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mercredi, avril 29 2009

James Lee Burke - Dans la Brume électrique avec les morts confédérés

In the Electric Mist with Confederate Dead. C’est un si beau titre ! On comprend que Bertrand Tavernier l’ait raccourci pour ne pas encombrer l’affiche, et parce que cet hémistiche sonne beau et étrange. Mais pourquoi diable Rivages a-t-il jugé bon de perpétuer cette amputation pour le roman, en précisant en page intérieure quel était l’ « ancien titre ». Ce n’est pas l’ancien titre, c’est le titre tout court ! tout long plutôt d’ailleurs. Le lecteur a beau être stupide, avec le portrait de Tommy Lee Jones en couverture, il doit pouvoir comprendre que l’un est la transposition de l’autre ! Autre regret, puisque je commence par râler : je pense qu’il serait opératoire d’avoir une carte des lieux, et quelques notes plus fournies que les rares que fournit l’édition sur le lexique spécifiquement local : la musique zydeco par exemple, ou le style bottleneck, ou ce que Burke entend par une tête d’huile (une huile ? or what else ?), un mélia ou même un bayou, tout le monde ne sait pas ce que c'est, sans parler des Dr Pepper que boit Dave Robicheaux et dont je suppose qu’il s’agit d’une boisson non alcoolisée puisqu’il a arrêté de boire, mais mes connaissances en cette matière sont minces, et sans doute ne suis-je pas la seule ? Brèfle. Ayant fini de ronchonner je peux dire à présent que ce roman est encore plus beau que le film, dont il éclaire quelques zones obscures (il a dû être difficile de concentrer l’extrême complexité de l’intrigue). Or le film est absolument magnifique, et Bertrand Tavernier est précisément en ce moment où j’écris en train de parler de la musique extraordinaire, angoissante, dissonante composée par Marco Beltrami pour son film, et qui rend de façon tellement lancinante l’atmosphère de cette Louisiane obsédée d’Histoire, de catastrophes et de crimes.

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