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jeudi, janvier 3 2013

Maurice Dekobra - La Madone des Sleepings

« Un chroniqueur parisien m’a même surnommée La Madone des Sleepings... Sleepings avec un s, ce qui est un barbarisme anglais, à moins que vous n’ayez déjà annexé ce vocable d’outre-Manche ? et Madone avec un grand M, ce qui est un euphémisme plein d’ironie, puisque j’ai peut-être le profil d’une madone, mais n’en ai plus les attributs... »

J’aurais pu commencer l’année avec une lecture plus... reluisante. Mais j’avais sous la main La Madone des Sleepings,  pas très envie de me fouler les méninges, et ce titre est, en soi, un chef d’œuvre. Et puis, c’est un genre de classique !

J’ai donc lu La Madone, avec le sourire. C’est un roman de 1925, et je verrais volontiers dans le marivaudage érotico-sentimental et les aventures politico-amoureuses de Lady Diana Winham et de son secrétaire-confident-sigisbée et néanmoins narrateur du roman Gérard Dextrier, prince Séliman, entre Londres, Berlin, la Géorgie soviétique et l’Écosse, une sorte de contrepoint mi-sérieux, mi-parodique à La Garçonne. On y voit, aussi, une femme libre et mondaine s’adonner sans honte ni embarras à tous les plaisirs du corps. Mais sans les précautions psychologiques ni la prétention réaliste, et en somme sans les ambitions littéraires du roman de Margueritte. Ici, l’auteur - fin lettré et il ne loupe pas une occasion de souligner ses pastiches stylistiques – s’amuse, accumulant métaphores et périphrases homériques, à la Willy, à la Pierre Dac, à la blague, à la française. 

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