mardi, mars 29 2011

Mia Couto - Tombe, tombe au fond de l'eau

Anne et Isabelle, mes amies papouphiles, m’ont offert ce joli petit livre, que j’ai avalé d’un trait. De deux traits devrais-je écrire, car la première fois, j’ai interrompu ma lecture. Et me voilà embarrassée. C’est un très beau texte, très poétique, avec cette dimension puissamment orale qui est la marque de nombre d’œuvres  contemporaines, comme une réconciliation de la littérature romanesque avec ses origines, avec les récits, contes épopées, légendes… voués à rassembler une communauté autour d’une parole de partage. Tendance propice au lyrisme, et que pour ma part je goûte particulièrement, comme en témoigne ma note récente sur Jón Kalman Stefánsson.

L’auteur (seigneur, je croyais que c'était une femme, je viens de wikipédier !) est mozambicain. De chapitre en chapitre, au bord de l’Océan Indien qui rythme et accompagne de sa basse continue leurs vies et leurs échanges, il fait dialoguer Zeca Perpetuo, indolent pêcheur retraité, avec sa voisine Luarmina, ex-nonne, devenue couturière à sa sortie du couvent, amie des oiseaux recluse en sa solitude. Or Luarmina a les plus suggestives fesses du monde, et Zeca aimerait bien en parcourir les contours, et plus encore, au lieu de tourbillonner autour d’elle, de s’allumer en sa présence et de se consumer en son absence. Mais bien des non-dits, et plus encore que Zeca ne le pense, séparent Luarmina et son opiniâtre soupirant. De récit en récit, ponctués des aphorismes sagaces du grand-père Celestiano, ils se dévoilent.

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