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lundi, mai 12 2008

Jeanne Benameur – Les Demeurées

Mince volume, d’une écriture très poétique, qui évoque la tourmente réciproque installée dans les vies de Luce et sa mère, La Varienne, et dans celle de l’institutrice, la douce Mademoiselle Solange, par l’entrée de Luce à l’école. D’un côté, « les demeurées », une maison close sur elle-même, un bloc physique d’amour sans partage, un silence et un refus à toute épreuve. De l’autre, une douceur entêtée, le désir opiniâtre d’insinuer dans le cœur d’une enfant « absente » au cœur même de l’école l’appétit d’apprendre. Jusqu’à la maladie, d’un côté, jusqu’aux bords de la mort, la folie, de l’autre, saisie à son tour par l’absence. Et pourtant, quelque chose s’est passé, qui a fissuré le refus et ouvert à Luce le monde. Une histoire de lettres, de mots, de rencontres muettes.

Qui m’a donné le désir de relire une autre histoire de mère-fille demeurées en marge d’un village, - plus longue, plus brutale, très belle dans mon lointain souvenir : Inès Cagnati, Génie-la-folle, roman autrefois emprunté dans une bibliothèque, et que je n’ai pas revu depuis sur les tables des libraires. C’est dommage. Je vais y retourner voir.