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samedi, janvier 5 2013

Balzac - Pierrette

Drôle de roman – de novella, plutôt – que Pierrette de Balzac. C’est le premier volet du triptyque des Célibataires, et si les deux autres sont du même tonneau, il n’y a certes pas de quoi s’esbaudir. Le début est mortel. Après la charmante scène liminaire où le jeune Jacques  Brigaut réveille Pierrette en lui chantant une « chanson de mariée » de leur Bretagne natale, Balzac se lance dans des pages d’explications généalogico-économiques. Mais l’ignorance où l’on est des personnages et des situations a pour double effet d’égarer (quasi impossible de s’y retrouver sans un crayon) et de susciter un profond ennui. Les choses s’améliorent pour le lecteur persévérant avec l’entrée des deux horribles Rogron, les « célibataires » : la sœur aînée, Sylvie, le frère, Jérôme-Denis, de merciers parisiens revenus en leur Provins natal asseoir leur position dans la société et pompeusement restaurer leur maison de la place.

Ces deux  hideux imbéciles, aussi secs de cœur et d’intelligence que laids de physionomie, habilement manipulés par le machiavélique avocat libéral Vinet – la « scène » se déroule entre 1827 et 30, au moment de la chute du ministère Villèle, jusqu’à l’instauration de la monarchie de Juillet – vont jouer pour la malheureuse Pierrette, leur gracieuse demi-cousine bretonne, le rôle du plus sinistre des destins. 



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