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samedi, décembre 27 2008

Liserons, suite... mais certes pas fin

Imageries
Le chien charnel et l’oiseau d’agate
Ne hantent plus l’antre du vautour
Ni l’antre bleu du mille-pattes
Où les orties jouent du tambour.

Un chat ouvre ses ailes
Au sommet d’une tour.

Des tortues se hâtent vers la lune
À l’orée d’un pré nacré.

Le village tremblait dans la chaleur d’un four.

Les îles de la Seine
S’éloignent dans la brume.

À l’époque du vol à voile,
À l’époque de la moisson,
Ils ont fait naître une étoile
En chantant une chanson.

Lisez tous cette histoire
Et, s’ils veulent y croire,
Vos enfants s’instruiront.
- C’est en forgeant qu’on devient forgeron. -
Vos enfants s’instruiront
- C’est en lisant qu’on devient liseron.
Maurice Fombeure – À Dos d’oiseau (Gallimard, 1942)


Tel est le texte intégral du poème qui sert de devise à ce blog, dont j’avais cité en Mea Culpa la dernière strophe, et l’auteur, en avril dernier. Je viens d’en recevoir le texte dans le petit bulletin Les Liserons, que m’a adressé Bernard Cassaigne, bibliothécaire à Vouvray, ville célèbre pour son vin de Loire et sa statue de « L’Illustre Gaudissart » (Balzac, encore, et la fiction immortalisée sous les airs du réel)...

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jeudi, avril 24 2008

Tardieu - Œuvres, chez Quarto Gallimard

J’ai retrouvé mardi le volume Quarto des Œuvres de Jean Tardieu que je cherchais en vain depuis des mois. Y ait plongé incontinent, c’est un pavé : 1596 pages, 297 documents, et un bon kilo d’écrits en tous genres, œuvres poétiques, essais, théâtre, hommages et critiques, lettres, amitiés, jeux verbaux, réflexions autobiographico-grammaticales… c’est un univers, plongez-y.
Plutôt que d’en faire un commentaire, c’est trop vaste et je n’ai pas tout lu, je préfère vous offrir ces quelques paragraphes consacrés à Charles d’Orléans en 1946 dans le premier numéro des Cahiers de la Pléiade. J'espère vous donner le désir d'y aller voir (chez Charles d'Orléans, certes, et chez Tardieu !). Qu'à peu de chose ce poète essentiel est réduit dans nos mémoires !

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dimanche, janvier 20 2008

En 1913 paraissait un texte à tout jamais insolite et neuf,

dans sa forme poétique comme dans sa forme matérielle, publié aux éditions Des Hommes nouveaux par l’auteur soi-même - génial, torturé, fauché - auteur, sujet et éditeur d’un ouvrage qui allait provoquer dans le petit milieu parisien un scandale dû avant tout à l’incompréhension, aux préjugés et à l’ignorance : « le premier poème simultané », annonçait le prospectus, mince bande de papier peinte au pochoir par Sonia Delaunay, née Terck, russe d’origine et amie de Blaise Cendrars. Car c’est de lui qu’il s’agit, et de sa Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France. Cet immense dépliant de 2m de long sur 36 cm de large, prévu pour être tiré à 150 exemplaires - l’édition originale atteignant ainsi la hauteur de la Tour Eiffel - offrait à droite le texte, imprimé en divers caractères colorés de tailles diverses, à gauche, un ruissellement de couleurs, une composition-transposition inspirée à Sonia Delaunay par le récit d’un voyage initiatique : la traversée en Transsibérien de la Russie à feu et à sang par un adolescent lui-même à feu et à sang - qui trouvera dans le poème son nom et son écriture.

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