopie...</em> / <strong>Michel Foucault</strong>, <em>Les Mots et les Choses, Dits et écrits, Folie langage littérature</em> / <strong>Pierre Bourdieu</strong>, <em>Langage et pouvoir symbolique, Les Règles de l'art : Genèse et structure du champ littéraire</em> / <strong>Maurice Merleau-Ponty</strong>, <em>Le Visible et l'Invisible, Signes, La Prose du monde...</em> / <strong>Simone de Beauvoir</strong>, <em>Le Deuxième sexe, Faut-il brûler Sade ?, L'Existentialisme et la sagesse des nations</em> / <strong>Alain Robbe-Grillet</strong>, <em>Pour un nouveau roman</em> / <strong>Michel Butor</strong>, <em>Répertoires, Improvisations (sur Balzac, Flaubert, Rimbaud)</em> / <strong>René Girard</strong>, <em>Mensonge romantique et vérité romanesque, La Violence et le sacré, Les Origines de la culture, La Conversion de l'art</em>...</p>
<p><strong>Jean Rousset</strong>, <em>Forme et signification, La Littérature de l'âge baroque en France, Narcisse romancier : Essai sur la première personne dans le roman, L'Intérieur et l'extérieur : Essais sur la poésie et sur le théâtre au XVIIe siècle, Leurs yeux se rencontrèrent : La scène de première vue dans le roman...</em> / <strong>Jean Starobinski</strong>, <em>Jean-Jacques Rousseau : la Transparence et l'obstacle, L'Oeil vivant, La Relation critique, L'Encre de la mélancolie, Montaigne en mouvement...</em> / <strong>Georges Poulet</strong>, <em>Les Métamorphoses du cercle, Études sur le temps humain, L'Espace proustien</em> / <strong>Jean-Pierre Richard</strong>, <em>Poésie et profondeur, Littérature et sensation : Stendhal Flaubert, Proust et le monde sensible, Microlectures, Onze études sur la poésie moderne...</em> / <strong>Gérard Genette</strong>, <em>Figures I, II, III, IV et V, Palimpsestes, Seuils, Mimologiques...</em> / <strong>Philippe Sollers</strong>, <em>L'Expérience des limites, Théorie des exceptions, La Guerre du goût, Éloge de l'infini</em>... / <strong>Tzvetan Todorov</strong>, <em>La Notion de littérature, Poétique de la prose, Introduction à la littérature fantastique, La Littérature en péril</em>...<strong>Marguerite Duras</strong>, <em>Écrire</em> / <strong>Milan Kundera</strong>, <em>L’Art du roman, Les Testaments trahis, Le Rideau</em> / <strong>Richard Millet</strong>, <em>Le Sentiment de la langue</em> / <strong>Philippe Muray</strong>, <em>Le Portatif</em> / <strong>Alain Finkielkraut</strong>, <em>Un coeur intelligent</em>.</p>
<p><strong>«ET CÆTERA»</strong></p>
<hr />
<p><strong><em>Un type de critique littéraire à ne pas négliger, celle des écrivains eux-mêmes !</em></strong></p>
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.A24873_m.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
<p>Premier volume du <em>Tableau de la Littérature française</em>, «de Rutebeuf à Descartes», présenté par Jean Giono. Le deuxième volume, «de Corneille à Chénier», est présenté par André Gide ; le troisième; «de Madame de Staël à Rimbaud», contient une préface de Dominique Aury. Il s'agit d'une galerie de portraits critiques des plus grands auteurs composée par les meilleurs écrivains de la NRF...</p>
<p><em>«Lire Retz avec André Suarès, Montesquieu avec Valéry, Froissart avec Jean Giono, Rousseau avec Jean Cocteau, Laclos avec Malraux, telle est l'originalité du </em>Tableau de la Littérature Française<em>. C'est aussi la plus appétissante façon de découvrir nos romanciers et nos poètes. Écoutez Léon-Paul Fargue vous décrire son La Fontaine : il nous met l'eau à la bouche.»</em> (Gallimard)</p>
<hr />
Exposition au musée du Louvre : «Le Corps et l’Âme». Sculptures de la Renaissance en Italie, de Donatello à Michel-Ange. 22 octobre 2020-18 janvier 2021.
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2020-11-09T13:19:00+01:00
2020-11-09T13:19:00+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Corps_et_A_me_au_Louvre2.jpg" alt="" style="display:table; margin:0 auto;" /></p>
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<p><strong>Cette exposition présente les grands thèmes artistiques et la variété des styles circulant en Italie durant la seconde moitié du Quattrocento jusqu’au début du Cinquecento, qui marque l’apogée de la sculpture italienne avec l’un des plus grands créateurs de l’histoire, Michel-Ange</strong>.</p>
<p>Durant la seconde moitié du Quattrocento, le rôle de la sculpture en Italie se modifie : toujours marqué par la sculpture florentine à la suite de Donatello, avec de grands créateurs comme Pollaiolo, le paysage artistique italien s’élargit, se complexifie, à un moment où la peinture fait des avancées importantes. La sculpture affiche encore davantage toute son ambition et sa virtuosité dans la conception des volumes, du mouvement et des émotions. De l’Italie centrale à la Lombardie ou la Vénétie, une variété de langages plastiques prospèrent, entre unité et diversité.</p>
<p>Les sculpteurs de la période sont préoccupés par l’interprétation de l’être humain, dans son apparence extérieure comme dans ses sentiments intimes. La représentation de la figure humaine dans la diversité des mouvements tant du corps que de l’âme prend alors des formes extrêmement novatrices.</p>
<p><strong>La fureur et la grâce du corps</strong> constituent le premier grand thème de l’exposition. L’intérêt pour les compositions complexes et pour l’exaspération des mouvements du corps prend une place majeure chez de nombreux sculpteurs, à travers toute une série d’œuvres d’Antonio del Pollaiolo, Francesco di Giorgio Martini ou Bertoldo. Des drapés élégants permettent aux artistes de révéler le charme et la légèreté de la figure humaine. La représentation ultime de la grâce s’exprime également à travers le nu, tant masculin que féminin.</p>
<p><strong>Émouvoir et convaincre</strong> : à la suite du travail de Donatello autour de ¬1440/¬1460, l’émotion et les mouvements de l’âme prennent place au cœur des pratiques artistiques, dans une volonté affirmée de toucher violemment l’âme du spectateur. C’est alors un véritable théâtre des sentiments qui se déploie en Italie du Nord entre 1450 et ¬1520, en particulier dans les groupes de Déposition du Christ, tels ceux de Guido Mazzoni. Cette recherche du pathos religieux s’incarne également dans les émouvantes figures de Marie Madeleine ou de saint Jérôme qui fleurissent en Italie à cette période.</p>
<p><strong>De Dionysos à Apollon</strong> : entre la fin du Quattrocento et le début du Cinquecento, de nombreuses œuvres sont élaborées à partir des grands modèles de l’Antiquité classique, comme le Tireur d’épine ou le Laocoon. De façon concomitante à ce qui advient dans le domaine de la peinture, la sculpture développe alors la recherche d’une nouvelle harmonie qui transcende la représentation naturaliste des gestes et des sentiments extrêmes.</p>
<p>À partir de la fin du siècle, Michel-Ange aboutit à une synthèse formelle qui intègre à la fois la connaissance scientifique des corps, un idéal absolu de beauté et la volonté de dépasser la nature par l’art.</p>
<p>Cette exposition est l’un des grands temps forts que le Louvre consacre à la Renaissance italienne en 2019/2020.</p>
<p>Source : musée du Louvre.</p>
<hr />
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Deux inédits de Cioran (1911-1995) : «Divagations» et « Fenêtre sur le rien », aux éditions Gallimard…
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2019-11-27T11:09:00+01:00
2019-12-08T21:10:45+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Emil_Cioran.jpg" alt="" /></p>
<p><strong>CIORAN</strong> (1911-1995)</p>
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Cioran_Divagations_s.jpg" alt="" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Cioran_fene_tre_sur_le_rien_s.jpg" alt="" /></p>
<p><strong>Extrait de Cioran, <em>Divagations</em>, Gallimard, 2019, mais écrit en 1945 :</strong></p>
<pre></pre>
<p>« Quand je regarde le calme d’outre-monde des paysages, la sublime indifférence des arbres, la dissémination du soleil sur les vertes stupeurs de l’esprit en proie à l’étonnement, quand des gisements de la sensibilité il suinte à la surface du cœur une nostalgie sans contenu qui ceint l’espace d’une aura fragile et funèbre, alors la beauté me semble être à l’âme le pire poison qu’elle ait jamais goûté. »</p>
<hr />
<p><strong>Stéphane Barsacq, <em>Cioran</em>, éd. du Seuil, 2011, ch. II :</strong></p>
<p>Sur les deux versants qui composent son œuvre, roumain et français, Cioran semble être le héros d’un conte de Villiers de L’Isle-Adam, un tortionnaire de la délicatesse morale dont l’âme chante <em>à reculons</em>. Prenons l’histoire du bourreau-musicien. Tribulat Bonhomet a appris de Platon et de Buffon que les cygnes, prêts d’expirer, chantent divinement leur mort. Il s’agit donc de les tuer pour jouir des accents de leur agonie. L’entreprise est difficile. A la moindre alarme, un cygne noir, qui fait le guet, jette une pierre dans l’étang et la troupe s’évanouit. C’est à force de patience et de cruel amour que Tribulat Bonhomet, par une sorte de danse immobile, insensiblement s’incorpore aux oiseaux, étreint leur cou de ses gantelets et se délecte de leur trépas. Après tout, Néron, pour exciter sa voix, n’a-t-il pas mis le feu à Rome ? <em>Il faut que le grain pourrisse</em>.</p>
<p>J’ai écrit, note Cioran, « pour injurier la vie et pour m’injurier. Le résultat ? Je me suis mieux supporté, comme j’ai mieux supporté la vie ». Beaucoup de Cioran est dans cette formule : un pessimisme foncier et sa métamorphose inattendue, grâce à un humour salvateur, mais aussi bien grâce à une pratique du <em>style</em>, conçu comme une « apothéose » qui l’apparente au dandy de la tradition baudelairienne. Comme le souligne le poète Armel Guerne, Cioran « apporte une forme d’humour nouvelle et singulière, la gravité particulière d’un sourire », devant « la fin du monde en gargouillis ». Mais Cioran est encore celui qui a le mieux parlé de lui-même dans des épigrammes avec lesquelles aucun de ses ennemis n’a pu rivaliser : « anti-prophète », «penseur crépusculaire », « ange réactionnaire », il a été un « destructeur qui ajoute à l’existence, qui l’enrichit en la sapant » - bref, un « nostalgique de l’âge des cavernes et du siècle des Lumières ». Mieux : «Hamlet chez les Midinettes ». Rassemblant en lui le tact et l’enfer, Cioran fut certes « réprouvé élégant ». Toutefois, ces images exactes risqueraient de masquer la part la plus singulière des écrits de cet homme, qui fit de l’excès en général une manière d’être. En effet, tour à tour lyrique, polémique, explosive, ramassée et laconique, son œuvre est d’abord une méditation infinie sur Dieu, Sa mort et l’impossibilité d’y conclure… Lui-même « balloté entre le cynisme et l’élégie », ne confiait-il pas, entre rage et pitié, prier « par dégoût » ? (...)</p>
<hr />
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
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</div>
<hr />
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Mythes et littérature. Exposition au musée Jacquemart-André (Paris, 21 septembre-28 janvier 2019): «Caravage à Rome, amis & ennemis», une occasion d'approfondir sa culture biblique et ses connaissances littéraires...
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2018-10-26T16:15:00+02:00
2024-01-08T19:13:21+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Caravage_Judith_et_Holopherne_2.jpg" alt="Caravage Judith et Holopherne 2.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Caravage Judith et Holopherne 2.jpg, oct. 2018" /></p>
<p><em>Judith</em>, Le Caravage, Merisi da Caravaggio Michelangelo (v 1571-1610). Italie, Rome, palais Barberini, galerie d'Art antique.</p>
<p><strong>Présentation de l'exposition</strong> :</p>
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<hr />
<p><em>Dictionnaire culturel de la Bible</em>, éditions Perrin, coll. «Tempus», à l'article «Judith» :</p>
<p>«Héroïne du livre qui porte son nom. C'est une jeune veuve qui sauve la ville de Béthulie assiégée par les Assyriens : elle s'introduit auprès de leur général, Holopherne, et le décapite. L'auteur prend beaucoup de distance par rapport à l'histoire et à la géographie. Il cherche seulement à faire de son héroïne la personnification du peuple juif, qui, en mettant sa confiance en Dieu, peut vaincre les plus redoutables ennemis.»</p>
<p>Pour une étude fouillée de ce mythe, on peut consulter l'article «Judith» du <em>Dictionnaire des mythes littéraires</em>, sous la direction de Pierre Brunel, éditions du Rocher, 1988, pp. 880-888, et Jacques POIRIER, <em>Judith. Échos d’un mythe biblique dans la littérature française</em>, P.U. de Rennes, 2004, 204 p.</p>
<hr />
<p><strong>RAPPEL (cf. <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2014/01/23/CULTURE-BIBLIQUE-ET-LITTḖRATURE-%3A-COMMENT-LIRE-LES-TEXTES-LITTḖRAIRES-EN-GḖNḖRAL-ET-VCTOR-HUGO-EN-PARTICULIER">Billet du 23 janvier 2014</a>)</strong></p>
<p><em>ENS Lyon Rapport du Jury du concours A/L session 2012</em></p>
<p>A propos de « L’Explication d’un texte littéraire » :</p>
<p>« La culture biblique fait manifestement défaut aux candidats.<strong> Le jury peut même avouer, avec quelque insistance, que l'ignorance en cette matière lui paraît sidérante. Les préparateurs, dès la première année de l'hypokhâgne, veilleront à rectifier ce point</strong>. Cela a donné lieu à des contresens et des aveuglements parfois aberrants au sujet des poèmes d’Apollinaire. »</p>
<p><strong>Pour accroître votre connaissance générale des grands mythes littéraires, lisez régulièrement la <em>Bible</em> et <em>Les Métamorphoses</em> d'Ovide.</strong></p>
<p><strong>Exposés sur les récits bibliques suivants, qu'il faudra toujours <mark>mettre en rapport avec des oeuvres littéraires</mark>, picturales et musicales</strong> :</p>
<p><strong>La Bible : récits et symboles (quelques éléments) contenus dans les différents livres cités ci-dessous : </strong></p>
<p><strong>Ancien Testament</strong></p>
<p><em><strong>Genèse</strong></em> :</p>
<p>La Création, Eden, le Péché originel, Satan et la tentation,
Histoire d’Abel et Caïn, meurtrier maudit de son frère,
Noé, ses fils, le Déluge,
La Tour de Babel,
Le sacrifice d’Abraham,
Jacob et Esaü,
Sodome et Gomorrhe,
Joseph et ses frères, la femme de Putiphar,
Joseph interprète des rêves de Pharaon (vaches maigres, vaches grasses)</p>
<p><em><strong>Exode</strong></em> :</p>
<p>Captivité des Hébreux en Egypte,
Histoire de Moïse et de sa révolte contre Pharaon,
Libération de l’esclavage égyptien,
Traversée du Désert,
Dix commandements,
L’adoration du veau d’or,
Terre Promise</p>
<p><em><strong>Juges</strong></em> :</p>
<p>Histoire de Samson et Dalila,
Le schibboleth</p>
<p><em><strong>Rois</strong></em> :</p>
<p>Histoire d’Esther,
Jézabel et Achab, leur fille Athalie,
Salomon : le songe de Gabaon,
Salomon et la reine de Saba</p>
<p><em><strong>Josué</strong></em> :</p>
<p>Les trompettes de Jéricho</p>
<p><em><strong>Ruth</strong></em> :</p>
<p>Histoire de Ruth et Boaz</p>
<p><em><strong>Samuel</strong></em> :</p>
<p>Histoire de David et Goliath,
Histoire de David et Bethsabée</p>
<p><em><strong>Judith</strong></em> :</p>
<p><strong>Histoire de Judith et Holopherne (général assyrien)</strong></p>
<p><em><strong>Psaumes</strong></em> :</p>
<p>Histoire du roi David</p>
<p><em><strong>Job</strong></em> :</p>
<p>Histoire « exemplaire » de Job, persécuté par Satan</p>
<p><em><strong>L’Ecclésiaste</strong></em> :</p>
<p>Salomon et le « vanitas vanitatum »</p>
<p><strong><em>Cantique des cantiques</em></strong> :</p>
<p>La belle Sulamite,
Histoire de Salomon et de la reine de Saba</p>
<p><strong><em>Les Prophètes</em></strong> : <strong>Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel, Jonas, Zacharie (pour les plus notables)</strong></p>
<p>Le colosse aux pieds d’argile,
Daniel et la fosse aux lions,
Histoire de Shadrach, Meschach et Abed-Nego (la fournaise ardente),
L’arbre de Jessé,
Mane, mane, tekel, fares (ou mené, téquel, parsin)) : « Compté, compté, pesé, et divisé. » Festin de Balthazar…
Jonas et la baleine,
Lamentations de Jérémie devant les ruines de Jérusalem</p>
<hr />
<p><strong>Nouveau Testament</strong></p>
<p><strong><em>Les quatre évangiles : Matthieu, Marc, Luc et Jean</em></strong></p>
<p>Massacre des innocents par Hérode,
Naissance et baptême du Christ,
Hérodiade, Salomé et Hérode Antipas,
Les tentations au désert.
La prédication du Christ, les « béatitudes », les paraboles : le festin des noces ; le bon grain et l’ivraie ; les ouvriers de la onzième heure ; la brebis égarée ; les devoirs de l’homme à l’égard de Dieu : les dix vierges ; le semeur ; les talents ; le bon samaritain ; le pharisien et le publicain ; la paille et la poutre.
La Passion : l’agonie du Christ à Gethsémani (le Mont des Oliviers), arrestation, procès, « Ecce Homo », jugement de Pilate, chemin de croix, calvaire, crucifixion, les sept paroles du Christ, résurrection.Prologue théologique de Jean. Le Paraclet (Esprit saint). L’Antéchrist.</p>
<p><strong><em>Les Actes des Apôtres</em></strong></p>
<p>Les langues de feu de l’esprit saint pendant la Pentecôte</p>
<p><strong>Les <em>épîtres</em> de Paul, « l’apôtre des gentils »</strong></p>
<p>Définition de la foi, doctrine et vie chrétiennes,
L’Eglise,
La morale chrétienne, le salut, la rédemption,
L’amour</p>
<p><strong>Le dernier livre de la Bible : <em>l’Apocalypse</em></strong></p>
<p>La révélation,
Le jugement dernier,
La géhenne,
Les quatre cavaliers de l’Apocalypse,
La Bête immonde et son chiffre 666, etc.</p>
<p><strong>La culture biblique sur ce blogue</strong> : billets du <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2014/01/23/CULTURE-BIBLIQUE-ET-LITTḖRATURE-%3A-COMMENT-LIRE-LES-TEXTES-LITTḖRAIRES-EN-GḖNḖRAL-ET-VCTOR-HUGO-EN-PARTICULIER">23 janvier 2014</a>, <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/04/12/La-Culture-biblique-par-la-Musique-sacrée-%3A-Miserere-et-Credo-%28«-Et-incarnatus-est-»%29.-Cf.-Cours-sur-Les-Misérables-%28pour-le-Miserere%29-et-sur-la-Poésie-%28pour-«-Le-Verbe-s’est-fait-chair-»%29...">12 avril 2015</a> et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2017/02/06/La-Culture-biblique-est-aussi-importante-que-la-culture-mythologique-pour-lire-entre-autres-Rabelais%2C-Racine%2C-Voltaire%2C-Hugo%2C-Baudelaire%2C-Apollinaire...et-bientôt%2C-à-notre-programme%2C-Barbéy-d-Aurevilly-%212">6 février 2017</a>.</p>
<hr />
<p><strong>Max Richter, <em>Dona nobis pacem</em>...</strong></p>
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Romantisme et Musique : Un extrait de « Corinne ou l'Italie » (1807), de Madame de Staël, qui évoque la beauté du «Miserere» d'Allegri (1638). «La poésie, la peinture, la musique, tout ce qui embellit la vie par de vagues espérances...» X, 2.
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2017-11-17T12:22:00+01:00
2018-09-30T13:55:09+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Corinne_au_Cap_Misene_-_Francois_Gerard_1_.jpg" alt="Corinne_au_Cap_Misene_-_Francois_Gerard_1_.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="Corinne_au_Cap_Misene_-_Francois_Gerard_1_.jpg, sept. 2017" /></p>
<p>François Gérard, <em>Corinne au Cap Misène</em> (1819-1821), Musée des Beaux-Arts de Lyon.</p>
<hr />
<p><em><strong>Miserere</strong> d'Allegri, interprété par le groupe <strong>A Sei Voci</strong>, avec ornementations baroques</em>.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
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</div>
<p><strong>Sur le <em>Miserere</em>, lire le billet du 12 avril 2015</strong>.</p>
<hr />
<p>Madame de STAËL, <em>CORINNE OU L'ITALIE</em></p>
<p>Livre X : «La Semaine sainte»</p>
<p><em>La scène se passe dans la chapelle Sixtine</em>...</p>
<p>«(...) en ce moment le <em>miserere</em> commença.</p>
<p>Les voix, parfaitement exercées à ce chant antique et pur, partent d’une tribune au commencement de la voûte ; on ne voit point ceux qui chantent ; la musique semble planer dans les airs ; à chaque instant la chute du jour rend la chapelle plus sombre : ce n’était plus cette musique voluptueuse et passionnée qu’Oswald et Corinne avaient entendue huit jours auparavant ; c’était une musique toute religieuse qui conseillait le renoncement à la terre. Corinne se jeta à genoux devant la grille et resta plongée dans la plus profonde méditation ; Oswald lui-même disparut à ses yeux. Il lui semblait que c’était dans un tel moment d’exaltation qu’on aimerait à mourir, si la séparation de l’âme avec le corps ne s’accomplissait point par la douleur ; si tout à coup un ange venait enlever sur ses ailes le sentiment et la pensée, étincelles divines qui retourneraient vers leur source : la mort ne serait pour ainsi dire alors qu’un acte spontané du cœur, qu’une prière plus ardente et mieux exaucée.</p>
<p>Le <em>miserere</em>, c’est-à-dire <em>ayez pitié de nous</em>, est un psaume composé de versets qui se chantent alternativement d’une manière très-différente. Tour à tour une musique céleste se fait entendre, et le verset suivant, dit en récitatif, est murmuré d’un ton sourd et presque rauque ; on dirait que c’est la réponse des caractères durs aux cœurs sensibles, que c’est le réel de la vie qui vient flétrir et repousser les vœux des âmes généreuses ; et quand ce chœur si doux reprend, on renaît à l’espérance ; mais lorsque le verset récité recommence, une sensation de froid saisit de nouveau, ce n’est pas la terreur qui la cause, mais le découragement de l’enthousiasme. Enfin le dernier morceau, plus noble et plus touchant encore que tous les autres, laisse au fond de l’âme une impression douce et pure : Dieu nous accorde cette même impression avant de mourir.</p>
<p>On éteint les flambeaux ; la nuit s’avance ; les figures des Prophètes et des Sibylles apparaissent comme des fantômes enveloppés du crépuscule. Le silence est profond, la parole ferait un mal insupportable dans cet état de l’âme où tout est intime et intérieur ; et quand le dernier son s’éteint, chacun s’en va lentement et sans bruit ; chacun semble craindre de rentrer dans les intérêts vulgaires de ce monde.»</p>
<p>Folio classique, éditions Gallimard, pages 266-267.</p>
<hr />
<p><strong><em>Romantisme et Musique</em> sur ce blogue, lire les billets suivants</strong> :</p>
<p>- <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2013/05/04/Romantisme-%28Balzac%29-%3A-Litt%C3%A9rature-et-Musique">4 mai</a> et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2013/12/08/Ecouter-la-musique-romantique-%3A-quelques-propositions-tr%C3%A8s-subjectives.">8 décembre 2013</a></p>
<p>- <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/02/10/Robert-Schumann-.Quatuor-pour-piano%2C-violon%2C-alto-et-violoncelle-op.-47-en-mi-b.majeur">12 </a> et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/02/09/Schumann">18 février</a>, <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/02/21/G%C3%A9rard-de-Nerval-et-les-chansons-du-Valois.-La-Fille-du-roi-Louis-%3A-l-air-qui-vaut-tout-Rossini%2C-tout-Mozart-et-tout-Weber-%28Fantaisie%29-et-ressucite-la-femme-perdue%2C-d-Adrienne-%C3%A0-Aur%C3%A9lia%2C-en-passant-par-Sylvie...">1er</a> et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/03/09/Kh%C3%B4lles-%3A-Lire-le-roman-de-Benjamin-Constant%2C-%C2%AB-Adolphe-%C2%BB-%281816%29-en-%C3%A9coutant-une-des-ses-possibles-traductions-musicales%2C-la-%C2%AB-Fantaisie-%C2%BB-D.-40-%281828%29%2C-premier-mouvement.Discussion-en-classe-sur-le-th%C3%A8me-%3A-Litt%C3%A9rature-et-Musique...">11 mars 2015</a></p>
<p>- <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2016/01/07/WERTHER-%C3%A0-l-Op%C3%A9ra-Bastille-du-20-janvier-au-04-f%C3%A9vrier-2016">7 janvier</a> et <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2016/01/31/Oeuvre-%C3%A9tudi%C3%A9e-dans-le-cours-d-Histoire-litt%C3%A9raire-%3A-Balzac%2C-La-Femme-de-trente-ans-%281842%29.">1er février 2016</a></p>
Exposition « L'Oeil de Baudelaire» au Musée de la Vie romantique à Paris, du 20 septembre 2016 au 29 janvier 2017...
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2017-01-10T13:16:00+01:00
2017-01-15T10:51:00+01:00
Reynald André Chalard
Regarder Ecouter Lire
<p><strong>Cette exposition accompagnera subtilement votre lecture ou relecture des <em>Fleurs du mal,</em> de Baudelaire, dont il convient aussi de se plonger dans les écrits esthétiques et les journaux intimes</strong>. Ces lectures sont indispensables pour aborder <strong>l'oeuvre de Barbey d'Aurevilly</strong> au programme. Ci-dessous, après la présentation de l'exposition, un petit florilège de citations pour vous y inciter...</p>
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</div>
<hr />
<p> Baudelaire, <em>Mon cœur mis à nu</em></p>
<p>«Pourquoi le spectacle de la mer est-il si infiniment et éternellement agréable ?</p>
<p>Parce que la mer offre à la fois l'idée de l'immensité et du mouvement. Six ou sept lieues représentent pour l'homme le rayon de l'infini. Voilà un infini diminutif. Qu'importe s'il suffit à suggérer l'idée de l'infini total ? Douze ou quatorze lieues (sur le diamètre), douze ou quatorze de liquide en mouvement suffisent pour donner la plus haute idée de beauté qui soit offerte à l'homme sur son habitacle transitoire.»</p>
<p><em>Fusées, Mon coeur mis à nu et autres fragments posthumes</em>, Gallimard, coll. « folio classique », 2016, p. 106.</p>
<hr />
<p> «De la couleur violette (amour contenu, mystérieux, voilé, couleur de chanoinesse).» <em>Fusées</em>, II.</p>
<p><em>Fusées, Mon coeur mis à nu et autres fragments posthumes</em>, Gallimard, coll. « folio classique », 2016, p. 53.</p>
<p> «Est-ce par une fatalité des décadences qu'aujourd'hui chaque art manifeste l'envie d'empiéter sur l'art voisin, et que les peintres introduisent des gammes musicales dans la peinture, les sculpteurs, de la couleur dans la sculpture, les littérateurs, des moyens plastiques dans la littérature, et d'autres artistes, ceux dont nous avons à nous occuper aujourd'hui, une sorte de philosophie encyclopédique dans l'art plastique lui-même ?» Voir « L’Art philosophique », dans <em>Curiosités esthétiques</em> (Classiques Garnier, éd. de H. Lemaître, p. 504-505).</p>
<p> «La poésie moderne tient à la fois de la peinture, de la musique, de la statuaire, de l'art arabesque, de la philosophie railleuse, de l'esprit analytique, et, si heureusement, si habilement agencée qu'elle soit, elle se présente avec les signes visibles d'une subtilité empruntée à divers arts.» (à propos de Théodore de Banville, toujours dans<em> Curiosités esthétiques</em>, p. 769).</p>
<p> «J'ai souvent entendu dire que la musique ne pouvait pas se vanter de traduire quoi que ce soit avec certitude, comme fait la parole ou la peinture. Cela est vrai dans une certaine proportion, mais n'est pas tout à fait vrai. Elle traduit à sa manière, et par les moyens qui lui sont propres. <em>Dans la musique, comme dans la peinture et même dans la parole écrite, qui est cependant le plus positif des arts, il y a toujours une lacune complétée par l'imagination de l'auditeur</em>. » « Richard Wagner », dans <em>Curiosités esthétiques</em>, p. 694. (Je souligne).</p>
<hr />
<ul>
<li>« Je crois que j’ai déjà écrit dans mes notes que l’amour ressemblait fort à une torture ou à une opération chirurgicale. Mais cette idée peut être développée de la manière la plus amère. Quand même les deux amants seraient très épris et très pleins de désirs réciproques, l’un des deux sera toujours plus calme ou moins possédé que l’autre. Celui-là, ou celle-là, c’est l’opérateur, ou le bourreau ; l’autre, c’est le sujet, la victime. Entendez-vous ces soupirs, préludes d’une tragédie de déshonneur, ces gémissements, ces cris, ces râles ? Qui ne les a proférés, qui ne les a irrésistiblement extorqués ? Et que trouvez-vous de pire dans la question appliquée par de soigneux tortionnaires ? Ces yeux de somnambule révulsés, ces membres dont les muscles jaillissent et se roidissent comme sous l’action d’une pile galvanique, l’ivresse, le délire, l’opium, dans leurs plus furieux résultats, ne vous en donneront certes pas d’aussi affreux, d’aussi curieux exemples. Et le visage humain, qu’Ovide croyait façonné pour refléter les astres, le voilà qui ne parle plus qu’une expression d’une férocité folle, ou qui se détend dans une espèce de mort. Car, certes, je croirais faire un sacrilège en appliquant le mot : extase à cette sorte de décomposition. »</li>
</ul>
<p><em>Fusées, Mon coeur mis à nu et autres fragments posthumes</em>, Gallimard, coll. « folio classique », 2016, p. 53-54.</p>
<ul>
<li>«Moi je dis : la volupté unique et suprême de l’amour gît dans la certitude de faire le mal. – Et l’homme et la femme savent de naissance que dans le mal se trouve toute volupté.»</li>
</ul>
<p><em>Fusées, Mon coeur mis à nu et autres fragments posthumes</em>, Gallimard, coll. « folio classique », 2016, p. 55.</p>
Lire beaucoup, si possible avec passion et -pourquoi pas?- devenir un «rêveur de mots» (Bachelard) : un aspect important du travail de l'Hypokhâgneux...
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2016-07-07T16:27:00+02:00
2022-07-20T18:08:33+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Kersting_Georg_Friedrich_Lecteur_pres_de_la_lampe_-_Copie_m.jpg" alt="Kersting_Georg_Friedrich_Lecteur_pres_de_la_lampe_-_Copie.jpg" title="Kersting_Georg_Friedrich_Lecteur_pres_de_la_lampe_-_Copie.jpg, juil. 2016" /> <img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Ilya_Galkin__1860-1915__Reading_1890_m.jpg" alt="Ilya_Galkin__1860-1915__Reading_1890.jpg" title="Ilya_Galkin__1860-1915__Reading_1890.jpg, juil. 2016" /></p>
<p>Georg Friedrich Kersting (Güstrow, 1785-Meissen, 1847), <em>Lecteur près de la lampe</em>, 1814 (détail) : (c) Winterthur, Fondation Oskar Reinhart. // Ilya Galkin (1860-1915) <em>Reading</em> 1890.</p>
<p><em>Je souhaite aux futurs Hypokhâgneux de bonnes vacances et de belles lectures estivales, mais aussi de belles « rêveries », prémices d'un travail qui n'aura de sens que s'il est accompli avec une curiosité joyeuse, à la lumière du jour ou sous</em> <em>la</em> <em>lampe</em>, <em>dont Bachelard éclaire l'imaginaire dans</em> La Flamme d'une chandelle. <em>En voici quelques lignes suggestives</em>, <em>sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir dans le courant de l'année</em> :</p>
<p>Gaston BACHELARD, <em>La Flamme d'une chandelle</em> (1961)</p>
<p>«Seul, la nuit, avec un livre éclairé par une chandelle — livre et chandelle, double îlot de lumière, contre les doubles ténèbres de l’esprit et de la nuit.</p>
<p>J’étudie ! Je ne suis que le sujet du verbe étudier.</p>
<p>Penser je n’ose.</p>
<p>Avant de penser, il faut étudier.</p>
<p>Seuls les philosophes pensent avant d’étudier.</p>
<p>Mais la chandelle s’éteindra avant que le livre difficile soit compris. Il faut ne rien perdre du temps de lumière de la chandelle, des grandes heures de la vie studieuse.</p>
<p>Si je lève les yeux du livre pour regarder la chandelle, au lieu d’étudier, je rêve.» (PUF, coll. Quadrige, pages 54-55).</p>
<p>(...)</p>
<p>« Le véritable espace du travail solitaire, c’est, dans une petite chambre, le cercle éclairé par la lampe. Jean de Boschère savait cela, qui écrivait : <em>Il n’y a qu’une chambre étroite qui</em> <em>permette le travail</em>. (1) Et la lampe de travail met toute la chambre dans les dimensions de la table. Comme la lampe de jadis, en mes souvenirs, concentre la demeure, refait les solitudes du courage, ma solitude de travailleur !</p>
<p>(...) On ne sait pas ce que pense le travailleur à la lampe, mais on sait qu’il pense, qu’il est seul à penser.» (page 108).</p>
<p>(1) Jean de BOSCHÈRE, <em>Satan l’Obscur</em>, p. 195.</p>
<p>(...)</p>
<p>«Par la lampe un bonheur de lumière s’imprègne dans la chambre du rêveur.</p>
<p>Nous accumulerions aisément une grande quantité d’images qui disent d’un trait la valeur humaine des lampes. Elles ont, ces images, quand elles sont bonnes, un privilège de simplicité. Il semble que l’évocation d’une lampe soit assurée d’une résonance dans l’âme d’un lecteur qui aime se souvenir. Un halo poétique entoure la lumière de la lampe dans le clair-obscur des songes qui raniment le passé.» (page 99).</p>
<p>(...)</p>
<p>«Une grande joie de parole nous est donnée par le poète.» (page 75).</p>
Tours, retours, détours...variations et «recompositions» : de la musique comme en littérature. Pour prolonger la discussion entamée en classe...
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2016-03-12T10:27:00+01:00
2021-09-21T16:04:45+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Richter_Vivaldi.jpg" alt="Richter_Vivaldi.jpg" title="Richter_Vivaldi.jpg, mar. 2016" /></p>
<p><strong>« ARTIFICE IMITE ET DIVERSIFIE » PASCAL, <em>PENSÉES</em></strong> (fr. 459, éd. Sellier)</p>
<p><strong>« ON NE PEUT VARIER SANS RÉPÉTER, NI RÉPÉTER SANS VARIER. » G. GENETTE</strong> (revue <em>Corps écrit</em> n° 15, 1985)</p>
<hr />
<p><strong>Jacques LOUSSIER révèle le potentiel jazzistique de BACH</strong> :</p>
<div class="external-media">
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</div>
<hr />
<p><strong>MOZART en scat</strong> :</p>
<div class="external-media">
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</div>
<hr />
<p><strong>ELGAR</strong>, <strong><em>Enigma variations</em></strong> :</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
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</div>
<hr />
<p><strong>RACHMANINOV, <em>Variations sur un thème de Paganini</em></strong> :</p>
<div class="external-media">
<iframe width=" 459" height="344" src="https://www.youtube.com/embed/HvKTPDg0IW0?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
<p>Dans le genre des variations, il faut bien évidemment (ré)écouter les <em>Variations Goldberg</em>, de Bach, et les <em>Variations Diabelli</em>, de Beethoven.</p>
<hr />
<p><strong>BEATLES go BAROQUE : HELP, in the style of Vivaldi</strong> (Peter Breiner) :</p>
<div class="external-media">
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</div>
<hr />
<p><strong>VIVALDI «revu» par RICHTER</strong> :</p>
<div class="external-media">
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</div>
<hr />
Pour accompagner l'introduction au cours sur le Romantisme (2) : WERTHER à l'Opéra Bastille - du 20 janvier au 04 février 2016.
urn:md5:4bf7c72532c96f9b2031c03907beae05
2016-01-07T16:57:00+01:00
2017-01-11T15:05:24+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Werther_Jules_Massenet.jpg" alt="Werther_Jules_Massenet.jpg" title="Werther_Jules_Massenet.jpg, janv. 2016" /></p>
<p>(Illustration de l'Opéra Bastille)</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>Drame lyrique en quatre actes et cinq tableaux (1892)</p>
<p>Musique de Jules Massenet</p>
<p>Livret d' Edouard Blau, Paul Milliet et Georges Hartmann</p>
<p>D'après <strong>Johann Wolfgang von Goethe</strong></p>
<p><strong>«Pourquoi trembler devant la mort ? Devant la nôtre ? On lève le rideau... puis on passe de l'autre côté. Offensons-nous le ciel en cessant de souffrir?»</strong></p>
<p>- <em>Werther</em>, Acte II.</p>
<p>« Rien n’émeut davantage que ce mélange de douleurs et de méditations, d’observations et de délire, qui représente l’homme malheureux se contemplant par la pensée, et succombant à la douleur, dirigeant son imagination sur lui-même, assez fort pour se regarder souffrir, et néanmoins incapable de porter à son âme aucun secours », écrivait Madame de Staël en 1800. Avant de redire quatorze ans plus tard, dans <em>De l’Allemagne</em>, son admiration pour <em>Werther</em> et «tout ce que le génie de Goethe pouvait produire quand il était passionné. » Alors que plus d’un siècle sépare la publication du roman de la création du drame lyrique de Massenet, le compositeur saisit, à la fois fidèle à son modèle littéraire et éminemment personnel, le frémissement du romantisme naissant, ce <em>Sturm und Drang</em> dont la tempête produisit une libération de l’intime. Sous un <em>Clair de lune</em> pudique, l’orchestre bruisse de l’entente muette de deux êtres se tenant par le bras de peur que leurs mains, leurs cœurs se frôlent. Jusqu’à ce que dans un élan fébrile, les larmes de Charlotte, incarnée par Elīna Garanča, laissent couler le lyrisme éperdu d’un amour à l’issue inéluctable.</p>
<p>En langue française</p>
<p><strong>Direction musicale</strong> Michel Plasson</p>
<p><strong>Mise en scène</strong> Benoît Jacquot</p>
<p><strong>Werther</strong> Piotr Beczala</p>
<p><strong>Albert</strong> Stéphane Degout</p>
<p><strong>La Bailli</strong> Paul Gay</p>
<p><strong>Schmidt</strong> Rodolphe Briand</p>
<p><strong>Johann</strong> Lionel Lhote</p>
<p><strong>Charlotte</strong> Elīna Garanča</p>
<p><strong>Sophie</strong> Elena Tsallagova</p>
<p><strong>Brühlmann</strong> Arto Sarkissian</p>
<p><strong>Kätchen</strong> Pauline Texier</p>
<p><strong>Décors</strong> Charles Edwards</p>
<p><strong>Costumes</strong> Christian Gasc</p>
<p><strong>Lumières</strong> André Diot D'aprèsCharles Edwards</p>
<p><strong>Orchestre de l’Opéra national de Paris</strong></p>
<p><strong>Maîtrise des Hauts-de-Seine</strong> / <strong>Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris</strong></p>
<p>Production originale du Royal Opera House, Covent Garden, Londres</p>
<p>(Source : site de l'Opéra Bastille)</p>
<hr />
<div class="external-media">
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</div>
<p><em>Acte IV - Tableau 2</em></p>
<p><strong>La Mort de Werther</strong></p>
<p><em>Le cabinet de travail de Werther</em></p>
<p>(Un chandelier à trois branches, garni d'un réflecteur, éclaire à peine la table chargée de livres et de papiers, et sur laquelle il est placé. Au fond, un peu sur la gauche, en pan coupé une large fenêtre ouverte, à travers laquelle on aperçoit la place du village et les maisons couvertes de neige; l'une des maisons, celle du Bailli est éclairée. Au fond à droite, une porte. La clarté de la lune pénètre dans la chambre. Werther, mortellement frappé, est étendu près de la table. La porte s'ouvre brusquement Charlotte entre. S'arrêtant aussitôt et, s'appuyant contre le chambranle de la porte, comme si le cœur lui manquait subitement.)</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(appelant avec angoisse)</p>
<p>Werther! Werther!</p>
<p>(Elle avance, anxieuse.)</p>
<p>Rien!</p>
<p>(Passant derrière la table et cherchant, elle découvre le corps inanimé de Werther et se jette sur lui.Poussant un cri et reculant subitement épouvantée.)</p>
<p>Dieu! Ah! du sang!</p>
<p>(Elle revient vers lui, à genoux, le prenant dans ses bras)</p>
<pre></pre>
<p>Non!</p>
<p>(d'une voix étouffée)</p>
<p>non! c'est impossible! il ne peut être mort!</p>
<p>Werther! Werther! Ah! reviens à toi...</p>
<p>réponds! réponds!</p>
<p>Ah! c'est horrible!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(ouvrant enfin les yeux)</p>
<p>Qui parle?</p>
<p>(reconnaissant)</p>
<p>Charlotte!</p>
<p>(mesuré)</p>
<p>Ah! c'est toi!</p>
<p>(sans voix)</p>
<p>pardonne-moi!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>Te pardonner!</p>
<p>(très expressif)</p>
<pre></pre>
<p>Quand c'est moi qui te frappe,</p>
<p>Quand le sang qui s'échappe de ta blessure...</p>
<p>c'est moi qui l'ai versé!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(qui s'est soulevé un peu)</p>
<p>Non! tu n'as rien fait que de juste et de bon, (avec un effort qui l'épuise aussitôt) mon âme te bénit pour cette mort...qui te garde innocente... et m'épargne un remord!</p>
<p>(Il faiblit.)</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(affolée et se tournant vers la porte)</p>
<p>Mais il faut du secours! du secours! Ah!</p>
<p>(Werther la retient.)</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(se soulevant sur un genou)</p>
<p>Non! n'appelle personne! tout secours serait vain!</p>
<p>(s'appuyant sur Charlotte et se levant)</p>
<p>donne seulement ta main.</p>
<p>(souriant)</p>
<p>Vois! je n'ai pas besoin d'autre aide que la (Il tombe assis.) tienne!</p>
<p>(puis, son front sur la main de Charlotte, et d'une voix très douce, presque câline)</p>
<p>Et puis... il ne faut pas qu'on vienne encore</p>
<p>ici nous séparer! On est si bien ainsi!</p>
<p>(lui tenant la main)</p>
<p>A cette heure suprême je suis heureux,</p>
<p>je meurs en te disant que je t'adore!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(tendrement passionné)</p>
<p>Et moi, Werther, et moi</p>
<p>(avec élan)</p>
<p>je t'aime!</p>
<p>(très émue)</p>
<p>Oui... du jour même où tu parus devant mes yeux...</p>
<p>j'ai senti qu'une chaîne impossible à brises,</p>
<p>nous liait tous les deux!</p>
<p>A l'oubli du devoir j'ai préféré ta peine,</p>
<p>et pour ne pas me perdre, hélas!</p>
<p>(dans un sanglot)</p>
<p>je t'ai perdu!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>Parle encore! parle je t'en conjure!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(continuant malgré la plus profonde émotion)</p>
<p>Mais si la mort s'approche...</p>
<p>Avant qu'elle te prenne,</p>
<p>(avec transport)</p>
<p>ah! ton baiser,</p>
<p>(tendre)</p>
<p>ton baiser... du moins je te l'aurai rendu!</p>
<p>Que ton âme en mon â éperdument se fonde!</p>
<p>Dans ce baiser qu'elle oublie à jamais tons les maux...</p>
<p>Les chagrins! qu'elle oublie les douleurs!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>Tout oublions tout!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>Tout... oublions tout!</p>
<p><strong>WERTHER et CHARLOTTE</strong></p>
<p>...oublions tout!</p>
<p>(presque soupiré)</p>
<p>tout! tout!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>(au loin, dans la maison de Bailli; dans la coulisse: On ajoutera des Soprani femmes aux six Enfants - pour cette dernière scène seulement.)</p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(douloureusement, écoutant)</p>
<p>Dieu! ces cris joyeux! ce rire en ce moment cruel!</p>
<p>(Charlotte est remontée vers la fenêtre, mais elle redescend aussitôt vers Werther.)</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Jésus vient de naître,</p>
<p>Voici notre divin maître,</p>
<p>Rois et bergers d'Israël!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(se soulevant un peu ; avec une sorte d'hallucination)</p>
<p>Ah! les enfants... les anges!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>Oui Noël! c'est le chant de la délivrance...</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>C'est l'hymne du pardon redit par l'innocence!</p>
<p><strong>LA MOITIÉ DES VOIX</strong></p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p>TOUTES LES VOIX</p>
<p>Noël! Noël!</p>
<p>CHARLOTTE</p>
<p>(se rapprochant, effrayée de ce délire qui commence)</p>
<p>Werther!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(de plus en plus halluciné)</p>
<p>Pourquoi ces larmes? Crois-tu donc</p>
<p>qu'en cet instant ma vie est achevée?</p>
<p>(avec extase, se levant tout à fait)</p>
<p>Elle commence, vois-tu bien!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>(au loin, dans la maison du Bailli)</p>
<p>Noël!</p>
<p><strong>LA VOIX DE SOPHIE</strong></p>
<p>(au loin, dans la maison du Bailli)</p>
<p>Noël! Dieu permet d'être heureux!</p>
<p>Le bonheur est dans l'air!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Noël!</p>
<p><strong>LA VOIX DE SOPHIE</strong></p>
<p>Toute le monde est joyeux!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Noël!</p>
<p><strong>LA VOIX DE SOPHIE</strong></p>
<p>Le bonheur est dans l'air!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p><strong>LA VOIX DE SOPHIE</strong></p>
<p>Dieu permet d'être heureux!</p>
<p>(Werther qui a écouté debout, frémissant, les yeux grands ouverts s'appuie subitement sur le fauteuil, et s'y laisse tomber avec un gémissement.)</p>
<pre></pre>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(le regardant, avec angoisse)</p>
<p>Ah! ses yeux se fermant!</p>
<p>(très déclamé)</p>
<p>se main se glace!</p>
<p>(avec effroi)</p>
<p>il va mourir! mourir! ah! pitié! grâce!</p>
<p>(avec des sanglots)</p>
<p>je ne veux pas! je ne veux pas! ah!</p>
<p>Werther! Werther! réponds-moi</p>
<p>(déchirant)</p>
<p>réponds!</p>
<p>Tu peux encore m'entendre! la mort</p>
<p>(doux et tendre, pressant Werther contre elle)</p>
<pre></pre>
<p>entre mes bras, n'osera pas te prendre!</p>
<p>(avec la plus grande émotion)</p>
<p>Tu vivras! tu vivras!</p>
<p>(murmuré)</p>
<p>Vois, je ne crains plus rien!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(dans le fauteuil)</p>
<p>Non...</p>
<p>(d'une voix éteinte)</p>
<p>Charlotte! je meurs...</p>
<p>(Charlotte veut protester...Werther avec un geste résigné...)</p>
<p>oui... mais</p>
<p>(calme et grave)</p>
<p>écoute bien: Là-bas au fond du cimetière,</p>
<p>il est deux grands tilleuls!</p>
<p>c'est là que pour toujours je voudrais reposer!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(suffoquant)</p>
<p>Tais-toi! pitié!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>Si cela m'était refusé...</p>
<p>si la terre chrétienne est interdite au corps d'un malheureux,</p>
<p>près du chemin ou dans le vallon solitaire allez placer ma tombe!</p>
<p>En détournant les yeux le prêtre passera...</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>Pitié! Werther!</p>
<p><strong>WERTHER</strong></p>
<p>(continuant)</p>
<p>Mais, à la dérobée, quelque femme viendra visiter le banni...</p>
<p>et d'une douce larme, en son ombre tombée le mort,</p>
<p>le pauvre mort...se sentira béni...</p>
<p>(Sa voix s'arrête, il tente quelques efforts pour respirer...puis ses bras d'abord étendus retombent, et la tête inclinée... il meurt.)</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(avec épouvante)</p>
<p>Ah!</p>
<p>(Ne pouvant croire à ce qu'elle voit, elle prend la tête de Werther dans ses mains.)</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>(au loin)</p>
<p>Jésus vient de naître,</p>
<p>Voici notre divin maître;</p>
<p>Rois et bergers d'Israël!</p>
<p><strong>CHARLOTTE</strong></p>
<p>(l'appelant désespérément)</p>
<p>Werther!</p>
<p>(faiblissant)</p>
<p>ah!
(comprenant tout enfin, elle s'évanouit, tombe inanimée par terre devant le fauteuil)</p>
<p>Tout est fini!</p>
<p><strong>LA VOIX DES ENFANTS</strong></p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p>Noël! Noël! Noël! Noël!</p>
<p>Noël! Noël!</p>
<p>(Rires bruyants, chocs de verres, cris joyeux.)</p>
<p>RIDEAU</p>
Pour accompagner l'introduction au cours sur le Romantisme : exposition « Visages de l’effroi : Violence et Fantastique, de David à Delacroix » au Musée de la Vie romantique, jusqu'au 28 février 2016 !
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2016-01-04T23:20:00+01:00
2017-01-11T15:09:14+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Spectres_sans_tete_Boulanger.jpg" alt="Spectres_sans_tete_Boulanger.jpg" title="Spectres_sans_tete_Boulanger.jpg, déc. 2015" /></p>
<p><em>Les Spectres sans têtes</em>, Louis Boulanger. Illustration pour <em>Le Dernier Jour d'un Condamné</em>, de Victor Hugo. (C) Maison Victor Hugo.</p>
<p>« En marge du néoclassicisme de la fin du XVIIIe siècle, le sentiment romantique émerge en France en plongeant ses racines dans un mal-être, symptomatique d’une époque troublée tant sur le plan politique et économique que social et culturel. De la fin de l’Ancien régime aux espoirs déçus de la Révolution de 1848, les artistes traversent un siècle fait de bouleversements et de désenchantements qui les amènent à repenser, voire à redéfinir, la finalité de leur art. Le néoclassicisme, des grands maitres tels David, Girodet ou Gérard porte une esthétique où la violence, souvent légitime, s’impose comme une caractéristique du discours artistique. Si elle aboutit souvent à la mort vertueuse du héros, elle marque aussi le début d’un dialogue entre morts et vivants dans l’au-delà. Une production foisonnante souvent méconnue, attachée au surnaturel, voire au morbide, voit ainsi le jour dès le Directoire et pendant toute la période romantique alors que la Terreur,les bouleversements politiques et les guerres napoléoniennes ont rendu quotidienne l’horreur qui n’est plus un sujet privilégié de la peinture d’histoire mais une réalité. À travers une réunion d’œuvres françaises de David, Delacroix, Géricault et Ingres, souvent inédites, l’exposition montre le passage d’une violence dramatique et maîtrisée à la fin du XVIIIe siècle vers une forme française du romantisme fantastique et noir nourri tant par le traumatisme révolutionnaire que par la littérature ancienne et contemporaine. »</p>
<p>Source :
http://parismusees.paris.fr/fr/exposition/visages-de-leffroi</p>
<p>Adresse : Hôtel Renan-Scheffer16, rue Chaptal 75009 Paris.</p>
<hr />
<p><strong>Présentation de l'exposition</strong> :</p>
<div class="external-media">
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</div>
Un regard humoristique sur la pièce de Molière : Alceste «mis en trope» par Boby Lapointe dans sa chanson « L'AMI ZANTROP »...
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2015-12-19T18:01:00+01:00
2017-01-11T15:11:35+01:00
Reynald André Chalard
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<div class="external-media">
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</div>
<p><strong>Boby Lapointe</strong></p>
<p><em>L'AMI ZANTROP</em></p>
<p>Paroles: Boby Lapointe, 1975</p>
<pre></pre>
<p>Moi je connais un ami il s'appelle Alceste</p>
<p>C'est son nom Alceste</p>
<p>Nous, on l'appelle Zantrop c'est notre ami Zantrop</p>
<p>Bonjour l'ami Zantrop</p>
<p>Quand il est à St Trop il vit comme un ascète</p>
<p>Il sort jamais là-bas</p>
<p>Mais quand il est à Sète il vit comme à St Trop</p>
<p>Toute la nuit il sort</p>
<p>Il fait le tour des boîtes où l'on boit et l'on danse</p>
<p>Y'en a plusieurs à Sète</p>
<p>Il cherche Célimène sa doudou fiancée</p>
<p>A vu Célimène? Pas là</p>
<p>A la fin il la trouve il lui dit ce qu'il pense</p>
<p>L'est pas content tu sais</p>
<hr />
<p>Il dit « fuyons ces boites de laids qu'ont dansé »</p>
<hr />
<p>Ah! parce que c'est son mot ça</p>
<p>Parce que lui il dit que ceux</p>
<p>Qui dansent dans ces boîtes ils sont affreux</p>
<p>Et quand ils s'arrêtent de danser</p>
<p>Il dit « c'est des boîtes de laids qu'ont dansé »</p>
<p>Et voilà! ça fait rigoler</p>
<p>Ah la la! Oh bon pas trop</p>
<p>Mais lui il est en colère</p>
<p>Et il dit en grinçant des Molières</p>
<hr />
<p>« Non je ne puis souffrir cette lâche méthode »</p>
<p>Ah il aime pas</p>
<p>« Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode »</p>
<p>Il aime pas la mode</p>
<p>« Et je ne hais rien tant que les contorsions »</p>
<p>Il aime pas le jerk</p>
<p>« De tous vos grands faiseurs de protestations »</p>
<p>Il aime pas du tout</p>
<p>« Viens viens ma Célimène! Ah viens viens je t'emmène</p>
<p>Allez viens va</p>
<p>Laisse ces sapajous faire ensemble joujou »</p>
<p>Ils dansent le jerk</p>
<p>« Toutes leurs flatteries et leurs cajoleries</p>
<p>Avec les mains</p>
<p>C'est rien que du chiquet et de la crotte de biquet »</p>
<hr />
<p>Ah ça c'est son mot encore</p>
<p>Parce que lui il pense pour l'amour</p>
<p>Pas besoin de faire des manières</p>
<p>Lui tout de suite allez: « Boum Boum »</p>
<p>Et voilà c'est pas compliqué</p>
<p>Mais Célimène c'est pas ça du tout</p>
<p>Elle veut pas tout de suite « Boum Boum »</p>
<hr />
<p>Parce que elle c'est une grande coquette</p>
<p>Et puis d'ailleurs tu vas voir</p>
<hr />
<p>Mais notre Célimène dit pas toujours Amen, non</p>
<p>Oh non</p>
<p>Au contraire bien souvent elle dit</p>
<p>« Ah mais non C'est vrai ça</p>
<p>Moi j'aime conversation de garçon plus amène »</p>
<p>Amène signifie « doux »</p>
<p>« Puis je suis pas cendrillon je rentre pas à minuit</p>
<p>Si tu crois qu'en amour y a pas besoin de hors-d'œuvre</p>
<p>Vas donc chercher ailleurs qui peut faire ton bonheur</p>
<p>Pour gagner une guerre il faut faire des manœuvres</p>
<p>Mets du miel sur ton piège pour attraper mon cœur »</p>
<hr />
<p>Eh bien voilà! Tout ça c'est de la diatribe...</p>
<p>Elle est comme ça Célimène...</p>
<p>Elle aime avoir beaucoup d'amoureux</p>
<p>Qui font « Nanana » des manières</p>
<p>Oh oui mais tout ça c'est bien triste</p>
<p>Et ça donne envie de partir</p>
<p>« Et chercher sur la terre un endroit écarté</p>
<p>Où d'être homme d'honneur on ait la liberté »</p>
<p>Comme il a dit un copain à moi</p>
<p>Seulement voilà y en a pas</p>
<p>Tout est loué depuis Pâques</p>
<p>Alors qu'est-ce que tu veux faire?</p>
<hr />
<p>Gérard Genette, « Rhétorique et Enseignement », dans<em> Figures II</em>, éditions du Seuil, coll. «Points» n° 106, 1969, p. 23.</p>
<p>« On trouve dans la <em>Correspondance</em> de Flaubert (Lettre du 31 décembre 1841) cette devinette qui a dû amuser, au XVIIIe et au XIXe siècle, plusieurs générations de collégiens, et qui n’aurait aujourd’hui aucune chance d’être comprise dans une classe : ‘ Quel est le personnage de Molière qui ressemble à une figure de rhétorique ? – <strong>C’est Alceste, parce qu’il est mis en trope</strong>.’ Quel bachelier sait aujourd’hui ce qu’est un trope ? »</p>
Solitude de Port-Royal : les ruines de l'Abbaye, les Granges, les Petites écoles, le puits de Pascal. Actualité de Port-Royal : « Sur l’idée d’une communauté de solitaires » (2015), de Pascal Quignard...
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2015-10-26T16:30:00+01:00
2017-01-11T15:26:08+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Champaigne.jpg" alt="Champaigne.jpg" title="Champaigne.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Philippe de Champaigne, <em>Ex-Voto de 1662</em>, pour la guérison de sa fille, Suzanne de Champaigne. Photo © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux.</p>
<p>Ci-dessous, la traduction du texte latin qui figure en regard de l'image :</p>
<p><em>«Au Christ unique médecin des âmes et des corps</em></p>
<p><em>La sœur Catherine Suzanne de Champaigne après une fièvre de 14 mois qui avait effrayé les médecins par son caractère tenace et l’importance de ses symptômes, alors que même la</em> <em>moitié de son corps était paralysée, que la nature était déjà épuisée, que les médecins l’avaient déjà abandonnée, s’étant jointe de prière avec la Mère Catherine Agnès, en un instant de</em> <em>temps, ayant recouvré une parfaite santé, s’offre à nouveau</em>.</p>
<p><em>Philippe de Champaigne, cette image d’un si grand miracle et un témoignage de sa joie a placé à côté (a présenté) en l’année 1662»</em>.</p>
<p>(Traduction du philosophe Louis Marin, dans son étude «Les Mots et les choses dans la peinture», <em>Annales d’Histoire de l’art et d’Archéologie</em>, 1984, vol. 6, p. 75-76.)</p>
<p><strong>N.B. : Ne pas oublier la lecture - pour les khôlles - de la pièce de Montherlant, <em>Port-Royal</em> (1954)...</strong></p>
<hr />
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0300_m.jpg" alt="IMAG0300.jpg" title="IMAG0300.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Les « Petites écoles » de Port-Royal, situées près des Granges (localité de Magny-les -Hameaux, dans les Yvelines). Toutes les photos ©RAC. 25 octobre 2015.</p>
<hr />
<p><em>«Le propre de Port Royal pour moi, c’est l’invention passionnante – même si elle est difficilement concevable pour l’esprit – d’une communauté de solitaires</em>.
<em>Le mot de « solitaire », au sens que leur donnaient les Jansénistes, est finalement aussi beau qu’il est énigmatique</em>.</p>
<p><em>Les « solitaires » désignaient des hommes de la société civile, aristocrates ou riches bourgeois, qui optaient pour les mœurs des couvents (ses abstinences, ses silences, ses austérités, ses veilles, ses tâches, ses lectures) mais qui refusaient de s’y lier par des vœux</em>. <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/10/26/…" title="…">…</a></p>
<p><em>Ils quittaient la cour pour franchir vingt kilomètres et se retrouver dans un bois. Ils ne se guidaient sur aucune règle extérieure, n’obéissaient à personne, jaloux seulement de leur retrait du monde</em>. <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/10/26/…" title="…">…</a></p>
<p><em>Ils étudiaient. Ils ne tutoyaient personne. Ni Dieu, ni les enfants, ni les pauvres, ni les bêtes. Ils saluaient les corneilles, admiraient leurs becs durs et noirs et caressaient les chats. En 1678 les derniers solitaires furent contraints de quitter la ferme des Granges sous peine d’incarcération ou de bûcher. En 1711 Port Royal fut rasée sur l’ordre du roi Louis XIV en sorte qu’il « n’y restât pas pierre sur pierre ». Puis, à la fin de l’automne, alors que le froid était très vif, que la terre était couverte de neige, les tombes furent ouvertes. Les chiens affamés, les corbeaux, les corneilles, les souriceaux des champs dévoraient ce qui restait de chair sur les os des saints qui étaient morts. Ils dévorèrent Racine. Ils dévorèrent Monsieur Hamon qui avait été son maître</em>. »</p>
<p>Pascal Quignard, <em>Sur l'idée d'une communauté de solitaires</em>, Arléa, 2015, pages 28-30.</p>
<hr />
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0297_m.jpg" alt="IMAG0297.jpg" title="IMAG0297.jpg, oct. 2015" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0272_m.jpg" alt="IMAG0272.jpg" title="IMAG0272.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Le puits de Pascal, ainsi nommé car c'est Pascal qui en a créé le mécanisme pour les élèves des «Petites écoles». // Plaque commémorative.</p>
<hr />
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0286_m.jpg" alt="IMAG0286.jpg" title="IMAG0286.jpg, oct. 2015" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0284_m.jpg" alt="IMAG0284.jpg" title="IMAG0284.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Bibliothèque du bâtiment (ajouté aux « petites écoles » à la fin du XIXe siècle) qui abrite aujourd'hui le musée de Port-Royal. // Edition des <em>Pensées</em> de Pascal annotée par Marcel Proust.</p>
<hr />
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0274_m.jpg" alt="IMAG0274.jpg" title="IMAG0274.jpg, oct. 2015" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0308_m.jpg" alt="IMAG0308.jpg" title="IMAG0308.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Jean-Baptiste de Santeuil (1630-1697), poète néolatin proche de Port-Royal. Il est l'auteur du fameux aphorisme : <em>Castigat ridendo mores</em>. cf. cours du début de l'année. // Stèle indiquant le lieu d'inhumation de Jean Racine en 1699, dans le cimetière de l'abbaye. Son corps fut exhumé en 1711, au moment de la destruction de Port-Royal par Louis XIV.</p>
<p>Texte précis de l'inscription :</p>
<p><em>A la mémoire de Jean Racine inhumé en ce lieu le 23 avril 1699 et exhumé en 1711</em></p>
<p><em>« Je désire qu’après ma mort mon corps soit porté à Port-Royal des Champs et qu’il y soit inhumé dans le Cimetière aux piez de la fosse de Mr Hamon. »</em></p>
<hr />
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.IMAG0303_m.jpg" alt="IMAG0303.jpg" title="IMAG0303.jpg, oct. 2015" /></p>
<p>Une partie des ruines de l'abbaye de Port-Royal.</p>
<hr />
<p>Henry Purcell (1659-1695)</p>
<div class="external-media">
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</div>
<hr />
<p>François Couperin (1668-1733)</p>
<div class="external-media">
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</div>
La Culture biblique par la Musique sacrée : Miserere et Credo («Et incarnatus est »). Cf. Cours sur Les Misérables (pour le Miserere) et sur la Poésie (pour « Le Verbe s’est fait chair »). Suite du billet du 23/01/2014 : Culture biblique et Littérature...
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2015-04-12T16:14:00+02:00
2018-07-06T12:17:16+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Anges.jpg" alt="Anges.jpg" title="Anges.jpg, avr. 2015" /></p>
<p>Hans Memling (1435-1494), <em>Les Anges Musiciens</em> (vers1480) (c) Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers.</p>
<p>Sont mentionnés ci-dessous les compositions musicales inspirées de textes sacrés, avec leur définition par le <em>Trésor de la Langue Française informatisé</em>, un extrait de la séquence chantée et des titres d’œuvres célèbres qu’il est indispensable de connaître :</p>
<p><strong>Le <em>Miserere</em></strong></p>
<p><strong>MISERERE</strong>, MISÉRÉRÉ, subst. masc.</p>
<p>A. 1. LITURG. CATH. Psaume cinquantième qui commence dans la traduction latine de la Vulgate par <em>Miserere mei, Deus</em>, et p. méton., musique qui accompagne le psaume. <em>Dire un/des miserere</em>.<em> Le</em> miserere, <em>c'est-à-dire</em> ayez pitié de nous, <em>est un psaume composé de versets qui se chantent alternativement d'une manière très-différente</em> (STAËL, <em>Corinne</em>, t.2, 1807, p.144).<em> C'est le vendredi que vous vous fustigez, en récitant le miserere, avec la discipline?</em> (HUYSMANS, <em>Oblat</em>, t.1, 1903, p.220).
Loc. fig. <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/04/12/P. allus. au premier et au dernier mot du miserere" title="P. allus. au premier et au dernier mot du miserere">P. allus. au premier et au dernier ...</a> <em>De miserere à vitulos</em>. D'un bout à l'autre. <em>Le seigneur l'écouta bouche bée, de miserere à vitulos sans bouger seulement la prunelle de l'œil</em> (E. PÉROCHON, <em>Milon</em>, Paris, Plon, 1936, p.32 ds <em>R. Ling. rom</em>. t.42, 1978, p.110).</p>
<p>Extrait :</p>
<p><em>Miserere mei, Deus : secundum magnam misericordiam tuam</em>.
<em>Et secundum multitudinem miserationum tuarum, dēlē iniquitatem meam.</em>
<em>Amplius lavā me ab iniquitate mea: et peccato meo mundā me.</em></p>
<p><em>Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.</em>
<em>Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense...</em></p>
<p>Gregorio Allegri, <em>Miserere</em> (1638)</p>
<div class="external-media">
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</div>
<p>Plus récemment : <em>Miserere</em> (1989), d'Arvo Pärt...</p>
<hr />
<p><strong>Le <em>Credo</em></strong></p>
<p><strong>CREDO</strong>, subst. masc.</p>
<p>A. RELIG. CATH. Prière contenant un abrégé des principaux dogmes que l'Église catholique enseigne et constituant une profession de foi. <em>Credo de saint Athanase</em> (CLAUDEL, <em>Corona Benignitatis</em>, 1915, p. 464).
a) Celui qui est récité au baptême et dans les prières. Synon. symbole des Apôtres (cf. ZOLA, <em>Terre</em>, 1887, p. 277). <em>On dit un pater, un ave et un credo</em> (POURRAT, <em>Gaspard</em>, 1922, p. 57).
b) Credo de la messe. Celui qui est récité ou chanté à la messe. Synon. symbole de Nicée :
1. <em>Mais ce fut quand le credo s'éleva, que Durtal put s'exalter à l'aise. Il ne l'avait pas encore entendu aussi autoritaire et aussi imposant; il s'avançait, chanté à l'unisson, déroulait la lente procession des dogmes, en des sons étoffés, rigides, d'un violet presque obscur, d'un rouge presque noir, s'éclaircissait à peine à la fin alors qu'il expirait en un long, en un plaintif amen</em>.
HUYSMANS, <em>En route</em>, t. 2, 1895, p. 218.
P. méton. Le moment de la messe où il se récite ou se chante. <em>Arriver au credo</em> (cf. JOUHANDEAU, <em>M. Godeau</em>, 1926, p. 289).</p>
<p>Extrait :</p>
<p><em>Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem caeli et terrae, visibilium omnium et invisibilium.</em>
<em>Et in unum Dominum Jesum Christum Filium Dei unigenitum.</em>
<em>Et ex Patre natum ante omnia saecula.</em>
<em>Deum de Deo, lumen de lumine, Deum verum de Deo vero.</em>
<em>Genitum, non factum, consubstantialem Patri : per quem omnia facta sunt.</em>
<em>Qui propter nos homines, et propter nostram salutem decendit de caelis.</em>
<strong><em>Et incarnatus est de Spiritu sancto ex Maria Virgine : Et homo factus est.</em></strong>
<em>Crucifixus etiam pro nobis : sub Pontio Pilato passus, et sepultus est.</em>
<em>Et resurrexit tertia die, secundum Scripturas</em>...</p>
<p><em>Je crois en un seul Dieu, Le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible.</em>
<em>Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ;</em>
<em>Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu</em>,
<em>Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.</em>
<em>Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ;</em>
<em>Par l’Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.</em>
<em>Crucifié pour nous sous Ponce pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.</em>
<em>Il ressuscita le troisième jour, conformément aux écritures</em>...</p>
<p>Mozart, <em>Messe en ut mineur</em>, KV 427 (1782) : <em>Credo</em>,« Et incarnatus est ».</p>
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</div>
<p>Le <em>Credo</em> se retrouve donc dans toutes les Messes des grands compositeurs. On peut citer la <em>Messe en si mineur</em> (1748 pour le <em>Credo</em>) de Bach (BWV 232), la <em>Messe en ut majeur op. 86</em> de Beethoven (1807) - ainsi que sa <em>Missa solemnis opus 123 </em> (1818-1823) - et la <em>Grande Messe n° 6 en Mi bémol Majeur</em> (1828), D. 950 de Schubert. Bien d'autres références sont possibles, évidemment. Citons, pour le XXe siècle français, Francis Poulenc et Maurice Duruflé.</p>
Khôlles : Lire le roman de Benjamin Constant, «Adolphe» (1816) en écoutant une des ses possibles traductions musicales, la «Fantaisie» D. 940 de Schubert (1828), premier mouvement.Discussion en classe sur le thème : Littérature et Musique...
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2015-03-11T22:53:00+01:00
2018-09-30T16:50:24+02:00
Reynald André Chalard
Regarder Ecouter Lire
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Adolphe_de_Constant.jpg" alt="Adolphe_de_Constant.jpg" title="Adolphe_de_Constant.jpg, mar. 2015" /></p>
<p>Gravure de Ronget (1850) pour <em>Adolphe</em> : «Mort d'Ellénore». © BnF</p>
<hr />
<p><strong>ADOLPHE. ANECDOTE TROUVÉE DANS LES PAPIERS D’UN INCONNU</strong></p>
<p>« Tourmenté d'une émotion vague, je veux être aimé, me disais-je, et je regardais autour de moi ; je ne voyais personne qui m'inspirât de l'amour, personne qui me parût susceptible d'en prendre ; j'interrogeais mon cœur et mes goûts : je ne me sentais aucun mouvement de préférence. Je m'agitais ainsi intérieurement, lorsque je fis connaissance avec le comte de P***, homme de quarante ans, dont la famille était alliée à la mienne. Il me proposa de venir le voir. Malheureuse visite ! Il avait chez lui sa maîtresse, une Polonaise, célèbre par sa beauté, quoiqu'elle ne fût plus de la première jeunesse. Cette femme, malgré sa situation désavantageuse, avait montré dans plusieurs occasions un caractère distingué. (…) Offerte à mes regards dans un moment où mon cœur avait besoin d'amour, ma vanité de succès, Ellénore me parut une conquête digne de moi. »</p>
<p><em>Adolphe</em>, édition Garnier Frères, 1955, p. 31-32 et 36.</p>
<hr />
<p>« Je sentais que nous ne pouvions être unis pour toujours, et que c'était un devoir sacré pour moi de respecter son repos : je lui donnais donc des conseils de prudence, tout en l'assurant de mon amour. Mais plus je lui donnais des conseils de ce genre, moins elle était disposée à m'écouter. En même temps je craignais horriblement de l'affliger. Dès que je voyais sur son visage une expression de douleur, sa volonté devenait la mienne : je n'étais à mon aise que lorsqu'elle était contente de moi. Lorsqu'en insistant sur la nécessité de m'éloigner pour quelques instants, j'étais parvenu à la quitter, l'image de la peine que je lui avais causée me suivait partout. Il me prenait une fièvre de remords qui redoublait à chaque minute, et qui enfin devenait irrésistible ; je volais vers elle, je me faisais une fête de la consoler, de l'apaiser. Mais à mesure que je m'approchais de sa demeure, un sentiment d'humeur contre cet empire bizarre se mêlait à mes autres sentiments.»</p>
<p><em>Adolphe</em>, édition Garnier Frères, 1955, p. 59-60.</p>
<hr />
<p>« Dès qu'il existe un secret entre deux cœurs qui s'aiment, dès que l'un d'eux a pu se résoudre à cacher à l'autre une seule idée, le charme est rompu, le bonheur est détruit. L'emportement, l'injustice, la distraction même, se réparent ; mais la dissimulation jette dans l'amour un élément étranger qui le dénature et le flétrit à ses propres yeux. Par une inconséquence bizarre, tandis que je repoussais avec l'indignation la plus violente la moindre insinuation contre Ellénore, je contribuais moi-même à lui faire tort dans mes conversations générales. Je m'étais soumis à ses volontés, mais j'avais pris en horreur l'empire des femmes. Je ne cessais de déclamer contre leur faiblesse, leur exigence, le despotisme de leur douleur. J'affichais les principes les plus durs ; et ce même homme qui ne résistait pas à une larme, qui cédait à la tristesse muette, qui était poursuivi dans l'absence par l'image de la souffrance qu'il avait causée, se montrait, dans tous ses discours, méprisant et impitoyable. Tous mes éloges directs en faveur d'Ellénore ne détruisaient pas l'impression que produisaient des propos semblables. On me haïssait, on la plaignait, mais on ne l'estimait pas. On s'en prenait à elle de n'avoir pas inspiré à son amant plus de considération pour son sexe et plus de respect pour les liens du cœur. »</p>
<p><em>Adolphe</em>, édition Garnier Frères, 1955, p. 73-74</p>
<hr />
<p>« J'avais rejeté dans le vague la nécessité d'agir ; elle ne me poursuivait plus comme un spectre ; je croyais avoir tout le temps de préparer Ellénore. Je voulais être plus doux, plus tendre avec elle, pour conserver au moins des souvenirs d'amitié. Mon trouble était tout différent de celui que j'avais connu jusqu'alors. J'avais imploré le ciel pour qu'il élevât soudain entre Ellénore et moi un obstacle que je ne pusse franchir. Cet obstacle s'était élevé. Je fixais mes regards sur Ellénore comme sur un être que j'allais perdre. L'exigence, qui m'avait paru tant de fois insupportable, ne m'effrayait plus ; je m'en sentais affranchi d'avance. J'étais plus libre en lui cédant encore, et je n'éprouvais plus cette révolte intérieure qui jadis me portait sans cesse à tout déchirer. Il n'y avait plus en moi d'impatience : il y avait, au contraire, un désir secret de retarder le moment funeste. Ellénore s'aperçut de cette disposition plus affectueuse et plus sensible : elle-même devint moins amère. Je recherchais des entretiens que j'avais évités ; je jouissais de ses expressions d'amour, naguère importunes, précieuses maintenant, comme pouvant chaque fois être les dernières. »</p>
<p><em>Adolphe</em>, édition Garnier Frères, 1955, p. 130-131.</p>
<hr />
<p><em>«Oui, monsieur, je publierai le manuscrit que vous me renvoyez (…) ; je le publierai comme une histoire assez vraie de la misère du cœur humain. S’il renferme une leçon instructive, c’est aux hommes que cette leçon s’adresse : il prouve que cet esprit, dont on est si fier, ne sert ni à trouver du bonheur ni à en donner (…). La grande question dans la vie, c'est la douleur que l'on cause, et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l'homme qui a déchiré le cœur qui l'aimait.»</em> (Réponse de l'Éditeur)</p>
<p><em>Adolphe</em>, édition Garnier Frères, 1955, p. 149-150.</p>
<pre></pre>
<hr />
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</div>
<hr />
<p>Le cinéaste Benoît Jacquot avait utilisé le deuxième mouvement du quintette pour piano en mi bémol majeur opus 44 de Schumann pour son adaptation du roman en 2002, avec la sublime Isabelle Adjani. Choix intéressant, que vous pourrez comparer avec le mien.</p>
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<hr />
<p>Pour nourrir la discussion sur le thème <strong>Littérature et Musique</strong>, reportez-vous au billet daté du <strong><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2013/05/04/Romantisme-%28Balzac%29-%3A-Litt%C3%A9rature-et-Musique">4 mai 2013</a></strong>. Une ébauche de réflexion y est proposée sur l'expérience des <em>tonalités affectives</em> dans l'œuvre littéraire , notamment à l'aide de la musique. J'avais demandé aux Hypokhâgneux de l'époque de rechercher un morceau de musique qu'ils auraient pu associer à un passage <em>lyrique</em> du <em>Lys dans la vallée</em> de Balzac...</p>
<p><strong>Précisions</strong> :</p>
<p>1. Il ne convient pas d'écouter la musique <em>pendant</em> la lecture mais plutôt après, dans des moments propices à la méditation sur l'œuvre.</p>
<p>2. Il n'est pas question d'évacuer la réflexion au profit de l'émotion mais de mieux comprendre et saisir celle-ci pour provoquer celle-là :</p>
<p>«L’intelligence du cœur n’exclut pas celle de l’intellect, elle la convoque.»</p>
<p>Thomas Pavel,<em> Comment écouter la littérature ?</em>, éd. Collège de France / Fayard, 2006, pp. 38-39.</p>
Romantisme français : Gérard de Nerval et les chansons du Valois. «La Fille du roi Louis» : l'air qui vaut «tout Rossini, tout Mozart et tout Weber» (Fantaisie) et ressuscite la femme perdue ou rêvée, d'Adrienne à Aurélia, en passant par Sylvie...
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2015-03-01T17:22:00+01:00
2017-11-08T09:25:47+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Nerval_m.jpg" alt="Nerval.jpg" title="Nerval.jpg, fév. 2015" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Nerval_Aurelia_m.png" alt="Nerval_Aurelia.png" title="Nerval_Aurelia.png, fév. 2015" /></p>
<p>Gérard de Nerval, entre 1854 et 1855. Photographie (détail) d'Adrien Tournachon (Nadar jeune) ©BnF //<em> Le Rêve et la vie</em> est le titre sous lequel <em>Aurélia</em> a paru en volume, en 1855, accompagnée d'autres textes, œuvres et traductions, dont <em>Nicolas Flamel</em>, <em>L'Intermezzo</em>, <em>Les Arts à Constantinople</em>, <em>Une Tour dans le Nord</em>, etc.</p>
<p><strong>UN ASPECT DU ROMANTISME EN GÉNÉRAL ET DU ROMANTISME FRANÇAIS EN PARTICULIER :</strong> <strong>LA RÉHABILITATION DE LA POÉSIE ORALE (POPULAIRE) PAR LA POÉSIE LETTRÉE (SAVANTE)</strong></p>
<p>«<em>La fille au Roi Louis</em>, dont Nerval disait qu’elle est <em>« un des plus beaux airs qui existent, un chant d’église croisé par un chant de guerre »</em>, illustre la légende de la fille amoureuse emprisonnée par son père. Déjà mise en oeuvre par le trouvère Audefroy le Bâtard, cette complainte qui fut chantée sur plus de trente mélodies différentes, se retrouve notamment sous le titre <em>La Belle Isambourg</em> dans un recueil d’airs de cour de 1607. <strong>La mélodie enregistrée ici est celle que Nerval collecta dans le Valois</strong> et que l’on peut aussi entendre dans <em>Acajou</em> de Favart (1744) sous le titre du <em>Beau Déon</em> ainsi que dans un cantique spirituel de Berton (1754).»</p>
<p>Extrait du livret de <em>Chansons d'autrefois et Chemins de mélancolie</em>, Le Poème Harmonique, Vincent Dumestre, p. 14.</p>
<p><strong>Un ouvrage de référence</strong> : Paul Bénichou, <em>Nerval et la chanson folklorique</em>, José Corti, 1970, notamment pages 258-267 et passim.</p>
<hr />
<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.La_Fille_au_Roi_Louis_2_m.jpg" alt="La_Fille_au_Roi_Louis_2.jpg" title="La_Fille_au_Roi_Louis_2.jpg, mar. 2015" /></p>
<p>Extrait de la partition.</p>
<hr />
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</div>
<p>On connaît plusieurs versions de cette chanson. Voici le texte qu'en donne Nerval lui-même dans la 7e lettre qui compose la nouvelle «Angélique», publiée en 1850 avant d'être insérée dans <em>Les Filles du Feu</em> en 1854. Tout de suite après, la version proposée par Henri Davenson (texte intégral), dans laquelle vous retrouverez les couplets de la chanson reconstituée par Vincent Dumestre (texte coupé : de la version précédente, il reprend les couplets 1 à 4 puis 10 à 18).</p>
<hr />
<p>«Quant au caractère des pères de la province que je parcours, il a été éternellement le même si j'en crois les légendes que j'ai entendu chanter dans ma jeunesse. C'est un mélange de rudesse et de bonhomie tout patriarcal. Voici une des chansons que j'ai pu recueillir dans ce vieux pays de l'Ile-de-France, qui, du Parisis, s'étend jusqu'aux confins de la Picardie:</p>
<p>Le roy Loys est sur son pont</p>
<p>Tenant sa fille en son giron.</p>
<p>Elle lui demande un cavalier.</p>
<p>Qui n'a pas vaillant six deniers!</p>
<p>- Oh! oui, mon père, je l'aurai</p>
<p>Malgré ma mère qui m'a portée.</p>
<p>Aussi malgré tous mes parents</p>
<p>Et vous, mon père... que j'aime tant!</p>
<p>- Ma fille, il faut changer d'amour,</p>
<p>Ou vous entrerez dans la tour...</p>
<p>- J'aime mieux rester dans la tour,</p>
<p>Mon père! que de changer d'amour!</p>
<p>- Vite... où sont mes estafiers,</p>
<p>Aussi bien que mes gens de pied ?</p>
<p>Qu'on mène ma fille à la tour,</p>
<p>Elle n'y verra jamais le jour!</p>
<p>Elle y resta sept ans passés</p>
<p>Sans que personne pût la trouver</p>
<p>Au bout de la septième année</p>
<p>Son père vint la visiter.</p>
<p>- Bonjour, ma fille! comme vous en va?</p>
<p>- Ma foi, mon père... ça va bien mal;</p>
<p>J'ai les pieds pourris dans la terre,</p>
<p>Et les cotés mangés des vers.</p>
<p>Ma fille, il faut changer d'amour</p>
<p>Ou vous resterez dans la tour.</p>
<p>- J'aime mieux rester dans la tour,</p>
<p>Mon père, que de changer d'amour! »</p>
<p>Gérard de Nerval, <em>Œuvres complètes</em>, tome III, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», 1993, pages 493-494.</p>
<p>(La configuration de ce blogue ne me permet pas de restituer la composition strophique du poème)</p>
<hr />
<p>1.Le roi Louis est sur son pont,</p>
<p>Tenant sa fille en son giron ;</p>
<p>Elle se voudrait bien marier</p>
<p>Au beau Déon, franc chevalier.</p>
<p>2.
« Ma fille, n'aimez jamais Déon,</p>
<p>Car c'est un chevalier félon ;</p>
<p>C'est le plus pauvre chevalier</p>
<p>Qui n'a pas vaillant six deniers.</p>
<p>3.
— J'aime Déon, je l'aimerai,</p>
<p>J'aime Déon pour sa beauté,</p>
<p>Plus que ma mère et mes parents,</p>
<p>Et vous, mon père, qui m'aimez tant.</p>
<p>4.
— Ma fille, il faut changer d'amour,</p>
<p>Ou vous entrerez dans la tour.</p>
<p>— J'aime mieux rester dans la tour,</p>
<p>Mon père, que de changer d'amour.</p>
<p>5.
— Et vite, où sont mes estafiers,</p>
<p>Mes geôliers, mes guichetiers,</p>
<p>Qu'on mette ma fille en la tour :</p>
<p>Elle n'y verra jamais le jour. »</p>
<p>6.
Elle y fut bien sept ans passés</p>
<p>Sans que personne la pût trouver.</p>
<p>Au bout de la septième année,</p>
<p>Son père vint la visiter :</p>
<p>7.
« Bonjour, ma fille, comment vous va ?</p>
<p>— Hélas, mon père, il va bien mal :</p>
<p>J'ai un côté mangé des vers,</p>
<p>Et les deux pieds pourris ès fers.</p>
<p>8.
Mon père, avez-vous de l'argent,</p>
<p>Cinq à six sous tant seulement ?</p>
<p>C'est pour donner au geôlier,</p>
<p>Qu'il me desserre un peu les pieds.</p>
<p>9.
— Oui-da, ma fille, nous en avons,</p>
<p>Et des mille et des millions :</p>
<p>Nous en avons à vous donner,</p>
<p>Si vos amours voulez changer.</p>
<p>10.
— Avant que changer mes amours,</p>
<p>J'aime mieux mourir dans la tour.</p>
<p>— Eh bien ma fille, vous y mourrez,</p>
<p>De guérison point vous n'aurez. »</p>
<p>11.
Le beau Déon, passant par là,</p>
<p>Un mot de lettre lui jeta ;</p>
<p>Il y avait dessus écrit :</p>
<p>« Belle, ne le mettez en oubli ;</p>
<p>12.
Faites-vous morte ensevelir,</p>
<p>Que l'on vous porte à Saint-Denis ;</p>
<p>En terre, laissez-vous porter,</p>
<p>Point enterrer ne vous lairrai. »</p>
<p>13.
La belle n'y a pas manqué,</p>
<p>Dans le moment a trépassé ;</p>
<p>Elle s'est laissé ensevelir,</p>
<p>On l'a portée à Saint-Denis.</p>
<p>14.
Le roi va derrière en pleurant,</p>
<p>Les prêtres vont devant chantant :</p>
<p>Quatre-vingts prêtres, trente abbés,</p>
<p>Autant d'évêques couronnés.</p>
<p>15.
Le beau Déon passant par là :</p>
<p>« Arrêtez, prêtres, halte-là !</p>
<p>C'est m'amie que vous emportez,</p>
<p>Ah ! laissez-moi la regarder ! »</p>
<p>16.
Il tira son couteau d'or fin</p>
<p>Et décousit le drap de lin :</p>
<p>En l'embrassant, fit un soupir,</p>
<p>La belle lui fit un souris :</p>
<p>17.
« Ah ! voyez quelle trahison</p>
<p>De ma fille et du beau Déon !</p>
<p>Il les faut pourtant marier,</p>
<p>Et qu'il n'en soit jamais parlé.</p>
<p>18.
Sonnez, trompettes et violons,</p>
<p>Ma fille aura le beau Déon.</p>
<p>Fillette qu'a envie d'aimer,</p>
<p>Père ne l'en peut empêcher ! »</p>
<p>19.
Quatre ou cinq de ces jeunes abbés</p>
<p>Se mirent à dire, tout haut riant :</p>
<p>« Nous sommes venus pour l'enterrer,</p>
<p>Et nous allons la marier ! »</p>
<p>Henri Davenson, <em>Le Livre des chansons</em>, Club des Libraires de France, 1958, p. 100-103.</p>
<p>(La configuration de ce blogue ne me permet pas de restituer la composition strophique du poème)</p>
<hr />
<p><strong>Chansons et légendes du Valois</strong></p>
<p>«Chaque fois que ma pensée se reporte aux souvenirs de cette province du Valois, je me rappelle avec ravissement les chants et les récits qui ont bercé mon enfance. La maison de mon oncle était toute pleine de voix mélodieuses, et celles des servantes qui nous avaient suivis à Paris chantaient tout le jour les ballades joyeuses de leur jeunesse, dont malheureusement je ne puis citer les airs. J'en ai donné plus haut quelques fragments. Aujourd'hui, je ne puis arriver à les compléter, car tout cela est profondément oublié ; le secret en est demeuré dans la tombe des aïeules. On publie aujourd'hui les chansons patoises de Bretagne ou d'Aquitaine , mais aucun chant des vieilles provinces où s'est toujours parlé la vraie langue française ne nous sera conservé. C'est qu'on n'a jamais voulu admettre dans les livres des vers composés sans souci de la rime, de la prosodie et de la syntaxe ; la langue du berger, du marinier, du charretier qui passe, est bien la nôtre, à quelques élisions près, avec des tournures douteuses, des mots hasardés, des terminaisons et des liaisons de fantaisie, mais elle porte un cachet d'ignorance qui révolte l'homme du monde, bien plus que ne fait le patois. Pourtant ce langage a ses règles, ou du moins ses habitudes régulières, et il est fâcheux que des couplets tels que ceux de la célèbre romance: <em>Si j'étais hirondelle</em>, soient abandonnés, pour deux ou trois consonnes singulièrement placées, au répertoire chantant des concierges et des cuisinières.
Quoi de plus gracieux et de plus poétique pourtant:</p>
<p><em>Si j'étais hirondelle! - Que je puisse voler, - Sur votre sein, la belle, - J'irais me reposer!</em></p>
<p>Il faut continuer, il est vrai, par: <em>J'ai z'un coquin de frère</em>.... ou risquer un hiatus terrible; mais pourquoi aussi la langue a-t-elle repoussé ce <em>z</em> si commode, si liant, si séduisant qui faisait tout le charme du langage de l'ancien Arlequin, et que la jeunesse dorée du Directoire a tenté en vain de faire passer dans le langage des salons?</p>
<p>Ce ne serait rien encore, et de légères corrections rendraient à notre poésie légère, si pauvre, si peu inspirée, ces charmantes et naïves productions de poètes modestes ; mais la rime, cette sévère rime française, comment s'arrangerait-elle du couplet suivant:</p>
<p><em>La fleur de l'olivier - Que vous avez aimé, - Charmante beauté ! - Et vos beaux yeux charmants, - Que mon coeur aime tant, - Les faudra-t-il quitter ?</em></p>
<p>(...)</p>
<p>La chanson que nous avons citée plus haut: <em>Le roi Loys est sur son pont</em>, a été composée sur un des plus beaux airs qui existent ; c'est comme un chant d'église croisé par un chant de guerre ; on n'a pas conservé la seconde partie de la ballade, dont pourtant nous connaissons vaguement le sujet. Le beau Lautrec, l'amant de cette noble fille, revient de la Palestine au moment où on la portait en terre. Il rencontre l'escorte sur le chemin de Saint-Denis. Sa colère met en fuite prêtres et archers, et le cercueil reste en son pouvoir. "Donnez-moi, dit-il à sa suite, donnez-moi mon couteau d'or fin, que je découse ce drap de lin!" Aussitôt délivrée de son linceul, la belle revient à la vie. Son amant l'enlève et l'emmène dans son château au fond des forêts. Vous croyez qu'ils vécurent heureux et que tout se termina là ; mais une fois plongé dans les douceurs de la vie conjugale, le beau Lautrec n'est plus qu'un mari vulgaire, il passe tout son temps à pêcher au bord de son lac, si bien qu'un jour sa fière épouse vient doucement derrière lui et le pousse résolument dans l'eau noire, en lui criant :</p>
<p><em>Va-t'en, vilain pêche-poissons, - Quand ils seront bons - Nous en mangerons.</em></p>
<p>Propos mystérieux, digne d'Arcabonne ou de Mélusine. - En expirant, le pauvre châtelain a la force de détacher ses clefs de sa ceinture et de les jeter à la fille du roi, en lui disant qu'elle est désormais maîtresse et souveraine, et qu'il se trouve heureux de mourir par sa volonté !... Il y a dans cette conclusion bizarre quelque chose qui frappe involontairement l'esprit, et qui laisse douter si le poète a voulu finir par un trait de satire, ou si cette belle morte que Lautrec a tirée du linceul n'était pas une sorte de vampire, comme les légendes nous en présentent souvent.</p>
<p>Du reste, les variantes et les interpolations sont fréquentes dans ces chansons ; chaque province possédait une version différente. (...) »</p>
<p>Gérard de Nerval, <em>Œuvres complètes</em>, tome III, coll. «Bibliothèque de la Pléiade,» 1993, pages 569-570 et 573-574.</p>
<hr />
<p>Gérard de Nerval, <em>Sylvie . - Souvenirs du Valois</em>, publiée en 1853 dans le <em>Revue des Deux Mondes</em> avant d'être insérée dans <em>Les Filles du Feu</em> en 1854 :</p>
<p>II. - Adrienne</p>
<p>«Je regagnai mon lit et je ne pus y trouver le repos. Plongé dans une demi-somnolence, toute ma jeunesse repassait en mes souvenirs. Cet état, où l'esprit résiste encore aux bizarres combinaisons du songe, permet souvent de voir se presser en quelques minutes les tableaux les plus saillants d'une longue période de la vie.</p>
<p>Je me représentais un château du temps de Henri IV avec ses toits pointus couverts d'ardoises et sa face rougeâtre aux encoignures dentelées de pierres jaunies, une grande place verte encadrée d'ormes et de tilleuls, dont le soleil couchant perçait le feuillage de ses traits enflammés. Des jeunes filles dansaient en rond sur la pelouse en chantant de vieux airs transmis par leurs mères, et d'un français si naturellement pur, que l'on se sentait bien exister dans ce vieux pays du Valois, où, pendant plus de mille ans, a battu le cœur de la France.</p>
<p>J'étais le seul garçon dans cette ronde, où j'avais amené ma compagne toute jeune encore, Sylvie, une petite fille du hameau voisin, si vive et si fraîche, avec ses yeux noirs, son profil régulier et sa peau légèrement hâlée!...Je n'aimais qu'elle, je ne voyais qu'elle, - jusque-là! A peine avais-je remarqué, dans la ronde où nous dansions, une blonde, grande et belle, qu'on appelait Adrienne. Tout d'un coup, suivant les règles de la danse, Adrienne se trouva placée seule avec moi au milieu du cercle. Nos tailles étaient pareilles. On nous dit de nous embrasser, et la danse et le chœur tournaient plus vivement que jamais. En lui donnant ce baiser, je ne pus m'empêcher de lui presser la main. Les longs anneaux roulés de ses cheveux d'or effleuraient mes joues. De ce moment, un trouble inconnu s'empara de moi. - La belle devait chanter pour avoir le droit de rentrer dans la danse. <strong>On s'assit autour d'elle, et aussitôt, d'une voix fraîche et pénétrante, légèrement voilée, comme celle des filles de ce pays brumeux, elle chanta une de ces anciennes romances pleines de mélancolie et d'amour, qui racontent toujours les malheurs d'une princesse enfermée dans sa tour par la volonté d'un père qui la punit d'avoir aimé.</strong> La mélodie se terminait à chaque stance par ces trilles chevrotants que font valoir si bien les voix jeunes, quand elles imitent par un frisson modulé la voix tremblante des aïeules.</p>
<p>A mesure qu'elle chantait, l'ombre descendait des grands arbres, et le clair de lune naissant tombait sur elle seule, isolée de notre cercle attentif. - Elle se tut, et personne n'osa rompre le silence. La pelouse était couverte de faibles vapeurs condensées, qui déroulaient leurs blancs flocons sur les pointes des herbes. Nous pensions être en paradis. - Je me levai enfin, courant au parterre du château, où se trouvaient des lauriers, plantés dans de grands vases de faïence peints en camaïeu. Je rapportai deux branches, qui furent tressées en couronne et nouées d'un ruban. Je posai sur la tête d'Adrienne cet ornement, dont les feuilles lustrées éclataient sur ses cheveux blonds aux rayons pâles de la lune. Elle ressemblait à la Béatrice de Dante qui sourit au poète errant sur la lisière des saintes demeures.</p>
<p>Adrienne se leva. Développant sa taille élancée, elle nous fit un salut gracieux, et rentra en courant dans le château. - C'était, nous dit-on, la petite-fille de l'un des descendants d'une famille alliée aux anciens rois de France; le sang des Valois coulait dans ses veines. Pour ce jour de fête, on lui avait permis de se mêler à nos jeux; nous ne devions plus la revoir, car le lendemain elle repartit pour un couvent où elle était pensionnaire.</p>
<p>Quand je revins près de Sylvie, je m'aperçus qu'elle pleurait. La couronne donnée par mes mains à la belle chanteuse était le sujet de ses larmes. Je lui offris d'en aller cueillir une autre, mais elle dit qu'elle n'y tenait nullement, ne la méritant pas. Je voulus en vain me défendre, elle ne me dit plus un seul mot pendant que je la reconduisais chez ses parents.
Rappelé moi-même à Paris pour y reprendre mes études, j'emportai cette double image d'une amitié tendre tristement rompue, puis d'un amour impossible et vague, source de pensées douloureuses que la philosophie de collège était impuissante à calmer.</p>
<p>La figure d'Adrienne resta seule triomphante, - mirage de la gloire et de la beauté, adoucissant ou partageant les heures des sévères études. Aux vacances de l'année suivante, j'appris que cette belle à peine entrevue était consacrée par sa famille à la vie religieuse.»</p>
<p>Gérard de Nerval, <em>Œuvres complètes</em>, tome III, coll. «Bibliothèque de la Pléiade,» 1993, pages 540-542.</p>
<hr />
<p>Nerval, extrait des <em>Odelettes</em>, dans <em>Petits châteaux de Bohême</em> (1853), Nouvelle Librairie de France, 1959, p. 279 :</p>
<p><em>Fantaisie</em></p>
<p>«Il est un air pour qui je donnerais</p>
<p>Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber ;</p>
<p>Un air très vieux, languissant et funèbre,</p>
<p>Qui pour moi seul a des charmes secrets.</p>
<p>Or, chaque fois que je viens à l'entendre,</p>
<p>De deux cents ans mon âme rajeunit :</p>
<p>C'est sous Louis treize... Et je crois voir s'étendre</p>
<p>Un coteau vert, que le couchant jaunit,</p>
<p>Puis un château de brique à coins de pierre,</p>
<p>Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,</p>
<p>Ceint de grands parcs, avec une rivière</p>
<p>Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;</p>
<p>Puis une dame, à sa haute fenêtre,</p>
<p>Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens...</p>
<p>Que, dans une autre existence peut-être,</p>
<p>J'ai déjà vue ! - et dont je me souviens !»</p>
<p>Poème publié dans les <em>Annales romantiques</em> en 1835.</p>
<p>(La configuration de ce blogue ne me permet pas de restituer la composition strophique du poème)</p>
<hr />
<p>LA FILLE DU ROI LOUIS</p>
<p>« De cette chanson non plus aucune version n’avait été publiée, que je sache, avant 1842. Nerval, ainsi qu’on l’a vu aux Variantes de notre texte, l’a fait figurer aussi dans les différentes rédactions du Voyage dans le Valois. Il semble bien qu’elle ait mis en jeu, dans la sensibilité de Nerval, des résonances particulièrement profondes. On sait le rôle que joue, dans l’histoire de Nerval, la figure, idéalement remémorée, d’Adrienne. Tandis que l’échec de son amour pour Jenny Colon, traversé par la disgrâce et par la mort, et son penchant à adorer une idée mystique de la femme, l’orientent vers la création de la fantastique Aurélia, à un autre pôle de son imagination surgit la figure d’une jeune fille entrevue au temps de son adolescence, inaccessible elle aussi, et laissée dans le passé, et morte, mais liée à des souvenirs réels du pays de son enfance. »</p>
<p>Paul Bénichou, <em>Nerval et la chanson folklorique</em>, José Corti, 1970, p. 258-259.</p>
<hr />
<p><strong>La suite, en cours, où ces documents (avec d'autres) seront convoqués lorsque nous travaillerons sur le romantisme, «mouvement» encore trop encombré - dans certains manuels - de clichés et de définitions aussi hâtives que sommaires...</strong></p>
<p><em>En attendant, que la musique et la lecture vous inspirent les plus belles méditations !</em></p>
Un aspect du romantisme musical allemand (2) : "Les Amours du Poète" (Dichterliebe), de Schumann (1840), d'après les poèmes de Heinrich Heine, "Lyrisches Intermezzo" (1822-1823), traduits et publiés par Gérard de Nerval en 1848...
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2015-02-18T15:27:00+01:00
2022-07-20T17:12:42+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Schumann1_m.jpg" alt="Schumann1.jpg" title="Schumann1.jpg, fév. 2015" /></p>
<p>Robert Schumann</p>
<p>(Source : France Musique)</p>
<p><strong>Il faut écouter le cycle en entier</strong> pour être touché par la beauté de ces lieder. Je ne donne ci-dessous que les textes de ceux qui me requièrent le plus. Mon choix est donc subjectif.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width="400" height="250" src="https://www.youtube.com/embed/ssXOoJAJcMc?feature=oembed" frameborder="0" allow="accelerometer; autoplay; clipboard-write; encrypted-media; gyroscope; picture-in-picture" allowfullscreen title="Fritz Wunderlich - Dichterliebe (Robert Schumann)"></iframe>
</div>
<p><strong>Quelques mots de Nerval sur Heine</strong> :</p>
<p>« Quel est le sujet de l’<em>Intermezzo</em> ? Une jeune fille d’abord aimée par le poète, et qui le quitte pour un fiancé ou pour tout autre amant riche ou stupide. Rien de plus, rien de moins ; la chose arrive tous les jours. La jeune fille est jolie, coquette, frivole, un peu méchante, moitié par caprice, moitié par ignorance. Les Anciens représentaient l’âme sous la forme d’un papillon. Comme Psyché, cette femme tient dans ses mains l’âme délicate de son amant, et lui fait subir toutes les tortures que les enfants font souffrir aux papillons. Ce n’est pas toujours mauvaise intention sans doute ; cependant la poussière bleue et rouge lui reste aux doigts, la frêle gaze se déchire, et le pauvre insecte s’échappe tout froissé. Du reste, chez cette jeune fille peut-être aucun don particulier, ni beauté surhumaine, ni charme souverain ; des yeux bleus, de petites joues fraîches, un sourire vermeil, une peau douce, de l’esprit comme une rose et du goût comme un fruit, voilà tout. Qui n’a dans ses souvenirs de jeunesse un portrait de ce genre à moitié effacé ? Cette donnée toute vulgaire, qui ne fournirait pas deux pages de roman, est devenue entre les mains de Henri Heine un admirable poème, dont les péripéties sont toutes morales ; toute l’âme humaine vibre dans ces petites pièces, dont les plus longues ont trois ou quatre strophes. Passion, tristesse, ironie, vif sentiment de la nature et de la beauté plastique, tout cela s’y mélange dans la proportion la plus imprévue et la plus heureuse ; il y a çà et là des pensées de moraliste condensées en deux vers, en deux mots ; un trait comique vous fait pleurer, une apostrophe pathétique vous fait rire ; les larmes à chaque instant vous viennent aux paupières et le sourire aux lèvres, sans qu’on puisse dire pourquoi, tant la fibre secrète a été touchée d’une main légère ! En lisant l’<em>Intermezzo</em>, l’on éprouve comme une espèce d’effroi : vous rougissez comme surpris dans votre secret ; les battements de votre cœur sont rythmés par ces strophes, par ces vers, de huit syllabes pour la plupart. Ces pleurs que vous aviez versés tout seul, au fond de votre chambre, les voilà figés et cristallisés sur une trame immortelle. Il semble que le poète ait entendu vos sanglots, et pourtant ce sont les siens qu’il a notés. (…).»</p>
<p>Gérard de Nerval, <em>Revue des Deux Mondes</em>, 15 septembre 1848 (« Note du traducteur »), extrait de <em>Poèmes d'Outre-Rhin</em>, Grasset, coll. «Les Cahiers Rouges», 1996, p. 206 et sqq.</p>
<hr />
<p><strong>Quelques mots de Michel Schneider sur le lied schumannien</strong> :</p>
<p>« Schumann a manqué être poète du verbe, il a été poète du piano, maintenant il le devient des mots chantés avec piano. Mais s’agit-il d’une vraie rupture ? Ce sont les mêmes voix intérieures qui parlent dans le cœur du piano et la gorge du chanteur. Dans l’histoire du lied, les siens se singularisent par le caractère élaboré de la partie de piano, prenant une importance symphonique et psychologique qui en fait un véritable poème instrumental. Le lied schumannien est tout sauf un chant accompagné, ce sont deux voix intimement fondues ou parlant à tour de rôle une même langue. »</p>
<p>Michel Schneider, <em>Schumann</em>. – <em>Les Voix intérieures</em>, Gallimard, coll. « Découvertes », 2005, p. 51.</p>
<hr />
<p>1.« Im wunderschönen Monat Mai »
2.« Aus meinen Tränen sprießen »
3.« Die Rose, die Lilie, die Taube, die Sonne »
4.« Wenn ich in deine Augen seh »
5.« Ich will meine Seele tauchen »
6.« Im Rhein, im heiligen Strome »
7.« Ich grolle nicht »
8.« Und wüssten's die Blumen »
9.« Das ist ein Flöten und Geigen »
10.« Hör' ich das Liedchen klingen »
11.« Ein Jüngling liebt ein Mädchen »
12.« Am leuchtenden Sommermorgen »
13.« Ich hab' im Traum geweinet »
14.« Allnächtlich im Traume »
15.« Aus alten Märchen winkt es »
16.« Die alten, bösen Lieder »</p>
<p>Im wunderschönen Monat Mai</p>
<p>Als alle Knospen sprangen</p>
<p>Da ist in meinem Herzen</p>
<p>Die Liebe aufgegangen.</p>
<p>Im wunderschönen Monat Mai</p>
<p>Als alle Vögel sangen</p>
<p>Da hab ich ihr gestanden</p>
<p>Mein Sehnen und Verlangen.</p>
<p><br />***</p>
<p>Au splendide mois de mai, alors que tous les bourgeons rompaient l’écorce, l’amour s’épanouit dans mon cœur.</p>
<p>Au splendide mois de mai, alors que tous les oiseaux commençaient à chanter, j’ai confessé à ma toute belle mes vœux et mes tendres désirs.</p>
<hr />
<p>Ich will meine Seele tauschen</p>
<p>In den Kelch der Lilie hinein;</p>
<p>Die Lilie soll klingend hauchen</p>
<p>Ein Lied von der Liebsten mein.</p>
<p>Das Lied soll schauern und beben</p>
<p>Wie der Kuß von ihrem Mund,</p>
<p>Den sie mir einst gegeben</p>
<p>In wunderbar süßer Stund.</p>
<p><br />***</p>
<p>Je voudrais plonger mon âme dans le calice d’un lis blanc ; le lis blanc doit alors soupirer une chanson pour ma bien-aimée.</p>
<p>La chanson doit trembler et frissonner comme le baiser que m’ont donné autrefois ses lèvres dans une heure mystérieuse et tendre.</p>
<hr />
<p>Im Rhein, im heiligen Strome</p>
<p>Da spiegelt sich in den Well’n</p>
<p>Mit seinem großen Dome</p>
<p>Das große, heilige Köln</p>
<p>Im Dom da steht ein Bildnis,</p>
<p>Auf goldenem Leder gemalt.</p>
<p>In meines Lebens Wildnis</p>
<p>Hat’s freundlich hinein gestrahlt.</p>
<p>Es schweben Blumen und Englein</p>
<p>Um unsere liebe Frau.</p>
<p>Die Augen, die Lippen, die Wänglein,</p>
<p>Die gleichen der Liebsten genau.</p>
<p><br />***</p>
<p>Dans les eaux du Rhin, le saint fleuve, se joue, avec son grand dôme, la grande, la sainte Cologne.</p>
<p>Dans le dôme est une figure peinte sur cuir doré ; sur le désert de ma vie elle a doucement rayonné.</p>
<p>Des fleurs et des anges flottent au-dessus de Notre-Dame ; les yeux, les lèvres, les joues ressemblent à ceux de ma bien-aimée.</p>
<hr />
<p>Ich grolle nicht, und wenn das Herz auch bricht,</p>
<p>Ewig verlor’nes Lieb ! Ich grolle nicht.</p>
<p>Wie du auch strahlst in Diamantenpracht,</p>
<p>Es fällt kein Strahl in deines Herzens Nacht.</p>
<p>Das weiß ich längst. A’. Ich sah dich ja im Traume</p>
<p>Und sah die Nacht in deines Herzens Raume</p>
<p>Und sah die Schlang’, die dir am Herzen frißt,</p>
<p>Ich sah, mein Lieb, wie sehr du elend bist.</p>
<p><br />***</p>
<p>Je ne t’en veux pas ; et si mon cœur se brise, bien-aimée que j’ai perdue pour toujours, je ne t’en veux pas ! Tu brilles de tout l’éclat de la parure nuptiale, mais aucun rayon de tes diamants ne tombe dans la nuit de ton cœur.</p>
<p>Je le sais depuis longtemps. Je t’ai vue naguère en rêve, et j’ai vu la nuit qui remplit ton âme et les vipères qui serpentent dans cette nuit. J’ai vu, ma bien-aimée, combien au fond tu es malheureuse.</p>
<hr />
<p>Hör ich das Liedchen klingen,</p>
<p>Das einst die Liebste sang,</p>
<p>So will mir die Brust zerspringen</p>
<p>Vor wildem Schmerzendrang.</p>
<p>Es treibt mich ein dunkles Sehnen</p>
<p>Hinauf zur Waldeshöh’,</p>
<p>Dort löst sich auf in Tränen</p>
<p>Mein übergroßes Weh.</p>
<p><br />***</p>
<p>Quand j’entends résonner la petite chanson que ma bien-aimée chantait autrefois, il me semble que ma poitrine va se rompre sous l’étreinte de ma douleur.</p>
<p>Un obscur désir me pousse vers les hauteurs des bois ; là, se dissout en larmes mon immense chagrin.</p>
<hr />
<p>Am leuchtenden Sommermorgen</p>
<p>Geh ich im Garten herum.</p>
<p>Es flüstern und sprechen die Blumen,</p>
<p>Ich aber wandle stumm.</p>
<p>Es flüstern und sprechen die Blumen,</p>
<p>Und schaun mitleidig mich an:</p>
<p>"Sei unserer Schwester nicht böse,</p>
<p>Du trauriger, blasser Mann!"</p>
<p><br />***</p>
<p>Par une brillante matinée, je me promenais dans le jardin. Les fleurs chuchotaient et parlaient ensemble, mais moi je marchais silencieux.</p>
<p>Les fleurs chuchotaient et parlaient, et me regardaient avec compassion. « Ne te fâche pas contre notre sœur, ô toi, triste et pâle amoureux ! »</p>
<hr />
<p>Ajoutez <em>Le Voyage d'hiver</em> (1827), de Franz Schubert (1797-1828), à votre discothèque ! Ce cycle de lieder est composé sur des poèmes de Wilhelm Müller (1794-1827).</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
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</div>
<p>1</p>
<p>BONNE NUIT</p>
<p>« L’amour est comme Dieu l’a fait</p>
<p>Il n’aime que le voyage</p>
<p>L’amour est comme Dieu l’a fait</p>
<p>Il va à l’un il va à l’autre</p>
<p>L’amour n’aime que le voyage</p>
<p>Ma bien-aimée que la nuit te soit douce</p>
<p>Il va à l’un il va à l’autre</p>
<p>Ma bien-aimée que la nuit te soit douce »</p>
<p>Traduction d'un extrait du <em>Voyage d'hiver</em> par le poète Jean-Pierre Siméon, éd. Les Solitaires intempestifs, 2011, p. 10.</p>
Un aspect du romantisme musical allemand (1) : Robert Schumann, Kreisleriana Op.16 n° 7 et Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle Op. 47 en mi bémol majeur.
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2015-02-12T22:07:00+01:00
2021-09-21T17:26:54+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.schumann_m.jpg" alt="schumann.jpg" title="schumann.jpg, fév. 2015" /></p>
<pre></pre>
<p>Robert Schumann (photo. Détail)</p>
<p>Des précisions seront apportées en cours sur les rapports que Schumann a volontairement établis entre sa musique et le romantisme littéraire, incarné ici dans les <em>Kreisleriana</em> par l'œuvre de E.T.A. Hoffmann, auteur du <em>Chat Murr</em> et d'autres contes où le personnage du bouillant compositeur Kreisler apparaît, double d'Hoffmann et, après coup, de Schumann.</p>
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</div>
<p>Kreisleriana Op.16 No.7.</p>
<hr />
<div class="external-media">
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</div>
<p>Quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle Op. 47 en mi bémol majeur.</p>
<p>1. Sostenuto assai - Allegro ma non troppo</p>
<p>2. Scherzo. Molto Vivace - Trio I - Trio II</p>
<p>3. Andante cantabile</p>
<p>4. Finale. Vivace</p>
<p>Prochainement, présentation d'un cycle de lieder composés à partir de poèmes de Heine traduits par Nerval...</p>
La Clémence de Titus (1791), opéra de Mozart, inspiré du Cinna de Corneille et de la Bérénice de Racine : une oeuvre à découvrir sans tarder !
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2014-12-07T12:15:00+01:00
2014-12-07T12:15:00+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Mozart_La_Clemence_de_Titus_2.jpg" alt="Mozart_La_Clemence_de_Titus_2.jpg" title="Mozart_La_Clemence_de_Titus_2.jpg, nov. 2014" /></p>
<p>© The Metropolitan Opera (New York)</p>
<p>« <em>Titus, reginam Berenicen, cum etiam nuptias pollicitus ferebatur, statim ab Urbe dimisit invitus invitam</em>. C’est-à-dire que ‘Titus, qui aimait passionnément Bérénice, et qui même, à ce qu’on croyait, lui avait promis de l’épouser, la renvoya de Rome, malgré lui et malgré elle, dès les premiers jours de son empire’. ». JEAN RACINE, Extrait de la préface à <em>Bérénice</em>, 1670.</p>
<p><strong>CLÉMENCE</strong> (Myth.). Les sociétés en avoient fait une divinité ; elle tenoit une branche de laurier dans une main, & une lance de l’autre. Le pié de sa statue fut un asyle dans Athènes. On lui dédia dans Rome un temple & des autels après la mort de Jules César. Sa figure se voit sur les monnoies de Tibere & de Vitellius. Elle est là bien mal placée.</p>
<p>Extrait de<em> L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers par une société de gens de lettres</em>, publié par Diderot & d’Alembert, tome III, 1753.</p>
<p><strong>Résumé</strong></p>
<p>L’empereur de Rome Titus qui aime Bérénice, est visé par un complot ourdi par l’ambitieuse Vitellia, qui veut l’épouser. Pour parvenir à ses fins, elle se sert de l’amour que lui voue Sextus, ami cher au cœur de Titus. Bienveillant et empreint de justice, l’empereur finira par pardonner à tout les conjurés.</p>
<p><strong>Acte I</strong></p>
<p>L’ambitieuse Vitellia aime Titus, qui lui préfère Bérénice. Sextus, fou d’amour pour Vitellia qui le manipule, consent malgré lui, à tuer Titus, son ami. Titus renonce par devoir à Bérénice, et choisit d’épouser Servilla, la sœur de Sextus. Apprenant les sentiments profonds de Servilla et d’Annius, Titus s’engage alors à épouser Vitellia, qui ignore ce choix et pousse Sextus à l’irréparable. Le Capitole est en feu mais Titus échappe à la mort.</p>
<p><strong>Acte II</strong></p>
<p>Sextus est arrêté ; pour préserver Vitellia, il endosse seul le complot devant le Sénat et devant Titus qui le condamnent à mort. Prise de remords, Vitellia abandonne ses rêves de pouvoir et avoue sa trahison. <strong>Magnanime, refusant de régner par la terreur, Titus pardonne tout et à tous sous les ovations de ses sujets</strong>.</p>
<p>Source : http://www.opera-online.com/items/works/la-clemenza-di-tito-mazzola-mozart-1791</p>
<hr />
<p><strong>Acte II, scène XVII</strong></p>
<p>(Alors que Titus s’apprête à pardonner à Sextus, Vitellia lui avoue avoir fomenté ce complot. Scène de clémence, à comparer avec la scène III de l’acte V de <em>Cinna</em>).</p>
<p>No 25. Récitatif accompagné</p>
<p>TITUS</p>
<p>Mais quel est donc ce jour ? Au moment même où j’absous un coupable, j’en découvre un autre. Et quand trouverai-je, dieux justes, une âme fidèle ? Je crois que les astres se liguent pour m’obliger malgré moi à devenir cruel. Non : ils n’auront pas ce triomphe. Ma vertu m’a déjà engagé à soutenir l’épreuve. Voyons, de leur trahison ou de ma clémence, qui est la plus forte : qu’on libère Sextus ; que Lentulus et ses partisans retrouvent la liberté et aient la vie sauve. Que Rome le sache : je n’ai pas changé, je sais tout, je pardonne à tous, j’oublie tout.</p>
<p>No 26. Sextuor avec chœur</p>
<p>SEXTUS</p>
<p>C’est vrai, Auguste, tu m’as pardonné ;</p>
<p>Mais mon coeur ne me pardonne pas,</p>
<p>Qui pleurera, pleurera ma faute,</p>
<p>Tant que son souvenir vivra</p>
<p>Tant que son souvenir vivra.</p>
<p>TITUS</p>
<p>Le vrai repentir</p>
<p>Dont tu es capable</p>
<p>Vaut mieux qu’une fidélité vraie et constante</p>
<p>Qu’une constante fidélité.</p>
<p>VITELLIA, SERVILIA & ANNIUS</p>
<p>Oh généreux ! oh grandeur !</p>
<p>Qui peut atteindre à cela ?</p>
<p>La noblesse de sa bonté,</p>
<p>La noblesse de sa bonté,</p>
<p>Me font venir les larmes,</p>
<p>Les larmes aux yeux.</p>
<p>Dieux</p>
<p>Éternels (...)</p>
<p>Livret complet, avec le texte en italien (de Caterino Mazzola, d'après Metastasio) et sa traduction ainsi que des documents repris ici en extraits :</p>
<p>http://www.opera-lyon.com/sites/default/files/documents/program/texte_la_clemence_de_titus_.pdf</p>
<hr />
<p><em></em>La Clémence de Titus<em> n’est pas seulement une œuvre intéressante parce qu’elle s’inspire de Corneille et de Racine. Des lecteurs avisés et sensibles la considèrent comme le « dernier grand message politique » de Mozart (Sollers) et « le vrai triomphe des Lumières »,</em> <em>selon Denis Podalydès, qui a mis en scène cet opéra que l’on peut aller voir en ce moment au Théâtre des</em> <em>Champs-Elysées, du 10 au 18 décembre.</em></p>
<p>«Avec <em>La Clémence de Titus</em>, Mozart revient, quelques mois avant sa mort, à l’<em>opera seria</em>, un genre qu’il n’avait plus pratiqué depuis <em>Idoménée</em>. Composée en même temps que l’initiatique <em>Flûte enchantée</em> et peu de temps avant son <em>Requiem</em>,<em> La Clémence</em> illustre brillamment le renouveau d’un répertoire alors en déclin. Longtemps dépréciée face aux audaces qui avaient fait le succès des <em>Noces de Figaro</em> et de <em>Don Giovanni</em> (l’ouvrage connut une renaissance tardive et son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris date de 1997), elle comporte pourtant quelques-unes de plus belles pages de Mozart<strong>. <em>La Clémence</em> s’offre comme un poignant témoignage de l’esprit humaniste du compositeur, où l’expressivité dramatique est magnifiée par l’inventivité musicale</strong>.</p>
<p>Jérémie Rhorer poursuit avec cette nouvelle <em>Clémence</em> son parcours mozartien entamé il y a quelques saisons avec <em>Idoménée</em>. Amour passionné mais contrarié, amitié fidèle, complot politique et pardon final, un cocktail au goût d’éternelle actualité qui ne pouvait que séduire Denis Podalydès, homme de théâtre rodé au grand répertoire classique. Il est vrai que l’ombre de Racine n’est pas si loin mais ici humanisée de toute la tendresse musicale d’un Mozart en pleine possession de ses moyens.</p>
<p><strong>''C’est le vrai triomphe des Lumières</strong>. C’est un opéra dont on ne doit pas nier la visée optimiste, la croyance en une raison souveraine, tenant compte de la faiblesse humaine, des limites de toute autorité, affirmant la légitimité du doute, de l’incertitude, <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2014/11/30/…" title="…">…</a> quitte à ce que la crise soit durable et angoissante, le temps que lentement puisse s’imposer d’elle-même cette raison laïque, non-violente, profondément désarmée''.»</p>
<p>Denis Podalydès</p>
<p>Source : http://www.theatrechampselysees.fr/opera/opera-mis-en-scene/la-clemence-de-titus</p>
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<p>«<em>La Clémence de Titus</em>, <em>La Clemenza di Tito</em>, est un <em>opera seria</em>, comme Mozart en a écrit dans sa jeunesse (<em>Lucio Silla, Mitridate</em>), mais d'une tout autre nature. Nikolaus Harnoncourt a raison d’y voir un « langage de l’avenir », un adieu au XVIII e siècle par concentration dramatique. Non pas l’avenir du XIXe, mais quelque chose qui nous touche aujourd’hui en plein coeur par fulguration sur fond de catastrophe. Comme si Mozart (qui vient nous avertir, dans la <em>Flûte</em>, que le Temple de la Sagesse était toujours menacé par un complot des forces obscures) était pressé de dire : la musique doit dompter ÇA, ne pas se laisser déborder par ÇA. ÇA, quoi ? La fragilité des sentiments, le renversement des situations, l’oscillation constante d’un extrême à l’autre. Les couleurs changent vite, on ne sait plus sur quoi s’appuyer, les trahisons pullulent, une variabilité sauvage est en cours. Au fond, il n’y a que deux passions dominantes : la haine et la vengeance d’un côté ; l’amour et le pardon de l’autre. Poison négatif, détachement positif. (…).</p>
<p>Un pan de l’histoire est achevé : personne ne renoncera plus au pouvoir absolu par amour, le prince ira toujours plus loin dans ce qu’il a toujours été, la leçon de clémence est un vœu pieux, un dernier signal de sagesse avant l’orage. La haine et la vengeance ont de beaux jours devant elles. Mozart annonce la vérité du mot de Nietzsche : « Le désert croît. » <strong>C’est son dernier grand message politique</strong> : soyez éclairés et cléments ou vous périrez. Venant du Titus romain, persécuteur des Juifs, la leçon est pour le moins inattendue et rude.»</p>
<p>Philippe Sollers, <em>Mystérieux Mozart</em>, Plon, 20011, réédité en Folio en 2003, p. 300-301 et 304.</p>
La lecture dans la vie : Gemma Bovery, un film d'Anne Fontaine à mettre en regard de l'oeuvre de Flaubert, Madame Bovary... Hypokhâgneux et Khâgneux sont invités à dire ce qu'ils en ont pensé.
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2014-09-14T13:50:00+02:00
2014-11-19T15:08:35+01:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Gemma_Bovery_m.jpg" alt="Gemma_Bovery.jpg" title="Gemma_Bovery.jpg, sept. 2014" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Gemma_Bovery_2_m.jpg" alt="Gemma_Bovery_2.jpg" title="Gemma_Bovery_2.jpg, sept. 2014" /></p>
<p>Dans un entretien avec un journaliste de radio, Fabrice Luchini avertit les auditeurs : ce film n'est pas une adaptation, une mise en images du roman de Flaubert, <em>Madame Bovary</em>. Comme dans<em> Alceste à bicyclette</em>, qui met<em> Le Misanthrope</em> de Molière au centre du film, <em>Gemma Bovery</em> raconte une histoire qui permet, selon lui, de «faire passer en contrebande» une œuvre littéraire capitale.</p>
<p>Martin Schubert (Fabrice Luchini) a repris la boulangerie de son père dans un petit village de Normandie, après avoir quitté Paris et son travail de lecteur aux éditions Pelletier. Martin est passionné par la littérature. Son roman favori est ce qu'il estime être le chef-d'oeuvre de Flaubert, <em>Madame Bovary</em>. Aussi est-il saisi d'un certain ravissement lorsqu'il apprend que ses nouveaux voisins, des Anglais, s'appellent Gemma et Charles Bovery... Très vite, il cherche à entrer dans l'âme de Gemma pour y deviner «le regard noyé d'ennui, la pensée vagabondant» d'un être marqué par une existence banale et triste. Le voilà séduit et bouleversé, de plus en plus troublé par une femme qui le fascine et qu'il désire. Observant secrètement et minutieusement la vie de celle qu'il ne voit plus que comme un personnage de roman, il ne cesse de trouver des ressemblances entre Emma et Gemma, allant jusqu'à se comporter de manière intrusive, tel un écrivain pour qui son héroïne n'aurait plus de secret. «La vie imite l'art», lance-t-il à Gemma interdite, dans une scène à haute tension dramatique, cherchant à la sauver d'un sort qu'il croit funeste . La réalité sera-t-elle conforme à la fiction ou la dépassera-t-elle, selon l'expression consacrée ? Martin aura-t-il eu raison de pressentir en Gemma une réincarnation du personnage célèbre de Flaubert ? Une chose est à peu près certaine, et la fin du film le confirme : Madame Bovary, c'est lui!</p>
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<p>Mais Roland Barthes n'a-t-il pas affirmé que «Nous sommes beaucoup - sinon tous - des Bovary : la Phrase nous conduit comme un fantasme (...)» ? (1). L'un des mérites de ce film est de susciter une réflexion sur la lecture et l'une de ses modalités essentielles, considérée en 1892 par Jules de Gaultier comme une pathologie :<strong> le bovarysme</strong>, qui serait cet excès d'empathie qu'éprouve le lecteur pour les personnages de roman auxquels il s'identifie aveuglément. Ce «pouvoir qu'a l'homme de se concevoir autre qu'il n'est» (Georges Palante, <em>Le Bovarysme. Une moderne philosophie de l'illusion</em>, 1903) a été repensé ces dernières années comme <strong>une capacité de ressaisissement de soi et de resubjectivation qui serait tout le contraire d'une aliénation</strong> : une volonté de trouver à travers les mots la possibilité d'échapper à son sort en cherchant à vivre autre chose que ce à quoi la réalité nous assigne. Cette volonté, qui n'est le plus souvent qu'un désir, est au cœur de la lecture et possède un pouvoir fécondant. Mais alors d'où vient l'échec d'Emma à incarner les possibilités de cet être <em>autre</em> auquel elle aspire ? L'expérience de Martin ne redouble-t-elle pas l'impuissance de son héroïne préférée ? Nous tâcherons de répondre à ces questions dans les jours qui viennent, sans attendre l'étude des <em>Misérables</em> et du roman en général, dans la mesure où elles sont au fondement même de l'expérience <strong>littéraire</strong>.</p>
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<p>Voici un extrait du livre intelligent et suggestif de Marielle Macé, <em>Façons de lire, manières d’être</em>, Gallimard, 2011. Elle y décrit le pouvoir symbolique effectif qu’un livre peut avoir aux yeux d’un lecteur «bovaryste», c’est-à-dire finalement tout «vrai» lecteur :</p>
<p>« Un livre peut en effet acquérir la force d’une autorité, montrer qui ou quoi désirer, et doubler en cela notre formation intérieure d’une antériorité active ; il devient une sorte de conseil, et même d’oracle, un passé choisi qui a tout à la fois la magie de la prophétie, l’inquiétante étrangeté du pressentiment, et la justesse d’une préfiguration. Cela ne peut pas avoir lieu sans excès, sans emportement complet du sujet, car le désir témoigne, comme c’était le cas pour Marcel (Proust), d’un véritable entêtement : ‘Lire, c’est désirer l’œuvre, c’est vouloir être l’œuvre, c'est refuser de doubler l'œuvre en dehors de toute autre parole que la parole même de l’œuvre.’(2) Possibilisation de soi et acquiescement à l’injonction d’un dehors, ici, sont volontairement mêlés. » p. 191.</p>
<p>(1) Roland Barthes, <em>La Préparation du roman I et II</em>, éditions du Seuil /IMEC, 2003, p. 149.</p>
<p>(2) Roland Barthes, <em>Œuvres complètes</em>, éditions du Seuil, 3 tomes, 1993-1995, t. II, p. 51. La citation est extraite de <em>Critique et vérité</em> (1966), dans la partie intitulée « La Lecture ».</p>
<p>La suite, en cours...</p>
Lire les Rêveries du promeneur solitaire et visiter le parc Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville (à 50 km de Compiègne).Profiter des vacances d'été pour admirer et comprendre les paysages littéraires du Valois...
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2014-07-17T15:37:00+02:00
2014-07-18T09:51:06+02:00
Reynald André Chalard
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<p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/SANY0070.JPG" alt="SANY0070.JPG" title="SANY0070.JPG, juil. 2014" /></p>
<p>L’ÎLE DES PEUPLIERS, EN ÉTÉ, À ERMENONVILLE. ON Y VOIT LE TOMBEAU DE ROUSSEAU (1712-1778), QUI N'EST PLUS QU'UN CÉNOTAPHE. © RAC</p>
<p>LES PAYSAGES LITTÉRAIRES DU VALOIS</p>
<p>«Je me plaisais tant dans cette ville (Senlis), où la renaissance, le moyen âge et l'époque romaine se retrouvent çà et là, - au détour d'une rue, dans une écurie, dans une cave. - Je vous parlais "de ces tours des Romains recouvertes de lierre!" - L'éternelle verdure dont elles sont vêtues fait honte à la nature inconstante de nos pays froids. - En Orient, les bois sont toujours verts; - chaque arbre a sa saison de mue; mais cette saison varie selon la nature de l'arbre. C'est ainsi que j'ai vu au Caire les sycomores perdre leurs feuilles en été. En revanche, ils étaient verts au mois de janvier.</p>
<p>Les allées qui entourent <strong>Senlis</strong> et qui remplacent les antiques fortifications romaines, - restaurées plus tard, par suite du long séjour des rois carlovingiens, - n'offrent plus aux regards que des feuilles rouillées d'ormes et de tilleuls. Cependant la vue est encore belle, aux alentours, par un beau coucher de soleil. - Les forêts de <strong>Chantilly</strong>, de <strong>Compiègne</strong> et d'<strong>Ermenonville</strong>; - les bois de <strong>Châalis</strong> et de <strong>Pont-Armé</strong> se dessinent avec leurs masses rougeâtres sur le vert clair des prairies qui les séparent. Des châteaux lointains élèvent encore leurs tours, - solidement bâties en pierres de <strong>Senlis</strong>, et qui, généralement, ne servent plus que de pigeonniers.</p>
<p>Les clochers aigus, hérissés de saillies régulières, qu'on appelle dans le pays des ossements (je ne sais pourquoi), retentissent encore de ce bruit de cloches qui portait une douce mélancolie dans l'âme de Rousseau...</p>
<p>Accomplissons le pèlerinage que nous nous sommes promis de faire, non pas près de ses cendres, qui reposent au Panthéon, - mais près de son tombeau, situé à Ermenonville, dans <strong>l'île dite des Peupliers</strong>.»</p>
<p>Gérard de Nerval, «Angélique», dans <em>Les Filles du feu</em>, 1854.</p>
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<p>ROUSSEAU ET SA LÉGENDE : SON SÉJOUR ET SA MORT À ERMENONVILLE, L’ÎLE DES PEUPLIERS...</p>
<p>«Rousseau n'a séjourné que peu de temps à Ermenonville. S'il y a accepté un asile, c'est que depuis longtemps, dans les promenades qu'il faisait en partant de l'Ermitage de Montmorency, il avait reconnu que cette contrée présentait à un herborisateur des familles de plantes remarquables, dues à la variété des terrains.»</p>
<p>Gérard de Nerval, «Angélique», dans <em>Les Filles du feu</em>, 1854.</p>
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<p>« Tout le monde sait que la dépouille mortelle de Jean-Jacques Rousseau fut déposée dans l’île des Peupliers, à Ermenonville, où M. de Girardin fit construire un tombeau. Le 11 octobre 1794, ses cendres furent enlevées de cet asile, pour être transférées au Panthéon, où l’on aurait dû se contenter de lui élever une statue. »
V. D. Musset- Pathay, <em> Histoire de la vie et des ouvrages de Jean-Jacques Rousseau</em> , 1827, chez P. Dupont Librairie.</p>
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<p>« Le samedi 4 juillet (1778), on embauma le corps, on l’enferma dans le cercueil, et, quand sonna minuit, on le porta dans l’île des Peupliers. Les paysans, torches en mains, éclairaient les rives de l’étang, tandis que la barque funèbre glissait lentement sur la moire silencieuse des eaux. Un petit monument, fait de sable et de chaux – un tombeau surmonté d’une urne – fut improvisé sur l’heure même, d’après le plan dressé par Girardin, qui, jusqu’à trois heures du matin, demeura pour veiller à l’exécution de son oeuvre. Ce tombeau provisoire fut remplacé un peu plus tard par un mausolée plus orné, dessiné par Hubert Robert.</p>
<p>L’étang d’Ermenonville et l’île des Peupliers devinrent, dès les premiers moments, un lieu de pèlerinage. Tous les plus grands seigneurs y accoururent apporter leur hommage. Louis XVI et Marie-Antoinette eux-mêmes y vinrent, le 14 juin 1780, et cette visite royale déchaîna un grand enthousiasme. Mais, si les mânes du philosophe furent fidèles aux principes que professait celui qui dormait dans la tombe, ces honneurs officiels durent moins lui plaire que le souvenir d’une vieille femme du village, jadis secourue par Rousseau, qui, chaque jour, son chapelet en main, se rendait au bord de l’étang et priait pour son bienfaiteur. « Pourquoi priez-vous pour M. Rousseau, qui n’était pas catholique ? lui demandait un indiscret. – Je n’en sais rien, répondit-elle. Tout ce que je sais, c’est qu’il m’a fait du bien. »</p>
<p>Et Jean-Jacques eût non moins goûté cette naïve et simple mention inscrite dans son livre de comptes par Nicolas Harlet, le bon magister du village : « Aujourd’hui, 2 juillet, est mort à Ermenonville, Jean-Jacques Rousseau, en son vivant grand philosophe. » Après quoi, il mentionne l’achat et le prix d’un lapin. »</p>
<p>Marquis de Ségur, de l’Académie française,<em> Lectures pour tous</em>, 1er décembre 1913.</p>
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<p>«La tombe de Rousseau est restée telle qu'elle était, avec sa forme antique et simple, et les peupliers, effeuillés, accompagnent encore d'une manière pittoresque le monument, qui se reflète dans les eaux dormantes de l'étang. Seulement la barque qui y conduisait les visiteurs est aujourd'hui submergée... Les cygnes, je ne sais pourquoi, au lieu de nager gracieusement autour de l'île préfèrent se baigner dans un ruisseau d'eau bourbeuse, qui coule, dans un rebord, entre des saules aux branches rougeâtres, et qui aboutit à un lavoir, situé le long de la route. »</p>
<p>Gérard de Nerval, «Angélique», dans <em>Les Filles du feu</em>, 1854.</p>
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<p>L'INFLUENCE DE ROUSSEAU SUR NERVAL (1808-1855)</p>
<p>«J'ai appris le style en écrivant des lettres de tendresse ou d'amitié, et, quand je relis celles qui ont été conservées, j'y retrouve fortement tracée l'empreinte de mes lectures d'alors, surtout de Diderot, de Rousseau et de Sénancourt. Ce que je viens de dire expliquera le sentiment dans lequel ont été écrites les pages suivantes. Je m'étais repris à aimer Saint-Germain par ces derniers beaux jours d'automne. Je m'établis à l'Ange Gardien, et, dans les intervalles de mes promenades, j'ai tracé quelques souvenirs que je n'ose intituler Mémoires, et qui seraient plutôt conçus selon le plan des promenades solitaires de Jean-Jacques. Je les terminerai dans le pays même où j'ai été élevé, et où il est mort.»</p>
<p>Gérard de Nerval, <em>Promenades et souvenirs</em>, 1854-1855.</p>
<p>La suite, en cours...</p>