CONVOLVULUS - Mot-clé - Lucrèce2024-02-18T20:51:22+01:00Agnès Oroscourn:md5:fa6f5f97ade6456febc2f55c1aaec32dDotclearDonne à mes mots une grâce éternelle...urn:md5:220bf99992832f8cb0ab5561640d84a42013-09-22T12:59:00+02:002013-12-17T20:38:36+01:00Agnès OroscoLittérature latineLucrèce <p><!--[if gte mso 9]><xml>
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</p>
<p class="MsoNormal">Le début de la traduction de José Kany-Turpin était
reproduit en pages 220-21 de <em style="mso-bidi-font-style:normal"><a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/09/22/Quattrocento-/-The-Swerve-Stephen-Greenblatt">Quattrocento</a></em>,
et <em style="mso-bidi-font-style:normal">j’ai</em> la page suivante…</p>
<p class="MsoNormal">Voici donc la traduction intégrale de l’incipit du <em style="mso-bidi-font-style:normal">De Rerum,</em> où Vénus est comme la muse de
cette épopée de la Nature
et du savoir, la figure de tout érotisme, qu’elle perpétue l’espèce ou anime la création.</p>
<p class="MsoNormal"><img title="Botticelli_Naissance_de_Venus.jpg, sept. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Botticelli_Naissance_de_Venus_m.jpg" /></p>
<blockquote>
<p><em>Mère des Enéades, volupté des hommes et des dieux,<a href="http://www.cnrtl.fr/definition/alme"><br />Alme </a>Vénus qui sous les étoiles glissantes<br />Peuples la mer aux mille nefs, les terres fertiles,<br />Toi par qui toute espèce vivante est conçue<br />Puis s’éveille, jaillie de l’ombre, au clair soleil,<br />Tu parais, Déesse, et les vents, les nuages te fuient,<br />Pour toi la terre ingénieuse parsème le chemin<br />De fleurs suaves, pour toi l’océan rit en ses flots<br />Et le ciel pacifié brille d’un fluide éclat.<br />Car sitôt dévoilé le visage printanier du jour,<br />Dès que reprend vigueur le fécondant Zéphyr,<br />Dans les airs les oiseaux te signifient, Déesse,<br />Et ton avènement, frappés au cœur par ta puissance ;<br />Les fauves, les troupeaux bondissent dans l’herbe épaisse,<br />Fendent les courants rapides, tant, captif de ta grâce,<br />Chacun brûle de te suivre où tu le mènes sans trêve.<br />Par les mers, les montagnes, les fleuves impétueux,<br />Les demeures feuillues des oiseaux, les plaines reverdies,<br />Plantant le tendre amour au cœur de tous les êtres,<br />Tu transmets le désir de propager l’espèce.<br />Et puisque tu es seule à régir la nature,<br />Puisque rien ne s’élève aux rives divines du jour,<br />Rien d’heureux ni d’aimable ne s’accomplit sans toi,<br />C’est avec toi, Vénus, que je souhaite m’allier<br />Pour écrire ce poème sur la nature des choses<br />Dédié à <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Gaius_Memmius_%28poet%29">Memmius</a>, notre ami, que toujours, ô divine,<br />Tu voulus en toutes choses parer de l’excellence.<br />Aussi, donne à mes mots une grâce éternelle.</em></p>
</blockquote>
<p>Ainsi fut fait.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/09/22/Aeneadum-genetrix...#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/568Quattrocento / The Swerve - Stephen Greenblatturn:md5:ad63994f3856261618f24d0a18eef7b42013-09-22T11:43:00+02:002013-12-17T20:38:36+01:00Agnès OroscoLittérature latineGreenblattHumanismeLibertinageLucrèce<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><img title="Botticelli-suavis_flores.jpg, sept. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/Botticelli-suavis_flores.jpg" />Arriver, vers cinq heures du
matin, à la deux-cent-quatre-vingtième et dernière page d’un ouvrage d’histoire
littéraire, en se disant : ‘Oh non ! pas déjà !...’ <span style="mso-spacerun:yes"> </span>Il y a beau avoir ensuite une quarantaine de
pages de notes (et d’ailleurs, il aurait fallu séparer me semble-t-il les
strictes – et abondantes - <span style="mso-spacerun:yes"> </span>références
bibliographiques, à garder en fin d’ouvrage, avec les notes explicatives ou les
traductions de passages en langues étrangères, qui eussent été plus pratiques
en bas de page), j’en ai éprouvé une intense frustration. De quoi
s’agit-il ? de <em style="mso-bidi-font-style:normal">Quattrocento</em>, de
Stephen Greenblatt, professeur de littérature anglaise à Harvard (et
spécialiste de Shakespeare), ou le double roman d’un « chasseur de livres »
et d’un des plus précieux manuscrits par lui découverts, celui du <em style="mso-bidi-font-style:normal">De Rerum Natura, De la Nature</em>, de Lucrèce. J’avais
appris l’existence de cet ouvrage en musardant sur le site <a href="http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2013/05/23/quattrocento-stephen-greenblatt.html"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">A Sauts et à gambades</em></a> de Dominique. Il était à la bibliothèque, mais emprunté, et j’ai dû l’attendre
TOUTES<span style="mso-spacerun:yes"> </span>les vacances et même après. « <em style="mso-bidi-font-style:normal">Et le désir s’accroît</em>… ». <span style="mso-spacerun:yes"> </span>Emprunté samedi, fini dans la <span style="mso-spacerun:yes"> </span>nuit de jeudi.<span style="mso-spacerun:yes">
</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">C’est chez Flammarion. La
couverture, franchement racoleuse, évoque en noir, rouge et or une variété de <em style="mso-bidi-font-style:normal">Da Vinci Code</em>, un livre ouvert
manifestement imprimé (l’ouvrage raconte les aventures d’un manuscrit) qui n’a
sans doute rien à voir avec quelque édition de Lucrèce que ce soit, mais on
peut faire confiance à Flammarion pour les couvertures moches - et la version
française de Lucrèce donnée en référence pour la traduction, l’excellente
édition établie en 1993 par José Kany-Turpin et publiée en poche bilingue chez
GF en 97 offre pour couverture un modèle inégalé de hideur, que je vais bien
finir un jour par couvrir, pour ne plus sursauter à chaque nouvelle
consultation… mais baste, trêve de très lucrétiens écarts (le titre anglais de
l’ouvrage de Greenblatt est « <em style="mso-bidi-font-style:normal">The
Swerve</em> », « <em style="mso-bidi-font-style:normal">l’écart</em> »,
en référence au « <em style="mso-bidi-font-style:normal">clinamen</em> »
de Lucrèce, cette déviation des atomes crochus fondatrice de toute matière
vivante), et revenons à notre ouvrage.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">C’est un passionnant livre de
vulgarisation, qui fait revivre pour le lecteur la période chez nous bien
ignorée de l’humanisme des Tre- et surtout Quattrocento. Il prend pour héros
Poggio Bracciolini, dit Le Pogge, secrétaire entre 1404 et 1450 de quelque
cinq ou six papes, latiniste et calligraphe émérite, et grand chasseur de
manuscrits anciens devant l’éternel. On lui devrait l’exhumation et la
résurrection par copies manuscrites, de nombre d’ouvrages perdus de Silius
Italicus, Ammien Marcellin, Cicéron … et, un jour, de ce Lucrèce retrouvé,
lequel, selon Greenblatt, serait à l’origine de la pensée moderne, athée. Il y
a si longtemps que cette idée m’intéresse, que le passage de la pensée
épicurienne telle que la restitue Lucrèce dans son somptueux poème, au
libertinage source de toute émancipation intellectuelle et de tant
d’inventivité formelle aux XVIIe et surtout XVIIIe siècles, fait le fond de
certains de mes cours, que je ne pouvais qu’offrir un public captif et captivé.</p> <p><!--[if gte mso 9]><xml>
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</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">« <em style="mso-bidi-font-style:
normal">L’art pénètre toujours les failles propres à la vie psychique de chacun</em> ».
C’est ainsi que le texte de Lucrèce, acheté en solde dans une honnête
traduction anglaise en prose, a un jour de vacances bouleversé le jeune Stephen
Greenblatt, déchiré depuis son enfance par l’angoisse de la mort affichée de
façon théâtrale par sa mère. La préface, fondée sur ce <em style="mso-bidi-font-style:
normal">clinamen</em> autobiographique, présente de façon alléchante le sujet de
l’ouvrage, et son personnage principal, Le Pogge.</p>
Tout le début de l’ouvrage, qui
retisse sous la forme d’un récit continu quoiqu’<em>‘à sauts et à gambades</em>’
chronologiques, le contexte social, politique, historique, de cette première
Renaissance avec ses papes rivaux, sa curie bourdonnante d’intrigues bien avant
Du Bellay, se lit d’un trait. Sans doute ne révèle-t-il rien de nouveau, mais
il donne de l’époque une vision bien plus cohérente et plus surplombante que
les fragments que pour ma part j’en connaissais – plus littéraires
qu’historiques, d’ailleurs – lacunes scientifiques datant de mes études et que
le flux et le flot de la vie professionnelle m’avait, comme bien d’autres je
pense, empêchée de jamais combler.
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">C’est vers la fin que ça se gâte.
Comme avec <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2012/01/07/Le-Vampire%2C-ni%C3%A8me-%C3%A9pisode-sans-la-gr%C3%A2ce-sinueuse-de-Musidora">Michel Onfray</a>, quoique sans la dimension d’imposture intellectuelle
manifeste qui caractérise l’enseignement du second, la suite de l’ouvrage
laisse le lecteur sur sa faim. Les chapitres X et XI, qui narrent les démêlés
du texte avec Savonarole puis ceux de Giordano Bruno lecteur de Lucrèce avec
l’Inquisition, se transforment <em style="mso-bidi-font-style:normal">in fine</em>
en une sorte de marathon de la postérité du <em style="mso-bidi-font-style:normal">De
Rerum </em>au fil du XVIe et de XVIIe, <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2010/06/05/Un-peu-de-litt%C3%A9rature%2C-que-diable-%21">Montaigne</a>, Shakespeare, Molière,
Gassendi… époque de l’essor du libertinage, de <em style="mso-bidi-font-style:
normal">notre </em>monde moderne, où hélas Gassendi n’est mentionné qu’au détour
d’une phrase. Si un passage assez développé est consacré à <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Lucy_Hutchinson">Lucy Hutchinson</a>, première traductrice anglaise quoique puritaine du <em style="mso-bidi-font-style:
normal">De Rerum</em>, personnage sans doute intéressant et peu connu, l’<em style="mso-bidi-font-style:normal">explicit</em> de l’ouvrage nous jette vite
fait au XVIIIe dans les bras de Jefferson, dont une citation : « Nous
sommes tous épicuriens » clôt l’essai. Mais, au-delà de l’anecdote,
au-delà même des démêlés des libertins avec l’Église, quid de leur créativité
intellectuelle, artistique, philosophique ? de la façon dont ils ont
constitué la pensée moderne ? <em style="mso-bidi-font-style:normal">Quattrocento-The
Swerve</em> est un ouvrage de 265 pages plus quarante de notes. J’aurais aimé
moins de références et quelques pages de plus. Un <em>finale</em> moins expéditif,
intellectuellement plus consistant. <span style="mso-spacerun:yes"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">En somme, c’est la question du
genre de l’ouvrage qui se pose. Comme vulgarisation d’un épisode de l’histoire
littéraire, c’est très bien. Mais si c’est un essai, c’est tout de même un peu
court. En fait d’écart, <em style="mso-bidi-font-style:normal">desinit in piscem</em>,
ça se termine en queue de poisson.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify">Il n’empêche, mes cours à venir y
gagneront, et qu’on m’entende, ma déception finale est à la mesure des attentes
que ma plongée enthousiaste dans cet ouvrage avait suscitées.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><img title="Botticelli-primavera.jpg, sept. 2013" style="margin: 0 auto; display: block;" alt="" src="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/public/.Botticelli-primavera_m.jpg" /></p>
Revenons pour finir à Lucrèce, inspirateur de Botticelli, et
à la Vénus qui
ouvre son poème, figure tutélaire de toute fécondité, de toute création. <a href="http://www.thelatinlibrary.com/lucretius/lucretius1.shtml">En
latin</a>, puis dans quelques traductions, glanées il y a bien longtemps sur le
site du <a href="http://www.gelahn.asso.fr/index2.html">Gelahn</a> <!--[if gte mso 9]><xml>
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mso-fareast-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-language:AR-SA">animé
par François Grégoire, ardent bibliophile<a style="mso-footnote-id:ftn1" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/09/22/Quattrocento-/-The-Swerve-Stephen-Greenblatt#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:12.0pt;font-family:Garamond;
mso-fareast-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:"Times New Roman";
mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:FR;mso-bidi-language:AR-SA">[1]</span></span></span></span></a></span>, dans celle enfin de José Kany-Turpin.
<br /><br /><div style="mso-element:footnote-list">
<blockquote><p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">Aeneadum genetrix, hominum divomque voluptas,</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">alma Venus, caeli subter labentia signa</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">quae mare navigerum, quae terras frugiferentis</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">concelebras, per te quoniam genus omne animantum</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">concipitur visitque exortum lumina solis:<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">te, dea, te fugiunt venti, te nubila caeli</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">adventumque tuum, tibi suavis daedala tellus</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal"><span style="mso-ansi-language:EN-GB" lang="EN-GB">summittit flores, tibi
rident aequora ponti</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">placatumque nitet diffuso lumine caelum.</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">nam simul ac species patefactast verna diei<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">et reserata viget genitabilis aura favoni,</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">aeriae primum volucris te, diva, tuumque</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">significant initum perculsae corda tua vi.</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">inde ferae pecudes persultant pabula laeta<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">et rapidos tranant amnis: ita capta lepore<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">te sequitur cupide quo quamque inducere pergis.<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">denique per maria ac montis fluviosque rapacis</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">frondiferasque domos avium camposque virentis</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">omnibus incutiens blandum per pectora amorem</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">efficis ut cupide generatim saecla propagent.<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal"><span style="mso-ansi-language:EN-GB" lang="EN-GB">quae quoniam rerum
naturam sola gubernas</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">nec sine te quicquam dias in luminis oras</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">exoritur neque fit laetum neque amabile quicquam,</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">te sociam studeo scribendis versibus esse,</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">quos ego de rerum natura pangere conor<span style="mso-spacerun:yes"> </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">Memmiadae nostro, quem tu, dea, tempore in omni</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">omnibus ornatum voluisti excellere rebus.</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal">quo magis aeternum da dictis, diva, leporem.</em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em><strong>Sully Prudhomme</strong> - <strong>1869</strong><br />
<br />
Mère des fils d'Énée, ô volupté des dieux<br />
Et des hommes, Vénus, sous les astres des cieux<br />
Qui vont, tu peuples tout: l'onde où court le navire,<br />
Le sol fécond; par toi tout être qui respire<br />
Germe, se dresse et voit le soleil radieux!<br />
Tu parais, les vents fuient et les sombres nuages<br />
Le champ des mers te rit; fertile en beaux ouvrages,<br />
La terre épand les fleurs suaves sous tes pieds,<br />
Le jour immense éclate aux cieux pacifiés!<br />
Dès qu'avril apparaît, et qu'enflé de jeunesse<br />
Le fécondant Zéphir a forcé sa prison,<br />
Ta vertu frappe au cœur les oiseaux, ô Déesse,<br />
Leur bande aérienne annonce ta saison;<br />
Le sauvage troupeau bondit dans l'herbe épaisse<br />
Et fend l'onde à la nage, et tout être vivant<br />
A ta grâce enchaîné brûle en te poursuivant.<br />
C'est toi qui par les mers, les torrents, les montagnes,<br />
Les bois peuplés de nids et les vertes campagnes,<br />
Plantant au cœur de tous l'amour cher et puissant,<br />
Les pousses d'âge en âge à propager leur sang!<br />
Le monde ne connaît, Vénus, que ton empire ;<br />
Rien sans toi, rien n'éclôt aux régions du jour.<br />
Nul n'inspire sans toi, ni ne ressent d'amour!<br />
A ton divin concours dans mon œuvre j'aspire!<br />
<strong><br />
Rimbaud - 1869</strong><br />
<br />
Mère des fils d’Énée, ô délices des Dieux,<br />
Délices des mortels, sous les astres des cieux<br />
Vénus, tu peuples tout: l'onde où court le navire,<br />
Le sol fécond : par toi, tout être qui respire<br />
Germe, se dresse et voit le soleil lumineux<br />
Tu parais... A l'aspect de ton front radieux<br />
Disparaissent les vents et les sombres nuages.<br />
L'Océan te sourit ; fertile en beaux ouvrages,<br />
La Terre étend les fleurs suaves sous tes pieds<br />
Le jour brille plus pur sous les cieux azurés !<br />
Dès qu'Avril reparaît et qu'enflé de jeunesse,<br />
Prêt à porter à tous une douce tendresse,<br />
Le souffle du zéphir a forcé sa prison,<br />
Le peuple aérien annonce ta saison;<br />
L'oiseau charmé subit ton pouvoir, ô Déesse<br />
Le sauvage troupeau bondit dans l'herbe épaisse<br />
Et fend l'onde à la nage, et tout être vivant,<br />
A ta grâce enchaîné, brûle en te poursuivant!<br />
C'est toi qui par les mers, les torrents, les montagnes,<br />
Les bois peuplés de nids et les vertes campagnes,<br />
Versant au cœur de tous l'amour cher et puissant,<br />
Les portes d'âge en âge à propager leur sang!<br />
Le monde ne connaît, Vénus, que ton empire!<br />
Rien ne pourrait sans toi se lever vers le jour ;<br />
Nul n'inspire sans toi, ni ne ressent d'amour:<br />
A ton divin concours dans mon œuvre j'aspire!…
</em></p>
</blockquote>Où l'on voit que le jeune Rimbaud avait puisé à la source..<br /><br />Quant à <a href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/09/22/Aeneadum-genetrix...">la traduction annoncée de J. K-T</a>, la page en français manque sur mon exemplaire!...<br /><hr align="left" size="1" width="33%">
<div style="mso-element:footnote" id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText"><a style="mso-footnote-id:ftn1" href="http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2013/09/22/Quattrocento-/-The-Swerve-Stephen-Greenblatt#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference"><span style="mso-special-character:
footnote"><span class="MsoFootnoteReference"><span style="font-size:10.0pt;font-family:Garamond;mso-fareast-font-family:"Times New Roman";
mso-bidi-font-family:"Times New Roman";mso-ansi-language:FR;mso-fareast-language:
FR;mso-bidi-language:AR-SA">[1]</span></span></span></span></a> Où
l’on trouve aussi, tiens donc, des <em style="mso-bidi-font-style:normal">Facéties</em>
du Pogge ! D’une pierre deux coups, encore un <em style="mso-bidi-font-style:
normal">clinamen…</em></p>
</div>
</div>
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