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lundi, mars 1 2010

Yasunari Kawabata - Kyôto

C’est beau Kyôto. Exotique, profondément.
Comme le lent entrelacement de la Nature, avec ses saisons, les fleurs, les arbres, les montagnes, la brume, de la ville avec ses ruelles, ses fêtes, ses maisons de thé, ses boutiques d’étoffes, et des hommes, avec leurs cœurs incertains. La beauté du monde et des êtres s’exalte et se résout pour Chieko et son père dépressif en motifs textiles, en ceintures de kimonos.
Chieko est une très belle jeune fille, autrefois adoptée après avoir été abandonnée devant la boutique de ses parents. Comme les deux touffes de violettes qui, à l’ouverture du roman (de la longue nouvelle ?) tendent l’une vers l’autre depuis les nœuds d’un vieil érable, au centre de la cour familiale, où elle se sont nichées, Chieko retrouve sa sœur jumelle Naeko, qui travaille dans la montagne à polir les fûts de cryptomères destinés à l’architecture.
Il y a les deux jeunes filles et trois jeunes gens, les parents, des dialogues ponctués de silences, des noms, des fleurs, des arbres, des mœurs, infiniment différents, et pourtant proches. Et le monde qui change. Une danse de la vie hésitante et belle, aussi légère que la neige qui saupoudre, dans la dernière page, un petit matin d’hiver.