Récit de déportation d'un Noyonnais (Oise)
Par Jean-Yves Bonnard le mercredi, juin 10 2009, 13:25 - Librairie - Lien permanent
Michel DEPIERRE
Déporté à Dora à 18 ans
N° 81350
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Né le 22 juillet 1926 à Villers-Aumont (Oise), Michel Depierre est issu d'une famille rurale versée dans l'agriculture. Installé à Noyon (Oise) avec sa famille, dont il est l'aîné des enfants, Michel Depierre doit interrompre ses études pendant la guerre et entrer dans la vie active pour aider son père à subvenir aux besoins du foyer. Apprenti dans plusieurs usines noyonnaises, il consacre ses loisirs à sa passion pour le sport qui lui confère un corps d'athlète. Il n'a pas encore dix-huit ans lorsque survient le Débarquement en Normandie. Il gagne alors le Maquis des Usages (7 juin 1944) sur les hauteurs de Crisolles, et combat avec les quelques hommes du commandant Fourrier lorsque leur refuge est attaqué par la police allemande (23 juin 1944). Fugitif, il parvient à se cacher jusqu'au jour où, dénoncé par un jeune homme à la solde des Allemands, il se fait arrêter. Commence alors pour Michel Depierre le début d'un enfer. Interrogé et frappé, enfermé dans la prison de Compiègne puis transféré pour un court séjour dans le camp de Royallieu, il est déporté en Allemagne par le dernier train pour Buchenwald. Il sera par la suite affecté dans un kommando à Dora, la « mangeuse d'hommes ». Sa solide constitution et son entraînement sportif lui permettront de résister à la rigueur de l'hiver et à se dépasser face à l'horreur de l'univers concentrationnaire. Au bout de quelques mois, sous-alimenté, violenté, il sombre dans l'épuisement et la maladie. Michel Depierre n'est plus que l'ombre de lui-même. « Si tu n'avais été avec ta mère je ne t'aurais pas reconnu », lui dira plus tard son père évoquant son retour à Noyon. Son témoignage est à la fois le récit d'un homme sur sa déportation mais aussi l'évocation des douleurs d'une jeunesse pendant la guerre.
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