Gouvieux 14 - 18

Suite à l'annonce du projet dans les 4 classes, les élèves en ont parlé chez eux, auprès de leurs parents, grands-parents ou d'autres membres de la famille. Ce projet a réveillé certains souvenirs de famille et déjà plusieurs d'entre elles ont sorti "du grenier" quelques objets, que nous vous présenterons au fur et à mesure sur cette page.
Ces objets sont là pour vous faire découvrir des documents originaux (objets de la guerre, lettres officielles, courriers, ...). Ils ne sont pas spécifiquement liés à l'histoire des Poilus de Gouvieux, mais ils apportent des témoignages et peuvent permettre de mieux comprendre certains aspects du conflit.

Merci aux familles qui nous ont confié ces objets.

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• Une lettre d'annonce de décès (apportée parElsa E. - primaire de Chaumont)

Lorsqu'un poilu décédait (au combat ou suite à ses blessures) un courrier était envoyé à sa famille. La plupart du temps, il s'agissait d'un courrier officiel envoyé par l'armée à la femme du soldat ou ses parents s'il n'était pas marié. Il arrivait parfois que les camarades du soldats envoient également un courrier.

La lettre, qui a été apportée en classe, est une lettre officielle de l'armée, envoyée par un Lieutenant du 61e Régiment d'Infanterie à une épouse, Mme Faure, désormais veuve du sergent Aimé Fernand Faure.

Voici la lettre :

• Un douille d'obus (apportée par Roxane O. - primaire de Chaumont)

Durant toute la durée de la guerre, si elle a été marqué par les batailles et les millions de morts, les soldats (alliés ou ennemis) ont eu de très nombreux temps d'attente dans les tranchées. Afin d'occuper ce temps et de tromper l'ennui, les soldats ont développé une activité plutôt inattendue en temps de guerre : « l’artisanat de tranchée », appelé aussi « Art du Poilu » ou « Art des tranchées ». Pour cela, les soldats disposaient de quantités importantes de métaux, provenant des douilles des munitions tirées sur l’ennemi. Ainsi, fin 1916, plus de 60 millions d’obus de canon de 75 mm avaient déjà été tirés. Imaginez ce que les combattants avaient à leur disposition. Ils pouvaient aussi utiliser des douilles de balles ou des objets de leur équipement individuel (quarts, gamelles, boutons, etc.).

- Un tas de douilles quelque part sur le front -

Ces hommes ont ainsi fabriqué de nombreux objets de la vie courante (briquets, couteaux, vases, bagues, boites à bijoux, tabatières, cannes, objets de piété, portes-plumes, encriers, etc.), ou décoratifs (figurines militaires, maquettes d'avions,…).

L'objet apporté en classe est une douille d'obus en laiton qui a été gravé par un soldat et qui a très certainement servi comme vase. Le voici :

• Un mouchoir (apporté par Roxane O. - primaire de Chaumont)

Parmi les autres objets fabriqués par les soldats, on rencontre aussi des mouchoirs brodés. Ici, un exemple avec un mouchoir réalisé par un poilu prisonnier (le soldat Lanfort). L'a-t-il envoyé ou rapporté à la fin de sa captivité ?

• Les décorations militaires

Les soldats qui se sont montrés courageux au combat, qui ont accompli des actes de bravoure ont pu recevoir des récompenses. Ces récompenses étaient soient des citations (une sorte de diplôme décrivant l'acte du soldat) soient des décorations (une médaille). Il existe de nombreuses médailles et décorations à travers le monde pour les combattants et pour les différents conflits. Chaque médaille a sa particularité. Découvrons quelques exemples, avec des médailles apportées dans les classes.

Les deux premières médailles (apportée parElsa E. - primaire de Chaumont) ont été décernées au sergent Aimé Fernand Faure (dont vous pouvez lire l'annonce de son décès plus haut). Ces médailles lui ont été attribuées à titre posthume en 1920. Tout d'abord la Médaille Militaire puis la Croix de Guerre avec étoile de bronze. Ces deux médailles sont accompagnées de leur diplôme. Sur celui-ci, nous pouvons lire que le sergent Faure était un sous officier qui a fait vaillamment son devoir (durant) les premiers combats de la campagne. Tombé glorieusement pour la France le 24 septembre 1914 à Avocourt. (département de la Meuse)

 La médaille militaire récompense à la fois les soldats, gradés et sous-officiers ayant commandé en chef devant l'ennemi.

La croix de guerre 1914-1918 est une décoration militaire attribuée pour récompenser l'octroi d'une citation par le commandement militaire pour conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre mondiale.

Un autre cadre a été apporté ( par Marius C. - primaire de Chaumont) en classe avec cette fois ci, trois autres médailles attribuées au soldat Louis Leroy, du 10e Régiment d'Artillerie à pied, mort le 16 novembre 1916.

Ces trois médailles sont, de gauche à droite : la Médaille interalliée 1914-1918, la Croix du combattant et la Médaille commémorative de la guerre 1914-1918.

Cette médaille interalliée 1914-1918 commémorative de la Première Guerre mondiale (appelée aussi « Médaille de la Victoire ») était décernée à tous les militaires ayant servi trois mois – consécutifs ou non – durant la guerre dans la zone des armées, les infirmières et infirmiers civils, les étrangers (civils ou militaires) ayant servi directement sous les ordres du commandement français, les maréchaux et généraux ayant eu un commandement pendant trois mois au moins, les prisonniers de guerre. Le droit de la médaille est également acquis aux militaires qui ont été tués à l’ennemi ou qui sont morts des suites de blessure de guerre (....) et à ceux qui sont morts de maladies ou blessures contractées en service.

Cette médaille, la Croix du combattant, a été créée après la guerre en 1926, en même temps que la carte du combattant, pour être destinée et portée par tous les mobilisés de la guerre de 1914-1918 et signaler tous ceux qui, au péril de leur vie ont défendu la Patrie.

La Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 était accordée à tout militaire ou présent sous les drapeaux entre le 2 août 1914 et 11 novembre 1918, dans l'esprit de récompenser tous les participants au conflit de la Première Guerre mondiale.

• Un régule(apporté par Roxane O. - primaire de Chaumont)

L'objet suivant ressemble à une vieille pendule, mais ce n'en pas une, c'est un régule.
Un régule c'est un alliage utilisé pour réaliser des sculptures ornementales et décors de pendules en remplacement du bronze (plus couteux à l'époque). Sur ce régule pose triomphalement un Poilu défendant le drapeau, accompagné d'un coq. (Sur la statuette du soldat, la baïonnette du fusil est cassée.) Et à la place d'avoir une horloge, il y a une photo de deux soldats. Ceux-ci semblent être dans un uniforme datant d'avant la Première Guerre mondiale, alors que le soldat de la sculpture est bien un Poilu, puisqu'il porte l'uniforme « Bleu horizon », qui équipe les soldats à partir de novembre 1914.