Pour être écrit, c’est écrit, "La Femme du dimanche" *

Que je viens de relire, après l'avoir racheté, puisqu'il avait disparu (très laide couverture, chez Points seuil, où vont-ils chercher leurs maquettistes ? et qui ne colle en rien avec le roman).

Qui dira le plaisir de relire? J'avais totalement oublié qui était l'assassin. Mais il me restait une atmosphère, intacte, un style, inimitable, à la fois complice et "suspendu", l'allusion, le "hint'", distillés comme un des beaux-arts (*il y a un américaniste inénarrable de médiocrité dans l'histoire).
Délicieusement égaré, le lecteur suit à travers les rues de Turin et les bosquets des collines environnantes - des avenues sinistres au Balùn, le marché aux puces - une guirlande de personnages disparates réunis par leur intimité avec la ville : aristocrates ou grands bourgeois ineffablement bien élevés, évêque érudit, petits employés, virago exaspérée par la dégradation des mœurs…et le commissaire Santamaria, si correct quoique méridio, et l'exquise Anna Carla pleine de grâce.
De Fruttero et Lucentini, traduction ciselée par Philippe Jaccottet. Un régal.

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