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mercredi, mai 21 2008

« Il lui rendit le volume avec un sourire hautain. "Il ne faut pas lire de livres français. C'est le pays de la pourriture"

Vexée, Marie-Jeanne chercha dans la bibliothèque de quoi le faire revenir sur ses opinions. Elle eut la main heureuse. Josse lut avec beaucoup de plaisir François le champi et La Grande peur dans la montagne. Barrès en revanche ne lui plut guère, ni Péguy. Pendant une semaine aussi, il faut vivement intéressé par Fécondité, un des quatre Évangiles de Zola. C'est un livre, je crois, qu'on ne lit plus beaucoup. Aussi n'est-il pas inutile de préciser que l'auteur y présente les ménages sans enfants accablés de mille vicissitudes tandis que les parents de vingt-quatre marmots ont du bonheur qui leur sort de toutes les poches. La thèse était celle dont Josse faisait volontiers son ordinaire. Par-dessus le marché le caractère démonstratif de l'ouvrage lui plaisait. C'est comme cela qu'il concevait un livre, avec des idées, des principes, une utilité enfin. Il en parla au curé qui se fâcha tout net. "Zola! C'est à cause de Zola que la France est perdue." Josse, cette fois, regimbait. "Pas du tout. Ce qu'il dit est juste." Il lui apporta le volume. Le curé fut bien attrapé. Il n'avait jamais vu Zola sous ce jour-là. Il lut l'ouvrage avec intérêt, en nota quelques arguments pour un de ses sermons."

 Il s'agit de "Bergère légère", de Félicien Marceau.

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