Les Lettres en Hypokhâgne – Lycée Pierre d’Ailly- Compiègne - DevoirsCe blogue se veut un lieu de réflexion et d’échanges avec les Hypokhâgneux. Reynald André CHALARD est professeur de Lettres supérieures au lycée Pierre d’Ailly de Compiègne. Organisateur de deux cycles de conférences, LES RENCONTRES DE PIERRE D'AILLY ainsi que LES LUNDIS DE PIERRE D'AILLY, il enseigne également la littérature aux spécialistes de Lettres modernes en Khâgne (Première supérieure). Contact : Reynald-Andre.Chalard@ac-amiens.fr2024-03-23T11:32:08+01:00Reynald André CHALARDurn:md5:a63c78a87972c3b3dbf25191ebf3d51fDotclearDevoir n°8 sur le roman : « La toute-puissance du roman comme intrigue fait oublier le 'poème' qui est au cœur de toute œuvre – soit la littérature même. (…) » Richard Millet. Documents audiovisuels sur le roman et sur Proust...urn:md5:2ac740ff3e944d307cd3a77b5dd2d0132018-04-21T16:13:00+02:002020-08-02T10:23:29+02:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Argol-Manuscrit_premiere_page_Julien_Gracq.gif" alt="Argol-Manuscrit première page Julien Gracq.gif" style="display:table; margin:0 auto;" title="Argol-Manuscrit première page Julien Gracq.gif, avr. 2018" /></p>
<p>Première page du manuscrit du roman de Julien Gracq, <em>Au château d'Argol</em> (1938)</p>
<p><strong>DEVOIR n° 8</strong></p>
<p><em>Dissertation générale</em></p>
<p>pour lundi 14 mai</p>
<p>Voici ce qu’écrit Richard Millet dans un ouvrage polémique consacré à la littérature contemporaine en général, et au roman en particulier :</p>
<p>« La toute-puissance du roman comme intrigue fait oublier le poème qui est au cœur de toute œuvre – soit la littérature même. (…) » Fragment 137.</p>
<p><em>L’Enfer du roman</em>, Gallimard, 2010, p. 84</p>
<hr />
<p>Outre les références et les documents donnés en classe, vous devez consulter les pages de ce blogue consacrées au roman :</p>
<ul>
<li><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2013/04/10/Qu%E2%80%99est-ce-qu%E2%80%99un-roman-%C2%AB-balzacien-%C2%BB-Question-trait%C3%A9e-dans-le-cours-%C2%AB-Genres/Notions-%C2%BB.-Corpus-de-textes-%3A-de-Marguerite-de-Navarre-%C3%A0-Louis-Ferdinand-C%C3%A9line">10 avril 2013</a> : <em>Qu'est-ce qu'un roman balzacien ?</em></li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2014/04/26/Fran%C3%A7ois-Mauriac-sur-Marcel-Proust-%3A-Entrer-dans-A-la-recherche-du-temps-perdu...">27 avril 2014</a> : <em>Propos de François Mauriac sur l'oeuvre de Marcel Proust</em>.</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2014/04/28/Genres-/Notions-%3A-R%C3%A9flexions-sur-le-roman-avec-les-essais-de-Milan-Kundera-%3A-L-Art-du-roman%2C-Les-Testaments-trahis%2C-Le-Rideau-et-Une-rencontre...">10 mai 2014</a> : <em>Citations de Milan Kundera sur le roman, extraites notamment de </em>L'Art du roman<em> et de </em>Les Testaments trahis<em></em>.</li>
</ul>
<ul>
<li><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2015/01/05/Un-moment-de-l-histoire-du-roman-au-XXe-si%C3%A8cle-%3A-La-Condition-humaine%2C-d-Andr%C3%A9-Malraux-qui-re%C3%A7oit-le-prix-Goncourt-pour-cette-oeuvre-en-1933...">13 janvier 2015</a> : <em>sur Malraux, </em>La Condition humaine<em> et extrait de </em>L'Homme précaire et la littérature<em></em>.</li>
</ul>
<p>Votre lecture de <em>Du côté de chez Swann</em>, de Marcel Proust, devrait être au fondement de votre réflexion.</p>
<hr />
<p><strong>Réflexion de George Steiner sur le roman à partir de Tolstoï et Dostoïevski (1963)</strong>.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/zBB2bWubhak?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
<hr />
<p><strong>La leçon de Marcel Proust selon Roland Barthes (RTF 1963)</strong>.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/AZt2j4O6Rl4?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
<hr />
<p><strong>La leçon de Marcel Proust selon Gérard Genette (RTF 1963)</strong>.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/xDXqj1xvFgk?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
<hr />
<p><strong>La leçon de Marcel Proust selon Louis-René des Forêts.</strong></p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/wE8Inziyj5k?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
<hr />
<p><strong>Lire Proust aujourd'hui : entretien avec Luc Fraisse, professeur à l'Université de Strasbourg et éminent spécialiste de l'oeuvre de Proust</strong>.</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 480" height="270" src="https://www.youtube.com/embed/j2xg59c0q6s?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
Devoir n° 1 : Nietzsche, «Divagations d’un inactuel», dans le «Crépuscule des idoles» (1888) : «Zola : ou ‘le plaisir de puer’». Commentez.urn:md5:6b89c934643608fc74a88ec7414695ae2017-09-11T14:08:00+02:002017-09-12T08:01:24+02:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/ZOLA_Caricature_Gill_1876_1_.jpg" alt="ZOLA_Caricature_Gill_1876_1_.jpg" style="display:table; margin:0 auto;" title="ZOLA_Caricature_Gill_1876_1_.jpg, sept. 2017" /></p>
<p><em>Émile Zola</em> par André Gill, <em>L'Éclipse</em>, 16 avril 1876.</p>
<p>Élève et ami de Daumier, André Gill se fit une réputation grâce à ses portraits-charges des personnalités de son temps. Zola est ici caricaturé pour la première fois au moment de la parution de <em>Son Excellence Eugène Rougon</em>, sixième volume des <em>Rougon-Macquart</em>, examinant à la loupe le personnage qu'il prend avec des pincettes.</p>
<p>(Source : http://expositions.bnf.fr/zola/portraits/01.htm).</p>
<p><strong>Lettres supérieures 2017-2018</strong></p>
<p>(hypokhâgne)</p>
<p><strong>Devoir n° 1</strong></p>
<p><strong>Exercice</strong></p>
<p>Durée : 1 heure</p>
<p><em>Expliquez et commentez à l’aide d’exemples littéraires l’une de ces quatre citations, au choix</em>.</p>
<p>1. « Un malade me disait : ‘A quoi bon mes douleurs ? Je ne suis pas poète pour pouvoir m’en servir ou en tirer vanité.’» Cioran, <em>Les Syllogismes de l’amertume</em>, 1952.</p>
<p>2. « Le seul engagement possible pour l’écrivain, c’est la littérature. » Alain Robbe-Grillet, <em>Pour un Nouveau Roman</em>, éd. de Minuit, Paris, 1963.</p>
<p>3. <em>Castigat ridendo mores</em>.</p>
<p>4. Enumérant et caractérisant ce qu’il appelle ses « impossibilités », le philosophe allemand Friedrich Nietzsche dit notamment ceci de Zola, dans le chapitre intitulé « Divagations d’un inactuel » du <em>Crépuscule des idoles</em> (1888) : « Zola : ou ‘le plaisir de puer’ ». Qu’en pensez-vous ?</p>Concours blanc. Dissertation générale. Devoir n°10, à partir d'une citation de Catherine Millot. Mardi 27 mai 2014. Durée : 6 heures.urn:md5:05b6ebafd598302e892a00535efeb1402014-05-27T12:24:00+02:002014-05-29T18:47:36+02:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Catherine_Millot_m.jpg" alt="Catherine_Millot.gif" title="Catherine_Millot.gif, avr. 2014" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Richard_Millet_m.jpg" alt="Richard_Millet.jpg" title="Richard_Millet.jpg, avr. 2014" /></p>
<p>(Avec l'autorisation des éditions Gallimard)</p>
<p>SUJET :</p>
<p><em>A l’occasion de la publication de son livre intitulé </em>O Solitude<em>, l’écrivain et psychanalyste Catherine Millot explique à une journaliste de France-Culture le sens du mot </em>roman<em> qui figure sur la première de couverture. A la question « votre œuvre ne s’apparente-t-elle pas plus à une réflexion, à une méditation sur la solitude qu’à un roman ?», voici ce que répond notre auteur</em> :</p>
<p>« En tout cas ce n’est pas une fiction, ce n’est pas une autofiction (1). Mais <strong>on pourrait justifier l’appellation de <em>roman</em>, si l’on définit le roman comme le genre de ce qui n’appartient à aucun genre</strong>. Il me semble que je me rattache au roman de cette façon-là, parce que j’ai fait quelque chose qui n’appartient à aucun genre… »</p>
<p>Catherine Millot, propos diffusés sur France-Culture le 19 septembre 2011 dans l’émission « La Grande Table ».</p>
<p><em>Dans quelle mesure cette conception du roman éclaire-t-elle les œuvres que vous avez lues ?</em></p>
<p>(1) <em>Autofiction</em> : « Variante de l’écriture autobiographique, qui tend à abolir la frontière entre la fiction et la non-fiction : des événements biographiques sont mêlés à des (ou déguisés en) données fictives et vice versa. » <em>Dictionnaire des termes littéraires</em>, éditions Champion Classiques, 2005, pages 54-55.</p>
<p>La correction de ce devoir proposera une discussion autour du livre polémique de Richard Millet, <em>L'Enfer du roman</em> (2010).</p>Devoir n°4, pour vendredi 29 novembre 2013 : Dissertation sur la poésie (plan détaillé), à partir d'une citation de René Guy Cadou.urn:md5:89218d9e53726a3d486df2fe37a6d6bb2013-11-30T10:41:00+01:002019-12-14T22:49:01+01:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Victoire_de_Samothrace_m.jpg" alt="Victoire de Samothrace" title="Victoire de Samothrace, nov. 2013" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Venus_de_Milo_m.jpg" alt="Vénus de Milo" title="Vénus de Milo, nov. 2013" /></p>
<p><strong>Victoire de Samothrace</strong> (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Gérard Blot / Christian Jean et <strong>Vénus de Milo</strong> (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski</p>
<p>(Avec l’autorisation de l’agence photographique de la RMN-GP)</p>
<p><em>« Un peintre parlant de l’art, me disait : ‘L’Art c’est la tête de la Victoire de Samothrace et les bras de la Vénus de Milo.’ Ainsi de la Poésie. »</em></p>
<p>René Guy Cadou, <em>Usage interne</em>, 1951, extrait de <em>Poésie la vie entière</em>, <em>Œuvres poétiques complètes</em>, Seghers, 2001, p. 388.</p>
<hr />
<p><strong>A écouter (suggestion musicale) :</strong></p>
<p>Heitor VILLA-LOBOS (1887-1959) : <em>Bachianas Brasileiras n° 5</em> : Aria (Cantilena) :</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 459" height="344" src="https://www.youtube.com/embed/anxdAcilnsM?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
<p>et sa "version" Jazz par l'excellent Lalo SCHIFRIN (compositeur de la musique de la série <em>Mission impossible</em>...), <em>Bachianas Brasileiras # 5</em> (au piano, pour rester fidèle à l'orchestration de Schifrin) :</p>
<div class="external-media" style="margin: 1em auto; text-align: center;">
<iframe width=" 459" height="344" src="https://www.youtube.com/embed/CUO9u8qiE3k?feature=oembed" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe>
</div>
Devoir n°3, vendredi 18 octobre 2013 : Dissertation sur la poésie, à partir d'une citation de Max Jacob. Durée : 5 heures.urn:md5:aba60e4adcd70641aaedb5a44baaf3b02013-10-18T12:59:00+02:002016-04-11T17:00:04+02:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Max_Jacob_Poemes_m.jpg" alt="Max Jacob Poèmes" title="Max Jacob Poèmes, oct. 2013" /><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/.Max_Jacob_Derniers_poemes_m.jpg" alt="Max Jacob Derniers poèmes" title="Max Jacob Derniers poèmes, oct. 2013" /></p>
<p>(Avec l'autorisation des éditions Gallimard)</p>
<p><strong>Devoir n°3, vendredi 18 octobre 2013 : Dissertation sur la poésie, à partir d'une citation de Max Jacob.</strong></p>
<p><strong>Durée : 5 heures</strong>.</p>
<p>Interrogé en 1998 sur sa manière d’écrire, le poète, romancier et dramaturge René de Obaldia (1918-) répondit en ces termes :</p>
<p><em>« Max Jacob (1) disait qu'entre un romancier et un poète, la différence est que ‘le romancier travaille, tandis que le poète souffre’. »</em></p>
<p>Vous commenterez et discuterez ces propos en tirant parti de la comparaison établie par Obaldia, <strong>mais en consacrant votre réflexion au poète et à la poésie.</strong></p>
<p>(1) Ecrivain et peintre français (1876-1944) : bien qu’il ait écrit aussi des romans, Max Jacob est surtout connu pour son œuvre poétique, notamment le recueil de poèmes en prose <em>Le Cornet à dés</em> (1917). Nous aurons également l'occasion d'aborder en cours ses <em>Conseils à un jeune poète</em>, dont la connaissance est utile pour comprendre sa conception de la poésie.</p>Devoir n° 2 : Commentaire composé d'un poème de Victor Hugo, extrait des Contemplations : I, 27, "Oui, je suis le rêveur..."urn:md5:8573835e33c222d94dd4e386e6d522582013-09-28T17:28:00+02:002013-10-10T20:26:23+02:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Victor_Hugo_Poesie_II.jpg" alt="Victor Hugo Poésie II" title="Victor Hugo Poésie II, oct. 2013" /></p>
<p>Devoir n° 2</p>
<p><strong>Commentaire composé</strong></p>
<p>Durée de l’épreuve : 5 heures</p>
<p>Victor Hugo (1802-1885)</p>
<p><em>Les Contemplations</em> (1856)</p>
<p>Vous ferez de ce poème, extrait des <em>Contemplations</em>, un commentaire composé. Votre lecture de l’œuvre sera évaluée tout autant que votre capacité à expliquer un texte. Vous avez le droit d’utiliser les documents suivants : 1. Le petit glossaire du vocabulaire d’analyse littéraire et les fiches qui traitent de versification. 2. La fiche de conseils pour le commentaire composé. La consultation des <em>Contemplations</em> n’est pas autorisée.</p>
<p>XXVII - Livre Premier - p. 106-107 des <em>Contemplations</em></p>
<pre></pre>
<p>Oui, je suis le rêveur; je suis le camarade</p>
<p>Des petites fleurs d'or du mur qui se dégrade,</p>
<p>Et l'interlocuteur des arbres et du vent.</p>
<p>Tout cela me connaît, voyez-vous. J'ai souvent,</p>
<p>En mai, quand de parfums les branches sont gonflées,</p>
<p>Des conversations avec les giroflées;</p>
<p>Je reçois des conseils du lierre et du bleuet.</p>
<p>L'être mystérieux, que vous croyez muet,</p>
<p>Sur moi se penche, et vient avec ma plume écrire.</p>
<p>J'entends ce qu'entendit Rabelais; je vois rire</p>
<p>Et pleurer; et j'entends ce qu'Orphée entendit.</p>
<p>Ne vous étonnez pas de tout ce que me dit</p>
<p>La nature aux soupirs ineffables . Je cause</p>
<p>Avec toutes les voix de la métempsycose .</p>
<p>Avant de commencer le grand concert sacré,</p>
<p>Le moineau, le buisson, l'eau vive dans le pré,</p>
<p>La forêt, basse énorme, et l'aile et la corolle,</p>
<p>Tous ces doux instruments, m'adressent la parole;</p>
<p>Je suis l'habitué de l'orchestre divin;</p>
<p>Si je n'étais songeur, j'aurais été sylvain .</p>
<p>J'ai fini, grâce au calme en qui je me recueille,</p>
<p>A force de parler doucement à la feuille,</p>
<p>A la goutte de pluie, à la plume au rayon,</p>
<p>Par descendre à ce point dans la création,</p>
<p>Cet abîme où frissonne un tremblement farouche,</p>
<p>Que je ne fais plus même envoler une mouche!</p>
<p>Le brin d'herbe, vibrant d'un éternel émoi,</p>
<p>S'apprivoise et devient familier avec moi,</p>
<p>Et, sans s'apercevoir que je suis là, les roses</p>
<p>Font avec les bourdons toutes sortes de choses;</p>
<p>Quelquefois, à travers les doux rameaux bénis,</p>
<p>J'avance largement ma face sur les nids,</p>
<p>Et le petit oiseau, mère inquiète et sainte,</p>
<p>N'a pas plus peur de moi que nous n'aurions de crainte,</p>
<p>Nous, si l'œil du bon Dieu regardait dans nos trous;</p>
<p>Le lys prude me voit approcher sans courroux,</p>
<p>Quand il s'ouvre aux baisers du jour; la violette</p>
<p>La plus pudique fait devant moi sa toilette;</p>
<p>Je suis pour ces beautés l'ami discret et sûr</p>
<p>Et le frais papillon, libertin de l'azur,</p>
<p>Qui chiffonne gaîment une fleur demi-nue,</p>
<p>Si je viens à passer dans l'ombre, continue,</p>
<p>Et, si la fleur se veut cacher dans le gazon,</p>
<p>Il lui dit: « Es-tu bête! Il est de la maison. »</p>
<pre></pre>
<p>Les Roches, août 1835.</p>
<p><strong>Conseils</strong></p>
<pre></pre>
<p><em>Travail à réaliser au brouillon</em> :</p>
<p>1. Situez ce poème dans l’œuvre de Hugo (que vous aviez à lire pour la rentrée) et présentez-en l’intérêt pour le commentaire. La connaissance des grands poèmes des <em>Contemplations</em> – de même que la « préface » - est essentielle :</p>
<p>2. Comment est-il composé, organisé ? Ce moment de la réflexion est important.</p>
<p>3. Faites-en une explication linéaire, que vous préciserez jusqu’au vers 20. Vous expliquerez le reste, en vous appuyant sur le résultat de l’analyse précédente, ce qui vous permettra d’aller plus vite (vous allez retrouver des points déjà analysés). Si un fait nouveau (langue, culture, style) apparaît, vous l’examinerez avec la plus grande attention.</p>
<p>4. Définissez les centres d’intérêt (ou parties) autour desquels vous constituerez un commentaire composé. Vous formulerez, pour chaque centre d’intérêt, un titre possible (clair, concis et substantiel). Ces titres de partie seront présentés dans un ordre progressif, du plus simple au plus complexe, du plus évident au plus subtil.</p>
<p>5. Rédigez l’introduction et la conclusion qui correspondront à ce commentaire composé.</p>
<p><em>Travail à réaliser pour la rédaction finale</em> :</p>
<p>Rédigez un commentaire composé, qui contiendra : une introduction, un développement en parties et une conclusion. Cf. la fiche de « Conseils ». Il est évident que l’évaluation tiendra compte du niveau actuel de maîtrise de cet exercice.</p>Devoir n° 1: "Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter". Cioran, Syllogismes de l'amertume. Commentez.urn:md5:ad3b405a8be77176627fd7a62f99d4f92013-09-03T17:57:00+02:002013-10-13T14:19:31+02:00Reynald André ChalardDevoirs <p><img src="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/public/Cioran_Oeuvres.jpg" alt="Cioran Oeuvres" title="Cioran Oeuvres, sept. 2013" /></p>
<p>(Avec l'autorisation des éditions Gallimard)</p>
<p><strong>Lettres supérieures 2013-2014</strong></p>
<p>Exercice</p>
<p>Durée : 1 heure</p>
<p><strong>Expliquez et commentez à l’aide d’exemples littéraires cet aphorisme de Cioran :</strong></p>
<p>«Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.»</p>
<p>Cioran, <em>Syllogismes de l’amertume</em>, 1952.</p>
<p><strong>Voici le début de la correction proposée en classe :</strong></p>
<p><em>Vous aviez à comprendre et à commenter cette pensée de Cioran, à l’aide d’exemples littéraires. Dans ce type d’exercice, il faut d’abord être capable d’analyser le sens d’une phrase, et mettre en relation les termes importants. Mais cela ne suffit pas. Vous devez vous convaincre que l’intelligence d’un auteur requiert une solide culture générale. Culture générale, c’est-à-dire non pas de vagues connaissances sur tout et n’importe quoi, non pas cette « culture-camembert » que défendent certaines émissions télévisées, mais <strong>la maîtrise, profonde, « cultivée », d’œuvres anciennes et modernes, articulée aux grandes problématiques historiques, philosophiques et littéraires, sans lesquelles il n’est pas de connaissance possible.</strong> Car il ne suffit pas de savoir. «Comprendre » une œuvre, une pensée, une problématique, c’est mettre en relation des éléments épars, divers, auxquels on donne une cohérence en mettant au jour, des liens, des réseaux de significations. Le chemin est long et difficile, mais vous y êtes, et seuls de patients efforts vous empêcheront d’y renoncer. Dans les lignes qui suivent, je poursuis plusieurs objectifs : 1- vous apporter quelques éléments de réponse à la question posée. Je précise que je n’attendais pas de vous tout ce qui y est dit, loin s’en faut. J’espérais seulement lire dans vos copies la formulation d’hypothèses, d’intuitions, si possible assorties de quelques références littéraires. Quelques-uns d’entre vous y sont parvenus, même maladroitement. Que les autres ne se découragent pas ! 2- insister sur la méthodologie de l’analyse d’une citation. 3- tracer un programme de lectures facultatif, pour ceux qui voudraient augmenter cette « culture » qui ne vous tombera pas du ciel…</em></p>
<p><em>Les deux mots importants sont bien entendu <strong>mélancolie</strong> et <strong>rossignols</strong>. A eux deux, ils renvoient à toute une tradition littéraire qui met en relation le malheur (celui de l’âme et de la conscience) et la beauté (celle du monde extérieur, des choses qui nous environnent). Le rossignol est un oiseau dont le chant symbolise l’harmonie du monde, sa beauté, et l’amour des êtres qui y sont sensibles. La célèbre scène 5 de l’acte III de la fameuse pièce de Shakespeare est à ce titre exemplaire. Le dialogue « choral » qui fait parler Roméo et Juliette à l’unisson est bercé par le chant d’un oiseau que les amants nomment tantôt « rossignol », tantôt « alouette ». Pour quelle raison ? Si c’est le rossignol qui chante, ils peuvent encore rester ensemble, et s’aimer, car la nuit n’est pas terminée. Si c’est l’alouette, ils doivent se séparer pour sauver leur vie, car s’ils sont découverts, ils s’exposent à la mort. Le rossignol chante bien leur amour et symbolise leur union dans cette nuit qui n’en finit pas. Mais il chante un amour qui les menace de mort… La beauté de ce chant révèle la fragilité du bonheur des amants et ne le rend que plus désirable.</em></p>
<p><em>Cette relation profonde entre beauté et mélancolie nous renvoie évidemment à la littérature « romantique », qui l’a abondamment exploitée. (...).</em></p>
<p>(La suite a été donnée en cours...).</p>Rappel du sujet de dissertation à traiter comme une "préparation" pour Mardi 05 février : Hegel, Esthétiqueurn:md5:3639aa27da361e4cfe169a47805dae2d2013-01-21T18:18:00+01:002014-01-23T17:00:41+01:00Reynald André ChalardDevoirs <p><em>L’</em>Esthétique<em> de G. W. F. HEGEL, publiée en 1835, se présente comme une histoire générale de l’art, une réflexion sur l’activité artistique dans son rapport avec le devenir de l’humanité, et une définition de la notion de beauté, analysée dans ses différentes manifestations. Dans le chapitre consacré à la poésie dramatique, et plus particulièrement au « principe de la tragédie », Hegel, après Aristote, réfléchit à la signification de la pitié. La vraie pitié, selon lui, n’est pas celle que nous inspirent les gredins et les coquins. Elle est au contraire suscitée par des personnages nobles de caractère. De même, la vraie pitié ne consiste pas non plus à compatir à une triste histoire faite de ces malheurs qui échappent à l’homme, « sans qu’il y ait de sa faute, par suite de circonstances et d’accidents extérieurs, du fait de la maladie ou de la mort… » par exemple, ce qui est banal dans la vie quotidienne. Il ajoute :</em></p>
<p>« Une souffrance vraiment tragique, au contraire, est celle qui frappe les individus agissants du fait de leur action à la fois légitime en soi et coupable à cause des conflits qu’elle provoque, cette action étant cependant telle que les individus ne sauraient s’y soustraire, poussés comme ils le sont par la totalité de leur moi. » Hegel, <em>Esthétique</em>, quatrième volume, éd. Flammarion, coll. « Champs », p. 266</p>
<p><em></em>Dans un développement argumenté, étayé par des exemples précis et analysés, vous commenterez ces propos de Hegel en montrant dans quelle mesure ils peuvent s’appliquer à la tragédie de Sophocle intitulée <em>Œdipe Roi</em>, par exemple. Vous pourrez, si vous le souhaitez, étendre vos références aux autres tragédies que vous avez lues.</p>Devoir de Lettres n°7urn:md5:d1adada50685dfe682ebbc0853f2d1da2013-01-18T22:28:00+01:002014-01-23T17:04:49+01:00Reynald André ChalardDevoirs <p>DISSERTATION LITTÉRAIRE GÉNÉRALE</p>
<p><strong>Le Théâtre</strong></p>
<p>Devoir à faire à la maison : à rendre mardi 05 mars 2013</p>
<p><em>Vous commenterez et discuterez ces propos du philosophe Henri Bergson, extraits de son livre intitulé </em>Le Rire<em>, en vous appuyant sur des exemples précis et en ne vous limitant pas au théâtre classique.</em></p>
<p>« <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2013/01/18/La comédie" title="La comédie">La comédie</a> vise à mettre sous nos yeux des types. Elle créera même, au besoin, des types nouveaux. Par là, elle tranche sur les autres arts. Le titre même des grandes comédies est déjà significatif. Le Misanthrope, L’Avare, Le Joueur, Le Distrait, etc., voilà des noms de genres ; et là même où la comédie de caractère a pour titre un nom propre, ce nom propre est bien vite entraîné, par le poids de son contenu, dans le courant des noms communs. Nous disons « un Tartuffe », tandis que nous ne dirions pas « une Phèdre » ou « un Polyeucte ».</p>
<p>Surtout, l’idée ne viendra guère à un poète tragique de grouper autour de son personnage principal des personnages secondaires qui en soient, pour ainsi dire, des copies simplifiées. Le héros de tragédie est une individualité unique en son genre. On pourra l’imiter, mais on passera alors, consciemment ou non, du tragique au comique. Personne ne lui ressemble, parce qu’il ne ressemble à personne. Au contraire, un instinct remarquable porte le poète comique, quand il a composé son personnage central, à en faire graviter d’autres tout autour qui présentent les mêmes traits généraux. Beaucoup de comédies ont pour titre un nom au pluriel ou un terme collectif. Les Femmes savantes, Les Précieuses ridicules, Le Monde où l’on s’ennuie, etc., autant de rendez-vous pris sur la scène par des personnes diverses reproduisant le même type fondamental. »</p>
<p><em>Le Rire</em> (1900), éd. Presses Universitaires de France, coll. « Quadrige », 1995 <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/lettreshypokhagne/index.php?post/2013/01/18/1940" title="1940">1940</a>, pp.125-126.</p>