mercredi, juin 15 2011

L'Armée Furieuse, de Fred Vargas

J’arrête, avec Fred Vargas. J’ai voulu lire encore celui-là, et comme d’habitude, je me suis laissé prendre, et je l’ai lu quasi d’un trait – il faut dire que le train, ça aide -. Mais la recette devient trop répétitive : une louche de légende locale revivifiée, ici en Normandie celle de l’Armée Furieuse du seigneur Hellequin, variante du Diable, qui vient annoncer par son déferlement de cavaliers cadavres une avalanche de catastrophes locales, de sombres histoires de famille, Adamsberg mandaté contre toute vraisemblance pour enquêter (toujours plus nuageux, on se dit qu’il n’apprend rien, ce type), une touche de couleur locale réinterprétée, – ici, l’immobilité des vaches -, des dialogues gentiment folklorico-sentencieux, et un cheminement vers la solution de l’intrigue (des intrigues, y compris celle du pigeon aux pattes cisaillées) qui ne doit plus rien à un quelconque raisonnement, et tout à des aléas quasiment féériques. Et puis les personnages maniés et remaniés par l’autrice au gré de ses besoins, de façon un peu trop désinvolte à mon gré : là, Adamsberg se retrouve avec un fils adulte (et nuageux), qui intervient au poil dans l’histoire, histoire de relayer papa quand nécessaire. Pendant ce temps, l’autre, le mouflet né de Camille, a totalement disparu avec icelle, y compris de la psyché de son père, sans parler du frérot de celui-ci, et qui sais-je encore. Il y a un certain charme, c’est vrai. L’autrice ne m’inspire nullement la violente antipathie  que suscitent chez moi certains de ses confrères et -sœurs contemporains, bien au contraire, c’est une femme intelligente, inventive et généreuse, et une conteuse !!! mais je trouve depuis quelque temps déjà qu’elle charrie. Ça éveille en nous des échos d’enfance, les Fred Vargas, comme les séries d’Alice ou autres Club des cinq que je dévorais autrefois. Mais il y a comme une contradiction entre le substrat légendaire d’une part, et puis la dimension humaine et la construction individuelle des personnages. A un moment, moi aussi, je me mets à flotter, je râle - et j’oublie. Tant pis.

(Et puis, je suis désolée pour le travail éditorial visiblement intelligent et la politique d’auteurs accomplis par Viviane Hamy, mais comme je trouve les bouquins moches !)

dimanche, mai 6 2007

3/4 figue, 1/4 raisin... les polars de Fred Vargas

C'est – déjà - l'été. Les soirées s’allongent. Vacances ou pas, on peut se gaver de lectures à la fraîche. On entre dans la saison des romans policiers. La collection Chemins nocturnes chez Viviane Hamy, a connu un succès particulier grâce à Fred Vargas, archéologue médiéviste qui publie depuis une quinzaine d'année des romans de plus en plus accomplis, palpitants et improbables. L'antépénultième, Pars vite et reviens tard, couvert de prix, a été récemment adapté au cinéma – je n’ai pas voulu aller le voir.
Il y a deux héros : le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, et sa compagne épisodique, son amante, Camille Forestier, altiste, compositrice, et plombière à ses heures. Des titres, toujours réussis, ambigus, suggestifs: Pars Vite et reviens tard, L'homme aux cercles bleus, Un peu plus loin sur la droite, Sous les vents de Neptune, L'homme à l'envers… titres qui résonnent, à la fois mystérieux et familiers.

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