Les Lettres en Hypokhâgne – Lycée Pierre d’Ailly- Compiègne - Préparations - CommentairesCe blogue se veut un lieu de réflexion et d’échanges avec les Hypokhâgneux. Reynald André CHALARD est professeur de Lettres supérieures au lycée Pierre d’Ailly de Compiègne. Organisateur de deux cycles de conférences, LES RENCONTRES DE PIERRE D'AILLY ainsi que LES LUNDIS DE PIERRE D'AILLY, il enseigne également la littérature aux spécialistes de Lettres modernes en Khâgne (Première supérieure). Contact : Reynald-Andre.Chalard@ac-amiens.fr2024-03-23T11:32:08+01:00Reynald André CHALARDurn:md5:a63c78a87972c3b3dbf25191ebf3d51fDotclearRécapitulatif des travaux en cours et à faire. Expositions et sorties pendant les vacances de Toussaint : François Ier, Port-Royal, Fragonard, Rousseau... - Moysan Moanaurn:md5:e47a7f7451cb46bc2d02db95d55e407e2015-10-26T17:01:34+01:002015-10-26T17:01:34+01:00Moysan Moana<p>Merci beaucoup !</p>Récapitulatif des travaux en cours et à faire. Expositions et sorties pendant les vacances de Toussaint : François Ier, Port-Royal, Fragonard, Rousseau... - Reynald André Chalardurn:md5:6fc91824e91cae981ba81b7926b69d572015-10-26T16:16:36+01:002017-11-08T09:18:53+01:00Reynald André Chalard<p style="text-align: justify;"><span style="color: black;">Bonjour Moana,</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: black;">Je vous avais en effet
distribué un dossier, que vous pourrez retrouver sur ce Blogue, en consultant
successivement les billets datés du 10 mars (<em>Apprendre à LIRE et à ECRIRE
avec les auteurs de la NRF : Hypokhâgneux, à vos plumes !</em>) et du 18
avril 2013 (<em>Apprendre à LIRE et à ECRIRE avec les auteurs de la NRF :
Quelques remarques et conseils avant la remise des travaux !</em>).</span></p>
<span style="color: black;">
<p style="text-align: justify;"><span style="color: black;">Bon travail !</span></p>
<p style="text-align: justify;"><span style="color: black;"><br /></span></p>
</span>Récapitulatif des travaux en cours et à faire. Expositions et sorties pendant les vacances de Toussaint : François Ier, Port-Royal, Fragonard, Rousseau... - Moysan Moanaurn:md5:49b8a859114fc4e917d7d109a4cf24692015-10-26T13:44:03+01:002015-10-26T13:44:03+01:00Moysan Moana<p>Bonjour monsieur,</p>
<p>Pour le compte rendu de lecture "à la manière de la NRF", je crois que vous nous aviez donné une fiche à ce sujet, mais je n'arrive pas à la retrouver. Vous serait-il possible de la mettre sur le blog, ou de me l'envoyer par mail, s'il vous plaît ?</p>
<p>Merci d'avance !</p>Revue des Deux Mondes : Une chronique de Michel Crépu proposée aux HK ! Exercice de lecture et polémique... - Reynald André Chalardurn:md5:ceb1aacc3740d8e719f0768e693b515a2013-06-11T21:22:39+02:002013-06-13T07:37:00+02:00Reynald André Chalard<p>Merci, Théo, de cet effort de réflexion. Ce dialogue se prolongera mardi 19 novembre, en présence de Michel Crépu, qui viendra nous rendre visite au lycée Pierre d'Ailly. Il vous a déjà donné un début de réponse par courriel. Il aura l'occasion de préciser son point de vue grâce aux questions que vous pourrez lui poser.</p>
<p> </p>
<p>Je suis malgré tout tenté de vous dire qu'il n'est pas question de "sacraliser" la Culture, d'en faire une divinité vengeresse qui s'en prendrait aux innocents, "la masse ignorante", pour reprendre votre expression. Mais ne pas "consacrer" des valeurs, est-ce se condamner à refuser les "valeurs" ? Un monde <em>humain</em> est-il possible sans "valeurs" ? Le moyen alors de ne pas sombrer dans le nihilisme ? La pensée critique, en principe, n'a pas pour but d'établir une Idée - qui serait cette "idéologie" dont j'ai donné la définition dans mon premier commentaire - : la pensée critique, c'est avant tout la critique de la pensée, le seul moyen de faire obstacle au Dogme.</p>
<p>Enfin, une inquiétude me vient, lorsque je lis votre définition de la liberté, qui fait coexister voire cheminer "l'absence de sacré" et le "Moi indicible" de l'individu que vous appelez de vos vœux. Sur ce point, je me place dans le sillage de l'anthropologue René Girard, dans son livre<em> La Violence et le Sacré :</em> si le sacré, c'est la projection de la violence des hommes dans des pratiques rituelles, qu'advient-il de cette violence dans le processus de désacralisation intégrale que vous prônez? La violence hors du rite n'est plus que chaos, violence anarchique. De ce point de vue-là, le refoulement du sacré est mortifère car négation de ce qui est au fondement de l'humain. </p>
<p>Tout cela est évidemment "discutable", et je suis persuadé que nous aurons prochainement l'occasion d'en discuter. Ce que j'exprime dans ce commentaire n'engage que moi, bien entendu.</p>Revue des Deux Mondes : Une chronique de Michel Crépu proposée aux HK ! Exercice de lecture et polémique... - Théo C.urn:md5:440e2ea4dfcdc8b386e21b5a257140b02013-06-02T15:20:34+02:002013-06-02T14:50:56+02:00Théo C.<p>Merci de me donner la possibilité de préciser davantage mon propos en en montrant les insuffisances.</p>
<p>- "Voilà qui invite à la nuance, n'est-ce pas ?"<br />
Je ne le crois pas car s'il m'apparaît que les trois individus ici - plutôt Monsieur Crépu d'ailleurs, que j'ai pu lire contrairement aux deux autres auteurs - sont de cette élite culturelle, qui élèvent comme sacrée ( sacer : inviolable) la Culture - il me faut d'ailleurs préciser que la majuscule employée n'est non pas une marque péjorative, mais un moyen de nommer la Culture comme Idée. Si la forme est identique pour toutes ces personnes, le contenu de chacune des conceptions de la Culture s'en trouve différent. Par conséquent, si un regard dépité, méprisant est porté sur la masse, ce regard n'est effectivement pas tout à fait le même bien que les adjectifs qui le qualifient aient une portée similaire.</p>
<p>- Il y a sur ce point une méprise, en effet, qui relève de la terminologie comme vous me l'aviez souligné en cours. Lorsque je parle de "parti pris idéologique", j'entends le parti pris de la Culture, conçue comme sacrée. J'ai employé le mot "idéologique comme étant un discours sur les idées, et ici plus particulièrement, un discours en définitive sur l'Idée de Culture.<br />
Aux interrogations que vous posez, je répondrai ceci : serait-il juste d'envisager les utilisateurs sous cet angle ? Réduire les utilisateurs, quels qu'ils soient à une simple idéologie est très commode, mais ne serait-ce pas simplifier au risque de rentrer, sinon dans de la spéculation, dans des propos qui s'éloignent de la réalité ? N'est-il pas superflu de désirer - ou vouloir ? - connaître ce que représente, ce qu'apporte Internet, la technologie plus généralement, pour la Culture, ainsi que pour les autres ? Car souhaiter connaître cela pour la Culture, c'est finalement agir pour la Culture, qui elle, ne vous le rendra jamais, tandis que pour les autres, ceux-là le sauront toujours mieux que vous ce qu'est la technologie, internet etc. car chaque individu est un Moi indicible.</p>
<p>- Je commencerai par la question du salut qui pourrait éclairer quelque peu sur mes propos. Je ne crois pas que le salut provienne de la pensée critique, car la Critique elle-même est la consécration de valeurs, d'une Idée, qu'elle soit parfaitement idiosyncratique ou non, peu importe. Le salut passe à mon sens par la liberté, en tant qu'elle est l'absence de sacré, l'absence d'inviolable, et que seul subsiste Mon Moi, auquel Je soumets toutes ces Idées, que je m'approprie, que je fais Mienne, pour une chose qui relève de la nature humaine, à savoir l'instinct de survie "développé" qui résulte en l'intérêt personnel. En cela, la pensée critique n'étant plus salutaire, je la conçois comme une pensée qui s'affirme supérieure à ce qu'elle critique, et en cela se considère supérieure, donc dominante.</p>Revue des Deux Mondes : Une chronique de Michel Crépu proposée aux HK ! Exercice de lecture et polémique... - Reynald André Chalardurn:md5:d924cf14c817be0dfdceea989fbfea102013-05-26T16:30:58+02:002022-12-23T22:11:21+01:00Reynald André Chalard<p class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 10pt;"><span style="font-family: "Arial","sans-serif"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-theme-font: minor-fareast; mso-fareast-language: FR; mso-no-proof: yes;">Merci Théo de votre contribution, polémique elle aussi,
qui affirme avec une certaine autorité un point de vue critique susceptible de
faire l’objet d’une discussion. Je vous en félicite et souhaiterais que vos camarades s'expriment à leur tour, avec des arguments précis, sur cette question essentielle.</span></p>
<p>
Je me demande toutefois si vous ne vous méprenez pas sur l'article de Michel Crépu. Vous insinuez que ce dernier parle au nom d'une élite cultivée qui mépriserait le peuple, c'est-à-dire, dans son esprit, "la masse ignorante". Mais vous oubliez que les auteurs du livre incriminé (<em>La Condition numérique</em>) font partie de cette élite. Voilà qui invite à la nuance, n'est-ce pas ?</p>
<p>Vous affirmez aussi que la "teneur" du texte est "moraliste et doctrinale", ces deux termes étant évidemment employés ici avec de fortes connotations péjoratives. Je trouve que l'humour de notre écrivain atteste plutôt le contraire : ne pas "moraliser" mais démystifier les idées reçues, ce qui est -il est vrai - le propre du moraliste dans notre tradition littéraire, à supposer que Michel Crépu accepte cette nouvelle casquette. Je ne comprends donc pas ce que vous appelez le "parti pris idéologique". Si comme le pense Roland Barthes, "l'idéologie (...) c'est précisément l'idée en tant qu'elle domine : l'idéologie ne peut être que dominante." (<em>Le Plaisir du texte</em>, p. 53), alors il me semble que la moindre des choses est de bien la situer : quel est le discours dominant sur internet aujourd'hui ? Et qui le défend ?</p>
<p>Pour finir, je dirai que ce qui me paraît intéressant dans les propos de Michel Crépu, c'est qu'il veut éviter la caricature d'un affrontement manichéen entre les inconditionnels du numérique et ses détracteurs, les "technolâtres" et les "technophobes" ou encore entre les attendrissants "Petite Poucette" et "Grand-papa Ronchon", que Michel Serres oppose avec un amusement un peu agaçant dans son <em>Discours sur la vertu</em> prononcé le 6 décembre 2012 à l'Académie française (<a href="http://www.academie-francaise.fr/discours-sur-la-vertu-seance-publique-annuelle-18" rel="ugc nofollow">http://www.academie-francaise.fr/discours-sur-la-vertu-seance-publique-annuelle-18</a>). Michel Crépu, lui, revendique cette exigence qui ne me paraît pas scandaleuse : "Être contemporain de son temps implique une expérience de la tension polémique, une clarté dans la définition des enjeux métaphysiques (il n’y en a pas d’autres). <strong>Aujourd’hui le numérique n’est pas identifié à la hauteur requise</strong>." C'est dans ce cadre qu'il prend le parti de ce que vous appelez la "Culture", que vous écrivez avec une majuscule, comme pour signaler qu'il faut s'en méfier. Oui, un jugement de valeur est porté sur le numérique <em>au nom de </em>ou<em> à partir de</em> cet héritage commun, qui me paraît plus être du côté de la pensée critique, donc salutaire, que d'une classe dominante (mais vous avez parfaitement le droit de le penser - faut-il le dire ? -, à charge pour vous d'être plus convaincant). Je n'insiste pas, vous l'avez compris : le salut - si toutefois c'était possible - ne viendra pas d'internet, auquel vous donnez <em>le</em> pouvoir hypothétique d'abattre <strong>tous les pouvoirs abusifs</strong>, mais précisément de cette <em>pensée critique</em>. </p>
<p>Cela vaut bien que l'on se moque un peu des<em> moutons de Panurge</em> ( followers ?) que nous sommes tous en puissance, n'est-ce pas ?</p>
<p> </p>Revue des Deux Mondes : Une chronique de Michel Crépu proposée aux HK ! Exercice de lecture et polémique... - Théo C.urn:md5:3a62b37d81aa9be110aab06106b66cc42013-05-22T18:26:23+02:002013-05-23T10:09:25+02:00Théo C.<p>Je commencerai, pour débuter l'élaboration d'un rapide commentaire de cette chronique par la discussion de ce passage, qui me semble résumer l'ensemble de ce texte :</p>
<p>"C’est exactement cela qu’il faut penser : une prodigieuse opération de magie technologique en perpétuel exorcisme du vide, de la séparation. La connexion ne signifie rien d’autre : un médicament technique contre la finitude."</p>
<p>- La teneur moraliste et doctrinale, certes propre au Critique, est à mon sens fortement dommageable. Un parti pris idéologique, et tout à la fois élitiste, est ici adopté, outre celui de prétendre énoncer La Vérité, qui est celui de la Culture.<br />
"Alternative bien entendu inadmissible, sauf à contresigner son brevet d’esclave patenté."<br />
"Inadmissible" ? Pour qui ? Peut-être le "réac" ? Mais qu'est ce que le "réac" sinon un individu qui s'est lui-même asservi à une cause qu'il juge supérieure ? Qu'un individu trouve tout à fait inintéressant de suivre la vie d'un follower, c'est tout à fait concevable, mais qu'un individu juge indigne d'intérêt la lecture de de Maistre, par exemple, l'est également. Le "réac" est tout autant soumis, esclave, que ne l'est n'importe quel individu qui partage sa vie sur Tweeter, Facebook, en cela qu'ils sont chacun partisans de deux Idées, certes différentes par leur nom, mais identiques dans leur nature, supérieures à eux-mêmes. Le jugement de valeur porté m'apparaît dès lors absurde, et il ne saurait exister.</p>
<p>- L'auteur évoque la rupture apportée par le (non?-)monde numérique, qu'il semble juger pour ainsi dire totale dans notre monde judéo-chrétien. Très bien. Une rupture est, selon le Larousse, une interruption brusque. L'on aurait donc un évènement, internet, qui viendrait faire s'effondrer le concept de la mesure, de la finitude, et entériner l'infinité et l'excès ? Il ne s'agit pas là d'une question rhétorique, mais d'une question sincère. En revanche, la rupture n'a pas eu lieu ; internet n'est que la continuité d'innovations amorcées depuis la Révolution industrielle visant à réduire l'espace-temps expérimenté par l'Homme. Plutôt que de plaindre la mort d'Idées anciennes au profit de nouvelles, il vaut mieux examiner ce que la technologie pourrait M'apporter. Certains trouveront leur intérêt dans l'info people, l'immédiateté pseudo-magique - Weber ne parlait-il pas déjà du "désenchantement du monde" ? - d'autres dans la possibilité de consulter des journaux numériques d'information.</p>
<p>- La connexion comme médicament contre la finitude : donc la finitude serait considérée comme une maladie par la masse ignorante dont elle souhaiterait se débarrasser. Cependant, cela ne serait pas souhaitable pour la savante élite. Examinons le cas des individus perdus dans cette masse, qui existent bel et bien en tant qu'hommes ayant leurs intérêts propres, appartenant à une culture, une histoire. Ne serait-ce qu'en adoptant la méthode matérialiste dialectique, qu'a apporté aux individus devant s'aliéner pour (sur)vivre ce culte de la mesure sinon des contraintes supplémentaires ? Il fallait en effet agir selon les ordres de Dieu, ou plutôt de ses fonctionnaires, soit se taire, trimer, et espérer une mort paisible. La rupture annoncée par internet, la démesure, en opposition claire avec les fondements philosophiques et donc religieux, européens ne serait-il dès lors pas l'annonce de l'expérience divine sur Terre ? L'infini, la démesure, déshumaniseraient donc, pour rendre divins - à moins que le contraire ne se passât, et que ce fût le caractère bestial qui fît son apparition, mais qu'importe, si l'individu y trouve son intérêt ? - et finalement faire prendre conscience à l'individu qu'il est un Moi, un Unique, qui s'il le souhaitait, et en trouvait l'intérêt, pourrait se revendiquer comme tel et se dérober à toute autre aliénation que son propre intérêt. Pour l'élite prosélyte, cela serait une catastrophe que les intérêts populeux, ne formant non plus une masse, mais une association d'individus, divergeassent des leurs !</p>
<p>Ce commentaire n'est pas aussi poussé qu'il devrait l'être, mais voilà l'impression que cette chronique me donne.</p>