CONVOLVULUS - Mot-clé - Burke2024-02-18T20:51:22+01:00Agnès Oroscourn:md5:fa6f5f97ade6456febc2f55c1aaec32dDotclearJames Lee Burke - La Descente de Pégaseurn:md5:539b3bf464065f83631c3b9d339566d12010-09-12T10:42:00+02:002010-10-07T10:33:23+02:00Agnès OroscoNoirs, thrillers, polarsBurke<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dave
Robicheaux traîne un lourd remords. Dans les années 80, complètement ivre, il a
vu exécuter sous ses yeux son ami Dallas Klein, ancien héros du Vietnam recyclé
comme convoyeur de fonds et compromis avec la mafia des jeux, sans pouvoir
intervenir. Et voici qu’au détour d’une enquête, vingt ans plus tard, la fille
de celui-ci reparaît dans l’univers des casinos, et avec semble-t-il un réel
talent pour l’arnaque. Un lot magnifique au demeurant, cette Trish Klein, pour
laquelle en pince cet autre ami de DR, recyclé quant à lui en détective privé,
et lui aussi très porté sur les boissons alcoolisées, Clete Purcell, un
gaffeur, une tête-brûlée et un sentimental. Loyal en outre, malgré ses
addictions diverses et ses accès de fureur. Outre Trish Klein et sa vendetta,
Dave<span style=""> </span>a sur les bras un <em>homme crustacé</em>, demi-squelette noyé dans un fossé en contrebas de la route. Vieille affaire de délit
de fuite sous laquelle il subodore un meurtre de vagabond. Et puis il y a le
suicide ? de la jeune, belle, joyeuse Yvonne Darbonne, retrouvée dans la
boue d’un terrain vague, shootée, ivre, et manifestement victime d’une
tournante... Sur son T.shirt, un cheval ailé. L’emblème d’un casino et d’un
champ de course dirigés par Whitey Bruxal, personnage inquiétant à l’origine de
l’assassinat de Dallas Klein. Celui, sans doute, que vise Trish Klein (Trish...
quel nom pour une tricheuse !)</p> <p><link rel="File-List" href="file:///C:%5CDOCUME%7E1%5CAGNS%7E1%5CLOCALS%7E1%5CTemp%5Cmsohtml1%5C01%5Cclip_filelist.xml"><!--[if gte mso 9]><xml>
<w:WordDocument>
<w:View>Normal</w:View>
<w:Zoom>0</w:Zoom>
<w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone>
<w:PunctuationKerning />
<w:ValidateAgainstSchemas />
<w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid>
<w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent>
<w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText>
<w:Compatibility>
<w:BreakWrappedTables />
<w:SnapToGridInCell />
<w:WrapTextWithPunct />
<w:UseAsianBreakRules />
<w:DontGrowAutofit />
<w:UseFELayout />
</w:Compatibility>
<w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel>
</w:WordDocument>
</xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><![endif]--><!--[if !mso]>
<![endif]--><!--[if gte mso 10]>
<![endif]--></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il y
a des noirs, des blancs, des créoles. Des gens louches de tout poil. Une
jeunesse dorée amorale, éprise de fêtes et de castagne. Toutes sortes de gens
imbuvables dans la pègre comme dans la police, et ne parlons pas du FBI, encore
que l’agent Betsy Mossbacher ne manque pas de pittoresque. Une huile de la
pègre locale nommé Bellérophon – Bello - Lujan. En tout cas, Dave étant un têtu, sachez qu’il
parviendra à renouer les fils de l’écheveau qui relie Dallas et Trish Klein,
Yvonne Darbonne, l’homme crustacé, avec Bello Lujan, son pote Bruxal et<span style=""> </span>les fils d’iceux, aidé par la complicité
bienveillante de sa chef, Helen Soileau et de quelques autres, dont sa femme
Molly. </p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pégase
et Bellérophon, vous voyez le lien. Il y a de beaux chevaux (des juments plutôt
d’ailleurs, bizarrement) dans le roman. Et Bello Lujan est habité par un
orgueil dévorant (l’<em>hubris</em> grecque, la démesure qui offense les dieux) qui va
le conduire à sa perte, lui qui aura causé celle de tant d’autres. Dans la
mythologie, Bellérophon, après avoir conquis Pégase, le cheval ailé né de la tête
tranchée de Méduse, et accompli divers exploits comme de tuer <st1:personname productid="la Chimère" w:st="on">la Chimère</st1:personname>, s’envola sur Pégase
pour aller prendre place parmi les Immortels sur l’Olympe. Jeté à bas de son
cheval – qui rejoignit quant à lui les écuries de Zeus – il devint une sorte de
paria errant. Son homonyme du roman n’aura pas exactement le même sort.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est
bien, ça se lit d’une traite (il vaut mieux d’ailleurs car les personnages
grouillent et l’on peut risquer de s’y perdre), l’intrigue policière est
sous-tendue par une réflexion fraternelle sur les excès, les peines et les
violences des hommes, c’est bien mené et ce n’est pas mal écrit, mais j’ai
trouvé que ça manquait de souffle et de verdeur, et que ça avait un peu l’air
écrit au kilomètre (on se tape à peu près toutes les étreintes – tendres et
sensuelles, certes – de Dave et Molly...), comme lorsque l’on ficelle un
épisode de série avec une inspiration relative. Dave est fatigué, il aurait
besoin de prendre sa retraite. Tavernier en tirera peut-être un film magique et
fantomatique, magnifié par la stature de Tommy Lee Jones. En attendant,<span style=""> </span>JLB, qui dédie ce roman à ses petits-enfants,
devrait envisager, lui aussi, une pause. La fin du roman s’engloutit dans les
ravages de l’ouragan Katrina, l’Histoire rattrape le roman, et l’épilogue,
lourdement explicatif, ne nous dit rien du sort de la belle Trish, escamotée au
détour d’une phrase. Elle aussi, sans doute, a joué la fille de l’air^^.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2010/09/12/James-Lee-Burke-La-Descente-de-P%C3%A9gase#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/258James Lee Burke - Dans la Brume électrique avec les morts confédérésurn:md5:e3f7ecc9fb7c39876e2edae2ff066f812009-04-29T22:33:00+00:002016-06-07T18:27:37+00:00Agnès OroscoLittératures anglophonesBurkeTavernier<link href="file:///C:%5CDOCUME%7E1%5CAGNS%7E1%5CLOCALS%7E1%5CTemp%5Cmsohtml1%5C01%5Cclip_filelist.xml" rel="File-List" /><!--[if gte mso 9]><xml>
<w:WordDocument>
<w:View>Normal</w:View>
<w:Zoom>0</w:Zoom>
<w:HyphenationZone>21</w:HyphenationZone>
<w:PunctuationKerning />
<w:ValidateAgainstSchemas />
<w:SaveIfXMLInvalid>false</w:SaveIfXMLInvalid>
<w:IgnoreMixedContent>false</w:IgnoreMixedContent>
<w:AlwaysShowPlaceholderText>false</w:AlwaysShowPlaceholderText>
<w:Compatibility>
<w:BreakWrappedTables />
<w:SnapToGridInCell />
<w:WrapTextWithPunct />
<w:UseAsianBreakRules />
<w:DontGrowAutofit />
<w:UseFELayout />
</w:Compatibility>
<w:BrowserLevel>MicrosoftInternetExplorer4</w:BrowserLevel>
</w:WordDocument>
</xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><![endif]--><!--[if gte mso 10]>
<![endif]-->
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><em><span lang="EN-GB" style="">In the Electric Mist with Confederate Dead</span></em><span lang="EN-GB" style="">. </span>C’est un si beau titre ! On comprend que Bertrand Tavernier l’ait raccourci pour ne pas encombrer l’affiche, et parce que cet hémistiche sonne beau et étrange. Mais pourquoi diable Rivages a-t-il jugé bon de perpétuer cette amputation pour le roman, en précisant en page intérieure quel était l’ « <em>ancien titre </em>». Ce n’est pas l’ancien titre, c’est le titre tout court ! tout long plutôt d’ailleurs. Le lecteur a beau être stupide, avec le portrait de Tommy Lee Jones en couverture, il doit pouvoir comprendre que l’un est la transposition de l’autre ! Autre regret, puisque je commence par râler : je pense qu’il serait opératoire d’avoir une carte des lieux, et quelques notes plus fournies que les rares que fournit l’édition sur le lexique spécifiquement local : la musique <em>zydeco</em> par exemple, ou le style <em>bottleneck</em>, ou ce que Burke entend par <em>une tête d’huile</em> (une huile ? or what else ?), un <em>mélia</em> ou même un <em>bayou</em>, tout le monde ne sait pas ce que c'est, sans parler des <em>Dr Pepper</em> que boit Dave Robicheaux et dont je suppose qu’il s’agit d’une boisson non alcoolisée puisqu’il a arrêté de boire, mais mes connaissances en cette matière sont minces, et sans doute ne suis-je pas la seule ? Brèfle. Ayant fini de ronchonner je peux dire à présent que ce roman est encore plus beau que le film, dont il éclaire quelques zones obscures (il a dû être difficile de concentrer l’extrême complexité de l’intrigue). Or le film est absolument magnifique, et Bertrand Tavernier est précisément en ce moment où j’écris en train de parler de la musique extraordinaire, angoissante, dissonante composée par Marco Beltrami pour son film, et qui rend de façon tellement lancinante l’atmosphère de cette Louisiane obsédée d’Histoire, de catastrophes et de crimes.</p> <p>Je ne sais s’il faut conseiller d’aller voir le film d’abord, ou de commencer par le roman. C’est dans l’ordre film-roman que pour ma part j’ai découvert l’œuvre. Et pour une fois, on n’a pas le moindre sentiment de trahison, tant Tavernier, et semble-t-il Tommy Lee Jones soi-même ont veillé au moindre détail : accents, musiques, lieux, lumière, atmosphères….</p>
<p>Quelques mots de l’histoire quand même. Elle tisse le passé, les passés de Dave Robicheaux, le flic de New Iberia, gamin du pays, témoin dans sa première jeunesse du lynchage d'un nègre sur le bayou, ancien de la guerre de Corée, veuf douloureux d'une femme assassinée, alcoolique émergé grâce à la fraternité des Alcooliques Anonymes (ce n'est pas la moindre étrangeté de ce roman que de faire comprendre que les AA ne sont pas seulement une entreprise moralisatrice, mais un lieu de fraternité entre naufragés de l'existence), époux et père attentif, homme généreux et désabusé, avec les passés de l'Amérique, et de la Louisiane en particulier : d'où le surgissement du général confédéré unijambiste, avec son uniforme gris, ses blessures béantes et sa jambe de bois, qui, apparu d'abord à l'acteur principal d'un film en cours de tournage sur la Guerre de Sécession, une tête brûlée, va venir hanter Dave à son tour. Fantômes, fantasmes ?, se mêlent familièrement à la réalité glauque et humide des bayous, à la végétation luxuriante, aux ordures et aux cadavres récents ou ressurgis. Réalisme, et fantastique. S’ajoutent à ce contexte quelques meurtres particulièrement atroces de jeunes femmes paumées, le retour au pays d’un chef mafieux brutal et baiseur qui répond au nom ambigu de Julie « baby feet » Balboni, le tournage du film, et l’arrivée d’une jeune femme agent du FBI elle aussi habitée de très lourds souvenirs.</p>
<p>Il y a de très belles descriptions des paysages, des ciels, des pluies, des variations de l’atmosphère. Une étude subtile des caractères et des hantises de uns et des autres. Une intrigue complexe et sans défaut, une polyphonie de voix, d’accents, de modes d’expression, de musiques, de dialogues. C’est très écrit, et puissamment oral. Habité par le sens du tragique de l’existence humaine, par la présence au cœur des destins individuels de l’histoire collective et du passé familial, ce thriller métaphysique offre une réflexion pénétrante sur le bien, le mal, la rage et le pardon.</p>http://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?post/2009/04/29James-Lee-Burke---Dans-la-Brume-%C3%A9lectrique-avec-les-morts-conf%C3%A9d%C3%A9r%C3%A9s-143#comment-formhttp://blogs.ac-amiens.fr/let_convolvulus/index.php?feed/atom/comments/144