Pension de famille de Margaret Durrell

J’ai trouvé « Pension de famille » - Whatever happened to Margo – de Margaret Durrell, préface affectueuse de son frère Gerald, à la bibliothèque municipale. Je ne sais plus comment j’avais récemment, en musardant sur la toile, découvert l’existence de cette branche de la saga familiale, sorte de greffe, d’excroissance anglaise au récit des années corfiotes de la famille telles que les conte Gerald. Je l’ai lu entre hier soir et ce matin, avec, je dois le dire, une déception immédiate. Margaret Durrell est un personnage certes éminemment sympathique, et le récit de ses aventures de… « logeuse » ? le terme est trop vulgaire, ne parlons pas de « tenancière »… patronne ? taulière ? curieux comme cette profession appelle des vocables douteux. Bref, suivant avec enthousiasme la suggestion faite par sa riche tante Patience (qui, sinon les Anglo-saxons, peut se prévaloir de tantes Patience ?) d’ouvrir une pension pour gens respectables, la jeune et déjà divorcée Margaret s’est lancée incontinent  dans l’aventure, laissant cependant le versant bohème de sa nature l’emporter sur le penchant à la respectabilité. Très vite, la pension se remplit de personnages interlopes et hétéroclites, sans parler des pensionnaires laissés là par Gerald au hasard de ses visites, singes ou python, ou souris blanches élevées plus ou moins officiellement par le gras et terrible Nelson, compagnon de jeux des deux garçons de Margo, Gerry et Nicholas.

Couple de musiciens de jazz, peintres figuratif ou pas, jeunes femmes canon aux mœurs plus ou moins libres, bébé braillard, variétés diverses de folles, d’escrocs ou d’excentriques, voisin(e)s venimeux ou bienveillants, rivalités sentimentales, et « mère » encore, toujours présente et attentive aux frasques de sa tribu… Il y avait là les ingrédients d’une comédie familiale et humaine endiablée. Hélas, si Margo est dotée du sens du cocasse, son récit passablement débraillé et confus manque d’un élan directeur, et surtout, du sens du rythme et du dialogue qui font des anecdotes contées par Gerald des scènes si drolatiques. 



Quoi qu’en dise la quatrième de couverture – amusante couverture chez Nil éditions – cet ouvrage n’est ni « hilarant », ni « un trésor d’humour », et il faut bien ajouter que la traduction en est une filandreuse catastrophe. Whatever happened to Margo, elle n’a ajouté aux écrits de la tribu Durrell qu’un ouvrage éminemment « dispensable ».

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