samedi, août 1 2009

Wisconsin / Le Guerrier-tortue, donc.

Roman polyphonique, composé comme un puzzle de dates : l’ouverture, à l’automne 2000, à travers le regard d’Ernie Morriseau, un vieux paysan métis d’indien Ojibwé, qui médite sur le sens de sa vie, au cœur du monde et de l’histoire. Puis flash back jusqu’en 1967/68, puis 76, puis 82/83, puis 98 et, pour la coda, retour à l’automne 2000.

Les premières pages nous font rencontrer le héros, Bill Lucas, 9 ans, aux prises avec la passion mêlée de fureur que lui inspire le comportement de son grand frère Jimmy ce jour-là massacreur d’une tortue-alligator . C’est aussi le jour où la famille Lucas apprend le départ de Jimmy pour le Vietnam : il s’est enrôlé dans les Marines pour échapper à la ferme, à son père alcoolique, incapable et brutal, et à la dépression chronique de sa mère Claire. Le décor est planté : il y a la ferme des Lucas et celle mitoyenne de Rosemary et Ernie Morriseau, la première négligée et empreinte de violence, la seconde bien entretenue et accueillante, il y a la nature sauvage habitée d’êtres antédiluviens comme les tortues, il y a la tendresse et la haine, et la violence des relations entre les hommes, il y a la brutalité de l’histoire. C’est Bill, le guerrier-tortue qui combat des ennemis imaginaires à grands coups de son épée de bois, abrité derrière la vaste carapace d’une tortue-bouclier.

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