jeudi, juillet 26 2007

Anglophone et francophile

En ces temps de Tour de France, et de polémiques toujours renouvelées sur le dopage, lisez Quelque chose à déclarer de Julian Barnes. Allègre et délectable dès les premières lignes, à lire dans l’ordre ou dans le désordre, ce n’est rien d'autre qu'un énième "La France vue par un Anglais", mais un Anglais si sincèrement et lucidement amoureux que chaque mot, chaque petite notation sonne juste. De l'évocation liminaire de l'historien francophile Richard Cobb, dont j'ignorais tout et que je vais m'empresser de lire, si je le trouve quelque part, à tout le reste, pêle-mêle : l'institution religieuse de Rennes où il fut "lecteur" à vingt ans, avec sa galerie de curés, Rennes où il vit et entendit Brel chanter (très beau passage), les premières rencontres avec la cuisine française, Brassens et Vian, le "design" des voitures, Truffaut et Godard (dont il cite de grands passages de l'ultime et virulent échange épistolaire, - que j'aime lire des vacheries sur les "créateurs" que je n'aime pas!!! - le second, en l'occurrence…), les paysages et les gens, le Tour de France et Simenon. Le livre mêle petites notations pittoresques, anecdotes en foule, et remarques très justes sur les mœurs ou les esthétiques, l'air de rien, avec perspicacité et élégance. Pas de jargon, des fragments de phrases qui s'échappent du sac posé sur le porte-bagages du vélo (celui de la couverture chez Folio…) et que le lecteur-randonneur ramasse avec gratitude.