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lundi, avril 23 2012

Philéas Lebesgue - Le Sang de l'autre

J’ai dû il y a peu me pencher sur l’œuvre poétique de Philéas Lebesgue, poète picard et paysan, né en 1869, mort en 1958, exceptionnelle longévité à l’origine d’une œuvre poétique très abondante, (environ 1600 poèmes et chansons, trente-sept recueils !), mais aussi d’un drames, de romans, et d’une vaste collection d’articles critiques consacrés pour la plupart à des collègues étrangers, puisque Philéas Lebesgue fut très tôt un collaborateur assidu du Mercure de France de Vallette et Rachilde pour les littératures étrangères.  Je n’en dirais pas plus, l’article de wikipédia à son sujet étant parfaitement documenté. Après une conférence de M. François Beauvy, j’ai acheté Le Sang de l’autre, roman médiéval d’inspiration symboliste, publié en 1901.

Je l’ai lu, intégralement. Sans passion aucune, mais avec curiosité. Le pays de Bray, terre natale et nourricière de Philéas Lebesgue, aux alentours de Beauvais, en est le cadre avec ses châteaux, ses ruines, ses souterrains, ses vallées et ses collines. Mais les personnages, dont certains authentiquement historiques, habités par des passions intenses et sous le coup de fatalités très antiques, en sont trop désincarnés, trop théoriques, pour susciter un intérêt autre que purement intellectuel. Le fil narratif est lâche et manque de cohérence. Il en reste, sur deux générations, une histoire d’incestes fraternels. Expression, sans doute, des préoccupations obscures d’une âme tourmentée. Ça a, en moins bien, un petit côté Pelléas et Mélisande. Les jeunes filles s’appellent Blanche, Aloyse devenue Marie, et Eve. Les messieurs Foulques de Nointel et Maxime, ex-Moÿse-bossu redressé par les sorcelleries du nègre Ismaël… il y a quelques moments poétiques, une langue riche parfois trop fleurie, et une lueur d’espoir à la fin, sur la côte bretonne.

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