Elle est très jolie, la couverture quadrillée du dernier Benny Barbash, chez Zulma, as usual. Alors, je l’ai acheté, parce que j’avais tellement aimé My First Sony, et un peu moins Little Big Bang, plus désincarné. Eh bien, Monsieur Sapiro…. Le livre a beau être cousu, le papier crémeux et doux - plaisirs visuels et tactiles - le personnage central est tellement antipathique que j’ai eu bien du mal à en venir à bout.
Miki (Mickey ?) est dès les premières lignes du roman installé dans le lobby d’un hôtel de luxe (pour moi un lobby était un groupe de pression. J’ai compris à la lecture qu’ici c’était un hall d’accueil), dos au public y installé, et face à un vaste miroir. Il est venu là, un ouvrage sur les mystères de la réfraction en cours de lecture, pour y attendre un hypothétique nouveau tournant de son destin, tournant qu’il saurait, cette fois, saisir, plutôt que de vieillir, amer, auprès de son épouse Liat, directrice de galerie d’art - laquelle a perdu un sein. Et ce sein manquant est pour Miki une source infinie de réflexions, de frustrations, d’impossibilité à passer de l’indifférence hostile à la tendresse. C’est dans le reflet de ce miroir qu’il voit venir vers lui une bien jolie et désirable serveuse armée d’une ardoise, en quête d’un M. Sapiro.