dimanche, septembre 12 2010

James Lee Burke - La Descente de Pégase

Dave Robicheaux traîne un lourd remords. Dans les années 80, complètement ivre, il a vu exécuter sous ses yeux son ami Dallas Klein, ancien héros du Vietnam recyclé comme convoyeur de fonds et compromis avec la mafia des jeux, sans pouvoir intervenir. Et voici qu’au détour d’une enquête, vingt ans plus tard, la fille de celui-ci reparaît dans l’univers des casinos, et avec semble-t-il un réel talent pour l’arnaque. Un lot magnifique au demeurant, cette Trish Klein, pour laquelle en pince cet autre ami de DR, recyclé quant à lui en détective privé, et lui aussi très porté sur les boissons alcoolisées, Clete Purcell, un gaffeur, une tête-brûlée et un sentimental. Loyal en outre, malgré ses addictions diverses et ses accès de fureur. Outre Trish Klein et sa vendetta, Dave  a sur les bras un homme crustacé, demi-squelette noyé dans un fossé en contrebas de la route. Vieille affaire de délit de fuite sous laquelle il subodore un meurtre de vagabond. Et puis il y a le suicide ? de la jeune, belle, joyeuse Yvonne Darbonne, retrouvée dans la boue d’un terrain vague, shootée, ivre, et manifestement victime d’une tournante... Sur son T.shirt, un cheval ailé. L’emblème d’un casino et d’un champ de course dirigés par Whitey Bruxal, personnage inquiétant à l’origine de l’assassinat de Dallas Klein. Celui, sans doute, que vise Trish Klein (Trish... quel nom pour une tricheuse !)

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mercredi, avril 29 2009

James Lee Burke - Dans la Brume électrique avec les morts confédérés

In the Electric Mist with Confederate Dead. C’est un si beau titre ! On comprend que Bertrand Tavernier l’ait raccourci pour ne pas encombrer l’affiche, et parce que cet hémistiche sonne beau et étrange. Mais pourquoi diable Rivages a-t-il jugé bon de perpétuer cette amputation pour le roman, en précisant en page intérieure quel était l’ « ancien titre ». Ce n’est pas l’ancien titre, c’est le titre tout court ! tout long plutôt d’ailleurs. Le lecteur a beau être stupide, avec le portrait de Tommy Lee Jones en couverture, il doit pouvoir comprendre que l’un est la transposition de l’autre ! Autre regret, puisque je commence par râler : je pense qu’il serait opératoire d’avoir une carte des lieux, et quelques notes plus fournies que les rares que fournit l’édition sur le lexique spécifiquement local : la musique zydeco par exemple, ou le style bottleneck, ou ce que Burke entend par une tête d’huile (une huile ? or what else ?), un mélia ou même un bayou, tout le monde ne sait pas ce que c'est, sans parler des Dr Pepper que boit Dave Robicheaux et dont je suppose qu’il s’agit d’une boisson non alcoolisée puisqu’il a arrêté de boire, mais mes connaissances en cette matière sont minces, et sans doute ne suis-je pas la seule ? Brèfle. Ayant fini de ronchonner je peux dire à présent que ce roman est encore plus beau que le film, dont il éclaire quelques zones obscures (il a dû être difficile de concentrer l’extrême complexité de l’intrigue). Or le film est absolument magnifique, et Bertrand Tavernier est précisément en ce moment où j’écris en train de parler de la musique extraordinaire, angoissante, dissonante composée par Marco Beltrami pour son film, et qui rend de façon tellement lancinante l’atmosphère de cette Louisiane obsédée d’Histoire, de catastrophes et de crimes.

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