dimanche, mars 1 2009

Vacca, Derec

Cinq bouquins ces derniers jours, et c’est du dernier surtout que je veux rendre compte. Trois d’une inspiration autobiographique manifeste, deux plus explicitement fictifs, bien que quatre prétendent au titre de romans.
Il y a donc eu de Paul Vacca La Petite cloche au son grêle, dont le titre m’évoque, allez savoir pourquoi, Francis Jammes. Ce n’est pourtant pas celui-ci qui est au cœur de ce premier roman tardif édité chez Philippe Rey, sobre couverture gris-bleu, papier crémeux, belles marges. Sur les bords de la Solène fleuris au fil des saisons de narcisses, pivoines ou clématites – il y a une musique des noms de fleurs dans ce roman – le narrateur enfant dérobe un jour un volume oublié dans l’herbe à l’approche de la pluie par la cantatrice locale dont il est amoureux. ''Du Côté de chez Swann''. Pour ce fils de cafetiers d’origine italienne, la langue de Proust est une illumination mystérieuse qui va l’unir à sa mère dans une complicité ardente de lecteurs passionnés – malgré les craintes du père : une telle lecture ne risque-t-elle pas de rendre son fils homosexuel ?, et l’hostilité caustique de la prof de français. Au fil des saisons et de la vie tranquille d’un bourg provincial, l’amour de Proust fera entrer dans la salle du café « Chez Nous » Pierre Arditi disant les grands auteurs pour finir sur un feu d’artifice de morceaux de ''La Recherche'', puis réunira le bourg entier dans une grande représentation de l’œuvre, entrée triomphale et douloureuse du narrateur dans l’âge adulte. Paul Vacca devait ce roman à la mémoire de sa mère. C’est un joli texte, d’une écriture très classique.
Puis, parce qu’il était à la maison à portée de main, de Jean-François Derec Le Jour où j’ai appris que j’étais juif, récit.

Lire la suite...